Définition de DOUCEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dou-se-man

DÉFINITIONS

1
D'une manière douce, délicate, légère. Frotter doucement. Frapper, toucher doucement. Marcher doucement.
La fortune passa, l'éveilla doucement, Et lui dit : mon mignon, je vous sauve la vie
Elle voyait facilement sa soeur qu'un rayon de lumière éclairait doucement
2
Lentement.
Pour délasser le soldat que cette expédition avait fatigué, il revint doucement à Babylone
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. 594
Mon avis c'est d'y aller tout doucement à pied
Si l'on travaille tous les jours aussi doucement qu'aujourd'hui, le procès durera encore un temps infini
3
À voix basse, sans bruit. Parler doucement.
Je me suis doucement esquivé sans rien dire
4
Doucement, tout doucement, c'est-à-dire peu à peu, graduellement.
Allez doucement pour les austérités
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. Corn. 124
Si elles [vos opinions] paraissaient tout à coup dans leur dernier excès, elles causeraient de l'horreur ; mais le progrès lent et insensible y accoutume doucement les hommes et en ôte le scandale
J'approche tout doucement du moment où les philosophes et les imbéciles ont la même destinée
5
D'une manière calme, modérée, sans éclat.
Je reçois doucement toutes les réprimandes que vous me faites sur ce sujet
Il l'a, grâces aux dieux, doucement amené [le prince]
Et la haine à mon gré les fait plus doucement [les divorces] Que quand....
Mais proposer de front ou vouloir doucement Contre ce qu'il résout tourner son sentiment, C'est ce que nous n'osons ni moi ni pas un autre
L'amour de Perpenna le fera révolter ; Souffrez qu'un peu de temps doucement le ménage
Je veux.... Le chasser avec gloire, et mêler doucement Le prix de son mérite à mon ressentiment
Je prends tout doucement les hommes comme ils sont
On ne peut pas mieux dire ; en effet il est bon D'aller tout doucement....
Vous voulez doucement m'annoncer mon arrêt
de Jean-François COLLIN D'HARLEVILLE dans Optimiste, III, 11
Aller doucement en besogne a aussi le sens d'agir mollement.
6
Avec bonté, sans sévérité. Reprendre quelqu'un doucement.
Aussi furent-ils [les Juifs] toujours doucement traités
7
Commodément, agréablement, avec douceur. Passer le temps doucement avec ses amis.
C'est mourir doucement, mais enfin c'est mourir
On se perd doucement quand on perd ce qu'on hait ; Et qui tue en mourant doit mourir satisfait
Dans une certaine aisance. On peut vivre doucement à la campagne sans grande dépense.
8
Médiocrement bien. Comment va le malade ? - Tout doucement, bien doucement.
9
Doucement s'emploie elliptiquement pour avertir quelqu'un de trop prompt, de trop vif.
Doucement, monsieur, vous ne songez pas que vous êtes malade
Doucement ! diras-tu, que sert de s'emporter ?

HISTORIQUE

1
XIe s.
Et vers Franceis humbles est dulcement
dans Ch. de Rol. LXXXIX
2
XIIe s.
Si doucement ne fu trahis nus [nul] hom
dans Couci, VI
Là couronna sa fame Guiteclins li poissanz ; Doucement la baisa et estraint par les flans
dans Sax. v
3
XIIIe s.
Si vos pri [je vous prie] mout doucement que vos m'i laissiés aler
Au palefroy la montent sa gent mout doucement
dans Berte, IX
Quant li rois Pepins l'ot [ouït] si doucement parler
dans ib. CXII
4
XVe s.
Ce ban fait, on en fit un autre de par la ville de Bruges, que chacun et chacune reçut bellement et doucement en ses hostels les bonnes gens de Gand
Et lors le roy benignement et doulcement luy pardonna et faisoit ce qu'on vouloit
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans Charles VI, 1407
5
XVIe s.
Ce lion s'approcha tout doulcement de moy
de Michel de MONTAIGNE dans II, 193
À celle fin que, s'il advient qu'on les perde, qu'on en supporte la peine plus doulcement

ÉTYMOLOGIE

1
Douce, et le suffixe ment ; provenç. dolzament, doussament ; espagn. dulcement ; portug. docemente ; ital. dolcemente.

Synonymes de DOUCEMENT

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