Définition de PUCE

DÉFINITIONS - PROVERBES - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : pu-s'

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme d'histoire naturelle. Genre d'insectes de l'ordre des aphaniptères.
Insecte qui se nourrit du sang de l'homme et de quelques animaux.
Un sot par une puce eut l'épaule mordue
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 5
Pour tuer une puce il voulait obliger Ces dieux à lui prêter leur foudre et leur massue
de Jean de LA FONTAINE dans ib.
Jusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. I, 6
Il y a certainement du divin dans une puce ; elle saute cinquante fois sa hauteur ; elle ne s'est pas donné cet avantage
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. XXIV, 17
Sémantique : Fig. Avoir la puce à l'oreille, être inquiet, agité.
Si les catholiques d'Augsbourg ont la puce à l'oreille contre les luthériens
de Gui PATIN dans Nouv. Lett. t. I, p. 140, dans POUGENS
Jeanne, la puce à l'oreille, Bat sa chatte que réveille La tendresse des matous
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ivrogne.
Mettre à quelqu'un la puce à l'oreille, lui inspirer des inquiétudes.
On te secouera les puces, se dit à quelqu'un qu'on menace de battre ou de traiter sévèrement.
Sémantique : Populairement. N'avoir pas le temps de chercher ses puces, se dit d'une femme très occupée.
2
Puce de mer, petit insecte aquatique.
Des espèces de puces de mer sont lumineuses, et communiquent leur éclat aux eaux
de Charles BONNET dans Contempl. nat. Oeuv. t. VIII, p. 378, dans POUGENS
La puce aquatique, daphnie puce.
3
Puce maligne ou puce de Bourgogne, la pustule maligne, ainsi dite parce que d'abord la pustule ressemble à une morsure de puce.
Les puces, nom donné par les hommes qui travaillent dans l'air comprimé, à un prurit pénible, brûlant, quelquefois intolérable, qui survient quand la pression est grande.
4
Herbe aux puces, nom vulgaire du psyllion.
5
Adj. invar. Qui est d'un brun semblable à celui de la puce. Étoffe puce. Ruban puce. Des habits puce.
Les acides rougissent les couleurs noires, fauves, violettes, puce....
de CHAPTAL dans Instit. Mém. scienc. t. VI, p. 486

PROVERBES

1
Qui se couche avec les chiens se lève avec des puces.
2
À la Sainte-Luce du saut d'une puce, phrase elliptique qui signifie que, du 23 décembre, fête de sainte Luce dans l'ancien calendrier, les jours croissent d'une quantité imperceptible.
Il s'ensuit que ce proverbe a près de trois siècles ; car depuis 1582 la Sainte-Luce se trouve le 13 décembre, époque après laquelle les jours diminuent encore sensiblement
de Benjamin LEGOARANT dans
À peine le soleil remonte du saut d'une puce...
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 15 janv. 1690

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cil ki tu pursieus [poursuis] est cume uns chienz mors u [ou] une pulce
dans Rois, p. 95
2
XIVe s.
[Un discours] Ne laissa que ni li mesist [à une dame] Pluisours fois la puche à l'oreille
de J. DE CONDÉ dans t. II, p. 9
Charles en fist tel joie, ne fist mais la paroille ; Mais encore en aura telle puce en l'oroille, Dont il aura peour de perdre corps et terre
dans Girart de Rossillon, v. 2257
En esté, gardez que en vostre chambre ne en vostre lit n'ait nulles puces
dans Ménagier, I, 7
3
XVe s.
Elle estoit amoureuse d'un gros chanoine, qui avoit plus d'argent qu'un chien n'a de puces
de LOUIS XI dans Nouv. XCII
4
XVIe s.
Dames qui ont tant la puce en l'oreille, Qu'il ne les fault appeler n'esveiller
de G. CRETIN dans Poés. p. 79, dans POUGENS
Psyllion, seu pulicaris, herbe à puces, in Ruellium, De stirpibus. Puce en l'oreille l'homme reveille
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 198
Nul sang blanc, nulle puce blanche
dans ib. t. II, p. 358
Qui bien dort pulce ne sent
dans ib. p. 384
Comment Panurge avoyt la pulce en l'aureille
de François RABELAIS dans Pant. III, 7
Ceux qui ont charmé les puces [qui ont bu avec excès, au point de n'être pas réveillés par les puces]
de CHOLIÈRES dans Contes, f° 259, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, pouss ; picard, puche ; provenç. piuze, piutz ; catal. pussa ; espagn. pulga ; ital. pulce ; du lat. pulicem, que les étymologistes rapprochent le grec et de l'all. Floh, qui signifient puce. La racine est le sanscr. sphur, sauter, sautiller ; le grec fait métathèse, et le latin laisse tomber l's initial.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Puce de terre, la mordelle, voy. ce mot.
Ils [les criquets de Chypre], au sortir de l'oeuf, ne sont pas plus gros que des mordelles ou puces de terre
dans Journ. offic. 8 août 1875, p. 6540, 3e col.
2
Arbre à la puce, le rhus toxicodendron
de BAILLON dans Dict. de bot. p. 248