Définition de CONTRE-SENS

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-tre-san ; l's se lie : un kontre-san-z inexcusable

DÉFINITIONS

1
Erreur que l'on commet soit dans l'expression de sa propre pensée soit dans la traduction de la pensée d'un autre. Vous prenez le contre-sens de mes paroles.
Interprétation opposée au véritable sens d'un texte. Cette traduction est pleine de contre-sens.
Manière de lire, de déclamer, en désaccord avec le sens des paroles. Cet acteur fait sans cesse des contre-sens.
Sémantique : Fig.
C'est encore un des contre-sens des éducations communes
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II
Si Lusignan ne rappelait à sa fille que les banquets et les joies de l'Olympe, cela ne formerait qu'un dur contre-sens
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, II, II, 5
À contre-sens, Nature : loc. adv. Contrairement au sens.
Qui parle d'offenser grand'mère ni grand-père ? - .... Grammaire [qui se prononçait alors comme grand'mère] est prise à contre-sens par toi
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Femmes sav. II, 6
Il n'applaudit qu'à contre-sens
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Le Bourg. I, 1
Qui louent tout à contre-sens
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Critique, 6
Ces passages pris à contre-sens par l'auteur
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 1er écrit.
On tournera à contre-sens toutes ses paroles
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Purif. 1
Ces sophistes qui prennent les choses à contre-sens
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Déf. comm.
Pour trouver la vérité, il faut tourner le dos à la multitude, et savoir que les opinions communes sont la règle des opinions saines, pourvu qu'on les prenne à contre-sens
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Dial. V, anciens et mod.
L'abbé [Servien], impatienté de tant de servitude, retourna le refrain [qui était à la louange du roi] fort plaisamment à contre-sens
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 332, 102
2
La direction contraire à celle dans laquelle certaines choses doivent être prises. En faisant ce manteau on a pris le contre-sens de l'étoffe.
Prendre le contre-sens d'une affaire, la prendre à contre-pied.
À contre-sens, Nature : loc. adv. Dans la direction opposée. Une dentelle cousue à contre-sens.
Un fer frotté d'aimant attire un autre fer, mais il perd cette vertu lorsqu'il est frotté à contre-sens
de ROHAULT dans Physique, dans RICHELET
Sémantique : Fig.
Cette méthode est à contre-sens
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
3
Déraison, ce qui est contre le bon sens.
À peine entre nos mains il se voit sans espoir, Qu'usant d'un stratagème à combattre le nôtre, Il veut obstinément qu'on l'ait pris pour un autre, Et d'un tel contre-sens soutient tout ce qu'il dit, Qu'il semble qu'en effet il ait perdu l'esprit
de Thomas CORNEILLE dans le Geôlier de soi-même, II, 6
Vieux en ce sens.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Mes conceptions et mes pensées sont prises à contre-sens et sinistrement interpretées
de SULLY dans dans le Dict. de DOCHEZ.

ÉTYMOLOGIE

1
Contre, et sens.

Termes proches de CONTRE-SENS

Phonétiquement proche de CONTRE-SENS