Définition de MOLLIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mo-lir

DÉFINITIONS

1
Devenir mou. Ces fruits commencent à mollir.
2
Manquer de force, faiblir, fléchir. Ce cheval n'ira pas jusqu'au bout de la course, il commence à mollir.
Prêts à les repousser, les plus hardis mollissent
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épître XI
Le livre [un Quinault lancé contre le chanoine Évrard] sans vigueur mollit contre sa tête
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. V
Leur courage mollit dans cet éloignement de leur patrie
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. VIII, 35
Sémantique : Terme de manége. Se dit d'un cheval dont la jambe est faible et qui bronche souvent.
3
Sémantique : Terme de marine. Le vent mollit lorsqu'il tombe ou diminue de force ; on le dit aussi d'une grosse mer.
Mollir se dit de l'état de la nage ou vogue, quand elle est moins énergique.
4
Sémantique : Fig. Céder trop facilement, ne pas garder de fermeté.
Je ne compatis point à qui dit des sornettes, Et dans l'occasion mollit comme vous faites
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. II, 3
C'est à moi à m'humilier, mais non pas à mollir
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. quiét. 36
Nous verrons que M. Dupin ne fait que mollir en faveur de Nestorius et dissimuler ses erreurs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Rem. hist. Conc. II, 6
Si c'était un homme capable de mollir quelquefois sur l'article du devoir....
de Louis BOURDALOUE dans Pens. t. I, p. 407
Persuadé que, si dans les commencements il mollissait en la moindre chose, tout le monde lui tomberait sur les bras
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuvr. t. VI, p. 174, dans POUGENS
Maintenant qu'il [le P. de la Tour] était à la tête du parti [janséniste], tout était perdu s'il mollissait
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 154, 33
Quand l'esprit humain s'est emporté longtemps aux dernières fureurs, il mollit vers la patience et l'indifférence ; on le voit dans chaque particulier et dans les nations entières
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 138
Il mollissait contre ma résistance
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. VI, 3
D'autres amis plus fermes, plus jaloux de mon honneur philosophique, m'exhortaient à ne pas mollir
de Jean-François MARMONTEL dans Mém. VIII
5
Nature : V. a. Sémantique : Terme de marine. Diminuer la raideur d'un câble ou d'une manoeuvre quelconque, en la faisant filer.
Mollir la barre du gouvernail, la rapprocher de l'axe du bâtiment.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Un mesme soleil mollit la cire et endurcit la fange
de Jacques YVER dans p. 622

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. mouler, se comporter lâchement, caponner ; du lat. mollire, rendre mou, de mollis, mou.

Synonymes de MOLLIR

Termes proches de MOLLIR