Définition de EMBELLIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : an-bè-lir

DÉFINITIONS

1
Rendre beau, ou plus beau. Des monuments embellissent la ville. Il a beaucoup embelli son habitation.
Le cygne plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu'il fréquente
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Cygne.
Nature : Absolument. La parure embellit.
Le poëte lui donne ici l'épithète de beau, quoique la tristesse n'embellisse pas
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Harm. VII, De l'amitié.
2
Sémantique : Fig. Orner, répandre des agréments sur.
Seigneur, embellissez ce grand nom de vainqueur Du nom plus glorieux de pacificateur
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Brut. III, 7
Viens embellir cette âme esclave de la tienne
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Scythes, III, 2
Une amitié sincère embellissait nos jours
de RAYNOUARD dans États de Blois, II, 5
Embellir une histoire, un récit, y ajouter des traits qui ne sont pas vrais pour la rendre plus piquante ou pour la faire valoir.
N'y ajoutez-vous rien, n'embellissez-vous pas votre histoire ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Médis.
3
Nature : V. n. Devenir beau ou plus beau. Cette enfant embellit tous les jours.
La phrase de croître et d'embellir semblait n'avoir été faite que pour elle
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 4
Familièrement et ironiquement. Ne faire que croître et embellir, se dit de défauts, d'habitudes, de passions qui vont toujours augmentant.
Sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Comtesse, 1
Ses soupçons ne firent que croître et embellir
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 8
4
S'embellir, Nature : v. réfl. Devenir beau.
On s'embellit encore en voyant ce qu'on aime
de LACHAUSSÉE dans Mélanide, IV, I
Ce More l'adorait ; son front victorieux Sut à force d'exploits s'embellir à ses yeux
de Jean-François DUCIS dans Othel. I, 7
Sémantique : Fig.
Dans le bonheur, tout s'embellit à nos yeux
dans Dict. de l'Académie

REMARQUE

1
Embellir, v. n. se conjugue avec l'auxiliaire avoir, quand on veut exprimer l'action : il a embelli depuis quelque temps ; avec l'auxiliaire être, quand on veut marquer l'état : comme cette femme est embellie !

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Li solaus se torne al serain, Et s'enbielist et soir et main
dans Partonopeus, V. 13
Et jà soit ce ke li cavel [cheveux] ne soient membre, à parler soutilment, mais soient por le cors enbielir....
de ALEBRANT dans f° 33
Se il li plaist qu'il i voelle estre [écuyer], Miex m'en embelira son estre
dans Bl. et Jeh. V. 199
La seignurie, De reims [rameaux], de flurs e fruit garnie, De foille e verdure enbelie
dans Édouard le conf. V. 3808
2
XVe s.
Il [le roi anglais] regarda et imagina que sa guerre du roi de France en seroit embellie [par l'hommage du duc de Bretagne], et qu'il ne pouvoit avoir plus belle entrée au royaume, ni plus profitable que par Bretagne
de Jean FROISSART dans I, I, 152
3
XVIe s.
Les peinctures de quoy la poësie a embelli l'aage doré
de Michel de MONTAIGNE dans I, 235
Les femmes, au veu et au sceu d'un chascun, s'embellissent d'une beauté faulse et empruntée
de Michel de MONTAIGNE dans II, 281

ÉTYMOLOGIE

1
En 1, et beau, bel ; provenç. embellir, embellezir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sémantique : Terme de féodalité. Embellir sa terre, voy. PAROISSE.
2
Ajoutez : XIIe s.
Il [les anges] sont enbelit de tote bealteit
dans li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 290

Synonymes de EMBELLIR

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