Définition de ANOBLIR
Prononciation : a-no-blir
DÉFINITIONS
1
Faire noble, donner un titre de noblesse.Orgon à prix d'argent veut anoblir sa race
de Nicolas GILBERT dans Le XVIIIe siècle.
En ce pays le ventre anoblit, se dit d'un pays où l'on est réputé noble pourvu qu'on soit né d'une mère noble.
Allié à la maison de la Prudoterie, maison où le ventre ennoblit [anoblit], et qui, par ce beau privilége, rendra vos enfants gentilshommes
2
S'anoblir, Nature : v. réfl. Acheter des titres de noblesse.SYNONYME
1
ANOBLIR, ENNOBLIR. Anoblir signifie donner, conférer la noblesse ; ennoblir signifie donner de l'éclat, de la considération, de l'importance. Cette distinction est toute récente : bien qu'arbitraire en soi, elle est actuellement reçue, et il faut la suivre. Les écrivains du XVIe siècle ne la connaissent pas, comme le montre l'historique.Elle n'est pas plus connue de ceux des deux derniers siècles, comme le montrent les exemples suivants : L'amour n'anoblit-il pas tous les sentiments ?
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. V, 13
L'idée de faiblesse que les hommes attachent à la vertu tombe dès qu'elle est anoblie de vos moeurs [des Grands]
Des passions qui suivaient toujours les lois de la raison et qui anoblissaient tous leurs objets
de Esprit FLÉCHIER dans Serm. t. I, p. 191
HISTORIQUE
1
XVIe s.Les difficultez anoblissent, aiguisent et rehaussent la vertu
de Michel de MONTAIGNE dans I, 70
Ceulx qui ont anobli leur vie par renommée
de Michel de MONTAIGNE dans I, 73
Les lois prennent leur autorité de la possession et de l'usage ; il est dangereux de les ramener à leur naissance ; elles grossissent et s'anoblissent en roulant, comme nos rivieres
de Michel de MONTAIGNE dans II, 349
Il s'est anobly par ses valeureux exploicts
de Jacques AMYOT dans Marius et Pyrrh. 4
Escussons et blasons de leurs premiers ayeux, Que la guerre annoblit par faits victorieux
de Pierre de RONSARD dans 700
ÉTYMOLOGIE
1
Ad, à, et nobilis, noble ; d'où l'orthographe annoblir, qui se prononçant comme ennoblir, les a confondus longtemps.