Définition de TOMBE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ton-b'

DÉFINITIONS

1
Grande table de marbre, de pierre, de cuivre, etc. dont on couvre la fosse qui contient un mort.
Mes cheveux gris me font déjà frémir ; Dessous la tombe il faut toujours dormir ; Elle est un lit où jamais on ne veille
de MAINARD dans dans RICHELET
Que des plus nobles fleurs leur tombe soit couverte
de Pierre CORNEILLE dans Hor. III, 6
Avant qu'un peu de terre, obtenu par prière, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Ép. VII
Le comte de Tessin.... après avoir été comblé d'honneurs pendant le cours d'une longue vie et avoir paru le plus heureux des hommes, a ordonné qu'on mît sur sa tombe : Tandem felix
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. x, p. 247
2
Sémantique : Par extension, tombeau.
Ma flamme par Hector fut jadis allumée ; Avec lui dans la tombe elle s'est renfermée
de Jean RACINE dans Andr. III, 4
Je meurs, et sur ma tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs
de Nicolas GILBERT dans Ode imitée de plusieurs psaumes
Sa mère, peu de temps, hélas ! Vint tous les soirs dans la vallée Visiter la tombe isolée, Et son amante ne vint pas
de MILLEV. dans Chute des feuilles.
Moi bien portant, quoi ! vous pensez d'avance à m'ériger une tombe à grands frais
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Mon tomb.
Quel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid du soir de mes jours ; Promettez un rêve à ma tombe ; Muses, restez ; restez, amours
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Sciences.
3
Sémantique : Fig. et poétiquement. La mort.
Ta gloire est en danger, ta tombe est entr'ouverte
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. IV, 1
Nous [chrétiens] demandons des sourires au berceau et des pleurs à la tombe
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, I, 1
La tombe, pour le more même.
Qu'un vaste empire tombe, Qu'est-ce, au loin, pour ma tombe, Qu'un vain bruit qui se perd ?
de Jean-François DUCIS dans Stances.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et li fu faite tombe biele et riche, tele qu'il afferoit à roi, Chr. le Rains, 82. Dame, fait-il, car me menés à sa tombe [de ma mie], se le savés
dans Fl. et Bl. 705
Et ordonnons et prions'et commandons estroitement à nos executeurs, que eus ne mettent pas plus de cinquante livres tournois en toutes choses à fere tombe sur nostre cors, ne plus de trente livres tournois à faire tombe sur nostre cuer
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 517
De saint Robiert enquist la vie, Si en a la tombe ravie ; L'oissemente qu'il i trova, Plus d'avoir n'en porter rouva
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans tumba.
2
XIVe s.
Si celuy eprouvé est tel qu'il doive estre orfevre.... il le sera ; mais il n'ouvrera ne fera ouvrer jamais d'autre metal que de bon or et de bon argent, si ce n'est en joyaux d'eglise, comme tombes, chasses, croix
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans tumba.
À Thibaut de la Nasse, marguillier de Saint Innocent, pour dix tumbes dont l'on a faict marches en la grand viz [escalier] neuve dudit Louvre, achetée de li chaque tumbe, prise au cimetiere dudit Saint-Innocent
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 534
3
XVe s.
Y a forsbours moult grans [à Paris] comme se ce feust une ville à part, si y demeuroient ouvriers de divers mestiers, especiaulement bouchiers, tainturiers, ouvriers de tombes et de lames et autres
de Léon de LABORDE dans ib. p. 517

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, tumbe ; provenç. tomba ; espagn. tumba ; ital. tomba ; du latin, tumba, qui vient, avec changement de genre, du grec, tombeau.

Synonymes de TOMBE

Termes proches de TOMBE

Phonétiquement proche de TOMBE