Définition de ENROUER
Prononciation : an-rou-é
DÉFINITIONS
1
Causer l'enrouement. Le brouillard l'a enroué.2
S'enrouer, Nature : v. réfl. Être affecté d'enrouement. S'enrouer à force de parler.Jamais docteur armé d'un argument frivole Ne s'enroua chez eux sur les bancs d'une école
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
On rapporte que le poëte Livius Andronicus, qui jouait dans une de ses pièces, s'étant enroué à répéter plusieurs fois des endroits que le peuple avait goûtés, fit trouver bon qu'un esclave récitât les vers tandis qu'il ferait lui-même les gestes
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Conn. hum. II, I, 4
Avec suppression du pronom personnel.
Non, non, tu n'iras point, ardent bénéficier, Faire enrouer pour toi Corbin ni le Mazier
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épît. II
HISTORIQUE
1
XIIe s.L'apostolies [le pape] tut suls le voleit maintenir, Ki bien cunut sa cause, mais nel poeit oïr : Car lur criz e lur noise l'orent fait enroïr
dans Th. le mart. 94
Mais tant cria vers els, il vers lui altresi [aussi], Que tuz fu enroez de la noise e del cri
dans ib. 100
2
XIIIe s.Tant ai crié à Dieu merci por le troblement, que touz sui enrouez
dans Psautier, f° 80
3
XVIe s.Ils ont mal de gorge, la voix enrouée
de Ambroise PARÉ dans XXII, 1
ÉTYMOLOGIE
1
En 1, et le latin raucus (voy. RAUQUE) ; wallon, erauchiner ; Berry, enrauché, enroui, enroué ; génev. enrouché. On remarquera que le Berry dit enroui, forme qui se trouve dans un des plus anciens exemples de l'historique.