L'oeuvre Introduction au Traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes, ou Traité prèparatif à l'apologie pour Hérodote de Henri ESTIENNE
Ecrit par Henri ESTIENNE
Date : 1566
Citations de "Introduction au Traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes, ou Traité prèparatif à l'apologie pour Hérodote"
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Utilisé pour le mot | Citation |
ANALOGIE | L'analogie (si les oreilles françoyses peuvent porter ce mot) |
ATHÉISME | On voit des personnes qui ne sont pas encore venues jusques à l'atheisme, mais sont après pour en trouver le chemin |
ATTENDRIR | La laisser [la poulaille] mortifier et attendrir d'elle-mesme |
AUTHENTIQUEMENT | Telles histoires meritent bien d'estre enregistrées authentiquement |
BADINAGE | Je sçay bien que les poures Egyptiens d'Herodote sont fort moquez quant à leur religion, et ne nie pas que ce ne soit à bon droict ; car on y voit de grans badinages |
BRÛLER | Les criminels se viennent bruler à la chandelle, comme on dit en commun proverbe |
CAQUETOIRE | Il n'y a pas d'apparence que les femmes aient alors le bec gelé ; pour le moins, j'en repon pour celles de Paris, qui ne se sont tenu d'apeler des caquetoires leurs sieges |
CHALAND, ANDE | Outre celles qu'ils entretenoient en leurs maisons, ils avoient leurs chalandes [maîtresses] par tous les endroits de la ville |
CHANCRE | Te vienne le chancre |
CHAPITRE | Il ne nous faut que considerer ce qu'on appelle vin theologal et ce qu'on appelle pain de chapitre ; car, quand il est question d'exprimer en un mot un vin bon par excellence, et fust-ce pour la bouche d'un roi, il faut venir au vin theologal ; pareillement, s'il est question de parler d'un pain ayant toutes les qualités d'un bon bien friand pain, ne faut-il pas venir au pain de chapitre ? |
CHARPENTERIE | Si on regarde bien le plus beau buffet ou chalit d'alors, ne dira on pas que c'est charpenterie et non pas menuiserie ? |
CHATTEMITE | Chatemittes, lequel dernier terme vaut quasi autant que contrefaiseur de brebiettes |
CLOCHETTE | Il est de la petite clochette [il est huguenot] |
COCU | Qui disoient que tels et tels s'estoyent faicts declarer coquus par arrest de la cour de parlement |
COMMISSAIRE | Traitté en commissaire, de chair de poisson |
CONTREBANDE | Marchandise de contre-bande, car ainsi appellent ils [les Vénitiens] celles qu'il est deffendu d'aporter sur peine d'estre confisquées |
CONTREFAISEUR, EUSE | Mesmes l'un desquels estoit le contrefaiseur d'esprit |
COQUIN, INE | Proverbe commun qui dit qu'il n'est vie que de coquins, quand ils ont assemblé leurs bribes |
CORNER | Ils ne trouvoient bon le gibier sinon qu'il cornast un peu, c'est à dire, sans deguiser les matieres, qu'il ne fut un peu puant |
COUPEUR, EUSE | Aussi estonné qu'un coupeur de bourses pris sur le fait |
COURTISANE | Le mot de courtisanne qui est le moins deshonneste synonyme de putain, a pris son origine de la cour de Rome, à sçavoir des premieres devottes qui frequentoient plus que très familierement jour et nuit avec les prelats de Rome |
CRÉDIT | Je m'adresseray à ceux qui n'en parlent point à credit, ains semblent avoir de quoy payer |
CROISADE | Croisades [signes de croix que le prêtre fait sur l'hostie] |
CROTTER | Notre Dame des Crottes, non pas qu'elle soit crotée, mais pour ce qu'elle est en quelque creux sous terre fait en façon de cave, car ce mot crote en cette signification vient du grec crypta |
CUEILLEUR, EUSE | Mon galland fut mis en cueilleur de pommes |
DÉBORDER | Caligula estoit un homme desbordé à toute vilanie |
DÉCANONISER | Le troisieme exemple est des miracles d'un moine qui fut quasi aussitost decanonizé que canonizé en la ville de Venise |
DÉSEXCOMMUNIER | Desexcomunier |
DEXTÉRITÉ | Subtilité, industrie ou dexterité, s'il est licite d'ainsi parler |
DIRE | Dire d'un et penser d'autre |
DRAPANT | Quand je parle des marchands, je compren les drapiers drapans, usant de ce mot là generalement |
ÉCHAPPER | Celui n'est eschappé, qui traine son lien |
ESCARCELLE | Larron habillé semblablement en gentilhomme, fouillant en la gibeciere ou grande escarcelle du feu cardinal de Lorraine |
FACE | Face d'abbé [visage enluminé] |
FESSEUR, EUSE | Mangeurs de crucefix, fesseuis de requiem, cafars |
FIC | Saint Fiacre le medecin du phy et de celuy principalement qui vient au fondement |
FILET | Dieu sçait si je fus muet ou si j'eus le filet |
FONCER | Les trahisons envers leurs adversaires qui foncent mieux à l'apointement et leur enflent mieux les bourses |
FOURMI | Je feral ce que dit le florentin : bras de fer, ventre de fourmi, ame de chien, c'est-à-dire pour devenir riche j'endurerai tant de mal que mon corps en pourra porter.... de conscience j'en aurai autant qu'un chien |
FOURNIR | Un gentilhomme du nom duquel je fournirai [que je nommerai], si besoin estoit |
GAILLARD, ARDE | Pour dire honnestement : il tient du fol, on dit : il a le cerveau gaillard, ou il a le cerveau un peu gaillard |
GRAIN | Comme celuy qui disoit : en nostre cave on n'y voit goutte, en nostre grenier on n'y voit grain |
GRINGOTTER | Gringuenotter une messe [la dépêcher] |
GUETTEUR | Voleurs et guetteurs de chemins se prennent pour synonymes |
INGÉNIOSITÉ | Tesmoin Simon Turq, en la ville d'Anvers, qui tua ou fit tuer en sa presence (il y a environ quinze ans) un autre Italien dedans une chaire faicte avec une très malheureuse ingeniosité |
JADIS | Quand nous disons : cela se faisoit au tems jadis, nous declarons que c'est une chose qui est hors d'usage, tellement qu'elle seroit de mauvaise grace en nostre tems |
JEANNIN | Quand on dit un bon jannain, que le vulgaire prononce genin, cela s'entend proprement d'un pitaut qui prend bien en patience que sa femme lui fasse porter des cornes |
JET | Comparaison de Polybe par laquelle il dit que les courtisans sont semblables aux jets des quels on use pour conter ; car tout ainsi que, selon la place qu'il plaist à celuy qui conte, de donner à tel ou tel ject, il vaut quelquefois dix, quelques fois cent, autrefois mille, autrefois un seulement, ainsi les courtisans.... |
JEU | Comme on dit en proverbe : Jeux de prince, c'est à dire jeux qui plaisent à ceux qui les font |
JOUER | Porter l'espée sur la cuisse, et n'en savoir pas jouer |
LAPIDATEUR | Si les pierres lapidatoires meritoyent estre adorées, combien plus les lapidateurs ! |
LARRON, ONNESSE | De tout temps les gros larrons ont esté plus epargnez que les petits, voire que les gros ont ordinairement pendu les petits, selon le proverbe ancien |
LATIN, INE | Comme on dit en commun proverbe, on y perdroit son latin |
MAÎTRE | Proverbe qui dit que de grand maistre hardy valet |
MALCHUS | Malchus, qui eut l'oreille coupée et auquel depuis on a osté son nom pour le donner à une sorte de glaive |
MANGEUR, EUSE | Les cordeliers et les autres moines ensemble, tous les mangeurs de crucifix |
MANUFACTURE | Manifacture |
MENER | Nous usons de ce mot de mouton par translation, non pas tant pour un sot que pour un qui a cette simplicité antique, et y va à la bonne foy (comme on dit par proverbe) qui se laisse mener par le nez |
MÉPRISEUR | Ayant à parler.... des mespriseurs ou contempteurs d'icelle [l'antiquité] |
MÈRE | Chanson qu'on chantoit dix ans, comme je croy, avant, que ma mere grand fut mariée |
MIELLEUSEMENT | Le mielleusement doux chant des sirenes |
MIGNARDER | Il caressoit les petits chiens que on luy mettoit devant, et les mignardoit |
MOINE | Paillard comme un moine |
MONDANITÉ | Ceux qui ont esté du bon temps n'ont pas veu les mondanitez que nous voyons aujourd'hui |
NEZ | Mener les hommes par le nez comme buffles |
NIAIS, AISE | Les freres ou pour le moins cousins germains de sot sont niais, fat, badaut, nigaud, badin et plusieurs autres |
NIGAUD, AUDE, | Nigaud, badin et plusieurs autres noms |
PARANGON | Ne pourroit-on pas à bon droit nommer nostre siecle le parangon de mechanceté ? |
PARRICIDE | Meurdres commis en la personne du pere et de la mere qui sont proprement appellez parricides, combien que souvent la signification de ce mot s'estende plus avant |
PÉDANT | Quand on dit c'est un Johannes, cela vaut autant que ce que maintenant on appelle un pedant |
PEINDRE | Aucuns aussi sont mis pour apprendre trois ou quatre mots de latin, en attendant qu'ils soient grandelets pour faire le voyage d'Italie, afin que là on acheve de les leurrer, ou, comme dit le proverbe, qu'on acheve de les peindre |
PENDRE | Auroient besoin d'avoir ordinairement tels officiers pendus à leur queue, s'il est licite d'user icy de cette façon commune de parler |
PENSER | Ils ne disent mot, mais ils n'en pensent pas moins |
PIED | Ceux qui se sont trouvés quelque fois au caquet des femmes, quand elles ont les pieds chauds.... |
PIÈTREMENT | Traduits si pietrement |
PINDARISER | De jour en jour les bons mots sont decriez entre ceux qui, s'ecoutans pindariser à la nouvelle mode, barbarisent aux oreilles de ceux qui suivent l'ancienne |
PITAUD, AUDE | Quand on dit c'est un Joannes, cela vaut autant que ce que maintenant on appelle un pedant, et quand on dit un bon jannain que le vulgaire prononce genin, cela s'entend proprement d'un pitaut qui prend bien en patience que sa femme lui fasse porter des cornes |
PLAINDRE | Il se plaignoit alors de saine teste, comme on dit en commun proverbe |
PORTEUR, EUSE | J'en reviens à Menot lequel apelle porteurs de rogatons, portatores rogationum, ceux que Maillard nomme portatores reliquiarum et indulgentiarum, et bullatores |
POSTÉRIEUR, EURE | Posterieur [les fesses] |
POT | Il parle aussi de ceux qui les ont [leurs concubines] en leurs chambres à pain et à pot, comme au feuillet 61, col. 3 : Sunt ne hic sacerdotes tenentes concubinas à pain et à pot ; au lieu de quoy Menot dit à pot et à cuiller |
PRATICIEN | Du temps qu'on les appeloit [les gens de loi] pragmaticiens en retenant l'origine du mot, les choses alloient autrement ; mais depuis qu'on leur a retranché une syllabe de leur nom en les appellant praticiens, ils ont bien sçu se recompenser de ce retranchement sur les bourses de ceux qui n'en pouvoient mais |
PRENDRE | Commun proverbe, toute chose qui est bonne à prendre est bonne à rendre |
QUIPROQUO | Quiproquo d'apothicaire |
RHABILLER | Le grand plaisir que m'avoit fait la lecture de cet historien [Hérodote] ... m'auroit fait oublier la peine que j'aurois prise à rabiller plusieurs et presque infinis passages de l'interpretation latine |
RICHE | Pour devenir bientost riche, il faut tourner le dos à Dieu |
ROGATON | J'en reviens à ce mot, lequel appelle porteurs de rogatons ceux que Maillard nomme portatores reliquiarum et indulgentiarum et bullatores |
SAIGNER | Saint Paul et sainte Barbe, pource qu'ils estoient vierges, ne saignerent que du lait quand on leur coupa la teste |
SERVITEUR | Amoureux qu'on appelle maintenant serviteurs |
SOPHISTIQUER | Taverniers qui brouillent et sophistiquent les vins |
SOT, OTTE | Le fol est sot quand et quand ; mais tout sot n'est pas fol |
SUBLIME | Ceste ruse est des plus sublimes, comme on parle aujourd'hui |
SUCRE | Le mal passé en comparaison du present n'estoit encore que sucre, comme on parle en commun proverbe |
TÉMOIN | Response qui depuis est venue en proverbe, à savoir de celuy qui, estant interrogé de quel mestier il estoit, respondit qu'il estoit du mestier de tesmoing |
TERRE | Proverbe a esté depuis et jà de longtemps en usage entre les Grecs mesmement, et de longtemps aussi a esté trouvé veritable : bonne terre, mauvaise gent |
THÉOPHAGE | Considerons sans passion que nous dirions, si Herodote ou quelque autre historien ancien nous racontoit qu'en quelque pays les hommes seroyent theophages, c'est-à-dire mangedieux |
TOUCHE | Proverbe lequel j'ay vu estre fort commun à Paris : il est du bas or, il craint la touche |
TRAIN | Un qui fait train sur la mer [qui trafique] |
VIANDE | Viande creuse, à savoir force beste à deux pieds |
VIEIL ou VIEUX, VIEILLE | Il n'est miracle que de vieux saints |
VOILE | Pensant mettre sur sa teste certaines voiles qu'en quelques lieux on appelle le psautier |
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