L'oeuvre L'imagination de Jacques DELILLE
Ecrit par Jacques DELILLE
Date : 1806
Citations de "L'imagination"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
AUTOMNE | Aussi voyez comment l'automne nébuleux, Tous les ans, pour gémir nous amène en ces lieux |
CONSOLANT, ANTE | Et des mots consolants sont sortis de sa bouche |
CONTEMPORAIN, AINE | Comme les vieux rochers contemporains du monde |
COPIER | Dans l'asile honteux des amours mercenaires Il cherche une Vénus qu'il copie au hasard, L'opprobre de son sexe et la honte de l'art |
COSTUME | Le costume imposant régnait dans les comices ; Le costume entourait le lieu des sacrifices |
CÔTÉ | Près du grand L'Hôpital montrer le grand Caton, D'un côté Condillac et de l'autre Platon |
COTEAU | Et le coteau renvoie Bien avant dans la nuit les éclats de leur joie |
COUPE | Dans sa coupe légère, avec solidité, Il réunit la force à la rapidité |
COUPE | Tu peux jeter ta coupe, orgueilleux Diogène, Et boire dans tes mains ; moi je garde la mienne |
COURBE | Mais sur d'heureux contours glissant avec mollesse, D'une courbe facile elle aime la souplesse |
CROIRE | Du monde des humains inexplicable histoire ! Partout c'est le besoin d'adorer et de croire |
CUISSARD | Contemplez ces armets, ces casques, ces cuissards Des Nemours, des Clissons, des Coucis, des Bayards ; J'aime à les revêtir de ces armes antiques |
CULTE | Eh ! qui pourrait compter tous les cultes divers Qui font de l'intérêt le dieu de l'univers ? |
ENFANT | Sans soin du lendemain, sans regret de la veille, L'enfant joue et s'endort, pour jouer se réveille |
ENNOBLIR | Le coeur voudrait toujours ennoblir ce qu'il aime |
ENSEMBLE | Le charme des détails, les beautés de l'ensemble |
ENTHOUSIASTE | D'abord enthousiaste et bientôt imposteur, Un rêve prépara sa future grandeur [de Mahomet] |
ÉQUILIBRE | En peines, en plaisirs l'illusion féconde Rétablit en secret l'équilibre du monde |
ERRER | Il laisse errer sans art sa plume et son esprit, Sait peu ce qu'il va dire, et peint tout ce qu'il dit |
ERREUR | Où manque un bien réel, la douce erreur abonde |
ÉTANCHER | Des plus fraîches beautés une foule choisie Vient étancher leur sang, leur verser l'ambroisie |
ÉTOILER | Ta main du paon superbe étoila le plumage |
ÊTRE | Homère m'a guidé dans les champs où fut Troie |
ÉVANOUI, IE | Les soleils aux soleils succèdent à mes yeux, Les cieux évanouis se perdent dans les cieux |
ÉVEILLER | Aussitôt des objets les images pressées En foule s'éveillaient dans ses vastes pensées |
EXCITER | Il étonne, il éveille, il excite notre âme |
INFÉCOND, ONDE | Leurs germes inféconds |
MAILLOT | Par lui l'homme rompit le joug du préjugé ; Des liens du maillot l'enfant fut dégagé ; La baleine cessa d'emprisonner les belles |
MARCHE | Du palais du Soleil les brillantes demeures, Ses coursiers enflammés, attelés par les Heures, En s'évanouissant laisseront sous nos yeux Et l'ordre des saisons et la marche des cieux |
MARTEAU | J'entends le lourd marteau retentir sur l'enclume |
MARTEAU | Le médecin coquet élagua ses marteaux |
MÉDITER | J'ai médité longtemps, assis sur les tombeaux, Non pas pour y chercher dans la mélancolie Le secret de la mort, mais celui de la vie |
MÉLANCOLIE | Dès que le désespoir peut retrouver des larmes, à la mélancolie il vient les confier, Pour adoucir sa peine et non pour l'oublier |
MENACÉ, ÉE | Joas peut le toucher : cependant je n'y voi Qu'un enfant malheureux menacé d'être roi |
NAUTONIER, IÈRE | Tel à peine échappé des fureurs de l'orage, Le nautonier pâlit en contant son naufrage |
NÉANT | Tous ces rois fainéants qui sous ces voûtes sombres Ont changé de sommeil et qu'a jetés le sort Du néant de leur vie au néant de la mort |
NOEUD | Son sommet revêtu d'un plus rare feuillage, Et sa mousse et ses noeuds décèlent son grand âge |
NON | Non, je ne puis, dit-il, égorger Marius |
NOUVEAUTÉ | La nouveauté paraît, et son brillant pinceau Vient du vieil univers rajeunir le tableau |
NOUVEAUTÉ | La nouveauté qui suit, vieillit la nouveauté |
NUANCE | Ainsi le peintre unit de nuance en nuance La teinte qui finit à celle qui commence |
NUANCE | De la peine au bonheur délicate nuance, Ce n'est point le plaisir, ce n'est plus la souffrance |
OBÉIR | Eh ! quel bien, dites-moi, vaut le charme suprême D'obéir à son âme et de plaire à soi-même ? |
OBOLE | Mais quel coeur ne pardonne aux consolants abus, Qui des vivants aux morts apportent les tributs, Le miel, le vin, l'encens, l'obole du voyage ? |
OBSTACLE | Tant le voile et l'obstacle ont un charme suprême, Par qui tout s'embellit, jusqu'à la beauté même |
ODORAT | L'odorat sert le goût, et l'oeil sert l'odorat |
OEIL | L'oeil marque le remords, la paix d'une âme pure ; Du noble enthousiasme il exprime le feu ; Il s'attendrit sur l'homme, il s'élève vers Dieu |
ONDOYANT, ANTE | Son nom était Zoé ; de sa taille élégante Le jonc n'égale pas la souplesse ondoyante |
OUBLI | L'oubli de tous les droits né de l'oubli des dieux |
PACAGE | Puissent de frais gazons, puissent de claires ondes Dans un riant pacage arrêter mes brebis ! |
PAILLE | Là, la paille docile, Prend mille aspects nouveaux sous une main agile |
PALEFROI | Mais sur son palefroi s'avance un chevalier Beau, jeune, et précédé de son noble écuyer |
PAPIER | Et l'art consolateur Qui confie au papier les sentiments du coeur |
PARURE | Seule, sous l'oeil de Dieu, dans sa douleur obscure, Ses maux étaient sa gloire et ses fers sa parure |
PAUVRETÉ | J'aime la pauvreté qui n'est pas la misère |
PEINDRE | Tel, du haut de son char, le dieu de la lumière S'empare, en se montrant, de la nature entière, Et, sur tous les objets répandant ses couleurs, Peint les monts et les champs, et l'insecte et les fleurs |
PENSER | Et mes pensers, nourris dans l'ombre solennelle, Deviennent grands, profonds, majestueux comme elle |
PIERROT | Chez ces graves Romains, qui de nous se peindrait Cornélie en pierrot, et César en gilet ? |
PLEUR | César pleure à l'aspect du buste d'Alexandre ; Pleurs affreux, que de sang vous avez fait répandre ! |
PLEURER | Alexandre pleura de n'avoir point d'Homère |
POÉSIE | Voyez cet arbre aux cieux monter avec audace ; Son feuillage est peuplé d'harmonieux oiseaux ; Ses fleurs parfument l'air, ses ondoyants rameaux Amusent les zéphirs ; mais sa base profonde Attache sa racine aux fondements du monde ; Telle est la poésie.... |
PORTE | Tout entre dans l'esprit par la porte des sens |
POURPRE | Le pourpre éblouissant, le tendre azur des cieux, Le blanc pur et le vert, sont le charme des yeux |
POURPRÉ, ÉE | Le zéphyr se jouait dans leurs voiles pourprées |
POUSSIÈRE | Aux lieux où l'Anio, dans sa chute rapide Verse au loin la fraîcheur de sa poussière humide |
PRÉCURSEUR | L'impétueux autan, précurseur du naufrage.... |
PRENDRE | Où le désir trompé ne sait plus où se prendre |
PRÉOCCUPÉ, ÉE | Ainsi, dans le sommeil l'âme préoccupée, Obéit aux objets dont elle fut frappée |
PRÈS | Enfin j'honore en eux jusques à la folie Qui place près des morts les besoins de la vie |
PRÉVOIR | Prévoir pour sa raison [de l'homme mûr] n'est que se souvenir |
PRIÈRE | Et la douce prière Mit le ciel en commerce avec l'humble chaumière |
PROLONGÉ, ÉE | De parents et d'amis un groupe tout en larmes D'un adieu prolongé goûte les tristes charmes |
PROLONGER | Et dans l'être qu'il aime il prolonge son être |
PUDEUR | Mais je vois la pudeur s'avancer sur sa trace ; Ah ! qui peut séparer la pudeur de la grâce ? |
PUR, URE | Des aveux, des remords quel confident plus sûr ? Il [le prêtre] écoute le vice et reste toujours pur |
RAFRAÎCHIR | Les glaces en été rafraîchissent ses vins |
RAFRAÎCHIR | À chaque pas qu'il fait, un souvenir flatteur Rafraîchit sa pensée et rajeunit son coeur |
RAJEUNI, IE | Du monde rajeuni l'aspect délicieux |
RAPPORT | Eh ! qui n'a pas connu ces rapports invisibles Des corps inanimés et des êtres sensibles ? |
RARE | L'objet le plus futile, S'il est rare, est bientôt dispensé d'être utile |
RAYONNANT, ANTE | Tout rayonnant encor des honneurs qu'il n'a plus, Oseras-tu, barbare, égorger Marius ? |
REBROUSSER | Le souvenir au temps fait rebrousser son cours |
RECONQUÉRIR | Montrez-vous dignes d'eux [de vos aïeux] ; osez par la victoire, Surtout par la vertu reconquérir leur gloire |
REMBRUNI, IE | De tableaux sérieux quelque fois rembrunie, L'imagination, pour égayer sa cour, Permet aux ris légers d'y paraître à leur tour |
REMBRUNIR | La tristesse, à son tour, par de plus fortes ombres Rembrunit ses couleurs et ses nuances sombres |
REMONTER | Tel aux derniers canaux arrivé dans sa course, Le sang revient au coeur et remonte à sa source |
REMONTER | Les Hébreux, dont la race en prodiges féconde Remonte dans les temps jusqu'au berceau du monde |
REPOUSSER | [Les corps célestes] Sans cesse s'attirant, se repoussent sans cesse |
RESPECT | Ainsi, prêtant sa force au saint noeud qui nous lie, Le respect pour les morts gouverne encor la vie |
RESPLENDIR | Quand du fer, de l'airain le brillant appareil Éclate et resplendit aux rayons du soleil, Le soldat avec joie affronte les tempêtes |
RESSEMBLER | Ainsi tout se ressemble, ainsi l'erreur voyage, Passe d'un monde à l'autre, et vole d'âge en âge |
RESSOUVENIR | Ces doux ressouvenirs et ces tendres pensées, Par qui le coeur jouit des voluptés passées |
RETOMBER | Malheureux ! lui rendant tout à coup sa douleur, L'affreuse vérité retombait sur son coeur |
RÊVE | Ainsi de nos pensers nos rêves sont l'écho |
RÊVER | Un songe le fait roi, lui donne des sujets ; Il rêve des trésors, des sceptres, des palais |
RONDACHE | Un chevalier.... Le casque sur le front, surmonté d'un panache, Sur ses yeux la visière, à son bras la rondache |
RONDEUR | Les rondeurs de la joue et celles d'un beau sein |
ROSÉE | Jusqu'à l'heure où l'aurore humide de rosée.... |
ROULER | Alors, de son destin sentant toute l'horreur, Son coeur tumultueux roule de rêve en rêve |
RUBAN | .... ce ruban frisé qui va s'amincissant Sous le rabot léger qui l'enlève en glissant |
SAUVAGE | Un lieu sauvage plaît par sa mâle âpreté |
SÉCHÉ, ÉE | Quelques pleurs.... Versés par le regret, et séchés par la rage |
SECRET | Les âmes généreuses Respectent le secret des âmes malheureuses |
SEIN | Né dans le sein des arts, il aimait la nature |
SENS | ....Chaque sens par un heureux concours Prête aux sens alliés un mutuel secours |
SILENCE | Il regarde, il écoute ; hélas ! dans l'ombre immense, Il ne voit que la nuit, n'entend que le silence |
SINISTRE | Un feu noir et sinistre allume son regard |
SOIN | Azélie épuisait tous ces soins délicats Qui voudraient être vus, mais ne se montrent pas |
SOLSTICE | L'âge mûr, à son tour, solstice de la vie, S'arrête et sur lui-même un instant se replie |
SONGE | La vie, en commençant, t'a fait d'heureux mensonges ; Je ne veux point t'ôter, mais te choisir tes songes |
SORTIR | ....Les mains dont sortit l'univers |
SOTTISE | Comme par une vague une vague est poussée, La sottise du jour est bientôt remplacée |
SOUPÇONNER | Comptant treize ans à peine et ne soupçonnant pas Tout ce qu'elle nous cache ou découvre d'appas |
SOUTERRAIN, AINE | Ces formidables monts Dont les feux souterrains vivent sous les glaçons |
SOUVENIR | Et tel que ce serpent que tranche un fer barbare, Fidèle à la moitié dont l'acier le sépare, à ses vivants débris cherche encor de s'unir, Ainsi vers le passé revient le souvenir |
STYLE | D'une affreuse beauté son style étincelant [de Dante] Est, comme son Enfer, profond, sombre et brûlant |
SUC | Où, sur un mol amas de coussins fastueux, Le superbe Ottoman, triste et voluptueux, Enivré de ces sucs dont la vertu l'inspire, De ses rêves charmants entretient le délire |
SUPERSTITION | La superstition sied bien au paysage ; Triste dans les cités, elle est gaie au village, Et le sage lui-même aime voir, en ces voeux, La terre à ses travaux intéressant les cieux |
SUPRÊME | Est-il quelque mortel, à son heure suprême, Qui n'expire appuyé sur le mortel qu'il aime ? |
SUSPENDRE | Ces spectres, ces lutins rôdant dans les ténèbres, Vieux récits, dont le charme, amusant les hameaux, Abrège la veillée et suspend les fuseaux |
TAILLER | Phidias sur le tien [le Jupiter d'Homère] tailla son Jupiter, Tel que tu peins ce dieu sur le trône de l'air, Bien loin des autres dieux qui devant lui s'abaissent |
TARIR | Je dis : voilà le vice ; il use le bonheur, Il tarit l'avenir |
TEMPÊTUEUX, EUSE | Et toi, terrible mer, séjour tempêtueux, Déjà j'ai célébré tes champs majestueux |
TENDRE | L'un tend ses petits bras au papillon qui vole |
TENDRESSE | L'homme passionné.... Donne aux fleurs la gaîté donne aux mers leur courroux, La mémoire aux rochers, aux myrtes la tendresse |
TIROIR | La mémoire ! à ce nom se troublent tous nos sages : Quelle main a creusé ces secrets réservoirs ? Quel dieu range avec art tous ces nombreux tiroirs, Les vide ou les emplit, les referme ou les ouvre ? |
TOMBER | Qui tombait avec art ne tombait point sans gloire, Et souvent le vaincu remportait la victoire |
TONNER | Montre-moi cette Athènes Où méditait Platon, où tonnait Démosthènes |
TOUCHÉ, ÉE | Mais ces pleurs bienfaisants, ces pleurs délicieux Que donne aux coeurs touchés l'indulgence des cieux |
TOUCHER | Le toucher, roi des sens, les surpasse en richesse |
TRAME | [Il] Rêve de longs succès, rêve de longs amours, Et d'une trame d'or file en riant ses jours |
TRANSFIGURÉ, ÉE | C'est toi que j'en atteste, ô divin Raphaël, dont le pinceau céleste Osa représenter, par un sublime essor, Le Christ transfiguré sur le mont de Thabor ? |
TRAVAIL | Le travail veut un but : au bout de la carrière On s'anime à sa vue et surtout on espère |
TREMPÉ, ÉE | Cet amour innocent, pur et délicieux, Veut des pinceaux trempés dans les couleurs des cieux |
TREMPER | Tantôt, nous déployant ta pompe éblouissante, Pour colorer l'arbuste et la fleur et la plante, D'or, de pourpre et d'azur tu trempes tes pinceaux |
TRESSER | L'un tresse son panier, et l'autre sa corbeille |
TRIBUT | Quel qu'il soit, il paiera son tribut aux douleurs |
TRICOLORE | Ce signe tricolor à peine est arboré.... |
TRIOMPHATEUR | Ces arcs triomphateurs, ces dépouilles des rois |
TUMULTUEUX, EUSE | Alors, de son destin sentant toute l'horreur, Son coeur tumultueux roule de rêve en rêve |
UNIVERS | Et le jeune univers commençant ses beaux jours, Et le premier hymen et les premiers amours |
URNE | L'urne aux flancs arrondis se durcit dans le feu |
USER | User fait le bonheur, abuser le détruit |
VERS | Et quel miel, ô Virgile, est plus doux que tes vers ? |
VERT, ERTE | Le vert, fils du printemps, peint la douce espérance |
VÉTÉRAN | Mais, enfin succombant aux injures de l'âge, Le vaisseau vétéran, couché sur le rivage, Cédait à la coignée.... |
VITRAIL | Ce choeur où résonnaient les cantiques pieux, Ces vitraux colorés, précieux à l'histoire, Qui des faits du vieux temps ont gardé la mémoire |
VOEU | Là sont los voeux du luxe, ici ceux du besoin |
VOILER | Ô combien la nature est plus sage que toi ! En nous voilant la mort, elle en bannit l'effroi |
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