L'oeuvre Le XVIIIe siècle de Nicolas GILBERT
Ecrit par Nicolas GILBERT
Date : ????
Citations de "Le XVIIIe siècle"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
ADIEU | Quoi ! votre muse en monstre érige la sagesse ! Vous blâmez ses enfants, et leur crédit vous blesse ! Vous, jeune homme ! au bon sens avez-vous dit adieu ? |
ALGÉBRISTE | Maudit soit à jamais le pointilleux sophiste Qui le premier nous dit en prose d'algébriste : Vains rimeurs, écoutez mes ordres absolus |
AMPHIGOURIQUE | À ce discours amphigourique, je vis la vérité sourire avec indignation |
ANOBLIR | Orgon à prix d'argent veut anoblir sa race |
APOSTAT | Qu'on m'ose prôner des sophistes pesants, Apostats effrontés du goût et du bon sens ; Alors, certes, alors ma colère s'allume |
AUTEL | Eux-même avec candeur, se disant immortels, De leurs mains tour à tour se dressent des autels |
AUTHENTIQUE | Il faut voir ce marchand, philosophe en boutique, Qui, déclarant trois fois sa ruine authentique, Trois fois s'est enrichi d'un heureux déshonneur |
AVORTÉ, ÉE | Demi-dieux avortés, qui par droit de naissance Dans les camps, à la cour, règnent en espérance |
BANQUET | Au banquet de la vie infortuné convive, J'apparus un jour, et je meurs |
BOUFFI, IE | On aurait beau montrer ses vers tournés sans art.... Ou bouffis de grands mots qui se choquent entre eux L'un sur l'autre appuyés, se traînant deux à deux |
BOURGEOIS, OISE | Monsieur, pour ses amis, entretient une actrice ; Madame, des beaux-arts bourgeoise protectrice.... |
BRIGUE | Des brigues, des partis l'un à l'autre odieux, Le Parnasse idolâtre adorant de faux dieux |
CADENCER | Jadis la poésie en ses pompeux accords.... Pour cadencer un vers qui dans l'âme s'imprime, Sans appauvrir l'idée enrichissait la rime |
CASQUE | Vois-tu, parmi ces grands, leurs compagnes hardies.... Opposer aux mépris un front toujours serein, Et du vice endurci témoignant l'impudence, Sous leur casque de plume étouffer la décence |
CERCLE | Mais la corruption à son comble portée, Dans le cercle des grands ne s'est point arrêtée |
CHOQUER | Ses vers.... bouffis de grands mots qui se choquent entre eux |
CHOSE | Pensez ; à votre Dieu laissez venger sa cause ; Si vous saviez penser, vous feriez quelque chose |
CHUTE | On aurait beau montrer ses vers tournés sans art, Seuls et jetés par ligne exactement pareille, De leur chute uniforme importunant l'oreille |
CITOYEN, ENNE | Oh ! si ces vers, vengeurs de la cause publique.... Obtiennent de mon roi quelques regards amis, S'il prête à ma faiblesse un bras qui la soutienne, On verra de nouveau ma muse citoyenne Flétrir ces novateurs.... |
COEUR | Parlerai-je d'Iris ? chacun la prône et l'aime : C'est un coeur, mais un coeur.... c'est l'humanité même |
COLPORTER | Imitant noblement ces grâces mercenaires, Qui, par couples nombreux, sur le déclin du jour, Vont aux lieux fréquentés colporter leur amour |
CONVIVE | Au banquet de la vie infortuné convive, J'apparus un jour, et je meurs ; Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs |
CULTIVER | Nos modestes aïeux Parlaient moins de vertus et les cultivaient mieux |
DAMERET | Que nos auteurs damerets, que nos tyrans philosophes connaissent e fin leur petitesse |
DÉBAUCHE | La débauche au teint pâle, aux regards effrontés, Enflamme tous les coeurs vers le crime emportés |
DÉMASQUER | Pour moi qui, démasquant nos sages dangereux, Peignis de leurs erreurs les effets désastreux |
DÉPRISÉ, ÉE | De là sur l'Hélicon deux partis opposés Règnent, et l'un par l'autre à l'envi déprisés |
DÉTRÔNER | Ne prétends plus, Fréron, par tes savants efforts Détrôner le faux goût qui règne sur nos bords |
DROIT | Qui pourrait en douter ? moi ; cependant j'avoue Que d'un rare savoir à bon droit on le loue |
ÉBRANLER | Il loge sa mollesse en un riche palais, Et, derrière un char d'or promenant trois valets, Sous six chevaux pareils ébranle au loin la rue |
EFFRONTÉ, ÉE, | Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts pour l'embellir ont uni leurs merveilles |
ÉLÉGANT, ANTE | Ô malheureux l'auteur dont la plume élégante Se montre encor du goût sage et fidèle amante ! |
ÉLOQUENCE | Mais de la poésie usurpant les pinceaux, Et du nom de vertus sanctifiant sa prose, Par la pompe des mots l'éloquence en impose |
EN | Mes ennemis riant ont dit dans leur colère : Qu'il meure et sa gloire avec lui ! Mais à mon coeur calmé le Seigneur dit en père : Leur haine sera ton appui |
ENFUMER | Ô combien d'écrivains languiraient inconnus, Qui, du Pinde français illustres parvenus, En servant ce parti [le parti des philosophes] conquirent nos hommages ! L'encens de tout un peuple enfume leurs images |
ENJOLIVER | Thomas est en travail d'un gros poëme épique ; Marmontel enjolive un roman poétique |
ENLAIDIR | Elle [la comédie] fuit la gaîté qui doit suivre ses pas, Et d'un masque tragique enlaidit ses appas |
ENLEVER | Oh ! malheureux l'auteur.... Qui, rempli d'une noble et constante fierté.... Veut par ses talents seuls enlever les suffrages |
ENTHOUSIASTE | Mais trois fois plus heureux le jeune homme prudent Qui, de ces novateurs enthousiaste ardent, Abjure la raison, pour eux la sacrifie ! |
ENVI (À L') | De là sur l'Hélicon deux partis opposés Règnent, et l'un par l'autre à l'envi déprisés.... |
ÉPIQUE | Thomas est en travail d'un gros poëme épique |
ÉPOUSER | Quelques vengeurs pourtant, armés d'un noble zèle, Ont de ces morts fameux épousé la querelle |
ÉTOILÉ, ÉE | Cloris n'est que parée et Cloris se croit belle ; En vêtements légers l'or s'est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants |
ÉVENTÉ, ÉE | Si d'un pied étourdi quelque jeune éventé Frappe en courant son chien qui jappe épouvanté, La voilà qui se meurt de tendresse et d'alarmes |
EXERCER | Sans-Quartier [Fréron] brûlait d'exercer sa vigueur sur l'infortuné Faible-sot [Palissot] |
FAIM | La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré |
FÊTE | .... Qu'à la mort condamné, Lalli soit en spectacle à l'échafaud traîné, Elle ira la première à cette horrible fête Acheter le plaisir de voir tomber sa tête |
FORCENÉ, ÉE | La nature, le vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'inventer et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais las de produire |
FORME | [Dans une tragédie] Pour expirer en forme, un roi, par bienséance, Doit exhaler son âme avec une sentence |
FUSTIGER | La déesse en fureur le dépouille de ses habits jusqu'à la ceinture et commande à son porte-fouet de le fustiger |
GAGER | Vous les voyez encore, amoureux et volages, Chercher, la bourse en main, de beautés en beautés La mort qui les attend au sein des voluptés ; De leurs biens prodigués pour d'infâmes caprices Enrichir nos Phrynés dont ils gagent les vices |
GOÛTER | La comédie est belle et le charme est divin ; Pour moi, j'y goûte fort, car j'aime la nature, Ces héros villageois beaux esprits sous la bure |
GRAMMAIRIEN | Eux seuls [les corrupteurs du goût] peuvent prétendre au rare privilége D'aller au Louvre, en corps, commenter l'alphabet, Grammairiens-jurés, immortels par brévet |
GRANDEUR | Mais de ces sages vains confondons l'imposture ; De leur règne fameux retraçons la peinture ; Et que mes vers, enfants d'une noble candeur, Éclairent les Français sur leur fausse grandeur |
GUÉRIR | J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence ; Il a vu mes pleurs pénitents ; Il guérit mes remords, il m'arme de constance ; Les malheureux sont ses enfants |
GUINDÉ, ÉE | Que d'orateurs guindés qui se disent profonds Se tourmentent sans fin pour enfanter des sons ! |
HÉRISSÉ, ÉE | Si, tout hérissé d'algèbre, le compas à la main, vous aviez respecté la poésie qui m'est chère...., je vous épargnerais peut-être |
HUMANITÉ | Parlerai-je d'Iris ? chacun la prône et l'aime ; C'est un coeur, mais un coeur.... c'est l'humanité même |
IDOLÂTRE | Comme un joug importun les règles rejetées, Le Parnasse idolâtre adorant de faux dieux |
IMAGE | Ici, Rome pourtant demande votre hommage, Rome qui d'elle-même est une triste image.... Veuve d'un peuple-roi, mais reine encor du monde |
IMPOSER | Par la pompe des mots, l'éloquence en impose |
INCORRUPTIBLE | J'éveillerai pour toi la pitié, la justice De l'incorruptible avenir |
INDIGENT, ENTE | La plupart, indigents au milieu des richesses, Achètent l'abondance à force de bassesses |
JOUR | Qu'ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleurée, Qu'un ami ferme leurs yeux |
LARVE | Elle [la vérité] regarde ces larves [les philosophes du XVIIIe siècle], et tous sont retombés dans leur fauteuil, tremblants comme le feuillage que les vents agitent |
LOGE | Assise dans ce cirque, où viennent tous les rangs Souvent bâiller en loge à des prix différents |
LOUÉ, ÉE | Voltaire en soit loué ! chacun sait au Parnasse Que Malherbe est un sot et Quinault un Horace |
LUIRE | Son front luit, étoilé de mille diamants |
MAIS | Parlerai-je d'Iris ? chacun la prône et l'aime, C'est un coeur, mais un coeur.... c'est l'humanité même |
MASSE | La somme de coups dont je vous ai vue charger mon voisin m'apprend trop combien il est dangereux de se faire connaître ; hélas ! vous avez déchiré toute la masse de ses chairs |
MERCURE | Vous ne lisez donc pas le Mercure de France ? Il cite au moins par mois un trait de bienfaisance |
MISSIONNAIRE | Mais de l'humanité maudits missionnaires, Pour leurs tristes lecteurs ces prêcheurs n'en ont guères |
MONSEIGNEUR | Souvent, à pleines mains, d'Orval sème l'argent ; Parfois, faute de fonds, monseigneur est marchand |
MORDRE | Dira-t-on qu'en des vers à mordre disposés Ma muse prête aux grands des vices supposés ? |
MOT | Et de son plein savoir, si je réplique un mot, Pour prouver que j'ai tort, il me déclare un sot |
MOURIR | Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs |
NE | Mais quels chants ! loin de moi, fuis, pensée odieuse ; Sur de plus beaux objets promenons mes regards ; Vois-je pas de buveurs une troupe joyeuse ? |
NIVEAU | La nature nous a tous mis au niveau par un lien moral, et c'est être tyrans que de rompre cette chaîne par la force |
NOURRIR | Entends ce jeune abbé, sophiste bel esprit : Monsieur fait le procès au Dieu qui le nourrit |
NOVATEUR, TRICE | Dangereux novateur, par son cruel système, Il veut du ciel désert chasser l'Être suprême |
OBLIGEANT, ANTE, | Ainsi le grand Pathos, ce poëte penseur, De la philosophie obligeant défenseur, Conseille par pitié mon aveugle ignorance |
ORGUEIL | Soyez béni, mon Dieu, vous qui daignez me rendre L'innocence et son noble orgueil |
PAPILLON | Églé.... C'est un coeur, mais un coeur.... Un papillon souffrant lui fait verser des larmes |
PASSAGE | Chacun veut de la vie embellir le passage |
PATELIN | Un petit homme à ces mots s'approche avec un air patelin, et d'une voix de fausset.... |
PÉNITENT, ENTE | J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence ; Il a vu mes pleurs pénitents |
PLAIRE | Que j'aime ces bois solitaires ! Aux bois se plaisent les amants, Les nymphes y sont moins sévères, Et les bergers plus éloquents |
PLEUR | Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs |
PLEUREUR, EUSE | Nos petits vers lâchés par gros in-octavo, Ou ces drames pleureurs qu'on joue incognito |
POPULAIRE | Cloris, on le prétend, se montre populaire ; Oui, déposant l'orgueil de ses douze quartiers, Madame en ses amours déroge volontiers |
PRIX | J'aurais pu te montrer nos duchesses fameuses Tantôt d'un histrion amantes scandaleuses, Fières de ses soupirs obtenus à grand prix |
PROMENER | Qu'il est beau de le voir de dînés en dînés, Officieux lecteur de ses vers nouveau-nés, Promener chez les grands sa muse bien nourrie ! |
PRÔNER | D'abord comme un prodige on le prône partout |
PRÔNEUR | Et n'ayant pour prôneurs que ses muets ouvrages, Il veut par ses talents enlever les suffrages |
PROSER | Ah ! du moins, par pitié, s'ils cessaient d'imprimer, Dans le secret contents de proser, de rimer |
PROSPÉRER | La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré ; S'il n'eût été qu'un sot, il aurait prospéré |
RAISON | Alzire au désespoir, mais pleine de raison, En invoquant la mort commente le Phédon |
RÉFORMATEUR, TRICE | D'abord, de l'univers réformateur discret, Il semait ses écrits à l'ombre du secret |
RETOMBER | Et tous ces demi-dieux que l'Europe en délire A depuis cent hivers l'indulgence de lire Vont dans un juste oubli retomber désormais |
RÉVÉLER | J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence ; Il a vu mes pleurs pénitents |
RIME | Là des Turcs amoureux, soupirant des maximes, Débitent galamment Sénèque mis en rimes |
ROMPU, UE | [Zélis] Protége l'univers, et, rompue aux affaires, Fournit vingt financiers d'importants secrétaires |
SALAMANDRE | À ce spectacle s'élance, du milieu du régiment de Sans-Quartier, un poëte plus brillant, plus léger qu'une salamandre |
SCANDALISER | Scandalisant Paris de ses vieilles tendresses, Arcas, sultan goutteux, veut avoir vingt maîtresses |
SENTENCE | [Dans la tragédie du XVIIIe siècle] Pour expirer en forme, un roi par bienséance Doit exhaler son âme avec une sentence |
SERPENTER | Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles |
SIÈCLE | Eh ! quel temps fut jamais en vices plus fertile ? Quel siècle d'ignorance, en beaux faits plus stérile, Que cet âge nommé siècle de la raison ? |
SOPHISTE | Mais qu'on m'ose prôner des sophistes pesants, Apostats effrontés du goût et du bon sens, Alors certes, alors ma colère s'allume |
SOPHISTE | Tout un monde sophiste, en style de sermon, De longs écrits moraux nous ennuie avec zèle |
SOUPÇONNER | Je soupçonne entre nous que vous croyez en Dieu |
SUIVRE | ....La chute des arts suit la perte des moeurs |
SULTAN | Scandalisant Paris de ses vieilles tendresses, Arcas, sultan goutteux, veut avoir vingt maîtresses |
TOMBE | Je meurs, et sur ma tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs |
TOURNER | Boileau, correct auteur de libelles amers, Boileau, dit Marmontel, tourne assez bien un vers |
TRAIT | Vous ne lisez donc pas le Mercure de France ? Il cite au moins par mois un trait de bienfaisance |
TRANCHER | Il faut voir ce marchand, philosophe en boutique.... Trancher du financier, jouer le grand seigneur |
TRAVAIL | Thomas est en travail d'un gros poëme épique |
VANTÉ, ÉE | Saint-Lambert, noble auteur, dont la muse pédante Fait des vers fort vantés par Voltaire, qu'il vante |
VERS | Boileau, dit Marmontel, tourne assez bien un vers |
VILLAGEOIS, OISE | Pour moi, j'y goûte fort [dans la comédie du XVIIIe siècle], car j'aime la nature, Ces héros villageois, beaux esprits sous la bure |
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