Définition de PUDEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pu-deur

DÉFINITIONS

1
Honte honnête causée par l'appréhension de ce qui peut blesser la décence.
Pudeur, dont on ne s'est servi que depuis M. Desportes, qui en a usé le premier, à ce que j'ai entendu dire
Elle tombe, et, tombant, range ses vêtements ; Dernier trait de pudeur même aux derniers moments
de Jean de LA FONTAINE dans Filles de Minée.
La nature a mis en nous la pudeur, c'est-à-dire la honte de nos imperfections
Mais je vois la pudeur s'avancer sur sa trace ; Ah ! qui peut séparer la pudeur de la grâce ?
Et la pudeur enfin est la grâce de l'âme
de Jacques DELILLE dans ib.
Sémantique : Fig.
Tous mes écrits, enfants d'une chaste candeur, N'ont jamais fait rougir le front de la pudeur
2
Honte honnête causée par l'appréhension de ce qui peut blesser la modestie, l'honnêteté.
La femme sainte et pleine de pudeur est une grâce qui passe toute grâce
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ecclésiastique, XXVI, 19
La vraie chasteté de l'âme, la vraie pudeur chrétienne est de rougir du péché
Je veux dans la satire un esprit de candeur, Et fuis un effronté qui prêche la pudeur
Une noble pudeur à tout ce que vous faites Donne un prix que n'ont point ni la pourpre ni l'or
Quelle aimable pudeur sur leur visage est peinte !
de Jean RACINE dans ib. I, 2
Les hommes corrompus n'ont aucune pudeur, et ils sont toujours prêts à toutes sortes de bassesses
Ainsi que l'honneur, La générosité, madame, a sa pudeur
de DUFRÉNY dans Réconc. norm. IV, 4
Homme sans pudeur, homme qui ne rougit de rien.
3
Chasteté, en parlant d'une femme.
Mais la pudeur peut tout sur l'esprit d'une fille
Vous qu'il prit à témoins d'une immortelle ardeur, Quand, par un faux serment, il vainquit ma pudeur
De l'austère pudeur les bornes sont passées
4
Sorte de discrétion, de retenue, de modestie qui empêche de dire, d'entendre ou de faire certaines choses sans embarras.
Il [l'ami] cherche vos besoins au fond de votre coeur ; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même
Vous.... Qui ne pûtes jamais écouter sans pudeur La louange la plus permise
de Jean de LA FONTAINE dans ib. X, 15
Si toujours dans leur âme [des ministres protestants] une pudeur rebelle, Près d'embrasser l'Église, au prêche les rappelle
.... Votre fils me défend de poursuivre ; Je l'affligerais trop si j'osais achever ; J'imite sa pudeur et fuis votre présence
Moi-même, je l'avoue avec quelque pudeur.... Ce nom de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillait de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse
Il n'accepte la place qu'en faisant bien sentir la noble pudeur qu'il avait de succéder à un des premiers géomètres de l'Europe, lui qui ne s'était nullement tourné de ce côté là
La pudeur des lois, le respect que les lois inspirent.
L'autorité établie pour maintenir l'ordre et la pudeur des lois, méritée par les excès qui les violent [remise entre les mains de ceux qui les violent en récompense de leurs excès]

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Utile decence de nostre virginale pudeur, si elle pouvoit interdire ceste descouverte
de Michel de MONTAIGNE dans III, 5

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. pudorem. Pudeur, d'après Vaugelas (voy. ci-dessus au n° 1) a été employé pour la première fois par Desportes.

Synonymes de PUDEUR

Termes proches de PUDEUR

Phonétiquement proche de PUDEUR