Définition de MOLLEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mo-le-man

DÉFINITIONS

1
D'une manière molle. Être assis mollement.
J'étais couché mollement, Et contre mon ordinaire Je dormais tranquillement
de Jean de LA FONTAINE dans l'Amour mouillé, Imit. d'Anacréon.
Mollement couchés sur des carreaux de velours, entourés de rideaux de soie, qu'ils ouvrent ou ferment à leur gré, ces superbes indolents...
Mais, oh ! que mollement reposera ma cendre....
2
Avec un abandon gracieux. Se balancer mollement.
Sémantique : Fig. Avec un abandon moral.
Ces femmes.... Dont l'oeil rit mollement avec afféterie
Me laisser [dit le sceptique] mollement conduire à la mort, dans l'incertitude de l'éternité de ma condition future
Pour ne jamais sortir de l'état où vous êtes, vous n'avez qu'à suivre vos penchants, vous prêter à vous-même, vous laisser entraîner mollement au courant
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Fausse conf.
Et toi, qui mollement te livres Au doux sourire du bonheur
3
Sans grande vigueur.
Qu'au reste les veneurs, allant sur leurs brisées, Ne forcent pas le cerf s'il est aux reposées ; Qu'ils prennent connaissance et pressent mollement, Sans le donner aux chiens qu'à mon commandement
Vante un baiser cueilli sur les lèvres d'Iris, Qui mollement résiste....
Ils agissent mollement dans les choses qui sont de leur devoir
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
L'armée du pape se conduit lâchement, celle de Venise mollement
Les personnes dont vous parlez le serviraient peut-être, mais très mollement, et les dévots crieraient et l'emporteraient
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Voltaire, 18 juill. 1760
4
D'une manière efféminée. Vivre mollement.
Vers le milieu de l'autre siècle, tout ne respirait que cet amour tendre et mollement passionné qui régnait dans la tragédie
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuvr. t. III, p. 385, dans POUGENS
Je n'aurais point, en vers de délices trempés. Et de l'art des plaisirs mollement occupés....

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tybert s'escuse molement, Que vers lui corpable [coupable] se sent
dans Ren. 2204
Et te disrent que cil [le roi régnant] n'avoit mestier à roi, et te prierent moult que tu lou fusses ; et tu lor respondies molement, et deis que tu ne lou pooies estre tant com li rois Moines vesquist ; einsinc fainsis [tu feignis] ta parole
dans Merlin, f° 39, recto
2
XIVe s.
Qu'il ne feroient nulle chose pereceusement ne mollement
de Pierre BERCHEURE dans f° 37, verso.
Et donques appartient il proceder molement aveuc telle gent, et leur fere guerre par dilacions ?
de Pierre BERCHEURE dans f° 97, verso.
3
XVe s.
Et disoit que Jean Lyon s'acquittoit trop mollement en celle besogne
4
XVIe s.
Afin qu'il couchast plus mollement
de Jacques AMYOT dans Alc. 27

ÉTYMOLOGIE

1
Molle, et le suffixe ment ; provenç. molamen ; espagn. muellemente ; ital. mollemente.

Synonymes de MOLLEMENT

Termes proches de MOLLEMENT

Phonétiquement proche de MOLLEMENT