L'oeuvre Médée de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1635
Citations de "Médée"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
ABAISSER | Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, Ne virent abaisser sa paupière [du dragon] au sommeil |
ABAISSER | De moment en moment son âme plus humaine Abaisse sa colère et rabat de sa haine |
ABANDON | [Elle] lui gagnerait le coeur d'un prince libéral, Et de tous ses trésors l'abandon général |
ABANDON | L'épargne de mon père entièrement ouverte, Lui met à l'abandon tous les trésors du roi |
ABOI | Ah ! quel âpre tourment ! quels douloureux abois ! |
ABORDÉ, ÉE | Et ma famille enfin à Corinthe abordée |
ACCENT | Écoute les accents de sa mourante voix |
ACCESSIBLE | Si ton coeur sensible à la compassion peut se rendre accessible |
ACCIDENT | Jason, sans rien savoir de tous ces accidents.... |
ACCOMMODER | J'accommode ma flamme au bien de mes affaires |
ACCORTEMENT | Ma bouche accortement saura s'en acquitter |
ACCROÎTRE | Ne cours point à ta honte, et fuis l'occasion D'accroître sa victoire et ta confusion |
ACQUÉRIR | Il n'est point de climat où mon amour fatale N'ait acquis à mon nom la haine générale |
ACQUÉRIR | Mon bonheur ordinaire M'acquiert les volontés de la fille et du père |
ADRESSE | Et j'ai trouvé l'adresse, en lui faisant la cour, De relever mon sort sur les ailes d'amour |
AISE | Ne dois-je point encore en témoigner de l'aise ? |
ALLÉGEMENT | Ne me refusez pas ce triste allégement |
AMUSER | Vains transports où sans fruit mon désespoir s'amuse |
APPROCHANT, ANTE | Jamais rien d'approchant ne se fit en ces lieux |
ASSOUPI, IE | Le dragon assoupi, la toison emportée |
ASSOUVIR | J'ai de quoi m'assouvir de cette ambition |
ATTERRER | Atterre son orgueil et montre ta puissance à perdre également l'un et l'autre rival |
AUSSITÔT | Pour moi, tout aussitôt que je l'en vis parée, Je ne fis plus état de la toison dorée |
AVIDITÉ | Et, sous un faux semblant de libéralité, Soûler et ma vengeance et ton avidité |
BAIN | [Elle] Le plonge en un bain d'eaux et d'herbes inconnues |
BAISSÉ, ÉE | L'âme doit se roidir plus elle est menacée, Et contre la fortune aller tête baissée |
BÉNIGNITÉ | Nous saluons Créon, dont la bénignité Nous promet contre Acaste un lieu de sûreté |
BERGERIE | Pareils à deux lions dont l'ardente furie Dépeuple en un moment toute une bergerie |
CADUC, CADUQUE | Mon père tout caduc émouvant ma pitié.... |
CAJOLER | Va, bienheureux amant, cajoler ta maîtresse |
CANAILLE | Quoi ! vous continuez, canailles infidèles ! |
CLAIREMENT | [Elle].... fait voir clairement les merveilleux effets Qu'en un coeur irrité produisent les bienfaits |
CLAMEUR | Les dieux plus pitoyables à nos justes clameurs se rendent exorables |
CLOS, CLOSE | Ce dragon qui jamais n'a les paupières closes |
COEUR | [Elle] Dit que j'étais sans foi, sans coeur, sans conscience |
COEUR | Quand à ton père usé je rendis la vigueur, J'avais encor tes voeux, j'étais encor ton coeur |
COIN | Va, furie exécrable ; en quelque coin de terre Que t'emporte ton char, j'y porterai la guerre |
COMBLER | Puisse d'un prompt succès votre grande entreprise Combler vos ennemis d'un mortel désespoir |
COMMENCER | S'il cesse de m'aimer, qu'il commence à me craindre |
COMMERCE | Fières soeurs, si jamais notre commerce étroit Sur vous et vos serpents m'ont donné quelque droit |
COMMETTRE | Qu'eussé-je fait, Pollux, en cette extrémité Qui commettait ma vie avec ma loyauté ? |
COMPLICE | Je lui prête à regret un silence complice |
COMPRIS, ISE | Employez-vous pour eux ; faites auprès d'un père Qu'ils ne soient pas compris dans l'exil de leur mère |
CONFESSER | Je ne veux plus, seigneur, me confesser coupable |
CONFORT | Vain et triste confort, soulagement léger ! |
CONFUSÉMENT | Les perles avec l'or confusément mêlées |
CONSOLER | Dans ton cher entretien s'est-elle consolée ? |
CONTENIR | Contenez-vous, madame, il sort de son palais |
CONTENTEMENT | Souffrez, pour avancer votre contentement, Que malgré votre amour je vous quitte un moment |
CONTESTATION | ....Soldats, remettez-la chez elle ; Sa contestation deviendrait éternelle |
CORPS | Mais garde de toucher ce misérable corps |
COUVERT, ERTE | Écouta-t-il Jason, quand sa haine couverte L'envoya sur nos bords se livrer à sa perte ! |
CRI | Elle jeta des cris, elle versa des pleurs |
CRIER | Les soeurs crient miracle, et chacune ravie Conçoit pour son vieux père une pareille envie |
CRIME | Celui-là fait le crime à qui le crime sert |
CRIMINEL, ELLE | Quiconque sans l'ouïr condamne un criminel.... |
CROÎTRE | Loin de me soulager, vous croissez mes tourments |
CUEILLIR | Ces herbes ne sont pas d'une vertu commune ; Moi-même, en les cueillant, je fis pâlir la lune |
DARD | Au pouvoir de tes dards je remets ma vengeance |
DÉBATTRE | Je l'empêche, on débat, et je fais tellement Qu'enfin il se réduit à son bannissement |
DÉBILE | Débile vaillance |
DÉCEPTIF, IVE | Ce présent déceptif [d'une robe empoisonnée] a bu toute leur force [des poisons], Et, bien mieux que mon bras, vengera mon divorce |
DÉCEVOIR | .... Je ne puis concevoir Qu'un esprit jusque-là se laisse décevoir |
DÉCLIN | Favorisez celui de tous vos courtisans Qui raillera le mieux le déclin de mes ans |
DÉFIER | Non, mais il fut surpris et Créon se défie |
DÉLIVRANCE | Grand roi, l'heureux succès de cette délivrance Vous est beaucoup mieux dû qu'à mon peu de vaillance |
DÉLOYAL, ALE | Aussi cruelle soeur que déloyale fille |
DÉLOYAL, ALE | Déloyal auprès d'eux, crains-tu si peu Médée ? |
DEMEURER | Qu'il vive et s'il se peut que l'ingrat me demeure |
DEMEURER | Paix dont le déshonneur vous demeure éternel |
DENT | Il fallait labourer les tristes champs de Mars Et des dents d'un serpent ensemencer la terre |
DÉPARTIR | Auteur de la victoire, Ainsi qu'il vous plaira départez-en la gloire |
DÉPARTIR | Auteur de ma naissance aussi bien que du jour, Qu'à regret tu dépars à ce fatal séjour |
DÉPÊCHER | Dépêche seulement et cours vers ma rivale Lui porter de ma part cette robe fatale |
DÉPÊCHER | Dépêchezvous, Cléone, aidez mon faible bras |
DÉPENS | La paix allait se faire aux dépens de ma tête |
DÉPOUILLER | .... leurs habits charmés, malgré nos vains efforts, Sont des brasiers secrets attachés à leurs corps ; Qui veut les dépouiller, lui-même les déchire |
DESCENDRE | A-t-elle pu descendre à la moindre prière ? |
DÉTACHER | Et ma peau qu'avec eux votre secours m'arrache, Pour suivre votre main de mes os se détache |
DÉTRUIRE | Jason m'a trop coûté pour le vouloir détruire |
DEXTÉRITÉ | Obtenir de Médée avec dextérité Ce que refuserait son courage irrité |
DEXTREMENT | Sans rien mettre au hasard, je saurai dextrement Accorder vos soupçons et son contentement |
DIFFAMER | Emprunter le secours d'aucun pouvoir humain, D'un reproche éternel diffamerait ma main |
DISPERSÉ, ÉE | D'un frère dans la mer les membres dispersés |
DIVIN, INE | Mille pierres de prix sur ses bords étalées D'un mélange divin éblouissent les yeux |
DON | J'eus toujours pour suspects les dons des ennemis |
DONNER | Nous devons bien chérir cette vertu parfaite Qui de nos ravisseurs nous donne la défaite |
DONNER | Adieu, donne la main ; que malgré ta jalouse, J'emporte chez Pluton le nom de ton épouse |
DONNER | La robe de Médée a donné dans mes yeux |
DORÉNAVANT | Cessez, dorénavant, pensers irrésolus, D'épargner des enfants que je ne verrai plus |
DOUBLEMENT | Quand on connaît la faute, on manque doublement |
DOULOUREUX, EUSE | Ah ! quel âpre tourment, quels douloureux abois ! |
DRAGON | Mais que me servira cette vaine poursuite, Si toujours les dragons sont prêts à t'enlever ? |
EFFICACE | Si mes commandements ont trop peu d'efficace, Ma rage pour le moins me fera faire place |
EFFORT | Mes vaisseaux à la rade, assez proches du port, N'ont que trop de soldats pour faire un coup d'effort |
ÉGORGER | .... Pour épreuve elle égorge un bélier à leurs vues |
EMBÛCHE | Nous verrons dès ce soir sur une criminelle Si ce présent nous cache une embûche mortelle |
ÉMOUVOIR | Mon père tout caduc émouvant ma pitié |
EMPÊCHER | Quoi ! madame, faut-il que mon peu de puissance Empêche les devoirs de ma reconnaissance ? |
EMPESTÉ, ÉE | Mais, madame, porter cette robe empestée Que de tant de poisons vous avez infectée |
ENDORMI, IE | À force de pitié, ces filles inhumaines, De leur père endormi vont épuiser les veines |
ENFANTER | Ce peuple que la terre enfantait tout armé |
ENFERMER | Ce corps n'enferme point une âme si commune |
ENFLER | Voyez comme elle s'enfle et d'orgueil et d'audace |
ENFONCER | Sus, sus, brisons la porte, enfonçons la maison |
ENIVRÉ, ÉE | Un dragon enivré des plus mortels poisons |
ENSEMENCER | Il fallait labourer les tristes champs de Mars, Et des dents d'un serpent ensemencer la terre |
ENSOUFRÉ, ÉE | Des taureaux de Vulcain les gorges ensoufrées |
ENTRAILLES | Madame, épargnez-les, épargnez vos entrailles |
ENVELOPPER | Créon bannit médée, et ses ordres précis Dans son bannissement enveloppaient ses fils |
ÉPAIS, AISSE | Cette liqueur épaisse Mêle du sang de l'hydre avec celui de Nesse |
ÉPARGNER | Et pour vous épargner un discours inutile |
ÉPUISER | [Elles] De leur père endormi vont épuiser les veines |
ESCADRON | [La terre] Produisait à l'instant des escadrons armés Contre la même main qui les avait semés |
ESCLAVE | L'air tient les vents tous prêts à suivre sa colère [de Médée] ; Tant la nature esclave a peur de lui déplaire |
ESPRIT | Depuis que mon esprit est capable de flamme, Jamais un trouble égal n'a confondu mon âme |
ÉTABLISSEMENT | Et je cours sans regret à mon bannissement, Puisque j'en vois sortir ton établissement |
ÉTAT | Fais état que demain nous assure à jamais Et dedans et dehors une profonde paix |
ÉTAT | Je ne fis plus état de la toison dorée |
ÉTOILE | Jamais étoile, lune, aurore ni soleil Ne virent abaisser sa paupière au sommeil |
ÉTOUFFER | Il n'eût point vu Créüse, et cet objet nouveau N'eût point de notre hymen étouffé le flambeau |
ÉTROIT, OITE | Fières soeurs, si jamais notre commerce étroit Sur vous et vos serpents me donna quelque droit |
ÉVENTÉ, ÉE | Un dessein éventé succède rarement |
EXILÉ, ÉE | Nérine, hé bien ! que dit, que fait notre exilée ? |
EXPOSER | Ton destin te trahit, et ta beauté fatale Sous l'appât d'un hymen t'expose à ta rivale |
FABLE | Il me laisse au milieu d'une terre étrangère, La fable de son peuple et la haine du mien |
FACE | Un fantôme pareil et de taille et de face, Tandis que vous fuirez, remplira votre place |
FAIBLE | Il aime ses enfants, ce courage inflexible ; Son faible est découvert, par eux il est sensible |
FAILLIR | Non pas que je ne faille en cette préférence |
FAIRE | D'une vaine parure inutile à sa peine, Elle peut acquérir de quoi faire la reine |
FANTÔME | Un fantôme pareil et de taille et de face, Tandis que vous fuirez, remplira votre place |
FEINDRE | [Elle].... leur feint de ma part tant d'outrages reçus Que ces faibles esprits sont aisément déçus |
FIGURER | L'impétueuse ardeur d'un courage sensible à vos ressentiments figure tout possible |
FILLE | Filles de l'Achéron, pestes, larves, furies.... |
FINI, IE | Et l'on verra peut-être avant ce jour fini Ma passion vengée et votre orgueil puni |
FLAMME | Et souvent sans raison les objets de nos flammes Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos âmes |
FLÉCHIR | A-t-elle rien fléchir de son humeur altière ? |
FLEUR | Je ne me repens point d'avoir par mon adresse Sauvé le sang des dieux et la fleur de la Grèce |
FORCÉ, ÉE | Quoi ! mon père trahi, les éléments forcés.... Lui font-ils présumer mon audace épuisée ? |
FORCÈNEMENT | Et fuyez un tyran dont le forcènement Joindrait votre supplice à mon bannissement |
FORCER | Forcez l'aveuglement dont vous êtes séduite |
FORCER | Qui force la nature a-t-il besoin qu'on l'aide ? |
FORT, ORTE | Mais il faut craindre un roi fort de tant de sujets |
FORT, ORTE | Et vous donne, au plus fort de vos adversités, Le sceptre que j'attends et que vous méritez |
FOURNIR | Cet amour paternel qui te fournit d'excuses |
FOURNIR | Et que ce scorpion sur la plaie écrasé Fournisse le remède au mal qu'il a causé |
FRONT | La choquer hardiment [la fortune], et, sans craindre la mort, Se présenter de front à son plus rude effort |
FUGITIF, IVE | Un fugitif, un traître, un meurtrier de rois |
FUNÉRAILLES | N'avancez pas par là vos propres funérailles |
FURIE | Que sert de s'emporter à ces vaines furies ? |
FURTIF, IVE | Toi qu'un amour furtif souilla de tant de crimes, M'oses-tu reprocher mes ardeurs légitimes ? |
GARDER | Ma parole est donnée et je la veux garder |
GENDARME | Seule j'ai par mes charmes Mis au joug les taureaux et défait les gendarmes |
GORGE | Un dragon enivré des plus mortels poisons.... Vomissant mille traits de sa gorge enflammée |
GUERRIER, IÈRE | Revois ce champ guerrier dont les sacrés sillons Élevaient contre toi de soudains batailions |
HARDIMENT | Les choquer hardiment et sans craindre la mort, Se présenter de front.... |
HASARD | Eux domptés [les taureaux], on entrait dans de nouveaux hasards |
HAUT, AUTE | Je veux une vengeance et plus haute et plus prompte |
HERBE | Le plonge en un bain d'eaux et d'herbes inconnues |
HONNÊTE | Qu'eussé-je fait, Pollux, en cette extrémité, Qui commettait ma vie avec ma loyauté ? Car, sans doute, à quitter l'utile pour l'honnête, La paix allait se faire aux dépens de ma tête |
HONTE | Ne l'entreprenez pas, votre offre me fait honte |
HORREUR | Il ne peut endurer que l'horreur de la Grèce Pour prix de ses forfaits épouse la princesse |
IMPOSSIBLE | À qui sait bien aimer il n'est rien d'impossible |
INACCESSIBLE | Eusses-tu pour retraite un roc inaccessible, Tigresse, tu mourras.... |
INFECTER | Mais, Madame, porter cette robe empestée Que de tant de poisons vous avez infectée.... |
INSATIABLE | C'est trop peu de mon lit, tu veux encor ma robe, Rivale insatiable |
INVENTIF, IVE | Préparez seulement des gênes, des bourreaux ; Devenez inventifs en supplices nouveaux |
JALOUX, OUSE | Ma jalouse en fureur n'est pas femme à souffrir.... |
JAMAIS | Porte en d'autres climats ton insolent courroux.... Et tout ce qui jamais a fait Jason coupable |
JOUG | Il fallait mettre au joug deux taureaux furieux |
JOUIR | Vous jouirez fort peu d'une telle insolence |
JUSQUE et JUSQUES | Si jusque-là Médée apaisait les menaces Qu'elle eût soin de partir avec ses bonnes grâces [du roi].... |
LARVE | Filles de l'Achéron, pestes, larves, furies |
LAS | Las ! je n'ai que trop fui |
LIQUEUR | [Elle] Lui forme un nouveau sang avec cette liqueur |
LOI | Ne me réplique plus, suis la loi qui t'est faite |
LONG, ONGUE | Et de si longue main je connais ta prudence.... |
LONGUEUR | Dépêche, ou ces longueurs t'attireront ma haine |
LOUABLE | D'un louable désir mon coeur sollicité |
LOYAUTÉ | Qu'eussé-je fait, Pollux, en cette extrémité, Qui commettait ma vie avec ma loyauté ? |
LUNE | Ces herbes ne sont pas d'une vertu commune ; Moi-même en les cueillant je fis pâlir la lune |
MAIN | Sa vengeance à la main [tenant sa vengeance dans ses mains], elle n'a qu'à résoudre ; Un mot du haut des cieux fait descendre la foudre |
MANQUER | S'il a manqué d'amour, manque-t-il de mémoire ? |
MANQUER | Quand on connaît sa faute, on manque doublement |
MARTYRE | Et ce dernier soupir met fin à mon martyre |
MÉCHANCETÉ | Et de tant de pays nomme quelque contrée Dont tes méchancetés te permettent l'entrée |
MÉCHANT, ANTE | Je vous donne Médée [tragédie], toute méchante qu'elle est, et ne vous dirai rien pour sa justification |
MÊLER | Cette liqueur épaisse Mêle du sang de l'hydre avec celui de Nesse |
MERVEILLE | Elle fait amitié, leur promet des merveilles |
MESSAGE | Et j'allais lui porter ce funeste message |
MEURTRIER, IÈRE | Un fugitif, un traître, un meurtrier de rois |
MIROIR | Médée est un miroir de vertu signalée |
MISÉRABLE | Misérable, je puis adoucir des taureaux, Et je ne puis toucher les volontés d'un homme |
MOI | Va, bienheureux amant, cajoler ta maîtresse, à cet objet si cher tu dois tous tes discours ; Parler encore à moi, c'est trahir tes amours |
MOI | Dans un si grand revers que vous reste-t-il ? - Moi, Moi, dis-je, et c'est assez |
MONTER | Il verra, le perfide, à quel comble d'horreur De mes ressentiments peut monter la fureur |
MORDRE | ....Dont la main.... Met Égée en prison et son orgueil à bas, Et fait mordre la terre à ses meilleurs soldats |
MUTINER | Acaste nouveau roi fait mutiner la ville |
MUTUEL, ELLE | Tu le sais, tu l'as vu, quand ces fils de la terre Par leurs coups mutuels terminèrent leur guerre |
MYRTE | Votre époux à son myrte ajoute ce laurier |
NATUREL, ELLE | Deviens en leur faveur d'un naturel plus doux |
NOIR, OIRE | Peignez mes actions plus noires que la nuit |
NU, NUE | Les cheveux flottants, le bras et le pied nu |
NUE | Les plus ardents transports d'une haine connue Ne sont qu'autant d'éclairs avortés dans la nue |
NUPTIAL, ALE | Et pour lit nuptial il te faut un tombeau |
OBÉISSANCE | Et si je puis jamais avec votre assistance Arriver jusqu'aux lieux de mon obéissance |
OBJET | Mais si vous connaissez l'amour et ses ardeurs, Jamais pour son objet il ne prend les grandeurs |
OEIL | C'est trop peu de Jason que ton oeil me dérobe ; C'est trop peu de mon lit, tu veux encor ma robe |
OFFENSE | Qui peut sans s'émouvoir supporter une offense ? |
ORDONNER | Que prudemment les dieux savent tout ordonner ! |
ORGUEIL | J'aurais peine à souffrir l'orgueil de ses reproches |
OSER | Sachant ce que je puis, ayant vu ce que j'ose, Croit-il que m'offenser ce soit si peu de chose ? |
OUBLIER | J'oubliais à remarquer que la prison où je mets Égée est un spectacle désagréable que je conseillerais d'éviter |
OUVRIR | On ouvre chez Médée, ôtez-vous de sa vue |
PÂLE | Quelle pâle lumière Dissipe ces horreurs, et frappe ma paupière ? |
PÂLEUR | Je lis dans sa pâleur une secrète rage |
PÂMOISON | L'effroi qui la surprend la jette en pâmoison |
PARLER | Dans les traités il n'est point parlé d'eux |
PAROLE | Ce mot lui coupe la parole |
PARURE | Une vaine parure, inutile à sa peine |
PAS | Allons-y de ce pas |
PASSER | Et l'on verra Charon passer chez Rhadamante Dans une même barque et l'amant et l'amante |
PATIENCE | Et, lasse de le dire, elle prit patience |
PAVILLON | Vous me verrez, suivi de mille bataillons, Sur ces murs renversés planter mes pavillons |
PEAU | Le poison à mon corps unit mes vêtements ; Et ma peau, qu'avec eux votre secours m'arrache, Pour suivre votre main de mes os se détache |
PEINDRE | Peignez mes actions plus noires que la nuit |
PEINE | Tu redoubles ta peine avec cette insolence |
PERFIDIE | Créon seul et sa fille ont fait la perfidie |
PERNICIEUX, EUSE | Renvoyez-lui, seigneur, ce don pernicieux |
PERPLEXITÉ | Ah ! ne me tiens donc plus l'âme en perplexité |
PESTE | Vois combien de serpents, à mon commandement, D'Afrique jusqu'ici n'ont tardé qu'un moment, Et, contraints d'obéir à mes clameurs funestes, Ont, sur ce don fatal, vomi toutes leurs pestes |
PETIT, ITE | C'est lui seul qui bannit ces petits malheureux |
PEU | C'est trop peu de Jason que ton oeil me dérobe, C'est trop peu de mon lit ; tu veux encor ma robe, Rivale insatiable.... |
PHÉNIX | Prête de posséder le phénix de la Grèce, La fleur de nos guerriers, le sang de tant de dieux |
PIERRE | Mille pierres de prix sur ses bords étalées, D'un mélange divin éblouissant les yeux |
PLAINDRE | Et Cléone et le roi s'y jettent pour l'éteindre [le feu] : Mais, ô nouveau sujet de pleurer et de plaindre, Ce feu saisit le roi ; ce prince en un moment Se trouve enveloppé du même embrasement |
PLONGER | Elle égorge un bélier à leurs vues, Le plonge en un bain d'eaux et d'herbes inconnues... |
PLUS | Tes discours dont Créon de plus en plus s'offense |
POINT | Qui peut sans s'émouvoir supporter une offense Peut mieux prendre à son point le temps de sa vengeance |
PORTRAIT | Souffre que mes enfants accompagnent ma fuite, Que je t'admire encore en chacun de leurs traits, Que je t'aime et te baise en ces petits portraits |
POSTÉRITÉ | Et cet espoir si doux qui m'a toujours flatté De revivre à jamais en sa postérité |
PRATIQUER | Va pratiquer ailleurs tes noires actions |
PRÉCIS, ISE | Créon bannit Médée ; et ses ordres précis Dans son bannissement enveloppaient ses fils |
PRENDRE | Ces titres glorieux plaisaient à mes amours ; Je les pris sans horreur pour conserver tes jours |
PRENDRE | Le Pompée, où j'ai beaucoup pris de Lucain, et ne crois pas être demeuré fort au-dessous de lui, quand il a fallu me passer de son secours |
PRÉPARATIF | Et nos préparatifs contre la Thessalie Ont trop de quoi punir sa flamme et sa folie |
PRÉSUMER | Quoi ! mon père trahi, les éléments forcés.... Lui font-ils présumer mon audace épuisée ? |
PRÊTER | Jamais il n'a prêté son bras à tes desseins |
PROPOS | À quel propos me traitez-vous ainsi ? |
PRUDEMMENT | Que prudemment les dieux savent tout ordonner ! |
PUDEUR | Vous qu'il prit à témoins d'une immortelle ardeur, Quand, par un faux serment, il vainquit ma pudeur |
PUISQUE | Puis donc que vous trouvez la mienne [faute] inexcusable |
PUR, URE | Médée.... Prépare de l'eau pure et des herbes sans force |
PUR, URE | Ah ! que n'as-tu des yeux à lire dans mon âme, Et voir les purs motifs de ma nouvelle flamme ! |
QUARTIER | Prépare ton départ, et pense à ta retraite ; Pour en délibérer et choisir le quartier, De grâce ma bonté te donne un jour entier |
QUE | ....C'est demain qu'elle [Médée] sort de nos terres ; Nous n'avons désormais que craindre de sa part |
QUE | Fuyez, qu'à ses soupçons il ne vous sacrifie |
QUE | Mon père, trop sensible aux droits de la nature, Quitta tout autre soin que de sa sépulture [de mon frère] |
RABATTRE | Et, s'il s'obstine à suivre un injuste courroux, Nous saurons, ma princesse, en rabattre les coups |
RABATTRE | De moment en moment, son âme plus humaine Abaisse sa colère et rabat de sa haine |
RAISON | Demain je suis Médée, et je tire raison De mon bannissement et de votre prison |
RAISON | Sus, sus, brisons la porte, enfonçons la maison ; Que des bourreaux soudain m'en fassent la raison |
RAJEUNI, IE | Ton tyran massacré, ton père rajeuni |
RÉCOMPENSÉ, ÉE | Ce qu'elle a fait pour vous est mal récompensé |
RECOUVRER | Ainsi mon père Eson recouvra sa jeunesse |
RECULER | Pourrait-on reculer en combattant sous vous ? |
REGRET | Si j'ai quelque regret, ce n'est pas à ma vie, Que le déclin des ans m'aurait bientôt ravie |
REGRET | Qu'il ait regret à moi pour son dernier supplice |
REMETTRE | Soldats, remettez-la chez elle ; Sa contestation deviendrait éternelle |
REMETTRE | Ressouviens-t'en, ingrat ; remets-toi dans la plaine Que ces taureaux affreux brûlaient de leur haleine |
REMPLIR | Elle fait amitié, leur promet des merveilles, Du pouvoir de son art leur remplit les oreilles |
REPAÎTRE | Mes yeux se repaîtront des horreurs de ta peine |
RESSENTIMENT | Dieux, garants de la foi que Jason m'a donnée.... S'il me peut aujourd'hui chasser impunément, Vous êtes sans pouvoir ou sans ressentiment |
RESTER | Dans un si grand revers que vous reste-t-il ? - Médée : Moi |
RETRAITE | Eusses-tu pour retraite un roc inaccessible, Tigresse, tu mourras |
RIGOUREUX, EUSE | Et les coups violents d'un rigoureux ennui.... |
RIRE | Après tout cependant, riez de ma faiblesse |
ROI | Les rois ne sont jamais de faibles ennemis |
ROIDIR ou RAIDIR | L'âme doit se roidir plus elle est menacée |
ROMPRE | Mon amour généreux Qui d'un si grand héros rompt le sort malheureux |
SAIGNANT, ANTE | Ma main, saignante encor du meurtre de Pélie |
SAVANT, ANTE | Accoutumée au meurtre et savante en poison |
SAVOIR | Connaissance acquise par l'étude, par l'expérience Et ce qu'ont fait pour vous mon savoir et ma main M'a fait un ennemi de tout le genre humain |
SAVOIR | Des crimes si légers furent mes coups d'essai ; Il faut bien autrement montrer ce que je sai |
SEMER | Et des dents d'un serpent ensemencer la terre Dont la stérilité, fertile pour la guerre, Produisait à l'instant des escadrons armés Contre la même main qui les avait semés |
SEMER | Pour jeter un obstacle à l'ardente poursuite Dont mon père en fureur touchait déjà à ta fuite, Semai-je avec regret mon frère par morceaux ? |
SENSÉ, ÉE | Apprends que les discours des filles bien sensées Découvrent rarement le fond de leurs pensées |
SÉPARER | Joignez à ces raisons qu'un père un peu sur l'âge.... Ne saurait se résoudre à séparer de lui De ses débiles ans l'espérance et l'appui |
SON | J'ai honte de ma vie, et je hais son usage, Depuis que je la dois aux effets de ta rage |
SORCIER, IÈRE | Allez, allez, madame, Étaler vos appas et vanter vos mépris à l'infâme sorcier qui charme vos esprits |
SORTABLE | Je pourrai le résoudre à perdre une maîtresse Dont l'âge peu sortable et l'inclination Répondent assez mal à son affection |
SOUDAIN, AINE | Revois ces champs guerriers dont les sacrés sillons Élevaient contre toi de soudains bataillons |
SOUHAITER | Et, moi, que tes désirs avaient tant souhaitée |
SOÛLER | Et, sous un faux semblant de libéralité, Soûler et ma vengeance et ton avidité |
SUBTIL, ILE | Un feu subtil s'allume, et ses brandons épais Sur votre don fatal courent de toutes parts |
SUFFISAMMENT | Et l'exemple du roi.... Instruit suffisamment un généreux courage Des moyens de braver le destin qui l'outrage |
SUJET, ETTE | Corinthe est bon sujet ; mais il veut voir son roi, Et d'un prince éloigné rejetterait la loi |
SUPPLÉER | Que n'a-t-elle déjà des enfants de Jason, Sur qui plus pleinement venger sa trahison ? Suppléons-y des miens |
SUPPORT | Sans support, sans amis, sans retraite, sans bien |
SURPLUS | Ainsi mon père Éson recouvra sa jeunesse ; Mais oyez le surplus |
SUS | Sus, sus, brisons la porte, enfonçons la maison |
TAILLE | Un fantôme pareil, et de taille et de face, Tandis que vous fuirez, remplira votre place |
TEMPS | .... adieu, l'amour vous presse, Et je serais marri qu'un soin officieux Vous fit perdre pour moi des temps si précieux |
TEMPS | Qui peut, sans s'émouvoir, supporter une offense, Peut mieux prendre à son point le temps de sa vengeance |
TENIR | Zéthès, et Calaïs, et Pollux, et Castor, Et le charmant Orphée, et le sage Nestor, Tous vos héros enfin tiennent de moi la vie |
TENIR | Ni grilles, ni verrous ne tiennent contre moi |
TENIR | Si je n'eusse point fui pour la mort de Pélie, Si j'eusse tenu bon dedans la Thessalie |
TERME | Elle n'a que fureur et que vengeance en l'âme ; Mais, en si peu de temps, que peut faire une femme ? Je n'ai prescrit qu'un jour de terme à son départ |
TÊTE | Ta tête répondra de tant de barbaries |
TITRE | Oh ! coeur rempli de feinte, Tu masques tes désirs d'un faux titre de crainte ; Un sceptre est l'objet seul qui fait ton nouveau choix |
TOMBEAU | Et que mon souvenir jusque dans le tombeau Attache à son esprit un éternel bourreau |
TOUCHER | Ma fille, c'est donc là ce royal hyménée Dont nous pensions toucher la pompeuse journée |
TOUR | Avant que le soleil ait fait encore un tour |
TOURBILLON | Des tourbillons de feu s'élançaient de leurs yeux |
TRANSPERCÉ, ÉE | Et l'exemple du roi, de sa main transpercé |
TRÊVE | Filles de l'Achéron, pestes, larves, Furies.... Pour mieux agir pour moi, faites trêve aux enfers |
TROUVER | La robe de Médée a donné dans mes yeux ; Mon caprice, à son lustre attachant mon envie, Sans elle trouve à dire au bonheur de ma vie |
VAGABOND, ONDE | Qu'il coure vagabond de province en province |
VAILLANCE | Et que peut contre moi ta débile vaillance ? |
VERTU | Ces herbes ne sont pas d'une vertu commune ; Moi-même, en les cueillant, je fis pâlir la lune |
VEUVAGE | Un père un peu sur l'âge, Dont ma seule présence adoucit le veuvage |
VIDE | Heureux père et mari, ma fuite et leur tombeau Laissent la place vide à ton hymen nouveau |
VIGILANCE | Alors, sans mon amour, qu'eût fait votre vaillance ? Eût-elle du dragon trompé la vigilance ? |
VOL | C'est trop peu de Jason.... tu veux encor ma robe.... Il en faut un hommage à tes divins attraits, Et des remercîments au vol que tu me fais |
VOLANT, ANTE | Ô dieux ! ce char volant, disparu dans la nue, La dérobe à sa peine, aussi bien qu'à ma vue |
VOLONTAIRE | Une erreur volontaire |
VOLONTÉ | Misérable ! je puis adoucir des taureaux.... L'enfer tremble, et les cieux, sitôt que je les nomme, Et je ne puis toucher les volontés d'un homme ! |
VOLONTÉ | Mon bonheur d'ordinaire M'acquiert les volontés de la fille et du père, Si bien que, de tous deux également chéri, L'un me veut pour son gendre, et l'autre pour mari |
VOULOIR | Veut-elle bien céder à la nécessité ? |
Y | C'est assez mériter d'être réduit en cendre, D'y voir réduit tout l'isthme.... |
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