L'oeuvre La contemplation de la nature de Charles BONNET

Ecrit par Charles BONNET

Date : 1764

Citations de "La contemplation de la nature"

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CONQUELes conques n'ont ni tête ni cornes ni mâchoires : on ne leur voit que des trachées, des ouïes, une bouche, un anus et quelquefois une sorte de pied
CONSTELLATIONC'était l'astronomie moderne qui devait apprendre aux hommes que les étoiles sont réellement innombrables, et que des constellations où l'antiquité n'en comptait qu'un très petit nombre en renferment des milliers
CONTRACTERL'étamine, touchée avec la pointe d'une aiguille, se contractait en dessous
CONTRACTIONLe style [de la fleur], jusqu'alors emprisonné, s'élançait au dehors par la contraction de l'anthère, et se chargeait, en passant, de la poussière fécondante
COQUEL'historien immortel du ver à soie s'est assuré que la coque de cet insecte est formée des lacis d'un même fil dont la longueur est de plus de neuf cents pieds de Bologne
COQUILLAGELes coquillages composent deux grandes familles ; celle des conques dont la coquille est formée de deux ou de plusieurs pièces, et celle des limaçons dont la coquille est d'une seule pièce, tournée ordinairement en spirale
COQUILLELes figures agréablement diversifiées des coquilles nous aident à juger de la variété qui règne dans l'organisation des animaux qui en sont les habitants et les architectes
CORAILLe savant Herissant a achevé de démontrer, après les Jussieu et les Guettard, la nature vraiment animale des coraux et des productions analogues
CORPORIFIÉ, ÉEC'est ainsi que l'air corporifié dans les substances s'en dégage pendant leur décomposition pour rentrer dans la masse atmosphérique
CORPULENCEIl en est même [des oiseaux de proie] qui, malgré leur grosse corpulence, chassent encore avec assez de légèreté et d'adresse, et c'est ce qu'on remarque en particulier dans le gros oiseau de nuit nommé le grand-duc
CORSELETÀ son corselet tiennent deux ou quatre ailes avec lesquelles il voltige dans l'air
CORTICAL, ALESi l'on fait passer un fil d'argent dans l'épaisseur de l'écorce d'un arbre en pleine végétation, on verra ce fil s'avancer chaque année vers l'extérieur de l'arbre, parce qu'il sera emporté par les couches corticales qui suivront la même direction
COUCOUL'élégant historien du coucou a essayé de justifier les procédés singuliers et presque dénaturés de l'oiseau
COUPEUR, EUSEC'est aussi sous terre qu'il faut aller chercher le nid d'une autre abeille solitaire, dont l'industrie ne le cède guère à celle de la coupeuse de feuilles et qui travaille à peu près sur le même modèle
COUSINLe cousin qui voltige dans l'air a d'abord été habitant de l'eau ; c'est aussi sur l'eau qu'il va déposer ses oeufs
COUTELIER, IÈRELe coutelier ne rampe point ; il perce le sable perpendiculairement, il s'y creuse un trou ou une sorte de cellule qui a quelquefois deux pieds de longueur et dans laquelle il monte et descend à son gré
CRAPAUDCe n'est qu'assez improprement qu'on peut dire que le crapaud est ovipare ; c'est que les petits corps qu'il met au jour en si grand nombre ne sont pas précisément des oeufs ; ils sont, à parler exactement, les têtards eux-mêmes, déjà tout formés
CRAQUEMENTOn entendait, à plusieurs centaines de pas, des craquements semblables au claquement d'un fouet ou aux éclats d'un feu d'artifice
CRISTALLe cristal de roche, dont on trouve des masses du poids de plusieurs quintaux, est la plus commune des pierres précieuses et la moins dure de toutes ; il affecte ordinairement la figure d'une pyramide à six côtés
CRISTALLISATIONLa cristallisation étend son domaine dans tout le règne minéral, quoique nous ne parvenions pas à la démêler partout
CROCODILELe crocodile, ce terrible amphibie, dont la voracité est extrême, qui hante les grands fleuves de l'Inde, de l'Afrique et de l'Amérique, et qui ressemble tant par sa forme au lézard, est, comme lui, ovipare et pond comme lui dans le sable
CRUSTACÉ, ÉELes vers dont le corps est logé dans un tuyau crustacé ou pierreux semblent lier les insectes avec les coquillages
CUIVREÀ la suite de l'argent paraît le cuivre qui a avec ce métal une grande affinité ; il est lui-même suivi de l'étain, du plomb, du fer
CUL ou CULe motteux ou cul-blanc niche, comme le todier, sous terre, mais d'une manière différente, et avec des précautions que le todier n'est pas obligé de prendre
DATTEMalheur aux dattes qui viennent à être rencontrées par d'autres dattes ; car celles-ci ne manquent pas de les percer pour se nourrir de leur substance
DAUPHINLe dauphin appartient au genre des baleines ; mais sa taille est bien inférieure à celle des grandes baleines ; il n'a que six à sept pieds de long sur une grosseur proportionnée
DÉFAUTL'animal rusé, qui les voit passer et s'éloigner, sort de sa retraite, rentre dans le sentier, confond ses traces et met la meute en défaut
DÉFENSEOn connaît les défenses de l'éléphant ; elles grossissent quelquefois au point d'acquérir chacune un poids d'environ cent vingt livres
DÉGORGERIl ne lui fut plus possible [à une femelle d'oiseau] d'aller prendre sa nourriture comme auparavant ; mais le mâle, toujours officieux et toujours empressé, allait la prendre pour elle et la lui dégorger dans le bec
DÉNOMINATIONLes dénominations ne sont pas des choses indifférentes, et il serait à souhaiter que celles par lesquelles on désigne les êtres de la nature réveillassent toujours dans l'esprit l'idée de quelqu'un des caractères principaux par lesquels ces êtres s'offrent d'abord à nous
DÉPOUILLERLes arbres toujours verts transpirent moins en temps égal que ceux qui se dépouillent
DÉPOUILLERL'air se dépouille ainsi des vapeurs nuisibles
DÉRETOURNERLes bouches qui se forment sur le milieu du corps d'un polype déretourné en partie....
DESTRUCTIBLELe fer, le plus destructible des métaux, possède une ténacité qui se rapproche beaucoup de celle de l'or
DESTRUCTIONIl est entre les animaux des guerres éternelles ; mais les choses ont été combinées si sagement que la destruction des uns fait la conservation des autres
DIAMANTLe vrai diamant ou le diamant le plus pur présente un octaèdre
DIFFÉRENCIERLorsqu'on sait que tout est nuancé dans la nature, on n'est point surpris des difficultés qu'on éprouve lorsqu'il s'agit de différencier les êtres
DISSÉMINATIONDans cette hypothèse de la dissémination, les germes d'une espèce donnée ne peuvent se développer que dans les touts organiques de même espèce ; ils sont les seuls qui renferment les conditions nécessaires au développement
DISSIMILAIREOn distingue deux sortes de parties dans les corps organisés : les parties similaires et les parties dissimilaires
DOMPTERLa fière panthère ne s'apprivoise pas proprement ; on ne peut que la dompter ; on la dresse même pour la chasse
ÉCHELLEL'échelle de la nature pourrait n'être pas simple, et jeter de côté et d'autre des branches principales qui pousseraient elles-mêmes des branches subordonnées
ÉCHELONNous pouvons supposer dans l'échelle de notre globe autant d'échelons que nous connaissons d'espèces ; les dix-huit à vingt mille espèces de plantes qui composent nos herbiers sont donc dix-huit à vingt mille échelons de l'échelle terrestre
ÉCLOREOn connaît les fours des Égyptiens, dans lesquels ils font éclore à la fois des centaines ou même des milliers de poulets ; M. de Réaumur était parvenu à simplifier beaucoup cette pratique si ancienne des Égyptiens, et à la mettre à la portée des gens de la campagne
ÉCUMEOn a donné le nom d'écumes printanières à ces amas de matière mousseuse qu'on voit au printemps sur les herbes des prairies ; le peuple, qui en ignore la vraie nature, les prend pour des crachats de différents animaux ; Poupart est le premier qui nous en ait donné l'histoire
ÉCUREUILL'écureuil volant, qui a de grands rapports avec l'écureuil commun, se rapproche beaucoup moins de l'oiseau par l'action de voler que la chauve-souris
ÉLARGISSURELeur habit [des teignes] est toujours de la couleur de l'étoffe sur laquelle il a été pris ; si donc la teigne dont l'habit est bleu passe sur un drap rouge, les élargissures seront rouges ; elle se fera un habit d'arlequin, si elle passe sur des draps ou des étoffes de plusieurs couleurs
ÉLECTRICITÉQuand un nuage orageux dont l'électricité est, comme on dit, positive, se porte subitement vers la terre ou vers les corps placés à la surface, dont l'électricité est négative, la foudre s'élance sur la terre, et l'on dit que le tonnerre tombe
ÉLÉMENTAIREIl est permis de douter que les substances qu'on nomme élémentaires soient aussi simples et aussi homogènes qu'elles ont paru l'être
ÉLÉPHANTUne charge de quatre à cinq milliers n'est pas trop forte pour un grand éléphant
ÉMISSIONDans les plantes qui portent sur un pied les fleurs mâles et sur un autre les fleurs femelles, telles que le chanvre, la plante mâle périt avant la plante femelle, et la mort de celle-là suit presque immédiatement l'émission des poussières fécondantes
ENGOURDISSEMENTIl faut savoir gré à M. de Buffon d'avoir recherché le premier la cause secrète de l'engourdissement de divers animaux, tels que la marmotte, le hérisson, le loir, la chauve-souris
ESCARBOTM. Gleditsch s'est assuré qu'un seul escarbot peut enterrer une taupe en entier dans le court espace de vingt-quatre heures
ESCARGOTLes yeux du limaçon terrestre, connu sous le nom d'escargot, sont placés au sommet de ses grandes cornes ; les petites en sont dépourvues
ESPADONL'espadon fait une guerre éternelle à la baleine et la poursuit avec acharnement ; le combat de ces deux cétacés offre un grand spectacle
ESSAIMUn essaim, quelque nombreux qu'il soit, ne l'est pas ordinairement trop pour une seule mère ; celle-ci peut fort bien pondre dans l'année 40000 oeufs
ESTOMACCe ne fut que par un poids de 437 livres qu'il parvint à produire dans les tubes des effets semblables à ceux de l'estomac de l'oiseau
ÉTIOLEMENTToutes les expériences concourent bien à établir que l'étiolement des plantes dépend, en dernier ressort, de la privation de la lumière
EXCAVERÀ mesure qu'elles [les marmottes] excavent, elles jettent derrière elles la terre qu'elles tirent de la mine
EXPIRATIONHales a prouvé qu'en supposant 1 200 expirations par heure, nous évacuons en un jour par les poumons environ une livre et un tiers de vapeurs ou d'exhalaisons
EXSUDERLe miel étant un suc qui exsude des fleurs par l'action du soleil
FÉCONDATIONLes vents ne sont pas les seuls ministres de l'amour des plantes ; une multitude d'insectes ailés s'acquittent du même office ; en volant d'une plante à une autre, ils transportent de l'une à l'autre les poussières vivifiantes qui se sont attachées à différentes parties de leur corps, et opèrent ainsi une fécondation artificielle
FÉCONDERTandis que les palmiers mâles sont en pleine fleur, ils sont sans cesse environnés d'un nuage de poussière que les zéphyrs transportent sur les fleurs des palmiers femelles, et qui les fécondent
FEMELLEIl est, dans les femelles, des temps marqués pour la génération ; les mâles les attaqueraient vainement en d'autres temps, elles les repousseraient ou se soustrairaient à leurs recherches
FERMENTESCIBLEL'analyse du grain de froment présente deux substances très caractérisées : la première est muqueuse, nutritive, fermentescible, et connue sous le nom d'amidon
FERTILISATIONLes livres d'agriculture si multipliés de nos jours, et qui ne sont la plupart que des échos les uns des autres, regorgent de ces procédés relatifs à la fertilisation des terres
FIBRILLEChaque fibre, que dis-je ! chaque fibrille est elle-même très en petit une machine qui, en exécutant des préparations analogues, s'approprie les sucs alimentaires, et leur donne l'arrangement qui convient à sa forme et à ses fonctions
FILUn fil de soie d'araignée, quoique prodigieusement fin, est formé de la réunion de plusieurs milliers de fils qui passent par différentes filières
FILIÈREUne filière placée près de la bouche de l'insecte moule ce fil précieux
FINIl est, dans la nature, des fins que la raison ne saurait méconnaître ; mais c'est surtout dans la structure des animaux qu'on découvre le plus de fins particulières et frappantes
FLÉCHIRD'autres fois, moins sublime, mais non moins estimable, l'homme s'occupe des arts qui peuvent pourvoir à ses besoins ou augmenter ses commodités ; sa raison se fléchit à tout
FLUIDEUn physicien célèbre définit le fluide un corps dont les parties ne sont pas liées ensemble, qui cède aisément au toucher, qui résiste peu à la division, et qui se répand comme de lui-même
FLUIDECette propagation paraît s'opérer par le ministère d'un fluide très subtil, connu sous le nom de fluide nerveux, et qui remplit les cavités invisibles des nerfs
FOURMIChez les fourmis comme chez les abeilles, les guêpes, etc. il y a de trois sortes d'individus, des mâles, des femelles, et des neutres ou des individus privés de sexe
FOURMI-LIONLes bords [du trou] sont escarpés, et s'éboulent facilement ; ils entraînent avec eux l'imprudente fourmi ; le fourmi-lion la saisit prestement avec ses cornes, la secoue pour l'étourdir, la tire sous le sable, et la suce à son aise
FRELONLes frelons, qui appartiennent au genre des guêpes et qui les surpassent toutes en grandeur, ne possèdent pas au même degré que les guêpes souterraines, l'art de fabriquer du papier avec des fragments de vieux bois
FRÔLEMENTTout l'air que le poumon chasse dans la trachée au moment de l'expiration est forcé d'enfiler l'ouverture étroite de la glotte, et c'est du frôlement de cet air contre les lèvres de celle-ci que dépend en général la formation de la voix
FRUCTIFICATIONLes gens de la campagne vont ramasser les fleurs qui naissent sur les palmiers mâles, ils les attachent aux branches des palmiers femelles ou en secouent la poussière sur les grappes de ces derniers, et ils assurent que cette petite manipulation est toujours suivie d'une fructification plus abondante
FRUCTIFIERUn arbre planté à contre-sens, les racines en haut, les branches en bas, vit, croît, fructifie : de ses racines sortent des branches, et de ses branches sortent des racines
FRUITLes cultivateurs savent assez que, pour mettre à fruit un arbre trop vigoureux, il ne faut que l'affaiblir, et il est plus d'un moyen de procurer cet affaiblissement
FUTURITIONUn animal qui n'a jamais vu d'hiver peut-il en pressentir, au milieu de l'été, la futurition ?
GARENNELe lapin de garenne semble savoir qu'il n'est pas logé et il se loge ; les lapins de clapiers dont on peuple les garennes, se gîtent comme le lièvre ; mais, au bout de quelques générations, ils commencent à se faire des terriers
GÉNÉRALISERL'art de généraliser les idées est-il autre chose que l'art d'observer ?
GÉNÉRATEUR, TRICEL'évolution complète des organes générateurs exige sans doute plus de précision que celles des autres organes
GÉNÉRATIONChez les araignées, l'organe de la génération du mâle se trouve dans un endroit où l'on ne s'aviserait pas de le chercher ; il est logé dans les antennes
GERMECe que la graine et le germe sont à la plante, l'oeuf et l'embryon le sont à l'animal
GERMESi le germe préexiste tout entier à la fécondation, ce que nous nommons génération n'en est point une ; mais ce n'est que le commencement d'une évolution, qui amènera peu à peu au grand jour des parties cachées auparavant dans une nuit impénétrable
GÉSIERLe grenat, cette pierre si dure, n'est pas plus à l'abri de l'action mécanique du gésier ; elle est assez puissante pour émousser à la longue les angles de cette pierre
GLACEAvant la publication de l'excellent écrit de l'illustre Mairan sur la formation de la glace, on était bien loin de soupçonner tout ce que ce phénomène si commun renferme de curieux
GLORIFIÉ, ÉESi la lumière ou l'éther ne pèsent point, l'homme glorifié se transportera au gré de sa volonté dans tous les points de l'espace et volera de planètes en planètes, de systèmes en systèmes, avec la rapidité de l'éclair
GOÛTLe goût paraît encore plus dégradé que l'odorat dans un grand nombre d'oiseaux, surtout chez les granivores ; leur langue, presque cartilagineuse, ne semble pas devoir être bien sensible
GRADATIONNous voyons partout des gradations entre les êtres ; mais l'ordre de ces gradations ne nous est encore connu que très imparfaitement
GRAMENIl y a plus de renoncules que de rosiers, plus de gramens que de chênes ; il y a plus de papillons que de poules, plus de pucerons que de chiens
GRUMEAUIl arrive souvent qu'en creusant sa trémie, le fourmi-lion rencontre de gros grains de sable ou de petits grumeaux de terre sèche
GUENONParmi les singes à queue, du genre des guenons, il y en a qui sont aussi de grands pillards, et qui, très habiles à voler les fruits et les légumes, les emportent dans leurs mains ou dans leurs bras
GUÊPELa guêpe cruelle fond sur l'abeille laborieuse qui revient à la ruche, chargée de miel : elle sait puiser dans ses intestins la liqueur délicieuse dont elle est avide
GUÊPIERLe guêpier est un petit édifice à plusieurs étages ; et, comme la forme est ovale, on comprend que les étages du milieu ont plus d'étendue que ceux des extrémités
HABITUDENous ignorons quelle sorte de respiration s'opère dans la chenille ; nous savons seulement qu'elle ne saurait respirer à la manière des grands animaux, puisque les parties qui font chez elle l'office de poumons, sont répandues dans toute l'habitude du corps et jusque dans le cerveau
HIPPOPOTAMEOn a vu des hippopotames de seize ou dix-sept pieds de longueur, sur sept de hauteur et quinze de circonférence
HIRONDELLEUne mère hirondelle, revenant au nid chargée de provisions, et trouvant la maison où elle l'avait bâti, embrasée, se précipita au travers des flammes pour nourrir et secourir ses petits
HORLOGEne s'ouvrent que le soir ; c'est ce qui a fait imaginer au Pline de la Suède [Linné] son ingénieuse horloge botanique
HUÎTREOn sait que c'est à la classe des huîtres qu'appartient ce riche coquillage, dont la coquille est incrustée de nacre et qui fournit les perles
HUMEURTrois humeurs de différente densité, logées chacune dans une capsule transparente, partagent l'intérieur du globe de l'oeil en trois parties
ICHNEUMONSes oeufs [du crocodile], de la grosseur de ceux d'une oie et au nombre de cinquante ou soixante, multiplieraient trop la race redoutable de cet énorme amphibie, si l'ichneumon, qui est très friand de ces oeufs, n'en détruisait un grand nombre
IMPLANTÉ, ÉELe très petit arbre logé dans un bouton n'a ni lobes, ni feuilles séminales : c'est qu'il doit tirer sa nourriture du grand arbre dans lequel il est implanté, et dont il est une partie intégrante
INCUBATIONL'incubation pourrait n'être qu'un besoin naturel ; on voit des poules couver des morceaux de craie, de petits cailloux et des oeufs d'espèce très différente de la leur
INFINITÉL'auteur de la nature a marqué du sceau de son infinité ses moindres productions
INJECTIONLe microscope, le scalpel et les injections, qui nous conduisent si loin dans l'anatomie des animaux, refusent souvent de nous servir ou ne nous servent qu'imparfaitement dans celle des plantes
INSECTOLOGIQUEJe dirai bien encore que je fais plus de cas d'un bon traité sur un seul insecte que de toute une nomenclature insectologique
INSECTOLOGISTELe grand insectologiste M. de Geer parle de coques de chenilles qui avaient la consistance du parchemin....
INSPIRATIONImmédiatement après que l'air, chargé d'exhalaisons nuisibles, a été chassé au dehors par l'expiration, l'inspiration introduit dans le poumon un nouvel air, et avec lui bien des principes qui influent plus ou moins sur la sanguification
INSPIRÉ, ÉEL'eau inspirée par la bouche, et qui se répand dans les interstices des branchies, la rafraîchit [la frange formée par les vaisseaux], elle échappe ensuite par les opercules dans l'expiration
INSPIRERLe ver renfermé dans la galle animale ne saurait se passer d'une communication libre avec l'air extérieur, il a besoin de l'inspirer
INTERMÈDEDe toutes les parties du corps humain, les nerfs sont celles dont la connaissance intéresse le plus le philosophe ; ils sont, pour ainsi dire, l'intermède qui unit l'âme au corps, et par lequel elle agit sur différentes parties de son corps
INTESTIN, INEDivers faits prouvent le mouvement intestin des liquides, par exemple l'évaporation, la dissolution....
INVISIBILITÉUn philosophe argumentera-t-il de l'invisibilité à la non-existence ?
IRRITABILITÉL'irritabilité végétale est excitée par un stimulant comme l'irritabilité animale
IRRITABLEIl résulte de toutes les expériences sur l'irritabilité, que les parties vitales sont les plus irritables ; le coeur est la plus irritable de toutes, et après lui les intestins et le diaphragme
LAMELLELes lamelles ou les particules qui composent la surface des corps sont autant de petits prismes, différemment inclinés, qui rompent la lumière et réfléchissent différentes couleurs
LIEUR, EUSEL'art des lieuses est en général le plus simple : il consiste à lier avec des fils de soie plusieurs feuilles, à en former un paquet au centre duquel est la loge du petit ermite
LIMAÇONLa coquille croît avec l'animal ; dans les limaçons où elle est tournée en hélice, les tours de spirale sont d'autant plus nombreux que le coquillage est plus âgé
LOUTRELa loutre, qui sait si bien faire la guerre aux poissons, ne se creuse point de domicile ; mais elle profite habilement des cavités qu'elle rencontre
LUMIÈREQuoi qu'il en soit de la manière d'agir de la lumière, il est aujourd'hui bien prouvé par les expériences les plus directes, que ce ne sont pas seulement les plantes qu'elle colore, mais qu'elle colore encore une multitude de corps de nature très différente, ou qu'elle change les couleurs primitives de ces corps et quelquefois dans un espace de temps très court
MESSALINECette reine abeille qu'il nous représentait comme une Messaline au milieu d'un sérail de mâles
MILIEULes objets ne frappent pas immédiatement sur l'âme ; elle n'en reçoit les impressions que par des milieux interposés ; les sens sont ces milieux
MILLE-PIEDSOn sait qu'on a donné le nom général de mille-pieds à tous ces insectes qui ont des centaines de jambes, avec lesquelles ils ne vont souvent pas plus vite que d'autres insectes avec six ou huit
MINEURCe sont de grandes mineuses que les guêpes dont j'esquisse l'histoire ; elles entendent à merveille à excaver la terre et à y pratiquer un souterrain spacieux pour y loger commodément leur guêpier
MOICe n'est qu'en comparant le sentiment de son état présent avec le souvenir de ses états passés, que l'être pensant juge qu'il est la même personne ou le même moi ; je veux dire que le moi qui éprouve actuellement une telle perception sent qu'il est le même qui avait éprouvé autrefois cette même perception
MOINEAULe curieux Bradley, qui cultivait avec succès la botanique, avait calculé que deux moineaux apportent par semaine à leurs petits 3360 chenilles
MOISISSURELes moisissures sont une des parties des plus intéressantes de la botanique microscopique, que nous devons à l'heureuse invention des verres
MOLÉCULEUn autre physicien, M. l'abbé Spallanzant, a démontré la fausseté du système des molécules organiques, et mis dans le plus grand jour l'origine des méprises singulières de l'inventeur
MONDEJe suppose qu'il est une progression dans les perfections respectives de cette série presque infinie de mondes semés dans l'immensité de l'espace
MORUEQuand on vient à apprendre de l'infatigable Leuwenhoek qu'une seule morue peut pondre environ dix millions d'oeufs, on n'est plus surpris que la fécondité de ce poisson puisse fournir aux besoins de tant de peuples
MOURIRApprochez-vous de ce banc de terre glaise où le flot va mourir
MUCOSITÉLe bois le plus dur n'a d'abord été qu'une gelée, et le cèdre majestueux du Liban qu'une goutte de mucosité
MUET, ETTELes poissons.... forment un peuple de muets chez qui le langage des signes est peu abondant
MULETONJe ne connais aucune observation qui prouve qu'un mulet ait engendré ; mais il est des observations bien attestées qui prouvent que des mules ont engendré un muleton
MULOTLes mulots n'entendent pas moins bien que les hamsters à faire de grands amas de graines et d'autres provisions ; mais leurs terriers ne sont ni aussi profonds ni aussi spacieux que ceux des hamsters
MULTIPLIERChez les insectes, les espèces qui multiplient le plus sont pour l'ordinaire celles qui ont le plus d'ennemis
NAGEOIRELes nageoires, qui sont les ailes des poissons, ne sont pas moins propres à manoeuvrer dans l'eau, que les ailes des oiseaux à manoeuvrer dans l'air
NARVALOn voit des narvals qui ont depuis vingt jusqu'à soixante pieds de longueur
NASAL, ALEUne autre [mouche], plus hardie encore, enfile les conduits nasaux du cerf, descend dans son palais, et dépose ses oeufs dans deux bourses charnues placées à la racine de la langue
NATURALISTELe naturaliste philosophe doit surtout insister sur les exceptions aux règles qu'on estime générales
NAUTILELe nautile ressemble si bien à une gondole, et il sait si bien gouverner son petit vaisseau, qu'on a cru qu'il avait enseigné à l'homme l'art de naviguer
NERFS'il est un caractère qui paraisse propre à l'homme, c'est d'être pourvu de nerfs
NEUTRESwammerdam, ce grand anatomiste qui avait disséqué avec tant de dextérité et de patience les trois sortes d'abeilles, regardait les ouvrières comme de vrais neutres, parce qu'elles lui avaient toujours paru totalement privées des organes relatifs à la génération
NIDJe vis des nids de chardonneret construits sur les plus petites proportions, dont les contours étaient si exactement circulaires, qu'ils semblaient tracés au compas, et dont l'intérieur et l'extérieur étaient formés de matériaux si proprement et si artistement arrangés que je ne pouvais me lasser de les admirer
NOMENCLATUREQue devons-nous penser de ces nomenclatures fastueuses qu'on ose nous donner pour le système de la nature ?
NOSTOCLe nostoc n'apparaît que dans les jours pluvieux ; on le trouve en toute saison dans les prairies, le long des chemins et dans les allées sablées des jardins
NOUERLes fleurs du palmier femelle qui n'ont point été fécondées, nouent bien leur fruit ; mais ce fruit reste toujours très petit, et le germe ne parvient point à s'y développer
NOURRICIER, ÈREL'incorporation des molécules nourricières
NYMPHELorsque l'insecte, après avoir rejeté la dépouille de ver, se montre avec toutes les parties extérieures revêtues seulement d'enveloppes particulières, molles et transparentes, qui ne les tiennent point assujetties au corps, on nomme cela une nymphe
OBTUS, USELe toucher, si obtus, si incertain pour le commun des hommes, devient pour vous [aveugles] si exquis, si sûr, qu'il semble suppléer en quelque sorte au défaut de la vue
OEUFIl est des oeufs d'insectes qui ont une sorte de couvercle que le petit fait sauter ou qu'il soulève pour venir au jour
OISEAUChez les oiseaux de passage, les pères et les mères rassemblent leurs familles lorsque le temps du départ approche ; plusieurs familles se rassemblent pour ne former qu'une même caravane, et se mettre par là plus en état de surmonter les résistances et de s'opposer à leurs ennemis
ORANG-OUTANGSi l'éléphant paraît se rapprocher de l'homme par l'intelligence, l'orang-outang paraît s'en rapprocher bien davantage par la conformation tant intérieure qu'extérieure, et par les inclinations, les habitudes et les talents qui en dérivent
ORBELe diamètre du grand orbe que notre planète décrit autour du soleil est de plus de soixante millions de lieues, et cette vaste circonférence s'évanouit et devient un point lorsque l'astronome veut s'en servir à mesurer l'éloignement des étoiles fixes
OREILLEL'oreille humaine est une machine acoustique de la plus savante composition, et dont l'anatomie moderne donne un détail qui étonnerait le philosophe....
ORGANISATIONDe toutes les modifications de la matière, la plus excellente est l'organisation
ORGANISMEL'organisme s'étend bien loin dans les machines animales, et il est arrivé bien des fois qu'on a pris pour inorganisé ce qui était très organisé
ORMEL'orme produit chaque année plus de trois cent mille graines, et cette étonnante multiplication peut continuer pendant plus d'un siècle
ORTIELe nom d'ortie est très impropre, et ne réveille l'idée d'aucun des caractères par lesquels l'animal est connu ; le nom de cul de cheval qu'il porte sur quelques côtes de France réveille au moins l'idée de sa figure
OUÏEL'ouïe est, après la vue, le sens le plus parfait chez les oiseaux ; ils forment un grand peuple de musiciens
OUÏEÀ l'ouïe de ces mêmes sons....
OUÏELes vrais poissons n'ont point de poumons, ils ont des ouïes qui leur en tiennent lieu ; tous les cétacés, au contraire, ont de vrais poumons
PAPIERLes guêpes ne bâtissent qu'en papier ; elles ont possédé de tout temps l'art de le fabriquer, et les nommes auraient pu apprendre d'elles, il y a bien des siècles, ces procédés si utiles dont nos modernes se glorifient
PARASITEIl est bien d'autres insectes sur lesquels végètent des plantes parasites, soit pendant qu'ils vivent encore, soit après leur mort
PARENCHYMATEUX, EUSELes feuilles doivent leur lustre et leurs nuances à une membrane fine, lisse, transparente, lustrée et blanchâtre, qui revêt une substance parenchymateuse d'un vert toujours mat et d'une teinte plus ou moins forte
PARENCHYMEL'estomac du chien ne digère proprement que le parenchyme ou la partie animale de l'os
PARESSEUX, EUSESi l'on se pressait de juger sur les apparences, on serait tenté de croire, qu'en formant le paresseux, la nature n'a formé qu'un monstre ; tant la conformation de ce quadrupède est extraordinaire soit à l'intérieur, soit à l'extérieur
PARLERLe vulgaire croit qu'on enseigne aux bêtes à parler : il ne sait pas que parler c'est lier les idées à des signes arbitraires qui les représentent
PEAUIl est prouvé que l'épiderme, cette cuticule analogue à la corne, n'adhère à la peau par aucun vaisseau
PÉDICULEJ'ai vu des feuilles de chou et de haricot dont le pédicule était plongé dans l'eau, y pousser un grand nombre de racines et de radicules
PERRUCHELes jolies perruches dont je veux parler sont surtout renommées pour leur tendresse conjugale.... ce qui se passe dans la société conjugale de nos petites perruches de Guinée
PERSONNALITÉOn sait que la personnalité repose essentiellement sur la mémoire ou la réminiscence
PETIT, ITELes petits des abeilles doivent naître, croître et se transformer dans des cellules
PISTILLe pistil est toujours disposé de manière à recevoir la poussière des étamines
PIVERTJe ne m'arrête pas à vous faire admirer la longue langue du pivert, le ressort qui la met en jeu, et la manière dont il la darde dans les trous des arbres pour saisir adroitement les petits insectes qui y sont logés
PLANTENous voyons la plante naître, croître, fleurir et fructifier, comme nous voyons l'aiguille d'une horloge parcourir d'un mouvement insensible tous les points du cadran
PLAT, ATEUne chenille... les transportait [de petits morceaux de papier] au lieu où elle s'était établie... les liait avec des fils, posait les uns sur la tranche et les autres sur le plat...
PLIEUR, EUSELe procédé des plieuses suppose des manipulations plus recherchées que celles des lieuses ; elles plient les feuilles en entier ou en partie
PLONGEURCes oiseaux plongeurs qui, comme la macreuse, la grèbe, le plongeon, ne quittent guère l'eau
PLUMULEDes physiciens botanistes nous avaient fait admirer le retournement de la radicule et de la plumule dans les graines semées à contre-sens
POISSONVraisemblablement les poissons sont de tous les animaux ceux à qui il a été donné de vivre le plus longtemps : on a vu des carpes de cent cinquante ans
POISSONDu fond des eaux je vois s'élancer dans l'air le poisson volant, dont les nageoires ressemblent aux ailes de la chauve-souris
PORTIONCULEC'est ainsi que les plus nobles facultés de notre être ont été attachées à quelques portioncules de matière ; et cette réflexion un peu humiliante ne porte point le vrai philosophe à douter de l'immatérialité de l'âme....
POUQuand un pou affamé a fait pénétrer sa trompe dans un vaisseau sanguin, le sang passe avec tant de rapidité et d'abondance dans le tube intestinal, que l'observateur qui le contemple au microscope en est presque effrayé
POUQuelques espèces parasites servent à leur tour, au besoin, de parasites différents ; le gui a ses lichens, certains poux ont leurs poux
POULETCe que l'on aperçoit d'abord dans le germe du poulet, est un point saillant, dont le mouvement perpétuel fixe agréablement l'attention de l'observateur
POURPREC'était d'un coquillage marin du genre des buccins ou trompettes que les anciens tiraient leur beau pourpre ; et c'est encore d'un coquillage du même genre, qu'on trouva sur les côtes du Poitou, que l'illustre Réaumur avait tiré le pourpre dont je parle ici
PRÉEXISTENCELa préexistence de l'animal dans l'ovaire de la femelle
PRÉEXISTERPlus on remonte dans l'origine des êtres organisés, et plus on se persuade qu'ils ont préexisté à leur première apparition
PRÉFORMATIONLa préformation et l'évolution des corps organisés sont une des lois les plus générales de la nature
PRÉORGANISERPar combien de moyens divers l'auteur de la nature n'a-t-il pas pu préorganiser les êtres, et combien de faits qui prouvent une préorganisation !
PROGRESSIONElles [nos connaissances sur la chaîne des êtres] suffisent pour nous donner les plus hautes idées de cette magnifique progression et de la variété qui règne dans l'univers
PROMÉTHÉEÀ l'aide d'un excitateur garni d'un tube de verre, le hardi Prométhée [le physicien Romas] changeait à son gré la direction de ces lames effrayantes [jets de flamme soutirés d'un nuage électrique]
PROVIGNERSi nous ne pouvions deviner qu'il eût été donné à l'animal [le polype] d'être provigné et greffé comme la plante
PSYCHOMÈTRELe nombre des conséquences justes que différents esprits tirent du même principe, ne pourrait-il pas servir de fondement à la construction d'un psychomètre, et ne peut-on pas présumer qu'un jour on mesurera les esprits comme on mesure les corps ?
PUCEDes espèces de puces de mer sont lumineuses, et communiquent leur éclat aux eaux
PUNAISEM. de Geer nous a fait connaître une punaise champêtre qui vit en famille avec ses petits, et qui les conduit comme une poule conduit ses poussins
PUTRESCIBLELa seconde [substance du grain de froment, le gluten] paraît tenir de la nature animale ; elle est visqueuse, alcaline et très putrescible ; on peut la nommer substance glutineuse
PYRAMIDAL, ALEM. König démontra qu'en préférant le fond pyramidal au fond plat, les abeilles ménagent en entier la quantité de cire qui serait nécessaire pour construire un fond aplati
RACHITIQUELe blé rachitique ou avorté
RAMIPARELe polype à bras nous a offert un animal qui, multipliant par rejetons, peut être nommé à bon droit ramipare
RAMPERL'anatomiste a très bien démêlé des vaisseaux sanguins qui rampent sur la surface de ces tubules
RAPPORTLes rapports qui lient entre eux tous les mondes constituent l'harmonie de l'univers
RATIONNEL, ELLEPlus les parties rationnelles de la philosophie s'aideront de la physique, et plus elles se perfectionneront
RÉAGIRL'âme, différemment modifiée par des impressions plus ou moins fortes, réagit à son tour sur le genre nerveux, y entretient les ébranlements....
REDRESSEMENTLe redressement des tiges et le retournement des feuilles s'exécutent dans l'eau comme dans l'air
RÉFRACTAIRELe kamichi, grand oiseau de l'Amérique, demi-aquatique, d'un genre fort singulier, et très réfractaire à la nomenclature
RÈGNELe règne animal a aussi ses terres australes, où probablement ce n'est point la mode d'avoir un cerveau, un coeur, un estomac...
REINEDes 30 à 35 mille mouches dont une ruche est souvent fournie, la reine est la seule qui engendre
REJETONDes rejetons de différentes plantes, insérés dans la tige ou dans les branches d'une autre plante, s'y incorporent, et ne forment plus avec elle qu'un même corps organique
RENARDLe renard, moins habile mineur que le blaireau, profite souvent du terrier de celui-ci, ou des souterrains pratiqués par d'autres animaux
RETOURNEMÉNTDe quel avantage peut être au polype une propriété dont il ne saurait faire usage sans le secours de l'homme ? je veux parler de l'opération du retournement
RETRANCHERElle [une salamandre] reproduit constamment une partie égale et semblable à celle qui a été retranchée
RÉVOLUTIONLe fil [de soie] ne fait pas proprement des révolutions autour de la coque ; il y trace une infinité de zigzags, qui composent différentes couches de soie
RÔDEURSon piége [du fourmi-lion] est tendu à tous les petits insectes rôdeurs ; et malheur à celui que son imprudence entraîne dans le précipice !
ROUI, IEC'est sur les vieux bois qui ont été longtemps exposés à l'action du soleil et de la pluie et qui ont été en quelque sorte rouis, que nos industrieuses mouches vont se pourvoir de la matière dont elles fabriquent leur papier
SANGLe sang des insectes est une liqueur subtile, transparente et ordinairement sans couleur, et qui, quoiqu'elle ne soit pas naturellement inflammable, résiste dans quelques espèces à un degré de froid supérieur à nos plus rudes hivers
SANGUIFICATIONLes observateurs.... découvriront bien des choses qui reculeront les connaissances sur l'art profond que la nature emploie pour opérer la sanguification, et cette assimilation des matières étrangères qui les rend propres à s'incorporer à la substance de l'animal
SAUMONIl en est qui nous assurent que les saumons ont l'adresse de creuser, dans le lit des fleuves, des fosses spacieuses pour y déposer leurs oeufs et empêcher ainsi que le courant ne les entraîne
SCARABÉEDe bons observateurs se sont avisés de dénombrer ces petits yeux, et ils en ont compté 6362 sur la tête d'un scarabée
SCINTILLEMENTLes étoiles, vues au télescope, sont innombrables ; leur scintillement prouve qu'elles brillent d'une lumière qui leur est propre
SÈCHE ou SEICHEDivers auteurs anciens et modernes avaient prêté à la sèche la petite ruse de troubler l'eau par l'émission volontaire de son encre.... mais d'autres auteurs, moins amis du merveilleux, préfèrent de penser que l'émission de la liqueur n'est que l'effet de la peur qui saisit l'animal
SEINDu sein des montagnes naissent des fleuves
SENSITIF, IVESi la réflexion est jointe au sentiment, l'être possède à la fois la vie végétative, sensitive et réfléchie ; l'homme seul, sur la terre, réunit en soi ces trois sortes de vies
SOUTIRERLes cerfs-volants venaient de démontrer qu'on pouvait, en quelque sorte, soutirer des nuées orageuses toute la matière électrique qu'elles renferment et qui les rend si redoutables
SPHÉROÏDECes deux forces [la pesanteur et la force centrifuge], agissant sous différentes proportions dans différents astres, varient leur figure, et les rendent des sphéroïdes plus ou moins aplatis
STIGMATEMes expériences sur la respiration des chenilles m'ont paru prouver que les deux stigmates antérieurs et les deux postérieurs sont les plus importants
SUBTILISERCes tuyaux introduisent dans la plante un air frais et élastique qui prépare la séve, la subtilise, la colore peut-être, et aide encore à son mouvement
TABLEIl faudrait pour cela être table rase sur la question....
TACHECes taches noires ou brunes qui salissent souvent la pierre de taille de nos édifices ont de quoi intéresser le naturaliste, puisqu'elles sont, au vrai, des amas de plantes microscopiques
TANGIBLEIl [l'éléphant, à l'aide de sa trompe] mesure les distances des objets, juge de leur résistance, démêle leurs qualités tangibles....
TARDIGRADELe tardigrade, ainsi nommé de la lenteur extrême de sa marche, ressuscite comme le rotifère ; il est bien moins petit et porté sur six jambes
TAUPETout le monde connaît les souterrains de la taupe ; mais tout le monde ne sait ce que ces souterrains renferment de curieux ; c'est là qu'à l'abri des insultes des animaux carnassiers, loin du trouble, du bruit et des regards des curieux, l'industrieuse taupe élève sa nombreuse famille dans une heureuse obscurité qui assure sa tranquillité et son bonheur
TEIGNELa teigne ne se contente pas d'un simple fourreau de feuilles ; il ne serait apparemment ni assez doux ni assez chaud ; elle le double de pure soie, et elle a soin de tenir la doublure plus épaisse dans les endroits où le frottement est plus grand
TEIGNELes teignes aquatiques sont des vers à six pieds qui se transforment en des mouches à quatre ailes d'un genre particulier ; leurs ailes sont colorées à peu près comme celles des papillons
TEIGNEFausses teignes, nom donné aux espèces de chenilles qui se font des fourreaux non portatifs
TEMPÉRAMENTChez les animaux, le tempérament règle tout ; chez l'homme, la raison règle le tempérament, et le tempérament réglé facilite, à son tour, l'exercice de la raison
TÉNIALe ténia, que nous nourrissons malgré nous, et le monstre qui vit ignoré au fond de la mer, s'élèvent contre cette prétention [que les animaux soient faits pour l'homme]
TENUELa tenue du son ne variera point, si la tension des cordes demeure la même à différentes ouvertures de la glotte
TERREIl est prouvé par des expériences directes que ce qu'une plante tire de la terre pour sa nourriture est très peu de chose, et qu'il n'entre que quelques onces de terre pour fournir à l'accroissement d'un arbre du poids de 150 ou 200 livres
TERRELa terre pure est la base ou le fond de la composition des solides ; le chimiste la retrouve dans tous les corps dont il fait l'analyse
TERRIERLorsque la lapine est près de mettre bas, elle se creuse un nouveau terrier
TODIERLe motteux ou cul-blanc niche, comme le todier, sous terre, mais d'une manière différente et avec des précautions que le todier n'est pas obligé de prendre
TONDu rapport combiné des différents tons naît l'harmonie
TORPILLECet ingénieux physicien [Walsh], plus heureux que ses prédécesseurs, nous a dévoilé en entier le mystère, et nous a appris, par une suite nombreuse d'expériences, que les phénomènes de la torpille appartiennent essentiellement à l'histoire déjà si riche de l'électricité
TOUCHERLe polype enchaîne le végétal à l'animal ; l'écureuil volant unit l'oiseau au quadrupède ; le singe touche au quadrupède et à l'homme
TRACHÉELes trachées des insectes ressemblent parfaitement à celles des plantes
TRAMELes corps organisés sont des tissus plus ou moins fins, des ouvrages à réseaux, des espèces d'étoffes dont la chaîne forme elle-même la trame par un art que nous ne nous lasserions point d'admirer s'il nous était connu
TRANSPIRATIONSanctorius, dont les longues et curieuses expériences sur la transpiration ont rendu le nom immortel, apprit au monde savant que ce qui s'échappe de notre corps par cette sorte d'évacuation, dans l'espace de vingt-quatre heures et dans l'âge moyen, est aux autres évacuations en raison de cinq à trois
TRANSPIRATIONLa transpiration des plantes en octobre est à celle qui se fait en août, comme 2 1/2 à 9
TRANSSUDERIl est très sûr qu'il y a des coquilles qui croissent par juxtaposition ; elles se forment des sucs pierreux qui transsudent des pores de l'animal
TRÉMIETout le monde sait que le fourmi-lion se creuse, dans un sable sec ou dans une terre fort pulvérisée, une fosse en manière de trémie ou d'entonnoir, au fond de laquelle il se tient en embuscade
TRICOTERL'ouvrière [araignée] commence par en tricoter une moitié [de sa toile] ; mais, tandis qu'elle la tricote....
TROUVAILLESuivons une poule qui conduit des poussins ; a-t-elle fait quelque trouvaille, elle les appelle pour leur en faire part
TRUFFELa truffe, cette plante si bien déguisée qui naît, croît et fructifie dans la terre, sans jamais en sortir, ne présente qu'une tête arrondie où l'on ne découvre aucun des caractères par lesquels les plantes nous sont connues
TRUITELes truites du lac de Genève, fameuses par l'excellence de leur chair et par leur grosseur, commencent au printemps à abandonner le lac pour descendre dans le Rhône et y frayer
TUMEURQuand on les ouvre [les vessies de l'orme], on les trouve farcies de pucerons ; ce sont réellement leurs piqûres qui occasionnent ces tumeurs singulières
UNIVERSLes polypes sont placés sur les frontières d'un autre univers qui aura un jour ses Colombs et ses Vespuces
UTRICULEC'est Malpighi qui avait donné le nom d'utricules à la substance vésiculaire qui remplit les intervalles que laissent entre eux les vaisseaux longitudinaux
UVELa femelle [des poissons à ouïe] contient des uves, qui sont des amas d'oeufs renfermés sous une enveloppe commune, et qu'elle laisse tomber au temps du frai
VENTL'organe de la voix n'est pas simplement un instrument à vent ; il est à la fois un instrument à vent et un instrument à cordes, et beaucoup plus à cordes qu'à vent
VÉNUSVénus a, comme la lune, ses phases, ses taches, ses montagnes ; c'est même à ces montagnes, plus hautes et plus nombreuses que celles de la lune, et très propres à réfléchir la lumière du soleil, que Vénus doit son principal éclat
VERLe célèbre Geer a prouvé, il y a bien des années, que le ver luisant est phosphorique dans des temps fort éloignés de ceux de la métamorphose
VERM. de Réaumur est le premier qui nous ait donné en 1753 une bonne histoire du ver lion ; il était pourtant connu dès le commencement du siècle
VIDECe vide que nous remarquons entre le végétal et le minéral, se remplira apparemment quelque jour ; il y avait un semblable vide entre l'animal et le végétal
VOIRL'art de voir, cet art si utile, si universel, n'est pas commun ; je renvoie aux mémoires sur les insectes et à l'histoire des polypes tous ceux qui n'en possèdent pas les règles
VOLATILERien de plus admirable que ces légions de volatiles qui, à temps marqué, passent d'un pays dans d'autres très éloignés ; quel instinct les rassemble ? quelle boussole les dirige ? quelle carte leur trace la route ?
VUEDe tous les sens, la vue est celui qui fournit à l'âme des perceptions plus promptes, plus étendues, plus variées ; il est la source féconde des plus riches trésors de l'imagination ; et c'est à lui principalement que l'âme doit les idées du beau, de cette unité variée qui la ravit

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