L'oeuvre Epîtres de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Date : 1669-1695
Citations de "Epîtres"
Utilisé pour le mot | Citation |
PARESSE | Le mérite en repos s'endort dans la paresse |
PARESSEUX, EUSE | Notre muse, souvent paresseuse et stérile, A besoin, pour marcher, de colère et de bile |
PARESSEUX, EUSE | Approche donc, et viens ; qu'un paresseux t'apprenne, Antoine, ce que c'est que fatigue et que peine |
PARJURE | Le Normand même alors ignorait le parjure |
PARLER | Boileau.... Qui mit à tout blâmer son étude et sa gloire, A pourtant de ce roi parlé comme l'histoire |
PAROLE | Il n'en est pas ainsi de ces esprits frivoles Que tout flatteur endort au son de ses paroles |
PART | Si jamais, entraîné d'une ardeur étrangère, Ou d'un vil intérêt reconnaissant la loi, Je cherche mon bonheur autre part que chez moi |
PARTAGER | La Seine.... Voit du sein de ses eaux vingt îles s'élever, Qui, partageant son cours en diverses manières.... |
PARTERRE | L'autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre [à Molière], Voulait venger la cour immolée au parterre |
PARTIR | Allez, partez, mes vers, dernier fruit de ma veine |
PAS | Ô le plaisant docteur, qui, sur les pas d'Horace, Vient prêcher, diront-ils, la réforme au Parnasse ! |
PAS | J'allai d'un pas hardi.... Assez près de Régnier m'asseoir sur le Parnasse |
PASQUIN | Un écrit scandaleux sous votre nom se donne ; D'un pasquin qu'on a fait, au Louvre on vous soupçonne |
PASSAGE | En tous lieux les chagrins m'attendent au passage |
PASSER | Ainsi que mes chagrins, mes beaux jours sont passés |
PATIN | La trop courte beauté monta sur des patins |
PAUVRETÉ | Et conclus avec moi Que la pauvreté mâle, active, vigilante, Est, parmi les travaux, moins lasse et plus contente Que la richesse oisive |
PAVÉ | Ma muse, qui se plaît dans leurs routes perdues [des bois], ne saurait plus marcher sur le pavé des rues |
PEINE | Approche donc et viens ; qu'un paresseux t'apprenne, Antoine, ce que c'est que fatigue et que peine |
PENCHANT, ANTE | Le Rhin.... Appuyé d'une main sur son urne penchante |
PÉNIBLE | Et moi, sur ce sujet loin d'exercer ma plume, J'amasse de tes faits le pénible volume |
PENSER | Vainement offusqué de ses pensers épais, Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix |
PERCHÉ, CHÉE | Effrayer les oiseaux perchés dans mes allées |
PERMESSE | Par un coup du sort au grand jour amené, Et du bord du Permesse à la cour entraîné |
PESANT, ANTE | Laissez-là ces mousquets trop pesants pour vos bras |
PESANT, ANTE | Il n'est pas sans esprit ; mais, né triste et pesant, Il veut être folâtre, évaporé, plaisant |
PÉTILLANT, ANTE | Le feu sort de vos yeux pétillants et troublés ; Votre pouls inégal marche à pas redoublés |
PEUR | J'ai peur que l'univers, qui sait ma récompense, N'impute mes transports à ma reconnaissance |
PHRASE | De quel front aujourd'hui vient-il, sur nos brisées, Se revêtir encor de nos phrases usées ? |
PIÈCE | Et bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux, Pièce à pièce épluchant vos sons et vos paroles, Interdire chez vous l'entrée aux hyperboles |
PITOYABLE | Quels pitoyables vers ! quel style languissant ! |
PLAGE | Est-il dans l'univers de plage si lointaine Où ta valeur, grand roi, ne te puisse porter ? |
PLAIDER | Quand mon esprit, poussé d'un courroux légitime, Vint devant la raison plaider contre la rime |
PLAINDRE | Que mon âme, en ce jour de joie et d'opulence, D'un superbe convoi plaindrait peu la dépense ! |
PLAINDRE | Sous les fougueux coursiers l'onde écume et se plaint |
PLAINE | Un long rang de collines, D'où l'oeil s'égare au loin dans les plaines voisines |
PLAISANT, ANTE | Il n'est pas sans esprit ; mais, né triste et pesant, Il veut être folâtre, évaporé, plaisant |
PLANTÉ, ÉE | Tous ses bords sont couverts de saules non plantés |
PLÂTRE | Le village au-dessus forme un amphithéâtre ; L'habitant ne connaît ni la chaux ni le plâtre |
PLÂTRE | Et mettant la céruse et le plâtre en usage |
PLÂTRE | Ses bons mots ont besoin de farine et de plâtre |
PLEIN, EINE | Que Rohaut vainement sèche pour concevoir Comment, tout étant plein, tout a pu se mouvoir |
PLOMB | Déjà du plomb mortel plus d'un brave est atteint |
PLOYER | Le vendangeur ravi de ployer sous le faix |
PLUTÔT | Le travail, aux hommes nécessaire, Fait leur félicité plutôt que leur misère |
POÉTIQUE | Je sus, prenant l'essor par des routes nouvelles, Élever assez haut mes poétiques ailes |
POIDS | La Salle, Béringhen, Nogent, d'Ambre, Cavois, Fendent les flots tremblants sous un si noble poids |
POIDS | Faire au poids du bon sens peser tous ses écrits |
POLIR | On polit l'émeraude, on tailla le rubis |
POLIR | Si, deux jours seulement libre du jardinage, Devenu tout à coup poëte et bel esprit, Tu t'allais engager à polir un écrit |
POMPEUX, EUSE | Le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles |
PORTE | Déjà, plein du beau feu qui pour vous [mes vers] le transporte, Barbin [un libraire] impatient chez moi frappe à la porte |
POSSÉDER | Qui vit content de rien possède toute chose |
POSTÉRITÉ | Vous croyez [mes vers] à grands pas chez la postérité Courir marqués au coin de l'immortalité |
POUDRE | Un bruit court que le roi va tout réduire en poudre |
POUDRE | J'allai loin du palais errer sur le Parnasse ; La famille en pâlit, et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant |
POURQUOI | Pourquoi ces éléphants, ces armes, ce bagage, Et ces vaisseaux tout prêts à quitter le rivage ? |
POURVOIR | Moi qu'une humeur trop libre, un esprit peu soumis, De bonne heure a pourvu d'utiles ennemis |
POURVOIR | Je songe à me pourvoir d'esquif et d'avirons, à régler mes désirs, à prévenir l'orage, Et sauver, s'il se peut, ma raison du naufrage |
POUSSÉ, ÉE | Quand mon esprit, poussé d'un courroux légitime, Vint devant la raison plaider contre la rime |
PRÊCHE | Mais que sert que ta main leur dessille les yeux, Si toujours dans leur âme une pudeur rebelle, Près d'embrasser l'Église, au prêche les rappelle ? |
PRÉCIPITÉ, ÉE | Et déjà mon vers coule à flots précipités |
PRÉPARER | La terre compte peu de ces rois bienfaisants ; Le ciel à les former se prépare longtemps |
PRESSANT, ANTE | À ces discours pressants que saurait-on répondre ? |
PRESSER | Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et presser vos laitages |
PRÉSUMER | Cessez de présumer, dans vos folles pensées, Mes vers, de voir en foule à vos rimes glacées Courir, l'argent en main, les lecteurs empressés |
PRÊT, ÊTE | Si toujours dans leur âme une pudeur rebelle. Prêts d'embrasser l'Église, au prêche les rappelle |
PRÊT, ÊTE | Cette utile frayeur.... Vient souvent de la grâce en nous prête d'entrer |
PRÊTRE | En vain, la peur sur lui [pécheur] remportant la victoire, Aux pieds d'un prêtre il court décharger sa mémoire |
PRIÈRE | Avant qu'un peu de terre obtenu par prière Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière |
PRIX | Il [le roi] marche vers Tholus, et tes flots [les flots du Rhin] en courroux Au prix de sa fureur sont tranquilles et doux |
PROCHAIN, AINE | Que Rhinberg et Wesel, terrassés en deux jours, D'un joug déjà prochain menacent tout son cours [du Rhin] |
PROCHE | Le jour fatal est proche, et vient comme un voleur |
PRODUIRE | Chaque climat produit des favoris de Mars |
PROFIT | C'est là, cher Lamoignon, que mon esprit tranquille Met à profit les jours que la Parque me file |
PROFOND, ONDE | en cela, comme en tout, le ciel qui nous conduit, Racine, fait briller sa profonde sagesse |
PROGRÈS | Le Rhin, tranquille et fier du progrès de ses eaux |
PROIE | Perrin a de ses vers obtenu le pardon, Et la scène française est en proie à Pradon |
PRÔNE | .... je vois, sur ce début de prône, Que ta bouche déjà s'ouvre large d'une aune |
PROPOS | Le Parnasse surtout, fécond en imposteurs, Diffame le papier par ses propos menteurs |
PROPOS | Si la rime Allait mal à propos m'engager dans Arnheim, Je ne sais pour sortir de porte qu'Hildesheim |
PROSOPOPÉE | L'audace du docteur, par ce discours frappée, Demeura sans réplique à ma prosopopée |
PROVERBE | [Des vers] Par le prompt effet d'un sel réjouissant Devenir quelquefois proverbes en naissant |
PRUDENT, ENTE | J'imite de Conrart le silence prudent |
PRUNELLE | Le feu sort à travers ses humides prunelles |
PUBLIÉ, ÉE | Sans le secours des vers, leurs noms [des anciens héros] tant publiés Seraient depuis mille ans avec eux oubliés |
PUDEUR | Si toujours dans leur âme [des ministres protestants] une pudeur rebelle, Près d'embrasser l'Église, au prêche les rappelle |
PUPILLE | Oh ! que ta main par là va sauver de pupilles ! |
QUELQUE... QUE | Mais, quelques vains lauriers que promette la guerre, On peut être héros sans ravager la terre |
RACINE | Oh que de mon esprit.... Ne puis-je faire ôter les ronces, les épines, Et de défauts sans nombre arracher les racines ! |
RACQUITTER | Encor si ta valeur, à tout vaincre obstinée, Nous laissait pour le moins respirer une année, Peut-être mon esprit, prompt à ressusciter, Du temps qu'il a perdu saurait se racquitter |
RAISON | Vous qui dans les détours de vos raisons subtiles.... |
RAISONNER | Soutenons bien nos droits ; sot est celui qui donne ; C'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne |
RAJEUNIR | Le public, enrichi du tribut de nos veilles, Croit qu'on doit ajouter merveilles sur merveilles.... Il veut en vieillissant que nous rajeunissions |
RAMENER | Que veut-il, dira-t-on ? quelle verve indiscrète Ramène sur les rangs encor ce vain athlète ? |
RANG | C'est un petit village ou plutôt un hameau, Bâti sur le penchant d'un long rang de collines |
RANG | Que veut-il, dira-t-on ; quelle fougue indiscrète Ramène sur les rangs encor ce vain athlète ? |
RANG | Phébus même aurait peur s'il entrait sur les rangs |
RANG | En vain aux conquérants L'erreur, parmi les rois, donne les premiers rangs |
RAPIDE | Assez d'autres sans moi d'un style moins timide Suivront au champ de Mars ton courage rapide |
RAPPELER | Que si quelquefois, las de forcer des murailles, Le soin de tes sujets te rappelle à Versailles |
RAVALER | Et lorsqu'une cabale, Un flot de vains auteurs follement te ravale |
RAVIR | À quoi bon ravir l'or au sein du nouveau monde ? |
RAVIR | Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur Émouvoir, étonner, ravir un spectateur ! |
RAYER | Mais sitôt que d'un trait de ses fatales mains La Parque l'eut rayé [Molière] du nombre des humains |
REBUTER | Avant qu'un peu de terre obtenu par prière Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière, Mille de ses beaux traits aujourd'hui si vantés Furent des sots esprits à nos yeux rebutés |
RECOURIR | Mais où cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous ? Grand roi, sans recourir aux histoires antiques.... |
REDOUBLÉ, ÉE | Du salpêtre en fureur l'air s'échauffe et s'allume, Et des coups redoublés tout le rivage fume |
REDOUBLÉ, ÉE | Votre pouls inégal marche à pas redoublés |
REDOUTABLE | Condé même, Condé, ce héros formidable, Et, non moins qu'aux Flamands, aux flatteurs redoutable |
RÉGLER | ....un Dieu maître du monde, Et qui règle à son gré le ciel, la terre et l'onde.... |
RÉJOUISSANT, ANTE | Vos bons mots.... par le prompt effet d'un sel réjouissant, Devenir quelquefois proverbes en naissant |
RELEVER | Nous autres satiriques, Propres à relever les sottises du temps, Nous sommes un peu nés pour être mécontents |
REMERCÎMENT ou REMERCIEMENT | Notre style [des satiriques] languit dans un remercîment |
REMONTRANCE | J'ai beau vous arrêter, ma remontrance est vaine ; Allez, partez, mes vers, dernier fruit de ma veine |
RENAISSANT, ANTE | Je peindrai les plaisirs en foule renaissants |
RENAÎTRE | Tel fut cet empereur sous qui Rome adorée Vit renaître les jours de Saturne et de Rhée |
RENCONTRER | Deux voyageurs à jeun rencontrèrent une huître |
RENDU, UE | Le soldat, dans la paix, sage et laborieux, Nos artisans grossiers rendus industrieux |
RENGAGÉ, ÉE | N'allez point de nouveau faire courir aux armes Un athlète tout prêt à prendre son congé, Qui, par vos traits malins au combat rengagé, Peut encore aux rieurs faire verser des larmes |
RENOMMÉE | Qu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré ; Que l'amour de ce rien qu'on nomme renommée N'a jamais enivré d'une vaine fumée ! |
REPAS | Une table, au retour, propre et non magnifique, Nous présente un repas agréable et rustique |
REPENTANCE | Un pécheur ému d'une humble repentance |
RÉPONDRE | Lorsque sur un défaut ils pensent me confondre, C'est en me guérissant que je sais leur répondre |
REPORTER | À peine du limon où le vice m'engage, J'arrache un pied timide, et sors en m'agitant, Que l'autre m'y reporte et s'embourbe à l'instant |
REPOS | C'est au repos d'esprit que nous aspirons tous ; Mais ce repos heureux se doit chercher en nous |
RÉPRIMÉ, ÉE | La licence et l'orgueil en tous lieux réprimés |
REPROCHÉ, ÉE | Puis, en tristes lambeaux semés dans les marchés, Souffrir tous les affronts au Jonas reprochés |
RÉSIDENCE | Mais à l'ambition d'opposer la prudence, C'est aux prélats de cour prêcher la résidence |
RESSUSCITER | Ce discours d'un guerrier que la colère enflamme Ressuscite l'honneur déjà mort en leur âme |
RESSUSCITER | Peut-être mon esprit, prompt à ressusciter, Du temps qu'il a perdu saurait se racquitter |
RETIRÉ, ÉE | Aujourd'hui même encor de deux sens affaibli, Retiré de la cour et non mis en oubli.... |
REVENIR | Tel fut cet empereur.... Qu'on n'alla jamais voir sans revenir heureux |
REVENIR | L'aimable comédie, avec lui [Molière mort] terrassée, En vain d'un coup si rude espéra revenir |
REVENU | N'imite point ces fous dont la sotte avarice Va de ses revenus engraisser la justice |
RÊVERIE | J'occupe ma raison d'utiles rêveries |
REVÊTIR | De quel front aujourd'hui vient-il, sur nos brisées, Se revêtir encor de nos phrases usées ? |
RÊVEUR, EUSE | Que dis-tu de m'y voir rêveur, capricieux, Tantôt baissant le front, tantôt levant les yeux.... |
RÊVEUR, EUSE | Mais pour moi, de Paris citoyen inhabile, Qui ne lui puis fournir qu'un rêveur inutile, Il me faut du repos.... |
RICHE | Il n'est plaine en ces lieux [Grèce] si sèche et si stérile, Qui ne soit en beaux mots partout riche et fertile |
RICHE | La riche expression, la nombreuse mesure |
RIMEUR | Il n'est fort, entre ceux que tu [Louis XIV] prends par centaines, Qui ne puisse arrêter un rimeur six semaines |
RIRE | Mais, de retour enfin, que prétendez-vous faire. - Alors, cher Cinéas, victorieux, contents, Nous pourrons rire à l'aise, et prendre du bon temps. - Eh ! seigneur, dès ce jour, sans sortir de l'Épire, Du matin jusqu'au soir qui vous défend de rire ? |
ROC | La pierre, la colique et les gouttes cruelles.... Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font scier des rocs, lui font fendre des chênes |
ROI | Mais un roi vraiment roi qui, sage en ses projets, Du bonheur du public ait cimenté sa gloire, Il faut, pour le trouver, courir toute l'histoire |
ROMPRE | Arnauld, des novateurs tu découvres la fraude, Et romps de leurs erreurs les filets captieux |
ROND, ONDE | Qu'un autre aille chercher.... Comment, tout étant plein, tout a pu se mouvoir, Ou que Bernier compose et le sec et l'humide Des corps ronds et crochus errant parmi le vide |
ROSE | Si.... tu t'allais engager à polir un écrit Qui dît, sans s'avilir, les plus petites choses, Fît des plus secs chardons des oeillets et des roses |
ROUE | Qu'à son gré désormais la fortune me joue ; On me verra dormir au branle de sa roue |
ROUILLE | Cesse de t'étonner, si l'envie animée, Attachant à ton nom sa rouille envenimée, La calomnie en main quelquefois te poursuit |
ROULER | Mon père.... En mourant me laissa, pour rouler et pour vivre, Un revenu léger et son exemple à suivre |
RUDE | Mais je ne trouve point de fatigue si rude Que l'ennuyeux loisir d'un mortel sans étude |
RUDE | Non que tu sois pourtant de ces rudes esprits Qui regimbent toujours, quelque main qui les flatte |
RUSTICITÉ | Si.... Tu t'allais engager à polir un écrit.... Qui sût même aux discours de la rusticité Donner de l'élégance et de la dignité |
RUSTIQUE | Une table, au retour, propre et non magnifique, Nous présente un repas agréable et rustique |
SAIN, AINE | Là, sans s'assujettir aux dogmes du Broussain [fameux dans l'art de la bonne chère], Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain |
SANS | Il aurait beau crier : " Premier prince du monde ! Courage sans pareil ! lumière sans seconde ! " Ses vers, jetés d'abord sans tourner le feuillet, Iraient dans l'antichambre amuser Pacolet |
SATIRIQUE | Nous autres satiriques, Propres à relever les sottises du temps, Nous sommes un peu nés pour être mécontents |
SAUVER | Quelquefois de fâcheux arrivent trois volées, Qui du parc à l'instant assiégent les allées ; Alors sauve qui peut.... |
SAVOIR | Que si quelqu'un, mes vers, alors vous importune Pour savoir mes parents, ma vie et ma fortune, Contez-lui.... |
SCANDALEUX, EUSE | Un écrit scandaleux sous votre nom se donne |
SCÈNE | Toi donc qui, t'élevant sur la scène tragique, Suis les pas de Sophocle |
SCÈNE | Et la scène française est en proie à Pradon |
SEC, SÈCHE | Bientôt de ce travail revenu sec et pâle |
SEC, SÈCHE | Et partout sur le Wal, ainsi que sur le Leck, Le vers est en déroute, et le poëte à sec |
SÉCHER | Que Rohault vainement sèche pour concevoir Comme, tout étant plein, tout a pu se mouvoir |
SECRET | Quelque orgueil en secret dont s'aveugle un auteur, Il est fâcheux, grand roi, de se voir sans lecteur |
SÉDITIEUX, EUSE | Que me sert en effet qu'un admirateur fade Vante mon embonpoint, si je me sens malade, Si dans ce même instant un feu séditieux Fait bouillonner mon sang et pétiller mes yeux ? |
SEIN | La Seine, au pied des monts que son flot vient laver, Voit du sein de ses eaux vingt îles s'élever |
SEMER | Heureux, si les fâcheux, prompts à nous y chercher, N'y viennent point semer l'ennuyeuse tristesse ! |
SENS | Aujourd'hui même encor, de deux sens affaibli, Retiré de la cour, et non mis en oubli |
SENS | Tu souffres la louange adroite, délicate, Dont la trop forte odeur n'ébranle point les sens |
SENS | Profite de leur haine [de tes ennemis] et de leur mauvais sens |
SENSÉ, ÉE | Un sage confident, Conseiller très sensé d'un roi très imprudent |
SENTIMENT | Le courtisan n'eut plus de sentiments à soi |
SENTIR | Je sens de jour en jour dépérir mon génie |
SEOIR | C'est à toi, Lamoignon.... Qu'il sied bien d'y veiller pour le maintien des lois |
SÉPARER | Quand Dieu viendra juger les vivants et les morts, Et des humbles agneaux, objet de sa tendresse, Séparera des boucs la troupe pécheresse |
SEPTEMBRE | Laisse-moi donc ici, sous leurs ombrages frais, Attendre que septembre ait ramené l'automne |
SEREIN, EINE | La paix l'offre à mes yeux plus calme et plus serein |
SERPENT | Le serpent venimeux rampa dans les forêts |
SERPENTER | Et des ruisseaux de lait serpentaient dans les plaines |
SERVILE | Et nos voisins frustrés de ces tributs serviles Que payait à leur art le luxe de nos villes |
SERVIR | Mais que sert que ta main leur dessille les yeux ? |
SIEN, SIENNE | Nos écrits sont mauvais ; les siens valent-ils mieux ? |
SIGNALER | Cet empereur.... Qui soupirait le soir, si sa main fortunée N'avait par des bienfaits signalé la journée |
SILENCE | J'imite de Conrart le silence prudent |
SILENCE | Pour animer ma voix, J'ai besoin du silence et de l'ombre des bois |
SIMPLICITÉ | La simplicité plaît sans étude et sans art |
SINCÈRE | Tout éloge imposteur blesse une âme sincère |
SINCÉRITÉ | Dans ses vers pleins de sincérité |
SINISTRE | Oh ! que, si je vivais sous les règnes sinistres De ces rois nés valets de leurs propres ministres.... |
SITÔT | Sitôt que sur un vice ils pensent me confondre, C'est en me corrigeant que je sais leur répondre |
SOI | Phèdre, malgré soi, perfide, incestueuse |
SOI | Possédé d'un ennui qu'il ne saurait dompter [Alexandre], Il craint d'être à soi-même et songe à s'éviter |
SOI | Chacun pris dans son air est agréable en soi |
SOIF | De ce sable étancher la soif démesurée |
SOIN | Le soin de tes sujets te rappelle à Versailles |
SOIR | Du matin jusqu'au soir qui vous défend de rire ? |
SOLEIL | Sonnets.... Où toujours le héros passe pour sans pareil, Et, fût-il louche ou borgne, est réputé soleil |
SOLLICITER | Un cousin.... Veut qu'encor tout poudreux, et sans me débotter, Chez vingt juges pour lui j'aille solliciter |
SOMBRE | Le vice toujours sombre aime l'obscurité |
SON | Ces esprits frivoles Que tout flatteur endort au son de ses paroles |
SON | Là, plus d'un bourg fameux par son antique nom Vient offrir à l'oreille un agréable son |
SORCIER, IÈRE | La cadence aussitôt, la rime, la césure, La riche expression, la nombreuse mesure, Sorcières dont l'amour sait d'abord les charmer [les poëtes], De fatigues sans fin viennent les consumer |
SORT | Tel fut chez nous le sort du théâtre comique |
SORTIR | Le vicomte indigné sortait au second acte |
SOTTISE | Des sottises d'autrui nous vivons au palais ; Messieurs, l'huître était bonne ; adieu, vivez en paix |
SOUFFRIR | Et l'Académie, entre nous, Souffrant chez soi de grands fous.... |
SOULEVER | Le Parnasse français, ennobli par ta veine, Contre tous ces complots saura te maintenir, Et soulever pour toi [Racine] l'équitable avenir |
SOUPIRER | [Cet empereur] Qui soupirait le soir, si sa main fortunée N'avait par ses bienfaits signalé la journée |
SOURCILLEUX, EUSE | Ainsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux |
SOUS | Un écrit scandaleux sous votre nom se donne |
SPECTATEUR, TRICE | Des vertus de mon roi spectateur inutile |
STÉRILE | L'argent, l'argent, dit-on, sans lui tout est stérile |
STUDIEUX, EUSE | Studieux amateur et de Perse et d'Horace |
STUPIDITÉ | L'ennuyeux loisir d'un mortel sans étude, Qui jamais ne sortant de sa stupidité.... |
SUBORNEUR, EUSE | Un fourbe cependant, assez haut de corsage, Et qui lui ressemblait [à l'honneur] de geste et de visage, Prend son temps, et partout ce hardi suborneur S'en va chez les humains crier qu'il est l'honneur |
SUCCÈS | Crois-moi, dût Auzannet t'assurer du succès, Abbé, n'entreprends point même un juste procès |
SUCRE | Et d'aller du récit de ta gloire immortelle Habiller chez Francoeur le sucre et la cannelle |
SUIVI, IE | Lorsqu'un cri tout à coup suivi de mille cris |
SÛR, ÛRE | Qui fait exactement ce que ma loi commande, A pour moi, dit ce Dieu, l'amour que je demande : Faites-le donc ; et, sûr qu'il nous veut sauver tous, Ne vous alarmez point par quelques vains dégoûts |
SURCHARGÉ, ÉE | Onze lustres complets surchargés de trois ans |
SURVENIR | Mais s'il faut qu'avant tout, dans une âme chrétienne, Diront ces grands docteurs, l'amour de Dieu survienne |
SYLLABE | Des villes que tu prends les noms durs et barbares N'offrent de toutes parts que syllabes bizarres |
TALENT | J'ai cent mille vertus en louis bien comptés ; Est-il quelque talent que l'argent ne me donne ? C'est ainsi qu'en son coeur ce financier raisonne |
TEMPÊTE | Nous l'avons vu, dit l'une, affronter la tempête De cent foudres d'airain tournés contre sa tête |
TEMPS | Hâtons-nous ; le temps fuit, et nous traîne après soi ; Le moment où je parle est déjà loin de moi |
TEMPS | Alors, cher Cinéas, victorieux, contents, Nous pourrons rire à l'aise, et prendre du bon temps |
TENDRESSE | Contez.... Que plus d'un grand m'aima jusques à la tendresse |
TÉNÉBREUX, EUSE | Ce n'est plus qu'un coeur bas, un coquin ténébreux |
THÉÂTRE | [Les maladies] Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font scier des rocs, lui font fendre des chênes |
THÉMIS | Les arrêts de Thémis Et Thémis pour voir clair a besoin de tes yeux |
TIMON | ....Ces rois nés valets de leurs propres ministres, Et qui, jamais en main ne prenant le timon, Aux exploits de leur temps ne prêtaient que leur nom |
TITRE | .... tous ces vains amas de frivoles sornettes, Montre, Miroir d'amour, Amitiés, Amourettes, Dont le titre souvent est l'unique soutien, Et qui, parlant beaucoup, ne disent jamais rien |
TOISON | Alors, pour se couvrir durant l'âpre saison, Il fallut aux brebis dérober leur toison |
TOMBE | Avant qu'un peu de terre, obtenu par prière, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière |
TOUR | Les oppresseurs du peuple à leur tour gémissants |
TOURMENT | Leur esprit [aux poëtes] toutefois se plaît dans son tourment |
TOUT, TOUTE | Tout éloge imposteur blesse une âme sincère |
TRACER | Le blé, pour se donner, sans peine ouvrant la terre, N'attendait point qu'un boeuf pressé de l'aiguillon Traçât à pas tardifs un pénible sillon |
TRACER | Est-ce là cet auteur, l'effroi de la Pucelle, Qui devait des bons vers nous tracer le modèle ? |
TRADUCTEUR | ...le sec traducteur du français d'Amyot |
TRAÎNER | Hâtons-nous ; le temps fuit et nous traîne avec soi |
TRAIT | Et surtout prenez soin d'effacer bien les traits Dont tant de peintres faux ont flétri mes portraits |
TRAITABLE | Aujourd'hui, vieux lion, je suis doux et traitable |
TRAVAIL | Mon père, soixante ans au travail appliqué, En mourant me laissa.... |
TRAVERS | Mais un auteur novice à répandre l'encens Souvent à son héros, dans un bizarre ouvrage, Donne de l'encensoir au travers du visage |
TRAVERSER | Nous allons traverser les sables de Libye |
TRIBUT | Et nos voisins frustrés de ces tributs serviles Que payait à leur art le luxe de nos villes [il s'agit de l'établissement des manufactures sous Louis XIV] |
TROMPER | Jadis l'homme vivait au travail occupé, Et, ne trompant jamais, n'était jamais trompé |
UN, UNE | Je viens d'apprendre en ce moment que M. de Soubise, dont je ne parle point, est un de ceux qui s'y est le plus signalé |
UNI, IE | J'entends déjà frémir les deux mers étonnées De voir leurs flots unis au pied des Pyrénées |
USURPER | Dans le calme odieux de sa sombre paresse, Tous les honteux plaisirs, enfants de la mollesse, Usurpant sur son âme un absolu pouvoir, De monstrueux désirs le viennent émouvoir |
UTILE | Mais [moi] qu'une humeur trop libre, un esprit peu soumis De bonne heure a pourvu d'utiles ennemis |
VAIN, AINE | Imite mon exemple, et lorsqu'une cabale, Un flot de vains auteurs follement te ravale.... |
VAINQUEUR | Par un ouvrage enfin, des critiques vainqueur |
VALET | Oh ! que, si je vivais sous les règnes sinistres De ces rois nés valets de leurs propres ministres, Et qui, jamais en main ne prenant le timon, Aux exploits de leur temps ne prêtaient que leur nom |
VEILLE | ....Le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles.... |
VÉLIN | Quoique fils de meunier, encor blanc du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin |
VENDANGEUR, EUSE | Quand Bacchus comblera de ses nouveaux bienfaits Le vendangeur ravi de ployer sous le faix |
VENIR | Vient-il de la province une satire fade, D'un plaisant du pays insipide boutade, Pour la faire courir on dit qu'elle est de moi |
VÉRITÉ | Boileau, qui, dans ses vers pleins de sincérité, Jadis à tout son siècle a dit la vérité |
VERSER | Moi donc qui suis peu fait à ce genre d'escrime, Je le laisse tout seul verser rime sur rime |
VERTUEUX, EUSE | Assez faible de corps, assez doux de visage, Ni petit, ni trop grand, très peu voluptueux, Ami de la vertu plutôt que vertueux |
VICOMTE | Le commandeur voulait la scène plus exacte ; Le vicomte indigné sortait au second acte |
VICTORIEUX, EUSE | Alors, cher Cinéas, victorieux, contents, Nous pourrons rire à l'aise et prendre du bon temps |
VILLE | Je fuis les chagrins de la ville |
VOIR | Cet empereur.... Qu'on n'alla jamais voir sans revenir heureux |
VOLÉE | Au lieu de quatre amis qu'on attendait le soir, Quelquefois de fâcheux arrivent trois volées |
VOLER | Le plomb vole à l'instant, Et pleut de toutes parts sur l'escadron flottant |
VOLEUR, EUSE | Le jour fatal est proche, et vient comme un voleur |
VOLONTAIRE | D'une lâche indolence esclave volontaire |
VOLUME | Douze ans sont écoulés depuis le jour fatal Qu'un libraire, imprimant les essais de ma plume, Donna, pour mon malheur, un trop heureux volume |
VOLUME | J'amasse de tes faits le pénible volume |
VOYAGEUR, EUSE | Un jour, dit un auteur, n'importe en quel chapitre, Deux voyageurs à jeun rencontrèrent une huître |
VRAI, AIE | Rien n'est beau que le vrai ; le vrai seul est aimable |
VRAIMENT | Mais un roi vraiment roi, qui, sage en ses projets.... |
VUE | Que ma vue à Colbert inspirait l'allégresse |
VULGAIRE | Mais, pour te bien louer, une raison sévère Me dit qu'il faut sortir de la route vulgaire |
VULGAIRE | Sitôt que d'Apollon un génie inspiré Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré, En cent lieux contre lui les cabales s'amassent |