L'oeuvre Les femmes savantes de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1672

Citations de "Les femmes savantes"

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Utilisé pour le motCitation
ÀEt ne vous laissez pas séduire à vos bontés
ABANDONNERUn nombre de mots.... Que mutuellement nous nous abandonnons
ABSOLU, UEVous le prenez là d'un ton bien absolu
ACCOMMODERL'idée Que j'ai sur le papier en prose accommodée
ACCOUCHERQue votre esprit accouche enfin de ce que.... Le sort de ce sonnet a droit de vous toucher ; Car c'est dans votre cour que j'en viens d'accoucher
ADMETTREEn vous le produisant, je ne crains pas le blâme D'avoir admis chez vous un profane, madame
ADMIRABLEMENTCes deux adverbes joints font admirablement
ADORABLEDans les bouts-rimés, je vous trouve adorable
AFFAIREVénus, Saturne et Mars, dont je n'ai point affaire
AFFAIREJ'ai bien affaire de lui, je me soucie bien de lui ! J'ai bien affaire de tout cela ! Leur savoir à la France est beaucoup nécessaire, Et des livres qu'ils font la cour a bien affaire !
AISEVous en parlez bien à l'aise
AJUSTERMon hymen ajustait vos affaires
ALARMEDes projets de mon coeur ne prenez point d'alarme
ALTÉRÉ, ÉEUn tel discours n'a rien dont je sois altéré
AMARANTENe dis plus qu'il [ce beau carrosse] est amarante ; Dis plutôt qu'il est de ma rente
AMENDEVa, va-t'en faire amende honorable au Parnasse....
AMI, IENul n'aura de l'esprit hors nous et nos amis
AMOURVous ne pouvez aimer que d'une amour grossière
AMUSEMENTHenriette, entre nous, est un amusement, Un voile ingénieux, un prétexte, mon frère, à couvrir d'autres feux dont je sais le mystère
APOSTROPHERUn pédant qu'à tout coup votre femme apostrophe Du nom de bel esprit
APPASCe noeud n'a-t-il pas des appas ?
APPASMais l'argent, dont on voit tant de gens faire cas, Pour un vrai philosophe a d'indignes appas
APPLIQUERÀ vous remettre bien je me veux appliquer
APPUYERVous daignerez appuyer sa demande
ASSURERPour mon coeur, vous pouvez vous assurer de lui
ATTAQUEROn souffre aux entretiens ces sortes de combats, Pourvu qu'à la personne on ne s'attaque pas
ATTIRAILVous ne pouvez aimer que d'une amour grossière, Qu'avec tout l'attirail des noeuds de la matière
AU, AUXOn souffre aux entretiens ces sortes de combats
AU-DESSUSVous êtes au-dessus d'une telle faiblesse
AVANTEt je le connaissais avant que l'avoir vu
BAISERJe vaux bien que de moi l'on fasse plus de cas, Et je baise les mains à qui ne me veut pas
BALANCERien n'a retenu son esprit en balance
BALLADELa ballade, à mon goût, est une chose fade ; Ce n'en est plus la mode ; elle sent son vieux temps
BALLEAllez, rimeur de balle, opprobre du métier !
BARBEJe m'en vais être homme à la barbe des gens
BARBOUILLERPour avoir employé neuf à dix mille veilles à se bien barbouiller de grec et de latin
BEAU ou BEL, BELLENous l'avons en dormant, madame, échappé belle
BEAUCOUPLeur savoir à la France est beaucoup nécessaire
BESOINLaissez-moi, j'aurai soin De vous encourager, s'il en est de besoin
BIAISJ'ai donc cherché longtemps un biais de vous donner La beauté que les ans ne peuvent moissonner
BOSSECe beau carrosse Où tant d'or se relève en bosse
BOURGEOIS, OISEEst-il de petits corps un plus lourd assemblage, Un esprit composé d'atomes plus bourgeois ?
BRIDERetenir la bride aux efforts du courroux
BRIMBORIONM'ôter, pour faire bien, du grenier de céans, Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l'aspect importune
BROCARTÀ juger d'une jupe ou de l'air d'un manteau Ou des beautés d'un point ou d'un brocart nouveau
BRUITMon Dieu, vous en parlez, mon frère, bien à l'aise, Et vous ne savez pas comme le bruit me pèse
BUTINSe charger l'esprit d'un ténébreux butin
BUTTEEt l'on t'y voit partout être en butte à ses traits
CACOPHONIEEt les moindres défauts de ce grossier génie Sont ou le pléonasme ou la cacophonie
CADRERLes livres cadrent mal avec le mariage
CAUSEA cause qu'elle manque à parler Vaugelas
CECe sont charmes pour moi que ce qui part de vous
CEArmande : Ainsi donc à leurs voeux vous me sacrifiez ? - Philaminte : Ce ne sera point vous que je leur sacrifie
CÉANSJe n'aime point céans tous vos gens à latin
CERTAIN, AINECes certains savants-là peuvent, à les connaître, Valoir certaines gens que nous voyons paraître. - Oui, si l'on s'en rapporte à ces certains savants ; Mais on n'en convient pas chez ces certaines gens
CHAGRINERSon monsieur Trissotin me chagrine et m'assomme
CHANGEMon coeur court-il au change ?
CHANTER... Mon congé cent fois me fût-il hoc, La poule ne doit point chanter devant le coq
CHAUD, CHAUDEMa femme bien souvent a la tête un peu chaude
CHIEN, CHIENNEMe voilà bien chanceuse ! Hélas ! l'on dit bien vrai : Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage
CHOIRNous l'avons, en dormant, madame, échappé belle ; Un monde près de nous a passé tout du long, Est chu tout au travers de notre tourbillon
CHOIXMon choix sera suivi, c'est un point résolu
CHU, CHUEUn monde.... Est chu tout au travers de notre tourbillon
CLAQUEMURERQue vous jouez au monde un petit personnage, De vous claquemurer aux choses du ménage !
CLARTÉJe consens qu'une femme ait des clartés de tout
CLARTÉAspirez aux clartés qui sont dans la famille, Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs Que l'amour de l'étude épanche dans les coeurs
CLOUERSans clouer de l'esprit à ses moindres propos
COEURJ'en ai le joie au coeur Par le chagrin qu'aura ce lâche déserteur
COEURJ'aime mieux renoncer à tout cet embarras, Et ne veux point d'un coeur qui ne se donne pas
COEUR... Vous vous troublez beaucoup ; Mon coeur n'est point du tout ébranlé de ce coup
COINIl peut tenir son coin parmi les beaux esprits
COLÈRE.... Ma femme est terrible avecque son humeur ; Du nom de philosophe elle fait grand mystère, Mais elle n'en est pas pour cela moins colère
COLLET... Oh ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté. - Il est vrai que le mot est bien collet monté
COMMUN, UNEFaites, faites paraître une âme moins commune
COMPAGNIEEt mon âme et mon corps marchent de compagnie
COMPAGNONLe notaire : Moi ! si j'allais, madame, accorder vos demandes, Je me ferais siffler de tous mes compagnons
COMPLIMENTOn vous en devait bien au moins un compliment
COMPTEOui ; mais j'y suis blessée et ce n'est pas mon compte De souffrir dans mon sang une pareille honte
CONGÉL'on me donne aujourd'hui mon congé
CONGRÛMENTFaut-il qu'avec les soins qu'on prend incessamment, On ne te puisse apprendre à parler congrûment ?
CONNAÎTREÀ connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse
CONSTAMMENTInstruire ains les gens à porter constamment de pareils accidents
CONTENT, ENTELa constante hauteur de sa présomption, Cette intrépidité de bonne opinion, Cet indolent état de confiance extrême Qui le rend en tout temps si content de lui-même
CONTESTATIONLa contestation est ici superflue, Et de tout point chez moi l'affaire est résolue
CONTRAIGNANT, ANTENon, non, je ne veux point à votre passion Imposer la rigueur d'une explication ; Je ménage les gens, et sais comme embarrasse Le contraignant effort de ces aveux en face
CONTRECARREREt dès ce soir je veux, Pour la contre-carrer, vous marier tous deux
CONTRE-SENSQui parle d'offenser grand'mère ni grand-père ? - .... Grammaire [qui se prononçait alors comme grand'mère] est prise à contre-sens par toi
CONVIEREt ce déchaînement aujourd'hui me convie à faire une action qui confonde l'envie
COQ... Mon congé cent fois me fût-il hoc, La poule ne doit pas chanter devant le coq
COQUIN, INEComment vous avez peur d'offenser la coquine ! Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant
CORPSIl est riche en vertu, cela vaut des trésors ; Et puis, son père et moi n'étions qu'un en deux corps
CORPSLe corps, cette guenille, est-il d'une importance, D'un prix à mériter seulement qu'on y pense ?
CÔTÉQuand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler
COUPVous vous troublez beaucoup ! Mon coeur n'est point du tout ébranlé de ce coup
COURT, COURTEEt moi, pour trancher court toute cette dispute
CREUX, CREUSEMa foi, si vous songez à nourrir votre esprit, C'est de viande bien creuse, à ce que chacun dit
CREVERPour moi, je ne vois pas ces exemples fameux. - Moi, je les vois si bien qu'ils me crèvent les yeux
CUISINEEt Malherbe et Balzac, si savants en bons mots, En cuisine peut-être auraient été des sots
DEEt traitant de mépris les sens et la matière, à l'esprit, comme nous, donnez-vous tout entière
DEDiantre de.... au diable soit.... Diantre soit de la folle avec ses visions ! A-t-on rien vu d'égal à ses préventions ?
DÉBARRASSÉ, ÉEIl n'est rien de plus beau que ces tendres pensées, Du commerce des sens si bien débarrassées
DÉCHAÎNEMENTEt ce déchaînement aujourd'hui me convie à faire une action qui confonde l'envie
DÉCHARGERIl faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque, et décharge ma rate
DÉCLINERVoilà qui se décline : ma rente, de ma rente, à ma rente
DÉCOUVRIRSouffrez pour vous parler, madame, qu'un amant Prenne l'occasion de cet heureux moment, Et se découvre à vous de la sincère flamme....
DÉFAIREDe ces chimères-là vous devez vous défaire
DÉGOÛTANT, ANTENe concevez-vous point ce que, dès qu'on l'entend, Un tel mot [mariage] à l'esprit offre de dégoûtant ?
DEMANDEVous raillez ; ce n'est pas Henriette qu'il aime. - .... Vous me voyez, ma soeur, chargé par lui D'en faire la demande à son père aujourd'hui
DÉNIERLe ciel m'a dénié cette philosophie
DENTJe veux, je veux apprendre à vivre à votre mère ; Et, pour la mieux braver, voilà, malgré ses dents, Martine que j'amène et rétablis céans
DÉPÊCHERDépêchez.... faites tôt, et hâtez nos plaisirs
DÉPITÉ, ÉEMais à l'offre des voeux d'un amant dépité, Trouvez-vous, je vous prie, entière sûreté ?
DÉTERMINEREt cet homme est monsieur, que je vous détermine [ordonne] à voir comme l'époux que mon choix vous destine
DÉTRUIREQuel mal vous ai-je fait, madame, et quelle offense, Pour armer contre moi toute votre éloquence, Pour me vouloir détruire, et prendre tant de soin De me rendre odieux aux gens dont j'ai besoin ?
DIABLERIE....Avec toute sa diablerie Il faut que je l'appelle et mon coeur et m'amie
DIANTREDiantre soit de la folle avec ses visions !
DIEUDieu vous gard', mon frère
DIGNEEt toutes les hauteurs de sa folle fierté Sont dignes tout au plus de ma sincérité
DIREDe pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative
DIREIl est fort enfoncé dans la cour, c'est tout dit ; Et la cour, comme on sait, ne tient pas pour l'esprit
DIREFaites-la sortir, quoi qu'on die, De votre riche appartement
DISCOURIR.... ne parlons plus de querelle : c'est fait ; Discourons d'autre affaire
DISCOURSQue ce discours grossier terriblement assomme !
DOCTEURVous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville
DOCTEUREt les femmes docteurs ne sont point de mon goût
DONNERDescartes, pour l'aimant, donne fort dans mon sens
DONNERNous donnions chez les dames romaines, Et tout le monde là parlait de nos fredaines
DOTJe sais qu'avec mes voeux vous me jugez capable De vous porter en dot un bien considérable
DRAGONPour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête, On en a pour huit jours d'effroyable tempête ; Elle me fait trembler dès qu'elle prend son ton ; Je ne sais où me mettre, et c'est un vrai dragon
ÉCHAPPERNous l'avons en dormant, madame, échappé belle
ÉCHAUFFERQu'elle ne vienne pas m'échauffer les oreilles
ÉCHOMais je ne puis du tout approuver sa chimère, Et me rendre l'écho des choses qu'elle dit
ÉCLATER.... il faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma rate
EMPLOILe ciel, dont nous voyons que l'ordre est tout-puissant, Pour différents emplois nous fabrique en naissant
EMPLOYERVous daignerez vous employer pour moi
ENTouchez à monsieur dans la main, Et le considérez désormais, dans votre âme, En homme dont je veux que vous soyez la femme
ENCENSAux encens qu'elle donne à son héros d'esprit
ENCOURAGERJ'aurai soin De vous encourager, s'il en est de besoin
ENDORMI, IEVotre prudence est endormie
ENFANTVa-t'en, ma pauvre enfant
ENFINEnfin pour son époux j'ai fait choix de Clitandre
ENFONCÉ, ÉEIl est fort enfoncé dans la cour, c'est tout dit ; La cour, comme l'on sait, ne tient pas pour l'esprit
ENTÊTEMENTJ'aime la poésie avec entêtement
ENTREAllez, c'est se moquer ; votre femme, entre nous, Est, par vos lâchetés, souveraine sur vous
ENTRETIENOn souffre aux entretiens ces sortes de combats, Pourvu qu'à la personne on ne s'attaque pas
ENVOYERPour dresser le contrat elle envoie au notaire
ÉPANCHÉ, ÉEQue partout de leur nom la gloire est épanchée
ÉPILOGUER.... Et pourquoi, s'il vous plaît, Lui bailler un savant qui sans cesse épilogue ?
ÉPOUSEREt sur les questions qu'on pourra proposer, Faire entrer chaque secte et n'en point épouser
ÉPURÉ, ÉEPourvu que ses transports, par l'honneur éclairés, N'offrent sur mes autels que des voeux épurés
ÉQUIVOQUECes sources d'un amas d'équivoques infâmes Dont on vient faire insulte à la pudeur des femmes
ESPRITAh ! certes, le détour est d'esprit, je l'avoue
ESSAIPour détromper ma soeur, et lui faire connaître Ce que son philosophe à l'essai pouvait être
ESTIMEEn quelle estime est-il, mon frère, auprès de vous ? - D'homme d'honneur, d'esprit, de coeur et de conduite
ESTIMERSon monsieur Trissotin me chagrine et m'assomme, Et j'enrage de voir qu'elle estime un tel homme
ESTROPIERVa, va-t'en faire amende honorable au Parnasse D'avoir fait à tes vers estropier Horace
ÉTABLISSEMENTC'est un hymen qui fait votre établissement
ÉTAGEMon Dieu ! que votre esprit est d'un étage bas !
ÉTATAfin de lui faire connaître Quel grand état je fais de ses nobles avis
ÊTREJe ne souffrirais point, si jétais que de vous, Que jamais d'Henriette il pût être l'époux
EUH !Quoi ! L'avez-vous surprise [la servante] à n'être pas fidèle ?- C'est pis que tout cela. - Pis que tout cela ! - Pis ! - Comment ! Diantre, friponne ! euh ! a-t-elle commis ?....
EXEMPLEVous avez notre mère en exemple à vos yeux
EXPOSERExposez-moi, de grâce, à moins d'ignominie, Et ne me rangez pas à l'indigne destin De me voir le rival de monsieur Trissotin
FABRIQUERLe ciel, dont nous voyons que l'ordre est tout-puissant, Pour différents emplois nous fabrique en naissant
FACEJe ménage les gens et sais comme embarrasse Le contraignant effort de ces aveux en face
FÂCHEUX, EUSERien n'use tant l'ardeur de ce noeud qui nous lie, Que les fâcheux besoins des choses de la vie
FAIREEt de cette union de tendresse suivie Se faire les douceurs d'une innocente vie
FAIRECes deux adverbes joints font admirablement
FAIREIl ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D'épouser une fille en dépit qu'elle en ait
FAIT, AITEOn est faite d'un air, je pense, à pouvoir dire Qu'on n'a pas pour un coeur soumis à son empire
FAITEt ce n'est pas mon fait que les choses d'esprit
FATRASEt se charger l'esprit d'un ténébreux butin De tous les vieux fatras qui traînent dans les livres
FAUX-FUYANTCe subtil faux-fuyant mérite qu'on le loue
FÊTEEt de vous marier vous osez faire fête ?
FIAh ! quel honteux transport ! fi ! tout cela n'est rien
FIDÈLEQuoi ! l'avez-vous surprise à n'être pas fidèle ?
FIERTÉDe maltraiter l'asile et blesser les bontés Où je me suis sauvé de toutes vos fiertés
FIGUREJusques à sa figure [à deviner quelle était sa figure] encor la chose alla, Et je vis, par les vers qu'à la tête il nous jette, De quel oeil il fallait que fût fait le poëte
FIGUREChacun fait ici-bas la figure qu'il peut
FIGURELe corps avec l'esprit fait figure, mon frère ; Mais, si vous en croyez tout le monde savant, L'esprit doit sur le corps prendre le pas devant
FIGUREBélise : Je vois où doucement veut aller la demande, Et je sais sous ce nom [le nom d'Henriette] ce qu'il faut que j'entende ; La figure est adroite ; et, pour n'en point sortir.... Je dirai qu'Henriette à l'hymen est rebelle
FILLE.... Je lui veux faire aujourd'hui connaître Que ma fille est ma fille, et que j'en suis le maître Pour lui prendre un mari qui soit selon mes voeux
FOINe soyez pas, ma soeur, d'une si bonne foi
FORT, ORTELe paradoxe est fort
FOU ou FOL, FOLLEVoulez-vous que je dise ? il faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma rate ; De folles on vous traite, et j'ai fort sur le coeur....
FOULEIl te met dans la foule ainsi qu'un misérable
FREDAINEEt tout le monde là parlait de nos fredaines ; Nous faisions des jaloux....
FRÊLELa beauté du visage est un frêle ornement
FRÉQUENTERSans doute, et je le vois qui fréquente chez nous
FRIPIER, IÈREAllez, fripier d'écrits, impudent plagiaire
FUTILITÉDe cette indigne classe où nous rangent les hommes De borner nos talents à des futilités
FUTUR, UREMettez-vous donc d'accord, et d'un jugement mûr Voyez à convenir entre vous du futur
GALAMMENTEt surtout quand les vers sont tournés galamment
GALANT, ANTE....Nous n'avions alors que vingt-huit ans, Et nous étions, ma foi, tous deux de verts galants
GÂTERPour moi je ne tiens pas, quelque effet qu'on suppose, Que la science soit pour gâter quelque chose
GAUSSER (SE)Et nous voyons que d'un homme on se gausse, Quand sa femme chez lui porte le haut-de-chausse
GLACEToujours à vous louer il a paru de glace
GOURMERQu'ils s'accordent entre eux ou se gourment, qu'importe ?
GOÛTLes femmes docteurs ne sont pas de mon goût
GOUVERNERIl a reçu du ciel certaine bonté d'âme Qui le soumet d'abord à ce que veut sa femme ; C'est elle qui gouverne ; et, d'un ton absolu, Elle dicte pour loi ce qu'elle a résolu
GRÂCEClitandre auprès de vous me fait son interprète, Et son coeur est épris des grâces d'Henriette
GRAMMAIRE....Quoi ! toujours malgré mes remontrances, Heurter le fondement de toutes les sciences, La grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main haute, obéir à ses lois !
GRAVITÉDe ta chute, ignorant, ne vois-tu pas les causes, Et qu'elle vient d'avoir du point fixe écarté Ce que nous appelons centre de gravité ?
GREC, ECQUEIl a des vieux auteurs la pleine intelligence, Et sait du grec, madame, autant qu'homme de France
GREDIN, INEIl semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que, pour être imprimés et reliés en veau, Les voilà, dans l'État, d'importantes personnes
GRENIERVous devriez.... M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans, Cette longue lunette à faire peur aux gens
GRIMAUDAllez, petit grimaud, barbouilleur de papier
GROSSIER, IÈREQue ce discours grossier terriblement assomme !
GUENILLEPhilaminte : Le corps cette guenille est-il d'une importance, D'un prix à mériter seulement qu'on y pense ? - Chrysale : Oui, mon corps est moi-même ; et j'en veux prendre soin.... Guenille, si l'on veut ; ma guenille m'est chère
GUEUSERPour moi, je ne vois rien de plus sot à mon sens, Qu'un auteur qui partout va gueuser des encens
HAIBélise : Moi-même. - Ariste : Hai, ma soeur ! - Bélise : Qu'est-ce donc que veut dire ce hai ?
HAUSSERNos pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse à connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse
HAUT, AUTELa grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main haute, obéir à ses lois
HAUT, AUTEEt ce qui m'a vingt fois fait tomber de mon haut, C'est de vous voir au ciel élever des sornettes Que vous désavoueriez si vous les aviez faites
HAUT-DE-CHAUSSES ou HAUT-DE-CHAUSSE....et nous voyons que d'un homme on se gausse Quand sa femme chez lui porte le haut-de-chausse
HÉROSAux encens qu'elle donne à son héros d'esprit
HIEROui, hier il me fut lu dans une compagnie
HOC.... Mon congé cent fois me fût-il hoc, La poule ne doit pas chanter avant le coq
HOMMAGEJe crains d'être fâcheux par l'ardeur qui m'engage à vous rendre aujourd'hui, madame, mon hommage
HOMMEIl entend raillerie autant qu'homme de France
HONNEURFaisons bien les honneurs au moins de notre esprit
HONNEURJe tiens son alliance à singulier honneur
HÔPITALSouviens-toi de ton livre et de son peu de bruit. - Et toi de ton libraire à l'hôpital réduit
HORSNul n'aura de l'esprit, hors nous et nos amis
HUMEURMon père est d'une humeur à consentir à tout ; Mais il met peu de poids aux choses qu'il résout
IDOLEEt de n'entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu'une idole d'époux et des marmots d'enfants
IL, au singulier, ILS, au plurielSon coeur, pour se livrer, à peine devant moi S'est-il donné le temps d'en recevoir la loi
IL, au singulier, ILS, au plurielChacun fait ici-bas la figure qu'il peut, Ma tante ; et bel esprit, il ne l'est pas qui veut
IMPAYABLEC'est à mon sentiment un endroit impayable
IMPERTINEMMENTVous donnez sottement vos qualités aux autres. - Fort impertinemment vous me jetez les vôtres
IMPORTUNERTrissotin : Peut-être que mes vers importunent madame. - Henriette : Point ; je n'écoute pas
IMPROPRIÉTÉElle a.... insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas
IMPUDENT, ENTEImpudente ! appeler un jargon le langage Fondé sur la raison et sur le bel usage !
INFATIGABLEDe leurs vers fatigants lecteurs infatigables
INHABILERiches, pour tout mérite, en babil importun, Inhabiles à tout, vides de sens commun
INHÉRENT, ENTELa beauté du visage est un frêle ornement.... Mais celle de l'esprit est inhérente et ferme
INSINUERDe faire entrer chez vous le désir des sciences, De vous insinuer les belles connaissances
INSOLENCEElle a, d'une insolence à nulle autre pareille, Après trente leçons insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas
INSTANCEEt notre plus grand soin, notre première instance Doit être à le nourrir [l'esprit] du suc de la science
INSTANCEEt son amour même m'a fait instance De presser les moments d'une telle alliance
INSTINCTSi le vôtre [esprit] est né propre aux élévations Où montent des savants les spéculations, Le mien est fait, ma soeur, pour aller terre à terre.... Ne troublons point du ciel les justes règlements, Et de nos deux instincts suivons les mouvements
INTELLIGENCEIl a des vieux auteurs la pleine intelligence
INTERPRÉTEClitandre auprès de vous me fait son interprète
INTERPRÉTETant que vous vous tiendrez aux muets interprètes
INTRÉPIDITÉLa constante hauteur de sa présomption, Cette intrépidité de bonne opinion, Cet indolent état de confiance extrême Qui le rend en tout temps si content de soi-même
ITHOSOn voit partout chez vous l'ithos et le pathos
JALOUX, OUSENous faisions des jaloux
JARGONTout ce que vous prêchez est, je crois, bel et bon ; Mais je ne saurais, moi, parler votre jargon
JOCRISSESi j'avais un mari, je le dis... Je ne l'aimerais point s'il faisait le jocrisse
JOUERQue vous jouez au monde un petit personnage !
JUSTICESi le siècle rendait justice aux beaux esprits
LÂCHERAvez-vous à lâcher encore quelque trait ?
LAISSERVos odes ont un air noble, galant et doux, Qui laisse de bien loin votre Horace après vous
LANGAGEJe vis de bonne soupe et non de beau langage ; Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage
LANGUEPour la langue on verra dans peu nos règlements, Et nous y prétendons faire des remuements
LATIN, INEJe n'aime point céans tous vos gens à latin
LECTEUR, TRICEDe leurs vers fatigants lecteurs infatigables
LICENCEIls vous l'ont dit [qu'ils vous aimaient] ? - Aucun n'a pris cette licence
LIVREVos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville
LIVREEt je veux, si jamais on engage ma foi, Un mari qui n'ait point d'autre livre que moi
LOILa grammaire, qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main haute, obéir à ses lois
LOUÉ, ÉELe ciel en soit loué ! - J'en ai la joie au coeur
LUMIÈREEt sur cette matière, Il pourra nous donner une pleine lumière
LUNEVous devriez.... Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu'on fait chez vous
LUNETTEVous devriez... M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens
MADAMEQuelque secours puissant qu'on permette à ma flamme, Mon plus solide espoir, c'est votre coeur, madame [Henriette, la jeune fille]
MAIGREC'est une fille propre aux choses qu'elle fait, Et vous me la chassez pour un maigre sujet
MAINLa grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois Et les fait, la main haute, obéir à ses lois
MAÎTREJe n'aurais pas l'esprit d'être maître chez moi ?
MAÎTREMa plume t'apprendra quel homme je puis être. - Et la mienne saura te faire voir ton maître
MAL, ALEJe me veux mal de mort d'être de votre race
MARAUD, AUDE.... Quoi ! je vous vois, maraude ? Vite, sortez, friponne, allons, quittez ces lieux, Et ne vous présentez jamais devant mes yeux
MARCHANDERSans la marchander davantage [la fièvre], Noyez-la de vos propres mains
MARIERLes sens n'ont point de part à toutes mes ardeurs, Et ce beau feu ne veut marier que les coeurs
MARIERMariez-vous, ma soeur, à la philosophie
MARMOTEt de n'entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu'une idole d'époux et des marmots d'enfants
MATÉRIEL, ELLEQue ce discours grossier terriblement assomme ! Et quelle indignité, pour ce qui s'appelle homme, D'être baissé sans cesse aux soins matériels, Au lieu de se hausser vers les spirituels !
MATIÈREMais le vide à souffrir me semble difficile ; Et je goûte bien mieux la matière subtile
MATIÈRENous saurons toutes deux imiter notre mère : Vous, du côté de l'âme et des nobles désirs ; Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ; Vous, aux productions d'esprit et de lumière ; Moi, dans celles, ma soeur, qui sont de la matière
MEC'est une fille propre aux choses qu'elle fait, Et vous me la chassez pour un maigre sujet
MENACEROn me menace, Si je ne sors d'ici, de me bailler cent coups
MÉNAGEQue vous jouez au monde un petit personnage, De vous claquemurer aux choses du ménage !
MENERVous... Et vous faites mener en bête par le nez
MÉPRISEt traitant de mépris les sens et la matière
MÉPRISJ'ai souffert sous leur joug cent mépris différents
MÉRITEEt l'on peut pour époux refuser un mérite Que pour adorateur on veut bien à sa suite
MERVEILLEAu reste, il fait merveille en vers ainsi qu'en prose, Et pourrait, s'il voulait, vous montrer quelque chose
MÉTHODEJe vois que dans le monde on suit fort ma méthode, Et que le mariage est assez à la mode
METTREEt, pour ne vous point mettre aussi dans le propos
MEUBLEVos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un vieux Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile
MEUBLÉ, ÉEMais nous voulons montrer à de certains esprits.... Que de science aussi les femmes sont meublées
MIEIl faut que je l'appelle et mon coeur et ma mie
MODÉRATIONEt vous faites voir Des modérations qu'on ne peut concevoir
MOIJe le savais bien, moi, que vous l'épouseriez
MOLLESSEN'avez-vous point de honte avec votre mollesse ? Et se peut-il qu'un homme ait assez de faiblesse Pour laisser à sa femme un pouvoir absolu ?
MORALEHé ! doucement, ma soeur ; où donc est la morale Qui sait si bien régir la partie animale ?
MORTJe me veux mal de mort d'être de votre race
MOTEt Malherbe et Balzao, si savants en beaux mots
MOTIls ne m'ont jamais dit un mot de leur amour
MYSTÈREDu nom de philosophe elle fait grand mystère, Mais elle n'en est pas pour cela moins colère
MYSTÈREDu nom de philosophe elle fait grand mystère, Mais elle n'en est pas pour cela moins colère
NEEt je veux, si jamais on engage ma foi, Un mari qui n'ait pas d'autre livre que moi, Qui ne sache A ne B, n'en déplaise à madame
NÉ, NÉEPhilaminte : à notre impatience offrez votre épigramme. - Trissotin : Hélas ! c'est un enfant tout nouveau-né, madame
NÉGATIF, IVEDe pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative
NET, ETTE,Et j'avouerai tout haut d'une âme franche et nette....
NET, ETTE,Il ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D'épouser une fille en dépit qu'elle en ait
NIGAUD, AUDE,Et de tout votre bien revêtir un nigaud Pour six mots de latin qu'il leur fait sonner haut
NOTERJe noterai cela, madame, dans mon livre
NOURRIR....Notre plus grand soin, notre première instance Doit être à le nourrir [l'esprit] du suc de la science
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLEPhilaminte : Le brutal ! - Armande : Et vingt fois, comme ouvrages nouveaux, J'ai lu des vers de vous qu'il n'a point trouvés beaux
OBSTACLEJe vous estime autant qu'on saurait estimer ; Mais je trouve un obstacle à vous pouvoir aimer
OEILTrissotin : Pour moi, je ne vois pas ces exemples fameux. - Clitandre : Moi, je les vois si bien qu'ils me crèvent les yeux
OEILFaire aller son ménage, avoir l'oeil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie
OFFENSANT, ANTEMais l'offensante aigreur de chaque repartie
OFFENSERHé ! mon Dieu ! tout cela n'a rien dont il s'offense
OPINIONLa constante hauteur de sa présomption, Cette intrépidité de bonne opinion
ORAISONPour rompre toute loi d'usage et de raison Par un barbare amas de vices d'oraison
OREILLEApprochez et venez de toutes vos oreilles Prendre part au plaisir d'entendre des merveilles
OREILLECe sont repas friands qu'on donne à mon oreille
OREILLEDites-lui ma pensée, et l'avertissez bien Qu'elle ne vienne pas m'échauffer les oreilles
ÔTERVous devriez brûler tout ce meuble inutile.... M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens
ÔTERÔtez-moi votre amour, et portez à quelque autre Les hommages d'un coeur aussi cher que le vôtre
OUVoyez, est-ce, madame, ou ma faute, ou la vôtre ? Mon coeur court-il au change, ou si vous l'y poussez ? Est-ce moi qui vous quitte, ou vous qui me chassez ?
Et l'hymen d'Henriette est le bien où j'aspire
OUIAriste : Et son coeur est épris des grâces d'Henriette. - Chrysale : Quoi ? de ma fille ? - Ariste : Oui ; Clitandre en est charmé
OUIChrysale : Notre soeur est folle, oui. - Ariste : Cela croît tous les jours
OUIAh ! ce oui se peut-il supporter ?
OUVRIRC'est à quoi j'ai songé, Et je vous veux ouvrir l'intention que j'ai
PAGEIl faut se relever de ce honteux partage, Et mettre hautement notre esprit hors de page
PÂMEROn se sent à ces vers jusques au fond de l'âme Couler je ne sais quoi qui fait que l'on se pâme
PAPIERUn pédant dont on voit la plume libérale D'officieux papiers fournir toute la halle
PARPour moi, par un malheur, je m'aperçois, madame, Que j'ai, ne vous déplaise, un corps tout comme une âme
PARAÎTREEt les soins où je vois tant de femmes sensibles Me paraissent aux yeux des pauvretés horribles
PARLEREt voilà qu'on la chasse avec un grand fracas, à cause qu'elle manque à parler Vaugelas
PARSEMÉ, ÉECe sont petits chemins tout parsemés de roses
PARTIPrenez-vous son parti contre moi ?
PARTIEt, si votre parole à Clitandre est donnée, Offrez-lui le parti d'épouser son aînée
PARTIEHé, doucement, ma soeur ! où donc est la morale Qui sait si bien régir la partie animale Et retenir la bride aux efforts du courroux ?
PARTIEJe vois votre chagrin, et que, par modestie, Vous ne vous mettez point, Monsieur, de la partie
PASL'esprit doit sur le corps prendre le pas devant
PASSERNous avons vu de vous des églogues d'un style Qui passe en doux attraits Théocrite et Virgile
PATHOSOn voit partout chez vous l'ithos et le pathos
PAUVREPhilaminte : Comment ! vous avez peur d'offenser la coquine ! Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant ! - Chrysale : Moi ? point ; allons, sortez. (D'un ton plus doux) Va-t'en, ma pauvre enfant
PAUVRETÉEt les soins où je vois tant de femmes sensibles, Me paraissent aux yeux des pauvretés horribles
PÉDAGOGUE.... Et pourquoi, s'il vous plaît, Lui bailler un savant qui sans cesse épilogue ? Il lui faut un mari, non pas un pédagogue
PÉDANTSi vous le voulez prendre aux usages du mot, L'alliance est plus forte entre pédant et sot
PÉDANTJe vis dans le fatras des écrits qu'il nous donne Ce qu'étale en tous lieux sa pédante personne
PÉDANTERIEL'esprit du monde y vaut, sans flatterie, Tout le savoir obscur de la pédanterie
PEINERIl faut se trop peiner pour avoir de l'esprit
PENDREJe veux être pendu si je vous aime
PERDREEt les premières flammes S'établissent des droits si sacrés sur les âmes, Qu'il faut perdre fortune et renoncer au jour, Plutôt que de brûler des feux d'un autre amour
PERMETTREPermettez-moi, monsieur Trissotin, de vous dire Avec tout le respect que votre nom m'inspire
PÉRONNELLETaisez-vous, péronnelle ; Allez philosopher tout le saoûl avec elle
PERSONNAGEQue vous jouez au monde un petit personnage De vous claquemurer aux choses du ménage !
PHILOSOPHEPour détromper ma soeur, et lui faire connaître Ce que son philosophe à l'essai pouvait être
PHILOSOPHE....à votre fille aînée On voit quelque dégoût pour les noeuds d'hyménée ; C'est une philosophe enfin ; je n'en dis rien
PHILOSOPHEQu'il a bien découvert son âme mercenaire ! Et que peu philosophe est ce qu'il vient de faire !
PIÈCEIl est vrai que l'on sue à souffrir ses discours, Elle y met Vaugelas en pièces tous les jours
PIQUANT, ANTEDe mots piquants partout Dorante vous outrage
PITIÉIl est vrai que ce sont des pitiés : Toute construction est par elle [Martine] détruite ; Et des lois du langage on l'a cent fois instruite
PLACEIl n'est plus temps, madame, une autre a pris la place
PLAIREEt pour n'avoir personne à sa flamme contraire, Jusqu'au chien du logis il s'efforce de plaire
PLURIEL, ELLEJe n'est qu'un singulier, avons est un pluriel
POIDSMon père est d'une humeur à consentir à tout ; Mais il met peu de poids aux choses qu'il résout
POLAIREOn y sait comment vont lune, étoile polaire, Vénus, Saturne et Mars, dont je n'ai point affaire
PORCELAINEA-t-elle, pour donner matière a votre haine, Cassé quelque miroir ou quelque porcelaine ?
PORTEDe borner nos talents à des futilités, Et nous fermer la porte aux sublimes clartés
PORTERVous me jugez capable De vous porter en dot un bien considérable
POTJ'aime bien mieux, pour moi, qu'en épluchant ses herbes, Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas et méchant mot, Que de brûler ma viande, ou saler trop mon pot
POTAGEJe vis de bonne soupe et non de beau langage ; Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage
POUROn est faite d'un air, je pense, à pouvoir dire Qu'on n'a pas pour un coeur soumis à son empire
POURPOINTNos pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse à connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse
POURVOIREt je crois qu'il est bon de pourvoir Henriette
POUVOIRJe vois bien que j'ai tort, mais je n'y puis que faire
PRENDRECléonte et Lycidas ont pris femme tous deux
PRENDREJe réponds de ma femme, et prends sur moi l'affaire
PRENDREÀ le bien prendre au fond, elle n'est pas si bête
PRENDRESi vous le voulez prendre aux usages du mot, L'alliance est plus grande entre pédant et sot
PRENDREEt vous devez, en raisonnable époux, être pour moi contre elle, et prendre mon courroux
PRENDREBien lui prend de n'être pas de verre
PRÊT, ÊTESi c'est vous offenser, Mon offense envers vous n'est pas prête à cesser
PRÉTEXTEHenriette, entre nous, est un amusement, Un voile ingénieux, un prétexte, mon frère, à couvrir d'autres feux dont je sais le mystère
PRISESouvent nous en étions aux prises ; Et vous ne croiriez point de combien de sottises....
PROCÈSEt sur son méchant goût lui faisant son procès
PRODUCTIONLe défaut des auteurs, dans leurs productions, C'est d'en tyranniser les conversations
PRODUIREVoici l'homme qui meurt du désir de vous voir ; En vous le produisant, je ne crains point le blâme D'avoir admis chez vous un profane, madame
PROMPT, OMPTEPar un prompt désespoir souvent on se marie, Qu'on s'en repent après tout le temps de sa vie
PROPOSEt, pour ne vous point mettre aussi dans le propos
PROVERBEDe proverbes traînés dans les ruisseaux des halles
PUER....Ah ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté
PURETÉCette pureté Où du parfait amour consiste la beauté
QUALITÉVous donnez sottement vos qualités aux autres
QUESi le choix est si beau, que ne le prenez-vous ?
QUEPar un prompt désespoir souvent on se marie, Qu'on s'en repent après tout le temps de sa vie
QUINous chercherons partout à trouver à redire, Et ne verrons que nous qui sachent bien écrire
RABATHors un gros Plutarque à mettre mes rabats
RAGAILLARDIRCela ragaillardit tout à fait mes vieux jours, Et je me ressouviens de mes jeunes amours
RAILLERVotre petit esprit se mêle de railler
RAISONNEMENTRaisonner est l'emploi de toute ma maison, Et le raisonnement en bannit la raison
RANGMais j'aimerais mieux être au rang des ignorants, Que de me voir savant comme certaines gens
RANGEREt je veux nous venger, toutes tant que nous sommes, De cette indigne classe où nous rangent les hommes
RANGEREt ne me rangez pas à l'indigne destin De me voir le rival de monsieur Trissotin
RATEIl faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma rate
RAVALER[La raison] Soumettant à ses lois la partie animale, Dont l'appétit grossier aux bêtes nous ravale
RÉCIDIVEDe pas mis avec rien tu fais la récidive ; Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative
RÉCRIER (SE)...Il a tort en effet, Et vous vous êtes là justement récriée
RECULERSi je me défends, ce n'est qu'en reculant
RÉGENTERLa grammaire, qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main haute, obéir à ses lois
RÉGIONHabitez, par l'essor d'un grand et beau génie, Les hautes régions de la philosophie
RÉGLERFaire aller son ménage, avoir l'oeil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie
RÉGLERQuand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux côtés qu'il faut lui ressembler
REGRETJe suis fort redevable à vos feux généreux.... ....Et j'ai regret, monsieur, de n'y pouvoir répondre
RELÂCHERNe vous relâchez pas ; et faites bien en sorte D'empêcher que sur vous ma mère ne l'emporte
REMETTREÀ vous remettre bien je me veux appliquer
REMUEMENT ou REMÛMENTPour la langue, on verra dans peu nos règlements, Et nous y prétendons faire des remuements
RENDREÀ prudence endormie il faut rendre les armes
REPARTIEMais l'offensante aigreur de chaque repartie Dont vous...
RÉPLIQUERJe l'ai dit, je le veux, ne me répliquez pas
RÉPONDRECet obligeant amour a de quoi me confondre ; Et j'ai regret, monsieur, de n'y pouvoir répondre
RESSEMBLERQuand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler
RESTERIl n'est pour le vrai sage aucun revers funeste ; Et, perdant toute chose, à soi-même il se reste
RESTITUERVa, va restituer tous les honteux larcins Que réclament sur toi les Grecs et les Latins
RETOURL'amour, dans son transport, parle toujours ainsi ; Des retours importuns évitons le souci ; Rien n'use tant l'ardeur de ce noeud qui nous lie Que les fâcheux besoins des choses de la vie
RETRAITEEt, si tous mes efforts ne me donnent à vous, Il est une retraite [couvent] où notre âme se donne, Qui m'empêchera d'être à toute autre personne
RÉVÉRERIls [mes amants] m'ont su révérer si fort jusqu'à ce jour, Qu'ils ne m'ont jamais dit un mot de leur amour
RICHEIl est riche en vertus, cela vaut des trésors
RIENMartine : Et tous vos biaux dictons ne servent pas de rien. - Bélise : De pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative
RIENUn pédant qu'à tout coup votre femme apostrophe Du nom de bel esprit et de grand philosophe, D'homme qu'en vers galants jamais on n'égala, Et qui n'est, comme on sait, rien moins que tout cela !
RIENEt sa morale faite à mépriser le bien Sur l'aigreur de sa bile opère comme rien
RIMERemettons ce discours pour une autre saison ; Monsieur n'y trouverait ni rime ni raison
RIMERC'est par l'honneur qu'il [Trissotin] a de rimer à latin, Qu'il a sur son rival emporté l'avantage
RIMEURAllez, rimeur de balle, opprobre du métier
RIRECet indolent état de confiance extrême, Qui le rend en tout temps si content de soi-même, Qui fait qu'à son mérite incessamment il rit
RÔTL'un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire ; L'autre rêve à des vers quand je demande à boire
RUDE....Sollicitude à mon oreille est rude
RUISSEAUDe proverbes traînés dans les ruisseaux des halles
SAGEElle se rendra sage ; allons, laissons-la faire
SAGEÀ tous événements le sage est préparé
SAISONRemettons ce discours pour une autre saison ; Monsieur n'y trouverait ni rime ni raison
SALEMais le plus beau projet de notre académie.... C'est le retranchement de ces syllabes sales Qui dans les plus beaux mots produisent des scandales
SAVANT, ANTEMais j'aimerais mieux être au rang des ignorants, Que de me voir savant comme certaines gens
SAVOIROn se sent, à ces vers, jusques au fond de l'âme Couler je ne sais quoi qui fait que l'on se pâme
SAVOIREt l'on sait tout chez moi, hors ce qu'il faut savoir
SCIENCEEt, c'est mon sentiment qu'en faits, comme en propos, La science est sujette à faire de grands sots
SECONDERChrysale : Secondez-moi bien tous. - Martine : Laissez-moi, j'aurai soin De vous encourager
SELIl [un sonnet] est de sel attique assaisonné partout, Et vous le trouverez, je crois, d'assez bon goût
SEMBLERIl semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que, pour être imprimés et reliés en veau, Avec leur plume ils font les destins des couronnes
SENSLes sens n'ont point de part à toutes leurs ardeurs, Et ce beau feu ne veut marier que les coeurs
SENSRiches, pour tout mérite, en babil important, Inhabiles à tout, vides de sens commun
SENS DESSUS DESSOUS et SENS DEVANT DERRIÈREVous devriez.... Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu'on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous
SENSIBLEEn voilà pour tuer une oreille sensible
SENTIRLa ballade, à mon goût, est une chose fade ; Ce n'en est plus la mode, elle sent son vieux temps
SERVI, IEEt j'ai des serviteurs, et ne suis point servi
SERVICEMe voilà bien chanceuse ! hélas ! l'on dit bien vrai : Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage, Et service d'autrui n'est pas un héritage
SERVITEUREt j'ai des serviteurs et ne suis point servi
SEUL, EULEHé bien ! nous nous verrons seul à seul chez Barbin
SEXEC'est faire à notre sexe [aux femmes] une trop grande offense, De n'étendre l'effort de notre intelligence Qu'à juger d'une jupe ou de l'air d'un manteau, Ou des beautés d'un point, ou d'un brocart nouveau
SIFFLERSi j'allais, madame, accorder vos demandes [changer le style officiel des notaires], Je me ferais siffler de tous mes compagnons
SINGULIER, IÈRECette fermeté d'âme, à vous si singulière
SOICe sont choses, de soi, qui sont belles et bonnes
SOINIl n'est soins empressés, devoirs, respects, services Dont il ne nous ait fait d'amoureux sacrifices
SOLÉCISMELe moindre solécisme en parlant vous irrite ; Mais vous en faites, vous, d'étranges en conduite
SOLIDEQuelques secours puissants qu'on promette à ma flamme, Mon plus solide espoir, c'est votre coeur, madame
SOLLICITUDE... Philaminte : Ah ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté
SONLa ballade, à mon goût, est une chose fade ; Ce n'en est plus la mode, elle sent son vieux temps
SORNETTEEt ce qui m'a vingt fois fait tomber de mon haut, C'est de vous voir au ciel élever des sornettes Que vous désavoueriez si vous les aviez faites
SORTEOn souffre aux entretiens ces sortes de combats, Pourvu qu'à la personne on ne s'attaque pas
SORTIEVous êtes satisfaite, et la voilà partie ; Mais je n'approuve point une telle sortie
SOT, OTTEEt c'est mon sentiment qu'en faits comme en propos La science est sujette à faire de grands sots
SOTTEMENTVous donnez sottement vos qualités aux autres
SOUCIEREh ! qui vous dit, monsieur, que l'on ait cette envie, Et que de vous enfin si fort on se soucie ?
SOUPEJe vis de bonne soupe et non de beau langage ; Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage
SOUTENIRQuoi ! vous la soutenez ? - En aucune façon. - Prenez-vous son parti contre moi ? - Mon Dieu ! non
STOÏCIEN, IENNELa morale a des traits dont mon coeur est épris ; Et c'était autrefois l'amour des grands esprits ; Mais aux stoïciens je donne l'avantage, Et je ne trouve rien de si beau que leur sage
STYLENous avons vu de vous des églogues d'un style Qui passe en doux attraits Théocrite et Virgile
SUBSTANCELa substance qui pense y peut être reçue ; Mais nous en bannissons la substance étendue
SUBTIL, ILEMais le vide à souffrir me semble difficile, Et je goûte bien mieux la matière subtile
SUBTILISÉ, ÉEIl n'est rien de plus beau.... Que.... ces tendres pensées Du commerce des sens si bien débarrassées ; Mais ces amours pour moi sont trop subtilisés ; Je suis un peu grossier comme vous m'accusez
SUCL'esprit doit sur le corps prendre le pas devant ; Et notre plus grand soin, notre première instance Doit être à le nourrir du suc de la science
SUERIl est vrai que l'on sue à souffrir ses discours
SUITELes suites de ce mot [mariage], quand je les envisage, Me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là, si j'en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner
SUJETC'est une fille propre aux choses qu'elle fait, Et vous me la chassez pour un maigre sujet
SUPPLICEVous voulez que toujours je l'aie à mon service Pour mettre incessamment mon oreille au supplice
SÛR, ÛREMais savez-vous.... Qu'il ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D'épouser une fille en dépit qu'elle en ait
TAinsi, n'ayant au coeur nul dessein pour Clitandre, Que vous importe-t-il qu'on y puisse prétendre ?
TEMPÊTEPour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête, On en a pour huit jours d'effroyable tempête ; Elle me fait trembler dès qu'elle prend son ton
TENIRHenriette me tient sous son aimable empire
TENIRCet empire que tient la raison sur les sens Ne fait pas renoncer aux douceurs des encens
TENIRJe puis fermer les yeux sur vos flammes secrètes, Tant que vous vous tiendrez aux muets interprètes
TERCETEnfin les quatrains sont admirables tous deux ; Venons-en promptement aux tiercets, je vous prie
TERMEElle a.... insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas
TERRELe mien [esprit] est fait, ma soeur, pour aller terre à terre
TERRIBLEEt ma femme est terrible avecque son humeur
TÊTEPour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête
TÊTECe vulgaire dessein [vous marier] vous peut monter en tête ?
TÊTEMa femme bien souvent a la tête un peu chaude
TIERCETVenons-en promptement aux tiercets, je vous prie
TONElle me fait trembler dès qu'elle prend son ton; Je ne sais où me mettre, et c'est un vrai dragon
TÔTArmande : Dépêchez. - Bélize : Faites tôt, et hâtez nos plaisirs
TOUCHERôtez ce gant ; touchez à monsieur dans la main

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