Définition de ATTERRER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-tê-ré

DÉFINITIONS

1
Renverser par terre. Après un moment de lutte, il l'atterra sous lui.
Sémantique : Fig.
Se ralentir après l'avoir atterré, c'est lui faire reprendre ses forces
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans IV, Pâq. 1
Après l'avoir ainsi rabattu [l'orgueil] dans tous les endroits où il semblait vouloir s'élever, David l'atterre par ces paroles....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans IV, Marie-Thér.
Il n'est orgueil endurci Qu'à tes pieds elle [la fortune] n'atterre
de François de MALHERBE dans II, 2
Tu me subjugues, tu m'atterres, ton génie écrase le mien
Atterre son orgueil et montre ta puissance à perdre également l'un et l'autre rival
C'eût été pour le parti de M. du Maine le dernier désespoir de se voir privés de la massue qui avait si bien joué sur le jeune prince, et de laquelle ils se proposaient bien de l'atterrer sans ressource avant la fin de la campagne
2
Jeter dans l'abattement, l'affliction, l'épouvante. Ce désastre les a tous atterrés.
Le coup, le rude coup dont je suis atterré, C'est de me voir par vous ce rival préféré
Ce dernier coup du sort Atterre mon esprit luttant contre la mort
Çà, mesdames, qu'en pensez-vous ? C'est à vous de juger les coups. Quoi ! ce spectacle vous atterre !
Il semble que la consternation qui avait si longtemps atterré l'esprit des Génois eût passé dans les Allemands
3
Nature : V. n. Sémantique : Terme de marine. Approcher de la terre, reconnaître un parage. Nous atterrâmes à la pointe de l'île. Les marins disent aujourd'hui atterrir.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cist Crestien m'ont trop mal atierié ; Li dex qu'il servent doit bien estre proisié
dans Li coronemens Looys, V. 1311
Le piler [pilier] e le chief qui'l [qui le] sustint atterrer
dans Th. le mart. 149
2
XIIIe s.
Moult [j'] ai veü et moult ai esprouvé, Mainte merveille eüe et endurée ; Mais ceste m'a le corps si ateré, Que je ne puis avoir longue durée
de ANONYME dans dans Couci.
François lor courent sus, lances baissies, et fiert cascuns le sien, pour lui atierer, se il peüst
de H. DE VALENC. dans XXVI
Quant Renart se vit delivré, Et il vit celui aterré
dans Ren. 25054
Dans Hues de Saint-Pol estoit jà aterrés, Et ses chevaus ocis....
dans Ch. d'Ant. IV, 691
Por povreté, qui moi aterre
de RUTEBEUF dans 24
Ains y est le monde et le dyable, Et char ensemble guerroiable, Que ta grace vainc et aterre
3
XVe s.
Ceux de dedans se defendirent moult longuement et en atterrerent et blesserent plusieurs
4
XVIe s.
Un pere atteré d'années et de maulx
de Michel de MONTAIGNE dans II, 75
Il y a des maladies qui atterrent jusques à nos desirs et nostre cognoissance
de Michel de MONTAIGNE dans III, 91
Le corps demeure cependant sans action, s'atterre et s'attriste
de Michel de MONTAIGNE dans III, 290
Il sembloit que le bonheur voulut relever ceux qui avoyent esté atterrez
de Jacques YVER dans 704

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. aterrar ; ital. atterrare ; de à et de terre. L'Académie, à côté de atterrer, écrit aussi attérer ; orthographe à rejeter, car terre étant le radical, c'est introduire une anomalie qui déroute.

Synonymes de ATTERRER

Termes proches de ATTERRER