Définition de FADE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fa-d'

DÉFINITIONS

1
Qui est sans saveur.
À côté de ce plat paraissaient deux salades, L'une de pourpier jaune et l'autre d'herbes fades
Un vin.... Et qui, rouge et vermeil, mais fade et doucereux, N'avait rien qu'un goût plat et qu'un déboire affreux
Se sentir le coeur fade, avoir, éprouver du dégoût.
Sémantique : Fig.
Des peines près de qui le plaisir des monarques Est ennuyeux et fade....
2
Sémantique : Fig. Il se dit de ce qui n'est ni piquant, ni vif, ni animé.
Mon Dieu ! laissons là vos comparaisons fades
Cela est bien fade à imaginer
Je vous assure que toute cette badinerie n'est encore ni fade ni usée
Il [l'abbé Têtu] a écrit une lettre à M. de Vivonne bien plus jolie que Voiture et Balzac ; les louanges n'en sont point fades
Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant
Y a-t-il rien de plus fade que la louange que vous vous donnez au commencement de la troisième catilinaire ?
Ces adulations fades pour des maîtres et des protecteurs
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Culte.
J'aime autant Quinault que vous [l'aimez], et je ne suis pas de ces pédants qui le trouvent fade et qui le condamnent pour avoir parlé d'amour quand il en devait parler
Je n'aime pas beaucoup les scènes champêtres, qui sont fades en peinture comme des idylles, quand elles ne font aucune allusion à la Fable ou à l'histoire
Qui est donné comme piquant et ne l'est pas. Un compliment fade. Une plaisanterie fade. Un jeu de mots fade.
3
En parlant de l'air et du visage, qui est, qui offre le caractère de l'insipidité déplaisante.
C'était un visage d'homme ; rien de fade, rien d'efféminé
Son teint délicat sans être fade
Ce gros bec leur donne [aux toucans] une physionomie triste et sérieuse que leurs grands yeux fades et sans feu augmentent encore
En parlant des personnes, insipide et prétentieux.
Caressante sans être fade
Il y a à la ville, comme ailleurs, de fort sottes gens, des gens fades, oisifs, désoccupés
de Jean de LA BRUYÈRE dans VI
Un caractère bien fade est celui de n'en avoir aucun
de Jean de LA BRUYÈRE dans v.
Qui voudrait, au moyen de son air languissant, Passer pour être tendre, et qui n'est rien que fade
de LACHAUSSÉE dans Retour imprév. I, 3
Près de Rose il n'est point fade, Et n'a rien de freluquet
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Sénateur.
Nature : Substantivement.
C'était un grand fade, blondin, assez bien fait

SYNONYME

1
FADE, INSIPIDE. Ce qui est insipide n'a aucune espèce de saveur ; ce qui est fade a une saveur qui, étant plate, déplaît au goût et le soulève. Le fade est donc pire que l'insipide. Cette proposition est vraie au physique, mais il semble qu'au moral c'est le contraire. Qu'on dise qu'une épigramme est fade, cela signifie que le trait n'est pas piquant. Si l'on dit qu'elle est insipide, c'est presque une injure pour l'auteur.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Ou s'il avient qu'il soit malades Et truist [trouve] toutes viandes fades
dans la Rose, 5023
Li oil andui [les deux yeux] à ce malade, Ki erent mal, de culur fade, Devenent sain e cler e pur
dans Éd. le confess. v. 2782
Bien sait qu'elle a esté malade, Qu'encor en a le cuer tot fade
dans Amadas et Ydoine
2
XVIe s.
C'est le sel pour donner goust et saveur à toute doctrine, qui autrement seroit fade
Il treuve puis après tous les autres propos fades, bas et indignes de son exaulcement

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. fad ; ital. fado ; du latin fatuus, insipide (comparez FAT). L'u est tombé comme dans le provençal vax, de vacuus.

Synonymes de FADE

Phonétiquement proche de FADE