Définition de CHEVAL

DÉFINITIONS - PROVERBES - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : che-val

DÉFINITIONS

1
Animal domestique de la famille des solipèdes, qu'on emploie à tirer ou à porter. Cheval de charrette, de carrosse, de main, de bataille. La bouche d'un cheval. Panser, étriller, ferrer, seller, brider un cheval. Un cheval fin, ardent, plein de feu, souple, léger à la main, obéissant. Cheval qui porte bien sa tête. Un cheval vicieux, ombrageux, pesant à la main.
De rage et de douleur le monstre bondissant Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant
de Jean RACINE dans Phèd. V, 6
J'ai vu, seigneur, j'ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris
de Jean RACINE dans ib.
Sous les pieds des chevaux cette reine foulée
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
On commença la course des chariots, que l'on distribua au sort ; le mien se trouva le moindre pour la légèreté des roues et pour la vigueur des chevaux
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. v.
Lâchant les rênes à ses chevaux fumants de sueur
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib.
Mes chevaux s'animèrent et se mirent peu à peu en haleine
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib.
Hippomaque poussant trop ses chevaux, le plus vigoureux s'abattit
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib.
Mes chevaux, mieux ménagés que les siens, étaient en état de le devancer
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib.
Malheureux, laisse en paix ton cheval vieillissant, De peur que, tout à coup efflanqué, sans haleine, Il ne laisse en tombant son maître sur l'arène
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Ép. X
Cheval de relais, cheval tout préparé dans les postes pour prendre la place de celui qui vient de faire une traite.
On avait préparé des chevaux de relais, sur lesquels ils furent sur-le-champ conduits à Leipsic, où on les enferma étroitement
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Charles XII, 2
Il en est ainsi de poste en poste dans le royaume ; vous changez de jurisprudence en changeant de chevaux
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. 2
Cheval de service, dans le langage de la féodalité, cheval dû par le vassal au seigneur.
Tirer un criminel à quatre chevaux, écarteler un criminel, en attachant un cheval à chacun de ses membres.
Sémantique : Fig. N'avoir ni cheval ni mule, être fort gueux.
Chercher quelqu'un à pied et à cheval, faire toutes les diligences pour le trouver.
C'est un cheval échappé, c'est un jeune homme qui n'écoute ni autorité ni conseil.
Athamare est un jeune cheval échappé, amoureux comme un fou
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 27 avril 1767
C'est un vrai cheval à la besogne, c'est un homme dur à la peine, grand travailleur.
Mon esclave travaille comme un cheval, je le nourris mal, je l'habille de même
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. XXIV, 8
Sémantique : Fig. et familièrement. Cheval de carrosse, cheval de bât, gros cheval, ou, simplement, cheval, homme rude, grossier, intraitable. C'est un vrai cheval.
C'était [le chevalier de Nogent] une manière de cheval de carrosse qui était de tout temps ami de Saint-Pouange
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 191, 58
Comment, grand cheval de carrosse !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. II, 3
Sémantique : Fig. C'est le cheval de bât, se dit d'un homme chargé, dans une maison, dans une communauté, de la grosse besogne.
Dans le pas d'un cheval, c'est-à-dire facilement, sans peine, sous les pieds.
Croit-il que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d'un cheval ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fourb. II, 11
Cinquante mille francs, c'est un joli denier ; et, comme on dit, ça ne se trouve pas tous les jours dans le pas d'un cheval
de CH. DE BERNARD dans le Gendre, § 6
Aux enseignes des hôtelleries, un tel loge à pied et à cheval, c'est-à-dire un tel donne le logement aux hommes et aux chevaux.
Sémantique : Fig. C'est son cheval, son grand cheval de bataille, c'est l'argument dont il s'appuie, l'idée à laquelle il est attaché.
La cérémonie est le cheval de bataille de la noblesse campagnarde
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 10
Monter sur ses grands chevaux, prendre les choses avec résolution, avec hauteur, se gendarmer ; locution venue de ce que les chevaliers allant en guerre et chevauchant sur de petits chevaux montaient, pour combattre, sur de grands chevaux.
Je vous vois montée sur vos grands chevaux
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 537
Dessus ses grands chevaux est monté mon courage
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Sgan. 21
Voyant qu'elle montait sur ses grands chevaux
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 9
Elle monta sur ses grands chevaux au lieu de se justifier
de Antoine HAMILTON dans ib. 11
Brider son cheval par la queue, s'y prendre à contre-sens dans une affaire.
Fièvre de cheval, fièvre violente.
Médecine de cheval, médicament très fort.
Sémantique : Familièrement. Écrire à quelqu'un une lettre à cheval, écrire une lettre où on le gourmande vertement.
2
Homme de cheval, un cavalier. Une troupe de gens de cheval.
Soit de gens de cheval ou soit de gens de pied
de Jean-François REGNARD dans Sat. X
Il n'y avait point de meilleurs hommes de cheval que les Égyptiens
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 3
Du Plessis, écuyer de la grande écurie et le premier homme de cheval de son siècle
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 37, 174
Les Romains tireront de leurs alliés 700 000 hommes de pied, et 70 000 de cheval
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Rom. 4
Monter à cheval signifie quelquefois apprendre à monter à cheval. Il a monté à cheval sous un tel.
Mettre quelqu'un à cheval, lui enseigner l'équitation. C'est un tel écuyer qui a mis ce jeune homme à cheval.
Sémantique : En termes de manége, cheval de deux coeurs, celui qui ne se manie que par contrainte. Cheval dans la main, celui dont l'encolure, la tête et le corps sont dans un parfait équilibre. Cheval entier à une main, celui qui refuse de tourner d'un côté. Cheval de pas, celui qui va un grand pas fort à l'aise.
3
À cheval, Nature : loc. adv. Sur un cheval. Se promener à cheval.
Montrez-lui comme il faut.... Passer les jours entiers et les nuits à cheval
de Pierre CORNEILLE dans Cid, I, 7
Pour les faire monter à cheval
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 5
M. le Chantre sera toujours prêt à monter à cheval
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. abb. 72
Sortis, il me demande : êtes-vous à cheval ?
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. VIII
Elliptiquement, à cheval, messieurs ! c'est-à-dire montez à cheval.
Sémantique : Par analogie, à califourchon, jambe deçà, jambe delà. Il était à cheval sur le haut du mur.
Sémantique : Terme de guerre. Être à cheval sur un fleuve, sur une rivière, sur une route, avoir des troupes placées sur l'une et l'autre rive, sur l'un et l'autre côté de la route.
Sémantique : Fig. Être à cheval sur quelque chose, n'en pas démordre, s'en prévaloir, y revenir sans cesse. être à cheval signifie aussi être solidement établi.
Sémantique : Fig. Être mal à cheval, être mal dans ses affaires.
Il se tient mieux à table qu'à cheval, se dit d'un écornifleur.
4
Nature : S. m. plur. Sémantique : Terme de guerre. Cavaliers. Il avait dix mille hommes de pied, avec deux mille chevaux.
C'était vous, intrépide Nemours, qui meniez ces fameux chevaux aux combats
de François René CHATEAUBRIAND dans Natch. I, 92
Les grands chevaux, nom qui était donné aux quatre principales familles de la noblesse de Lorraine. Les petits chevaux, la noblesse inférieure de Lorraine.
5
Cheval fondu, jeu d'enfants dans lequel l'un saute par-dessus l'autre qui a le corps plus ou moins fléchi.
6
Cheval de bois, figure de bois sur laquelle on apprend à voltiger.
[Il] fait crever les courtauds en chassant aux forêts, Court le faquin, la bague, escrime des fleurets, Monte un cheval de bois....
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. v.
Anciennement. Cheval de bois, pièce de bois qui, taillée en arête et mise sur des tréteaux, servait à une punition de soldat. Ce soldat, ayant fait un faute, fut mis pendant deux heures sur le cheval de bois.
Cheval de Troie, cheval de bois renfermant des guerriers dans ses flancs, au moyen duquel les Grecs prirent la ville de Troie.
Les courtisans du cheval de bronze, s'est dit jadis à Paris des filous et personnes de mauvaise vie qui se tenaient sur le pont Neuf auprès de la statue d'Henri IV, pour y attraper quelqu'un.
7
Cheval de frise, en termes de guerre, grosse poutre carrée, traversée par trois rangs de pieux de bois, dont les bouts sont armés de pointes de fer, ainsi dite parce que cet engin a d'abord été employé dans la Frise.
Cheval de frise ou patte de coq, espèce de support dans une fabrique de poteries.
8
Sémantique : Terme d'astronomie. Un des noms vulgaires de la constellation de Pégase.
Petit Cheval, constellation de l'hémisphère septentrional.
9
Cheval-vapeur ou simplement cheval, unité conventionnelle dont on se sert pour évaluer la force motrice des machines à vapeur, et qui équivaut à une force capable d'élever un poids de 75 kilogrammes à la hauteur d'un mètre dans l'unité de temps ou seconde.
10
Dans les carrières de marbre, on appelle cheval de terre, un espace où le marbre manque et qui se trouve rempli d'une masse de terre.
Trou rempli de terre qu'on trouve quelquefois dans un bloc.
11
Sémantique : Terme de zoologie. Cheval cerf, nom d'un mammifère observé en Chine et qui paraît être l'antilope gnus (ruminants) dite vulgairement gnou.
Cheval du Cap, nom donné par quelques voyageurs au cheval quaccha, qui est le couagga de Buffon.
Cheval marin, cheval de rivière, hippopotame, et plusieurs poissons.
Cheval du bon Dieu, grillon.
Cheval marin, animal fabuleux, qu'on représente avec le devant d'un cheval et le derrière d'un poisson.
12
Sémantique : Terme de métier. Siége sur lequel l'ouvrier s'assoit pour façonner l'ardoise.

PROVERBES

1
Cheval de foin, cheval de rien ; cheval d'avoine, cheval de peine.
2
Exemple : Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors, c'est-à-dire prendre des précautions quand le mal est arrivé.
3
Exemple : Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, c'est-à-dire il fait bon être maître de ses affaires, de son bien.
4
Exemple : Il est bien aisé d'aller à pied quand on tient son cheval par la bride, c'est-à-dire on souffre volontiers de petites incommodités quand on peut s'en délivrer aussitôt qu'on veut.
5
Exemple : Des femmes et des chevaux, il n'en est point sans défauts.
6
Exemple : Un coup de pied de jument ne fait point de mal au cheval, c'est-à-dire un homme doit prendre galamment les malices que lui font les femmes.
7
Exemple : À un cheval hargneux, il lui faut une étable à part, c'est-à-dire il faut se tenir loin des hommes querelleurs, difficultueux, méchants.
8
Exemple : Les chevaux courent les bénéfices, et les ânes les attrapent, c'est-à-dire les récompenses ne vont pas à ceux qui les méritent.
Exemple : Je lui ferai voir que son cheval n'est qu'une bête, c'est-à-dire je lui ferai voir qu'il se trompe lourdement.
Je voudrais bien qu'elle eût soufflé devant moi et qu'elle s'avisât de traverser ce que j'aurais résolu ; je lui ferais bien voir que son cheval ne serait qu'une bête
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Crispin médecin, I, 2
9
Exemple : Qui aura de beaux chevaux si ce n'est le roi ? c'est-à-dire il n'est pas étonnant qu'un homme riche et puissant ait ce qu'il y a de mieux.
10
Exemple : Il n'est si bon cheval qui ne devienne rosse, c'est-à-dire l'âge affaiblit les corps, les esprits les plus vigoureux. Et, en sens inverse, jamais bon cheval ne devint rosse.
11
Exemple : À jeune cheval vieux cavalier, c'est-à-dire pour conduire un jeune cheval, et figurément, pour diriger des gens inexpérimentés, il faut un homme expérimenté.
12
Exemple : Il est bon cheval de trompette, c'est-à-dire le bruit, les menaces ne l'effrayent pas.
13
Exemple : Changer son cheval borgne contre un aveugle, changer une chose mauvaise contre une autre plus mauvaise encore.
14
Exemple : À cheval donné on ne regarde point à la bouche, à la bride, c'est-à-dire un don est toujours bienvenu.
15
Exemple : Il n'est si bon cheval qui ne bronche, c'est-à-dire le plus sage, le plus habile peut commettre des fautes.
16
Exemple : Jamais cheval ni méchant homme n'amenda pour aller à Rome, c'est-à-dire on ne se corrige pas en voyageant.
17
Exemple : L'oeil du maître engraisse le cheval, c'est-à-dire il faut surveiller ses affaires.
18
Exemple : Après bon vin, bon cheval, c'est-à-dire quand on a un peu bu, on est plus hardi.
19
Exemple : L'âge n'est que pour les chevaux, c'est-à-dire il ne faut pas s'enquérir de l'âge des personnes.
Laissons l'âge à part ; aussi bien, comme on dit, il n'est que pour les chevaux
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Crispin médecin, I, 1
20
Exemple : À méchant cheval bon éperon, c'est-à-dire il faut de la fermeté dans les affaires difficiles.

SYNONYME

1
HOMMES DE CHEVAL, GENS DE CHEVAL. Les gens de cheval, c'est la cavalerie. Cette locution a toujours un sens collectif qui n'appartient pas à hommes de cheval ; c'est pour cela qu'on dit mille hommes de cheval, et qu'on ne peut dire mille gens de cheval.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Cil ki aveir [bétail] escut [retire] u chivalz u buefs
dans Lois de Guill. 6
Puisque il sont as chevals et as armes
dans Ch. de Rol. LXXXV
Sur Veillantif, son bon cheval courant
dans ib. LXXXIX
Sire, à pied estes, et je sui à cheval
dans ib. CLVII
2
XIIe s.
Chevaus de pris
dans Ronc. p. 7
Ses chevaus [son cheval] fu en vingt lieus assenez
dans ib. p. 96
Je le defen à cheval et à pié
dans ib. p. 187
Sur les chevax [ils] monterent qu'on leur tint au perron
dans Sax. XXII
Les chevals Saint Thomas tuz ensemble [ils] enmenerent
dans Th. le mart. p. 152
3
XIIIe s.
Et chascuns chevaus donra quatre mars, et chascuns homs dui [deux]
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans XIV
Lors furent li cheval trais des huissiers [vaisseaux]
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans LXIII
Chevaus, or et argent leur fist on presenter
dans Berte, III
Il doit deus deniers de tonlieu pour chascun cheval, se li chevaus est vis [vif]
dans Livre des mét. 316
Et la court deit connoistre que la bataille deit estre à chevau, au quarantisme jor
dans Ass. de Jér. I, 162
Je voi que qui cheval achete, N'iert ja si fox que riens i mete, Comment que l'en l'ait bien couvert, Se tout nel voit à descouvert
dans la Rose, 8707
Et quand les chevaus aus Sarrazins et aus Beduins avoient poour [peur] d'un bisson [buisson]
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 203
Qui n'a cheval si voist [aille] à piét
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 163
Miex vault le cheval Bertran, Qui souvent menjue [mange] avaine Que cil qui fait la crevaine [qui crève]
dans Anc. poésies fr. du Vatican, dans LACURNE
Se ses quevax muert ou afole
de Philippe de BEAUMANOIR dans 64
4
XIVe s.
Là où li chevaux chiet [choit], on le vait escorchant
dans Guesclin. 10831
5
XVe s.
Par ma foy, mes chevaulx se lasse, Et dit que les nois [neiges] et la glace L'ont destruit....
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies, f° 358, dans LACURNE
Dix huyt cens hommes de cheval
de Philippe de COMMINES dans IV, 1
Se l'autre son compagnon avoit bien fait du mauvais cheval et en maintien et en paroles, encore en fit il plus
de LOUIS XI dans Nouv. XXXIII
Un cheval a quatre pieds et si chiet [et pourtant tombe]
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 164
En verité il m'est mescheu ; dont je suis dolent, mais c'est sur le tard, et me puis comparer à celluy qui ferme l'estable quant on lui a emblé son cheval
dans Perceforest, t. III, f° 88
6
XVIe s.
Un esclave qui vint à tue cheval l'avertir
dans Mém. sur D. G. ch. XVIII
Voyant rapporter le corps d'un homme de cheval
de Michel de MONTAIGNE dans I, 8
Se sentant eschapper du [tomber de] cheval
de Michel de MONTAIGNE dans I, 16
Apprendre à monter à cheval
de Michel de MONTAIGNE dans I, 150
En sa mort, on sent Caton tousjours monté sur ses grands chevaulx
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 193
Il y eut quelques chevaulx legers numidiens, qui par le chemin rencontrerent....
de Jacques AMYOT dans Marcell. 50
Il y mourut, non en capitaine, ains en cheval leger et en avant coureur
de Jacques AMYOT dans Pélop. et Marcell. comp. 5
Dix mille hommes de pied, mille chevaux, et une flotte de cent voiles
de Jacques AMYOT dans ib. 51
Faire du cheval eschappé
de Jacques AMYOT dans Caton, 55
Qu'es-tu toy ? archer, picquier, homme d'armes ou cheval leger ?
de Jacques AMYOT dans Que la vertu se peut apprendre, 8
La Riviere, le plus diligent et laborieux caval leger qui fust au service du roi
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 333
On faisoit bouillir les cuirs, les peaux de cheval et de chiens
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 56
Ils firent du pain de paille hachée et d'ardoise, y meslant du fumier de chevaux
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 57
Ne trouvant dedans autres garnisons que quelque peu de soldats pour garder les grands chevaux de Joieuse
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 58
Il perce un grand païs de Beausse tout semé de chevaux-legers
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 188
En cheval leger
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. III, 213
Pour forcer les villes : beliers, chevaux, vignes, tortues, balistes
de Ambroise PARÉ dans IX, Préface
Leurs trompettes et clairons ronfloient et sonnoient boutte selle, boutte selle, monte à cheval, monte à cheval, boutte selle, monte à caval, à caval
de Ambroise PARÉ dans t. III, p. 703
Tu resembles au viel cheval de mon pere, tu ne veulx poynt marcher jusques à tant que tu soyes picqué
de PALSGR. dans p. 427
Et comme l'on dict, nous vendons nostre cheval pour avoir du foin
de Pierre CHARRON dans Sagesse, I, 22
N'achapte cheval jouant de la queue
de GÉNIN dans Récréat. t. II, p. 245
Quand plus ne peult ne haut ne val, à la charrue va le cheval
de GÉNIN dans ib. p. 248
Se houser et n'avoir cheval
de GÉNIN dans ib. p. 249
Cheval courant, sepulture ouverte
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 159
Cheval fait et valet à faire, cheval fait et femme à faire
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Cheval rogneux n'a cure qu'on l'estrille
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
À nouveau cheval, nouvelle selle
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 160
À cheval rueur, d'avant passe
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Aux chevaux maigres va la mouche
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Bien merite d'aller à pied qui n'a soin de son cheval
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 161
Bride et esperon font le cheval bon
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Il fait comme les bons chevaux, il s'eschauffe en mangeant
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 162
Il ne faut pas lier les asnes avec les chevaux
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Un bon cheval fait les lieues courtes
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 163
Un cheval est bien meschant [mauvais] s'il ne peut porter sa selle
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 184
Comment, dit Mandragor, vous parlez à cheval et fort glorieusement pour une femme ; par Dieu, si vous ne fussiez aussi bien au pouvoir de la royne vostre maistresse qu'elle mesme est en celuy du roy mon maistre, je vous ferois bien abaisser vostre caquet
dans Don Flores de Grece, f° XXXVI, dans LACURNE
Ny estoit coustume de venir à telz biens par force ny en parlant à cheval, veu que tous ceux qui se humilioient jusqu'à terre et qui ne servent que d'obeïr et complaire, à grand peine y peuvent ilz parvenir
dans Aresta amorum, p. 136, dans LACURNE
On doit estre maistre de son cheval, compagnon de son chien et valet de son oiseau
de FAVIN dans Théâtre d'honn. t. II, dans LACURNE
On touche toujours sur le cheval qui tire
de Randle COTGRAVE dans
Il n'y a cheval si bien ferré qui ne glisse
de Randle COTGRAVE dans
Qui n'a cheval ne chariot, il ne charge pas quand il veut
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Picard, kevau, guevau, gval, keval ; wallon, chivâ ; bourguig. chevau ; Berry, gevau, un chevau, des chevals ; Saintonge, chevau ; provenç. cavalh ; catal. caball ; espagn. caballo ; ital. cavallo ; du latin caballus, cheval de fatigue ; le mot grec paraît être un mot de la Grande-Grèce, et, par conséquent, de l'Italie et qu'on rapproche du sanscrit tchapala, rapide. Dans l'ancien français, nominatif singulier chevals, chevax, chevaus, régime cheval ; nominatif pluriel cheval, régime chevals, chevax, chevaus. On voit que notre distinction de cheval, chevaux, est un reste de la déclinaison de l'ancien français.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Cheval de cheville, cheval attelé en cheville ; c'est le cheval de tête dans un attelage à deux chevaux ; quelquefois les traits de ce cheval sont simplement passés sur des chevilles fixées à l'extrémité des brancards ou limons.
Un charretier, monté sur un cheval de cheville attelé à un tombereau, tomba, en traversant la plaine d'Ivry submergée, dans une fondrière...
dans Journ. offic. 21 mars 1876, p. 1968, 3e col.
2
Cheval de retour, se dit, dans l'argot des prisons, du criminel qui, enclin aux récidives, revient toujours à la prison, au bagne, etc.
de P. SARRAZIN dans l'Opin. nationale, Supplément au n° du 28 avr. 1876, Feuilleton
3
Petit cheval, petite machine à vapeur auxiliaire.
4
Un petit cheval de la force de 12 chevaux nominaux.... à bord du Porcupine le petit cheval permettait de rentrer les dragues à raison de un pied par seconde
5
1. Cheval fondu s'est dit, dans l'ancienne langue, du cheval qui s'est abattu :
Le cheval.... joignit les quatre piedz et saillit bien quinze piedz ainsi comme pour saillir en l'eaue ; et quant le cheval trouva de ses piedz la terre dure, qui cuydoit trouver l'eaue, il va cheoir sur ses piedz de coup de meschef et fondit jusques à terre ; et quant le roy vit son cheval fondu, il regarde bas, et lui fut advis qu'il estoit en une rivière
dans Perceforest, f° 28, recto
2. Parler à cheval, s'est dit, dans le XIVe siècle, pour parler orgueilleusement, rudement :
Il a trop esté à repos ; E ! gar comme il parle à cheval, S'Artus estoit ou Parceval ; S'a il grant cuer
dans Théâtre franç. au moyen âge, Paris, 1839, p. 290

Synonymes de CHEVAL

Termes proches de CHEVAL

Phonétiquement proche de CHEVAL