Définition de RAISONNEMENT

DÉFINITIONS - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : rè-zo-ne-man

DÉFINITIONS

1
La faculté ou l'action de raisonner. C'est un homme d'un raisonnement profond, juste, solide.
Raisonner est l'emploi de toute ma maison, Et le raisonnement en bannit la raison
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Femm. sav. II, 7
Ceux qui sont accoutumés à juger par le sentiment ne comprennent rien aux choses de raisonnement
de Blaise PASCAL dans Pens. VII, 33, éd. HAVET.
C'est en vain que le raisonnement, qui n'y a point de part [à la connaissance des premiers principes], essaye de les combattre
de Blaise PASCAL dans ib. VIII, 6
La foi est un don de Dieu ; ne croyez pas que nous disions que c'est un don de raisonnement
de Blaise PASCAL dans ib. XXV, 40
Sémantique : Terme de philosophie. Se dit, en général, d'une opération de l'esprit par laquelle, un jugement ou plusieurs jugements étant donnés, on en fait sortir un autre jugement.
2
Enchaînement de divers arguments.
C'est un raisonnement bien mauvais que le vôtre
de Pierre CORNEILLE dans Hor. III, 4
Pour moi, je ne vois goutte en ce raisonnement
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. III, 4
L'animal chargé d'ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose un plus jeune, et l'oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce ; Que de raisonnements pour conserver ses jours !
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. X, 1
J'attends que ton raisonnement soit fini
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans D. Juan, III, 1
Je sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde ; En beaux raisonnements vous abondez toujours
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. V, 1
Je ne viens point, madame, opposer a vos plaintes De faux raisonnements, ou d'injustes contraintes
de Thomas CORNEILLE dans Ariane, V, 6
Écoutez à ce propos le profond raisonnement non d'un philosophe qui dispute dans une école ; je veux confondre le monde par ceux que le monde révère le plus
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
En vain vous étalez une scène savante ; Vos froids raisonnements ne feront qu'attiédir Un spectateur toujours paresseux d'applaudir
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. III
Il se mit à faire quelques raisonnements sur l'état de ses affaires
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 9
Un syllogisme n'est pas un raisonnement, ce n'est qu'une certaine forme qu'on fait prendre à un raisonnement qu'on a déjà fait
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Gramm. Motif des étud. Oeuv. t. V, p. CXXXIX, dans POUGENS.
Sémantique : Familièrement. Des raisonnements à perte de vue, des raisonnements vagues, et qui ne concluent rien.
3
Paroles, discours.
L'ingrat est-il touché de mes empressements ? L'amour même entre-t-il dans ses raisonnements ?
de Jean RACINE dans Baj. II, 1
Observation, excuse plus ou moins motivée.
Tant de raisonnements offensent ma colère
de Jean RACINE dans Andr. IV, 3
Sémantique : Familièrement. Point tant de raisonnements, façon d'exprimer qu'on veut être obéi sans réplique.

ÉTYMOLOGIE

1
Raisonner ; provenç. razonamen, rezonamen ; anc. cat. rahonament ; espagn. razonamiento ; ital. ragionamento.

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