Définition de DIABLERIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dia-ble-rie

DÉFINITIONS

1
Opération magique dans laquelle le diable intervient, ou est supposé intervenir. Ces diableries n'abusent plus personne.
Quoi ! te mêlerais-tu d'un peu de diablerie ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étour. I, 4
J'acquis de toute diablerie La pratique et la théorie
de Paul SCARRON dans Virg. trav. VI
M. de Richelieu attaque la personne de M. de Luxembourg par sa prison pour les poisons et les diableries, par la sellette sur laquelle il avait été interrogé
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 19, 223
Les livres qui contiennent quelque espèce de diablerie, exécrables selon la plupart des gens, pitoyables selon moi
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 135
2
Possession, c'est-à-dire introduction d'un diable dans le corps d'une personne. Les diableries de Loudun.
3
Ancien spectacle, pièce populaire, conte où le diable joue le principal rôle.
Si nous étions des sylphes, nous pourrions vous conter quelque diablerie
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 95
4
Machination secrète. Il y a quelque diablerie là-dessous.
5
Méchanceté de diable.
....Avec toute sa diablerie Il faut que je l'appelle et mon coeur et m'amie
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans F. sav. II, 9
Ils ne sont pas capables d'une telle diablerie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 19 juin 1772
6
Conduite mauvaise et déréglée. Un et un font deux, C'est le nombre heureux En galanterie ; Mais quand une fois Un et un font trois, C'est la diablerie, Chanson, dans RICHELET.
Il a une comédienne, il paye les soupers ; enfin c'est une vraie diablerie
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 36
7
Petit dessin noir représentant le diable.
Petits dessins en couleurs transparentes, représentant des diables sur des verres pour la lanterne magique.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Perseverer el mal est diaulie
de ST BERN. dans p. 525
2
XIIIe s.
Car plus faisoit la serve outrage et dyablie
dans Berte, LX
Diex ! fait-ele, dont vient si faite deablie ?
dans ib. LXXII
Mès dire les choses à taire, C'est trop grant deablie à faire
dans la Rose, 7068
3
XVe s.
Or regardez la grande diablerie qui se commenceoit à eslever en France
de Jean FROISSART dans II, II, 128
Qui telz erreurs veult soustenir, C'est droite diablie, c'est rage, Martyre de S. Ét. Quelles diableries [injures] il me disoit
dans Lancelot du lac, t. III, f° 16, dans LACURNE
4
XVIe s.
Il fut le premier qui enseigna aux Venitiens l'usage de ceste diablerie [l'artillerie]
de Ambroise PARÉ dans IX, Préf.
Si ainsi estoit, depuis que les demons sont creés, qu'ils eussent peu en engendrer d'autres, il y auroit bien de la diablerie sur les champs
de Ambroise PARÉ dans XIX, 29
En l'autre avoit provision de fil et d'eguilles dont il faisoit mille petites diableries [méchancetés]
de François RABELAIS dans Pant. II, 16

ÉTYMOLOGIE

1
Diable ; provenç. diablia ; espagn. diablura ; portug. diabrura ; ital. diavoleria. Diablerie ne commence qu'au XIVe ou XVe siècle ; auparavant on disait diablie.

Synonymes de DIABLERIE

Termes proches de DIABLERIE