Définition de ATTENDRIR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-tan-drir

DÉFINITIONS

1
Rendre tendre, non dur. La gelée attendrit les choux.
Sémantique : Par extension.
Avant d'avoir attendri sa vue en se tenant en un lieu obscur
de René DESCARTES dans Diopt. 9
2
Sémantique : Fig. Émouvoir, rendre sensible.
Heureuse, si mes pleurs peuvent vous attendrir
de Jean RACINE dans Iphig. III, 5
La vue du fils m'attendrit le coeur pour le père
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. X
Après donc s'être bien attendri le coeur l'un à l'autre, l'Étoile fit savoir à Destin tous les bons offices qu'elle avoit rendus à la Caverne
de Paul SCARRON dans Rom. com. II, 13
Pour ces deux étrangers laissez-vous attendrir
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Oreste, IV, 8
Le monologue de Mme Denis attendrit tout le monde, parce que Mme Denis a la voix tendre
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lettr. d'Argental, 23 sept. 1760
Sémantique : Par extension.
Sans qu'une fois au moins votre muse en extase Du mot de tolérance attendrisse une phrase
de Nicolas GILBERT dans Apologie.
Ah ! dites bien qu'amoureux et sensible, D'un luth joyeux il attendrit les sons
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Bonne vieille.
Un roi qui, non content d'effrayer les mortels, Laisse aux pleurs d'une épouse attendrir sa victoire
de Jean RACINE dans Iph. III, 4
3
S'attendrir, Nature : v. réfl. Devenir tendre, non dur. Les choux s'attendrissent à la gelée.
4
Sémantique : Fig.
Je m'attendris sur elle
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Sémir. II, 1
C'est vous seul pour qui mon coeur s'attendrit
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. III
Elle feignit de s'attendrir pour Ulysse
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. I

SYNONYME

1
S'ATTENDRIR SUR, S'ATTENDRIR POUR. S'attendrir sur quelqu'un, c'est être sensible à son malheur, en avoir compassion. S'attendrir pour quelqu'un, c'est s'attendrir en faveur de quelqu'un, être disposé à le secourir, à le défendre.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Rolant l'entent, li cuers li atenrie
dans Ronc. p. 58
2
XIIIe s.
Durs fu li pains et crouste et mie : Li dui n'en menjaissent demie, Se il atendri ne l'eüssent
de RUTEBEUF dans II, 174
Je ne voz [voulus] onques retourner les yex vers Joinville, pource que le cuer ne me attendrisist du biau chastel que je lessoie
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 209
3
XVIe s.
Il n'eut onques le cueur de ce faire, tant il estoit lasche, ains attendry par je ne sçay quelle esperance, aima mieux estre luymesme partie de ses propres despouilles
de Jacques AMYOT dans P. Aem. 56
La perte de celuy-là seul luy attendrit le cueur
de Jacques AMYOT dans Péric. 69
Il trouva Antonius preschant les soudarts, et eulx tout esblouis et attendris par la doulceur de son eloquence
de Jacques AMYOT dans Marius, 81
Ceulx qui trempent le fer, après qu'ils l'ont amolly et attendry par le feu....
de Jacques AMYOT dans Comm. discerner le flatteur, 61
Ce qu'on fait premierement en attendrissant le fruit par bouillir dans l'eau claire
de Olivier DE SERRES dans 849
La laisser [la poulaille] mortifier et attendrir d'elle-mesme
de Henri ESTIENNE dans Apol. pour Hér. p. 365

ÉTYMOLOGIE

1
À et tendre, adjectif ; provenç. atendrir, atenrezir ; espagn. aternecer. À côté d'attendrir, il y avait atendrier, dans l'ancien français.

Synonymes de ATTENDRIR

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