Définition de OFFENSE
Prononciation : o-fan-s'
DÉFINITIONS
1
Injure de fait ou de parole.Mais une grande offense est de cette nature Que toujours son auteur impute à l'offensé Un vif ressentiment dont il le croit blessé
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. I, 7
Qui peut sans s'émouvoir supporter une offense ?
de Pierre CORNEILLE dans Médée, I, 5
Et tantôt mes soupçons lui faisaient une offense
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. III, 1
Si les autres [que le souverain] osaient le louer, il repoussait leurs louanges comme des offenses, et, indocile à la flatterie, il en craignait jusqu'à l'apparence
Je sens que, malgré ton offense, Mes entrailles pour toi se troublent par avance
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 3
Qu'on tremble en comparant l'offense et le supplice
de Jean RACINE dans Esth. II, 1
Mais il faut à l'offense opposer les bienfaits
de Jean RACINE dans Ath. III, 4
Les Italiens conservent le souvenir des bienfaits, et, pour tout dire aussi, celui des offenses plus profondément que d'autres peuples qui ne sont guère susceptibles que d'impressions plus légères
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Viviani.
La seule occasion d'expier ses offenses
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Oreste, IV, 8
2
Sémantique : En termes de dévotion, péché, faute. Pardonnez-nous nos offenses.Cette indigne mollesse et ces lâches défenses Sont des punitions qu'attirent mes offenses
de Pierre CORNEILLE dans Poly. II, 6
Mais, mon père, jugez-vous qu'un homme soit digne de recevoir l'absolution quand il ne veut rien faire de pénible pour expier ses offenses ?
de Blaise PASCAL dans Prov. X
Au sens actif.
Tout péché contre la charité du prochain est une offense de Dieu, et toute offense de Dieu blesse la gloire de Dieu
de Louis BOURDALOUE dans 2e dim. après Pâques, Dominic. t. II, p. 26
HISTORIQUE
1
XVIe s.Les fideles craignent plus son offense [d'offenser Dieu] que la punition
de Jean CALVIN dans Instit. 443
Je l'oy [une cloche] sans offense et souvent sans m'en esveiller
de Michel de MONTAIGNE dans I, 107
Si le pistollier se garde de heurter teste pour teste contro le lancier, il aura l'avantage sur icelui, à cause de la grande offense que font les armes qu'il porte
Ce peuple, assisté de peu de gens de guerre pour lors, des deffances vint aux offances....
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. offensa ; espagn. ofensa ; ital. offenza ; du lat. offensa, action de heurter, qui vient de offensum, supin de offendere, heurter, de ob, et fendere, radical inusité qu'on retrouve dans in-fensus, mani-fes-tus ; fen, fes est la racine sanscrite han, pour dhan, frapper. On disait aussi, au XVIe siècle, offensement et offension.Synonymes de OFFENSE
- AFFRONT
- ATTAQUE
- AVANIE
- BRIMADE
- CAMOUFLET
- EFFRONTERIE
- GIFLE
- HUMILIATION
- IMPERTINENCE
- IMPOLITESSE
- INDIGNITÉ
- INFAMIE
- INJURE
- INJUSTICE
- INSOLENCE
- INSULTE
- INVECTIVE
- MANQUE
- MÉCHANCETÉ
- MÉPRIS
- MORGUE
- OUTRAGE
- PIQUE
- RAILLERIE
- RATE
- SARCASME
- SOUFFLET
- VEXATION
- VILENIE