Définition de ORTIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : or-tie

DÉFINITIONS

1
Genre de plantes sauvages, où l'on distingue l'ortie dioïque, urtica dioïca, Linné, ou grande ortie, l'ortie brûlante, urtica urens, Linné, ou petite ortie, ou ortie grièche, dont la feuille et la tige sont piquantes, et l'ortie romaine, urtica pilulifera, Linné ; genre qui est le type de la famille des urticées.
Leur argent, qu'ils aimaient avec tant d'ardeur, sera caché sous les orties, et l'on verra croître les épines dans leurs maisons
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Osée, IX, 6
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, Parce qu'on les hait
de Victor HUGO dans Contempl. III, 27
Sémantique : Fig. et familièrement. Jeter le froc aux orties, renoncer à la profession monacale.
Un compère qui avait jeté le froc aux orties, ne devait pas être de trop bonnes moeurs
Sémantique : Par extension, renoncer à une profession quelconque.
Il y a bon moyen pour cela : c'est de jeter tous les deux aux orties, vous ce rabat, elle ce collet rond
2
Nom de plantes diverses qui ont pour caractère commun d'avoir des feuilles d'aspect analogue à celles de l'ortie proprement dite.
Ortie jaune, nom vulgaire du galéobdolon jaune (labiées).
Ortie rouge, nom vulgaire du galéopsis ladanum (labiées) ou galéopsis versicolore, et du lamier pourpre (labiées).
Ortie blanche, le lamier blanc (labiées), appelé parfois simplement le lamier.
Ortie puante, nom vulgaire de la stachyde des forêts, dite encore ortie des crapauds et ortie morte des bois ; c'est l'épiaire des bois de certains auteurs.
Ortie bleue, la campanule trachélion (campanulacées).
Ortie morte, ou ortie royale, le galéopsis tétrahit, le lamier blanc, la stachyde palustre et la mercuriale annuelle.
Ortie grimpante, nom que porte, aux Antilles, la tragie volubile (euphorbiacées), dite aussi liane brûlante.
3
Ortie de mer, nom vulgaire sous lequel on désigne plusieurs espèces du genre actinie ; plusieurs sécrètent une humeur âcre, irritante pour la peau de l'homme qui les a touchées, d'où le nom d'orties de mer donné à ces animaux.
Le nom d'ortie est très impropre, et ne réveille l'idée d'aucun des caractères par lesquels l'animal est connu ; le nom de cul de cheval qu'il porte sur quelques côtes de France réveille au moins l'idée de sa figure
Ortie coralline, le madrépore murique.
4
En art vétérinaire, sorte de séton (voy. SÉTON).

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Car feme à prendre, c'est grant chose ; Cil prent l'ortie, et cil la rose
de GAUTIER D'ARRAS dans Éracle, V. 1263
2
XIIIe s.
Sa vie doit paroir necte et pure et sans fronce ; Ses euvres doivent estre sans ortie et sans ronce
3
XIVe s.
Pour assaut, pour estour, ne pour nulle envaïe, N'i avoient conquis une foeille d'ortie, Et s'avoient perdut de cheulz [ceux] de leur partie
dans Baud. de Seb. IX, 830
4
XVIe s.
Comme une fleur qui a langui longtemps dans un hallier d'horties et de serpens
Vous sortirez des bois et de devotion, Et jetterez bien-tost vostre froc aux orties
Quand on voit les orties de mer nager sur l'eau, c'est signe de tempeste ; ils sont de couleur de cristal reluisant, avec du pers meslé, de substance si fragile qu'à peine en peut-on tirer d'entiere de la mer
de Ambroise PARÉ dans Anim. II
Il cognoist tost l'ortie qui ortier doit
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 81

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. ourtie ; wallon, ourtèie ; namur. ôrtîe ; Hainaut, ortile ; bourguig. ôtie ; picard, ortile ; Berry, ortruge ; provenç. urtica, ortiga ; espagn. ortiga ; ital. ortica ; du lat. urtica, qui se rattache à urere, brûler.

Termes proches de ORTIE

Phonétiquement proche de ORTIE