Définition de IMPORTUNER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : in-por-tu-né

DÉFINITIONS

1
Fatiguer en qualité d'importun.
Vous avancerez plus en m'importunant moins
de Pierre CORNEILLE dans Poly. III, 4
C'est trop m'importuner en faveur d'un sujet
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. III, 2
De ma présence encor j'importune vos yeux
de Jean RACINE dans Bérén. III, 3
Quelque esprit qu'on ait, on n'est point plaisant pour ceux qu'on importune
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 4
Ne retenant de son rang que le privilége de pouvoir être importuné
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Or. fun. Villars.
Je vous prie de me laisser en repos, et de ne m'importuner plus de vos querelles
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. X
On dit que Louis XI, faisant un jour réciter une oraison à saint Eutrope, pour demander la santé de l'âme et du corps, dit au prêtre qui la récitait, de supprimer ce qui regardait l'âme, et que c'était assez que le saint lui fît avoir la santé du corps, sans l'importuner de tant de choses
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Hist. Louis XI, Oeuv. t. III, p. 361, dans POUGENS
Je fais scrupule de l'importuner trop souvent par mes lettres
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. au roi de Prusse, 18 déc. 1769
Importuner, avec la préposition de et un verbe à l'infinitif.
Aussi ne pensez pas que je vous importune De payer mon amour....
de Pierre CORNEILLE dans Théod. III, 3
Sémantique : Fig. et poétiquement. Importuner les dieux, le ciel de ses prières, de ses voeux, adresser incessamment des prières, des voeux à la Divinité.
Le ciel même en secret semble la condamner : Ses voeux depuis quatre ans ont beau l'importuner
de Jean RACINE dans Brit. II, 3
Seigneur, j'irai remplir le nombre des vestales, Ne lui disputez plus [à Britannicus] mes voeux infortunés ; Souffrez que les dieux seuls en soient importunés
de Jean RACINE dans ib. III, 8
Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance, N'ira plus de ses voeux importuner le sort
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 6
2
Il se dit aussi des choses qui sont importunes.
Trissotin : Peut-être que mes vers importunent madame. - Henriette : Point ; je n'écoute pas
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans F. sav. III, 2
Mon arc, mes javelots, mon char, tout m'importune
de Jean RACINE dans Phèdre, II, 2
Ce temple l'importune [Mathan], et son impiété Voudrait anéantir le dieu qu'il a quitté
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
Nature : Absolument. Le bruit importune.
3
S'importuner, Nature : v. réfl. Être inquiété.
De quel soin votre amour va-t-il s'importuner ?
de Jean RACINE dans Bérén. II, 4

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Or vous feroys-je voluntiers une requeste, c'est que vous ne m'importunassiez plus par vos menuz jargons
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Cymbal. 135
Une bien amante, bien requise, pressée et importunée, et toutefois femme de bien, victorieuse de son corps et de son ami
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Nouv. IX
Ceulz qui sans vergongne pressent et importunent ceulx de qui ilz veulent obtenir aucune chose desraisonable
de Jacques AMYOT dans Brut. 6
Ses creanciers vindrent crier après luy et l'importuner pour estre payez sur son partement ; et, ne pouvant chevir à eulx, il fut contraint de recourir à Crassus
de Jacques AMYOT dans César, 13

ÉTYMOLOGIE

1
Importun.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
S'importuner, être ennuyé, fatigué.
Chrysippe.... s'importunait tellement d'être salué, qu'il en était à la mort
de François de MALHERBE dans Lexique, éd. L. Lalanne.
Il y en a qui s'importunent de faire et voir toujours les mêmes choses
de François de MALHERBE dans ib.
Il fuyait maintenant le monde et s'importunait d'une façon visible du faste de sa maison
de H. RIVIÈRE dans Rev. des Deux-Mondes, 15 juil. 1872, p. 278

Synonymes de IMPORTUNER

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