Définition de TERMINER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tèr-mi-né

DÉFINITIONS

1
Borner, limiter.
Par le corps, j'entends tout ce qui peut être terminé par quelque figure, qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un espace en telle sorte que tout autre corps en soit exclus
Alger, qui termine l'empire des Turcs en Afrique, est l'ancienne Numidie
Au delà se présente la presqu'île de Pallène ; et, dans le lointain, le mont Athos termine cette superbe vue
Sémantique : Fig. Borner, arrêter dans une limite déterminée.
Ainsi, ma soeur, du moins vous avez dans vos plaintes Où porter vos souhaits et terminer vos craintes
2
Achever, finir.
Souffre qu'avec honneur je termine mes jours
On ne pouvait assez louer l'incroyable dextérité de Madame à terminer tous les différends d'une manière qui conciliait tous les intérêts opposés
Il termina plusieurs guerres par sa valeur, et n'en entreprit aucune par ambition
Terminons des regrets qui pourraient trop s'étendre
de QUIN. dans Rol. I, 4
Ainsi fut terminée la seconde guerre punique, après avoir duré dix-sept ans
Sémantique : Terme de manége. Terminer des courbettes, des voltes, les finir selon les règles.
3
Mettre un terme. La mort termina les conquêtes d'Alexandre.
Être au bout, à l'extrémité de quelque chose.
Toute la force d'une phrase se réunit quelquefois dans le mot qui la termine
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Conn. hum. II, I, 12
Ces dieux, ces demi-dieux, cette famille immense, Que termine César, que Jupiter commence
4
Se terminer, Nature : v. réfl. Être achevé, terminé. L'affaire se termina par un traité de paix solennel.
Le public aime assez que chaque acte se termine par quelque morceau brillant qui enlève les applaudissements
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Comm. Corn Bérén. III, 4
L'histoire de l'Académie française publiée par Pellisson et d'Olivet se termine au commencement du siècle où nous vivons
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Oeuv. t. VI, p. 17
5
Aboutir.
Vous serez surpris quand vous apprendrez à quoi se termine un si grand éclat
Un amour ardent et sensible pour les vérités de la foi, soit pour celles qui regardent la soumission de l'esprit, soit pour celles qui regardent la pratique dans le monde ; à quoi toute la religion se termine
de Mme PÉRIER dans Vie de Pascal.
Aux premiers siècles, toutes les intrigues du conclave se terminaient à choisir entre les prêtres celui qui paraissait avoir le plus de zèle et de force pour soutenir le martyre
Si ses enfants [de l'Église] inclinent la tête devant le livre de l'Évangile,... s'ils le baisent avec respect, tout cet honneur se termine à la vérité éternelle qui nous y est proposée
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Exp. de la doctr. de l'Égl. 5
Puisque ses crimes [de Jérusalem] recommencent sans cesse, que toutes mes miséricordes sur elle se terminent à de nouvelles ingratitudes
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Inconst.
6
Être borné.
La fécondité de notre esprit ne se termine pas à cette parole intérieure, à cette pensée intellectuelle, à cette image de la vérité qui se forme en nous
Car enfin le Tout-Puissant n'aurait fait que des ouvrages peu dignes de lui, si toute sa magnificence ne se terminait qu'à des grandeurs exposées à nos sens infirmes
7
Sémantique : Terme de grammaire. Avoir telle ou telle désinence. Les verbes de la 1re conjugaison se terminent en er à l'infinitif.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Tuit ti homme [tous tes hommes] mal te terminent, Mal te veulent, mal te destinent, Moult te heent [haïssent], moult te menacent, Mal te quierent, mal te pourchacent
dans Roman de Brut, f° 53, dans LACURNE
2
XIIIe s.
Or [elles] le truevent de biau confort.... Et tost par l'ostel s'espandi Que Jehans esteit terminés [gueri]
dans Bl. et Jeh. 1412
3
XIVe s.
Fini, c'est chose terminée, limittée et certaine
Or est garie [la langueur d'un chevalier] et tierminnée
de J. DE CONDÉ dans t. II, p. 193
4
XVe s.
Environ nonne que le dit enfant fut terminez [mort]
Fin de compte, la chose termina en paix
de Philippe de COMMINES dans VII, 3
5
XVIe s.
Comment pouvoyent ils terminer leurs afflictions à une minute de temps, veu qu'ils estoyent affligez toute leur vie ?
Ceulx de qui ny les bornes qui separent l'Asie de l'Europe ne peuvent terminer l'insatiable convoitise d'avoir, comment se contenteroient ils du leur ?
de Jacques AMYOT dans Pyrr. 23
Il le supplia bien humblement de vouloir terminer ceste guerre
de Jacques AMYOT dans Sylla, 48
C'estoit un amour se terminant en amitié
de Michel de MONTAIGNE dans I, 212
Par laditte coustume un pere ou mere est hoir de son enfant terminé [décédé] sans hoir procreé de sa chair en leal mariage, à la charge de payer les debtes
dans Coust. gén. t. I, p. 765

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. termenar, terminar ; espagn. terminar ; ital. terminare ; du lat. terminare, de terminus, terme.

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