Définition de ALARME

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-lar-m'

DÉFINITIONS

1
Cri, signal pour faire courir aux armes. Au premier cri d'alarme. Sonner l'alarme. L'alarme fut donnée par des feux.
Il entend déjà le beffroi des villes et crier à l'alarme
de Jean de LA BRUYÈRE dans 10
J'écoute, je distingue les coups du canon d'alarme
Sémantique : Fig. Le chien donne l'alarme par des aboiements réitérés.
2
Émotion causée par l'approche réelle ou supposée de l'ennemi. L'alarme est au quartier, au camp.
Tel vêtu des armes d'Achille, Patrocle mit l'alarme au camp et dans la ville
Oh ! dit-il, j'en fais faire autant Qu'on m'en fait faire ! ma présence Effraye aussi les gens ! je mets l'alarme au camp
de Jean de LA FONTAINE dans ib. II, 14
La fusée mit l'alarme au camp
Sémantique : Fig. L'alarme est au camp, se dit d'une société, d'un parti qui a des appréhensions communes.
Voilà l'alarme au camp
Sémantique : En termes de guerre, donner des alarmes à une place assiégée, l'inquiéter par de fausses attaques.
3
Frayeur, épouvante subite. À la première alarme. À la moindre alarme. Répandre l'alarme. Il a pris l'alarme bien légèrement.
En cette alarme universelle
Il s'en allait Mettre l'alarme en tout le voisinage
de Jean de LA FONTAINE dans Rém.
Celle-ci par ses cris mettait tout en alarme
de Jean de LA FONTAINE dans Matr.
Il n'eût pas été propre à donner cette fausse alarme
de Pierre CORNEILLE dans Exam. d'Hor.
4
Vive inquiétude, souci ; dans ce sens il s'emploie le plus souvent au plur.
Remettez-vous, monsieur, d'une alarme si chaude
Tant de médisances et tant de faux rapports que cela mit toute la cour en combustion et en alarme
Les forts et les faibles sont en alarme et en trouble
Mais, moi qui veux me garantir de ces alarmes et de ces agitations secrètes
de Louis BOURDALOUE dans Carême, t. I, p. 35
Ce qu'on aime, on craint de le perdre ; et plus on l'aime, plus les alarmes sont fréquentes ; car on les prend aisément
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. III, p. 148
Ce soin de couvrir ses crimes et de les tenir cachés, ces alarmes secrètes mais pleines d'effroi, ces agonies mortelles, convaincu qu'il est de ce qu'il a fait et de ce qu'il mérite....
de Louis BOURDALOUE dans Carême, t. I, p. 273
Ah ! dissipez ces indignes alarmes
Ne me suis point, si ton coeur en alarmes Prévoit qu'il ne pourra commander à ses larmes
de Jean RACINE dans ib. IV, 1
Quand Tryphon me donna de si rudes alarmes
Milord avait pris les mêmes alarmes
Ma fille, tu as tort de prendre de telles alarmes
Des projets de mon coeur ne prenez point d'alarme
Autour de ces rois voltigeaient, comme des hiboux dans la nuit, les cruels soupçons, les vaines alarmes
5
Vivre, être nourri dans les alarmes, être accoutumé à la guerre et à ses dangers.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Lors la gaite renois [renégat, renié] Voit bien qu'ès fossez sont les nobiles françois, Adont a escrié alarme à haute vois
dans Guesclin. 19486
On crie parmi l'ost : traït ! car vous armés ! Alarme ! alarme ! crient ; chascun s'est adoubés
dans Baud. de Seb. VIII, 224
2
XVe s.
Nous sommes armés comme il faut : Alarme ! à l'assaut ! à l'assaut !
de BASSELIN dans XLVII
3
XVIe s.
Courez y tous, et alarme sonnez
Et quant orrez ces miens presens alarmes, Ayez bon cueur et contenez vos larmes
de Clément MAROT dans II, 55
À peine sera jamais crainct Le combattant qui est contrainct D'emprunter, quand vient aux alarmes, De son adversaire les armes
de Clément MAROT dans II, 199
Ainsi tu scez combien par faux alarmes, La mort a fait, pour toi, jeter des larmes
de Clément MAROT dans III, 8
Et de prieres et de larmes, Leur donnois souvent force allarmes Pour les gagner....
de Clément MAROT dans IV, 180
La majesté de Dieu en se faisant sentir leur dresse nouveaux alarmes
Comment pourrions-nous tenir bon tant peu que ce soit contre les alarmes continuelles qu'il [Satan] nous dresse ?
de Jean CALVIN dans ib. 115
Quant il demeure en ce païs, vous pouvez dormir en sureté, combien que l'on luy donne assez d'alarmes ; mais son bon sens prouvoit à tout
L'ame troublée de plusieurs diverses alarmes
de Michel de MONTAIGNE dans I, 96
Je demeurerai en crainte et en alarme
de Michel de MONTAIGNE dans I, 128
Les Romains, oyant l'alarme, prirent chascun le premier baston qu'ils trouverent
de Jacques AMYOT dans Cam. 47
Tantost il s'approchoit de luy, et luy faisoit donner des alarmes en son camp, tantost....
de Jacques AMYOT dans Fab. 12
Lors marcherent les trompettes sonnans un son tel que l'on le sonne à une alarme
de Jacques AMYOT dans P. Aem. 56
Gardez que ce ne soit quelque faulse alarme que l'on vous ait donnée pour vous estonner
de Jacques AMYOT dans Pélop. 19
L'on fait une procession devant laquelle marche une trompette sonnant à l'arme
de Jacques AMYOT dans Arist. 52
Seleucus tout effrayé se jetta incontinent en piedz et feit sonner l'allarme
de Jacques AMYOT dans Démétr. 70
Pour un faux alarme qui luy fut donné
de Martin DU BELLAY dans 146
Ils donnerent l'alarme aussi chaude comme si.... eux qui bien oyoient ce chaut alarme, feirent sonner la retraite
de Martin DU BELLAY dans 371

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. ailarme ; provenç. alarma ; espagn. alarma ; ital. allarme ; de à (voy. à), l' (voy. LE), et arme. Dans le XVIIe siècle on écrivait volontiers allarme, et beaucoup de livres ont cette orthographe. Dans le XVIe on faisait indifféremment alarme masculin ou féminin.

Synonymes de ALARME

Termes proches de ALARME