L'oeuvre Histoire de Charles XII de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1731

Citations de "Histoire de Charles XII"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ABÎMÉ, ÉELe roi [Charles XII] paraissait abîmé dans une rêverie profonde
AFINCharles XII projetait de passer l'hiver dans l'Ukraine, afin que, s'étant assuré de ce pays, il pût conquérir la Moscovie au printemps prochain
ARCHALLes Russes se servaient, pour leurs calculs, de petites boules enfilées dans des fils d'archal
AVANTAGEUX, EUSECharles XII était d'une taille avantageuse et noble
BATAILLECharles XII fait débarquer son canon et forme sa bataille
BLANC-SIGNÉAuguste donna à son ambassadeur ses pleins pouvoirs et son blanc-signé
BOMBARDEROn canonna et on bombarda la ville [de Stralsund] presque sans relâche
BREFClément XI envoya des brefs à tous les prélats de Pologne
CARABINEComme il retournait à son camp, il reçut un coup de carabine qui lui perça la botte et lui fracassa l'os du talon
CARACTÈREUn agent sans caractère d'un roi suédois réfugié chez les Turcs
CARREAUCharles, pour n'être point vu de cette multitude, se mit un carreau sur la tête
CARTECharles donna carte blanche à son ministre
CARTELIl n'y eut jamais de cartel d'échange entre Charles et le czar
CARTOUCHELe canon tirait sur eux à cartouche ; mais le roi, qui se découvrait davantage, était le plus exposé
CASSERLe czar défendit aux officiers sous peine d'être cassés, et aux soldats sous peine de mort, de s'écarter pour piller
CELe seul moyen d'obliger les hommes à dire du bien de nous, c'est de leur en faire
CENTLa Suède et la Finlande composent un royaume large d'environ deux cents de nos lieues, et long de trois cents
CENTREChristine se retira à Rome, où elle passa le reste de ses jours dans le centre des arts
CHARPENTIERUn de ces vaisseaux avait été construit de ses propres mains [du czar] ; il était le meilleur charpentier, le meilleur amiral, le meilleur pilote du Nord
CHEMINEt si l'envoyé moscovite à Vienne n'avait adroitement fait évader ces malheureux par divers chemins, ils étaient tous livrés à leurs ennemis
CHEVALOn avait préparé des chevaux de relais, sur lesquels ils furent sur-le-champ conduits à Leipsic, où on les enferma étroitement
COEURLes Suédois faisaient la guerre au coeur de l'hiver comme dans l'été
COMMANDEL'hospitalité n'est point de commande aux musulmans envers les infidèles
COMMETTRELe sultan ne voulait point commettre son honneur et celui de l'empire ottoman, en exposant le roi à être pris sur la route par ses ennemis
COMPLET, ÈTENon-seulement tous les régiments étaient complets, mais il y avait, dans chaque compagnie, plusieurs surnuméraires
CONFIANCETant de victoires avaient donné aux Suédois une si grande confiance qu'ils ne s'informaient jamais du nombre de leurs ennemis, mais seulement du lieu où ils étaient
CONQUÉRANTIl a été le premier qui ait eu l'ambition d'être conquérant, sans avoir l'envie d'agrandir ses États : il voulait gagner des empires pour les donner
CONQUÊTECe n'est pas que, dans le cours de ses conquêtes passées, il n'eût pris plusieurs places
CONSÉQUENCECette île était d'une conséquence extrême pour Charles
CONSERVATEUR, TRICEPour assurer l'exécution de ce traité, on proposa d'assembler une armée conservatrice de cette neutralité singulière
CONSIDÉRERIl s'arrêta dans un endroit où le boyau faisait un angle avec la parallèle ; il se mit à genoux sur le talus intérieur, et, appuyant ses coudes sur le parapet, resta quelque temps à considérer les travailleurs qui construisaient les tranchées à la lueur des étoiles
CONTRIBUTIONLe général Steinbock se fit donner de force plus qu'il n'avait demandé ; on exigea même de la ville [Dantzick] une contribution de cent mille écus, par laquelle elle paya son refus imprudent [de donner passage aux Suédois]
CORPSQuoi ! vous doutez, dit-il, qu'avec mes huit mille braves Suédois je ne passe sur le corps à quatre-vingt mille Moscovites ?
COUPUREIl [Charles XII] faisait faire des coupures et des retranchements derrière les murailles
DÉBORDERC'est de la Suède que se débordèrent ces multitudes de Goths qui inondèrent l'Europe
DÉBOUCHERL'infanterie russienne débouchant de ses lignes venait attaquer celles de Charles [XII]
DÉCISIF, IVECe fut le 17 juillet 1709 que se donna cette bataille décisive de Pultawa entre les deux plus singuliers monarques qui fussent alors dans le monde
DÉDAIGNÉ, ÉECharles, abandonné par le grand vizir, vaincu par l'argent du czar en Turquie après l'avoir été par ses armes dans l'Ukraine, se voyait trompé, dédaigné par la Porte, presque prisonnier parmi des Tartares
DÉFAIRELe divan résolut de le renvoyer, non plus comme un roi qu'on voulait secourir, mais comme un hôte dont on voulait se défaire
DÉFENDREPour plus de sûreté, il fit mettre des gardes aux portes de tous les prélats, et défendit qu'aucun étranger entrât dans la ville
DÉFIGURÉ, ÉEIl avait un très beau front, de grands yeux bleus remplis de douceur, un nez bien formé, mais le bas du visage désagréable, trop souvent défiguré par un rire fréquent qui ne partait que des lèvres
DÉFIGURERAprès cinq jours de marche, il se trouve sur le rivage du fleuve Hypanis, aujourd'hui nommé le Bogh par les barbares, qui ont défiguré jusqu'au nom de ces pays que des colonies grecques firent fleurir autrefois
DÉFILERAprès que les troupes eurent défilé, on vit sur un char fait exprès paraître le brancard de Charles XII, trouvé sur le champ de bataille de Pultava tout brisé de deux coups de canon
DELÀPresque toutes ses actions [de Charles XII], jusqu'à celles de sa vie privée et unie, ont été bien au delà du vraisemblable
DÉLIÉ, ÉELe médecin Fonseca, Portugais, Juif établi à Constantinople, homme savant et délié, capable d'affaires et le seul philosophe peut-être de sa nation
DÉLIVRERUn franciscain reçut secrètement les brefs pour les délivrer en mains propres aux prélats
DÉMÊLERCes lettres étaient conçues en termes si ambigus et si généraux, qu'il était difficile de démêler si le but du roi Auguste était seulement de....
DÉMÊLERMarlborough, qui ne se hâtait jamais de faire ses propositions et qui avait, par une longue habitude, acquis l'art de démêler les hommes
DEMEURERL'opiniâtreté de son caractère se joignant à toutes ces vraisemblances, il demeura ferme dans l'opinion qu'on voulait le trahir et le livrer à ses ennemis
DÉPÉRI, IECroissy prit congé du roi de Suède qu'il laissa au milieu des ruines de Stralsund avec une garnison dépérie des deux tiers
DÉPLACEMENTCes cabales que l'on voit dans toutes les cours et qui se terminent d'ordinaire dans les nôtres par quelque déplacement de ministre ou tout au plus par quelque exil
DÉPOSÉ, ÉEMustapha fut pris, déposé en cérémonie, et son frère tiré du sérail pour devenir sultan
DÉPOUILLEEnsuite venaient les étendards, les timbales, les drapeaux gagnés à ces deux batailles, portés par les officiers et les soldats qui les avaient pris : toutes ces dépouilles étaient suivies des plus belles troupes du czar
DÉPOUILLERCelui-ci [le czar] n'ayant pas dépouillé la rudesse de son éducation et de son pays, aussi terrible à ses sujets qu'admirable aux étrangers
DÉRANGERCe coup dérangea les mesures de Charles, du cardinal et de l'assemblée de Varsovie
DESTINÉELa mort de cet homme, tué précisément au lieu de lui et parce qu'il l'avait voulu sauver.... lui fit croire que sa destinée, qui le conservait si singulièrement, le réservait à l'exécution des plus grandes choses
DÉTACHEMENTIl fondit sur la cavalerie du roi, qui, n'étant point soutenue par le détachement de Creuts, fut rompue à son tour
DÉTAILCette proposition [d'aller délivrer Charles XII à Bender], qui marquait plus de courage et d'affection qu'elle n'était utile, fut écoutée avec plaisir quoique rejetée, et on ne manqua pas d'en instruire le roi en lui envoyant le détail de la bataille d'Helsinbourg
DÉTROMPERLa diète fut bientôt détrompée de la fausse nouvelle de la mort du roi de Suède
DÉTRÔNÉ, ÉELe roi Auguste détrôné ne craignait plus d'irriter les Polonais en abandonnant leur pays aux troupes moscovites
DÉTRÔNEMENTTous ces succès étaient les avant-coureurs du détrônement du roi Auguste
DÉTRÔNERQuand je devrais rester ici cinquante ans, je n'en sortirai point que je n'aie détrôné le roi de Pologne [paroles de Charles XII]
DÉTRUIRELe czar aspirait à plus qu'à détruire des villes ; il en fondait une alors peu loin de Nerva même, au milieu de ses nouvelles conquêtes, c'était la ville de Pétersbourg....
DÉTRUIRELes Russes ne l'attendirent pas, ils décampèrent et se retirèrent vers le Borysthène, gâtant tous les chemins, et détruisant tout sur leur route pour retarder au moins les Suédois
DEVENIRLes moindres circonstances deviennent essentielles quand il s'agit de la mort d'un homme tel que Charles XII
DEVOIRSi Menzikoff fit cette manoeuvre de lui-même, la Russie lui dut son salut ; si le czar l'ordonna, il était un digne adversaire de Charles XII
DEVOIRLes nations avaient déjà donné à Pierre Alexiovitz le nom de grand, qu'une défaite ne pouvait lui faire perdre, parce qu'il ne le devait pas à des victoires
DÉVORERQuand voulez-vous donc, disait-elle quelquefois au sultan son fils, aider mon lion [Charles XII] à dévorer ce czar ?
DIRECharles exigea une lettre d'Auguste à Stanislas : le roi détrôné se le fit dire plus d'une fois ; mais Charles voulait cette lettre, et il fallut l'écrire
DIRECTEMENTNe commettre aucun désordre, et ne faire aucune action qui tende directement ou indirectement à violer cette paix et amitié
DISCIPLINEC'est au temps à aguerrir les troupes, et à la discipline à les rendre invincibles
DISCIPLINÉ, ÉEIl [Pierre 1er] fit petit à petit de nouveaux régiments ; et enfin, se sentant maître de troupes disciplinées, il cassa les strélitz, qui n'osèrent désobéir
DISCIPLINERLe czar poursuivant toujours le dessein de discipliner ses troupes, pendant qu'il civilisait ses sujets
DISPERSERLe général Stenau fit ferme un moment avec deux régiments ; le moment d'après, il fut lui-même entraîné dans la fuite générale de son armée, qui se dispersa avant d'être vaincue
DISPERSIONLe czar apprit, à moitié chemin, la bataille de Nerva et la dispersion de tout son camp
DISPOSITIONSteinbock profita de cette disposition des esprits qui, dans un jour de bataille, vaut autant que la discipline militaire
DISSECTIONOn faisait dans son Académie [de Pierre le Grand] des dissections de quelques morts
DIVANLe sultan indigné fit assembler un divan extraordinaire, et y parla lui-même, ce qu'il ne fait que très rarement
DONNERIl dit au comte Piper qu'il était plus flatté de donner que de gagner des royaumes
DONNERImpatient de donner un roi à la Pologne, il proposa au prince Alexandre de monter sur le trône, dont la fortune s'opiniâtrait à écarter son frère
DONNERSteinbock se fit donner de force plus qu'il n'avait demandé ; on exigea même de la ville une contribution
DONNERElbing, bâtie sur un bras de la Vistule, ne profita pas de la faute des Dantzickois ; elle balança trop à donner passage aux troupes suédoises
DONNERLes Suédois s'avancèrent la baïonnette au bout du fusil, ayant au dos une neige furieuse qui donnait au visage des ennemis
DRABANUne seconde volée mit le brancard en pièces et renversa le roi ; de vingt-quatre drabans qui se relayaient pour le porter, vingt et un furent tués
ÉBRANLERAinsi périt, à l'âge de trente-six ans et demi, Charles XII, roi de Suède, après avoir éprouvé ce que la prospérité a de plus grand et ce que l'adversité a de plus cruel, sans avoir été amolli par l'une ni ébranlé un moment par l'autre
ÉBRANLERLes Suédois consternés s'ébranlèrent, et, le canon ennemi continuant à les écraser, la première ligne se replia sur la seconde, et la seconde s'enfuit
ÉCLIPSERStanislas [Leczinsky] s'était éclipsé de son armée
ÉCOLEIl y en eut [des prisonniers suédois transportés en Sibérie] qui enseignèrent les langues, les mathématiques ; ils y établirent même des écoles publiques qui, avec le temps, devinrent si utiles et si connues, qu'on y envoyait des enfants de Moscou
ÉCUMERDes officiers m'ont dit les [les paysans suédois] avoir vus écumer de colère
ÉGAL, ALEIl y avait déjà longtemps que toutes les saisons étaient devenues égales pour les soldats de Charles et pour ceux du czar
ÉGARERLe général Lagercron, qui marchait devant avec cinq mille hommes et des pionniers, égara l'armée vers l'orient, à trente lieues de la véritable route
EMBARRASSERLe roi, qui était en bottes, selon sa coutume, s'embarrassa dans ses éperons et tomba
EMBRASÉ, ÉELes Turcs entouraient cette maison toute embrasée
EMBRASEMENTIl jette le baril à l'endroit où le feu était le plus violent.... il se trouve que ce baril était rempli d'eau-de-vie.... l'embrasement redoubla avec plus de rage
ENCLOUERLevenhaupt s'était retiré après avoir encloué une partie de son canon
ENFONCERLa bataille recommença pour la troisième fois avec plus de furie et d'acharnement ; enfin le nombre l'emporta ; les Suédois furent rompus, enfoncés et poussés jusqu'à leur bagage
ENFOUIRDans les endroits qui sont cultivés, on ne trouve point de vivres ; les paysans enfouissent dans la terre tous les grains et tout ce qui peut s'y conserver
ENRICHI, IECharles partit de Saxe, suivi d'une armée de 43 000 hommes, autrefois couverte de fer, et alors brillante d'or et d'argent, et enrichie des dépouilles de la Pologne et de la Saxe
ÉPINECharles XII mit un chapeau bordé d'or avec un habit gris d'épine
ESTOMACLe général Hord et le général Dardoff montrèrent au roi leurs estomacs couverts de blessures reçues à son service, et, l'assurant qu'ils étaient prêts à mourir pour lui, ils le supplièrent que ce fût au moins dans une occasion plus nécessaire [qu'à Bender]
ÉTABLI, IEIl n'est pas permis [en Russie] à un bourgeois établi de passer dans un cloître
EXÉCUTIONIl n'y avait alors auprès de sa personne que deux Français ; l'un était M. Siquier, son aide de camp, homme de tête et d'exécution qui s'était mis à son service en Turquie
EXPOSÉ, ÉELe roi était exposé presque à demi-corps à une batterie de canon, pointée vis-à-vis l'angle où il était
FAILLIRCette proposition faillit à reculer les affaires pour un temps, au lieu de les avancer
FAIMLui, qui s'était étudié toute sa vie à supporter les plus extrêmes rigueurs que la nature humaine peut soutenir, voulut essayer combien de temps il pourrait supporter la faim sans en être abattu
FAIRECharles voulait braver les saisons comme il faisait ses ennemis
FAMILIARITÉRassuré bientôt par la manière libre et douce dont le roi lui parlait, il reprit avec lui sa familiarité ordinaire, et tous deux s'entretinrent en riant du combat de Bender
FANFARONNADEQuoi, vous doutez, dit-il, qu'avec mes huit mille braves Suédois, je ne passe sur le corps à quatre-vingt mille Moscovites ? Un moment après, craignant qu'il n'y eût un peu de fanfaronnade dans les paroles....
FASCINELes chevaux de frise arrachés, la terre éboulée, les troncs et les branches d'arbre qu'on put trouver, les soldats tués par les coups de mousquet tirés au hasard, servirent de fascines
FAVORI, ITEIl [Pierre le Grand] recevait ces honneurs dans sa ville favorite, en un lieu où dix ans auparavant il n'y avait pas une cabane, et où il voyait alors trente-quatre mille cinq cents maisons
FEINDREIl [Charles XII] resta dix mois couché, feignant d'être malade
FENDREL'officier, qui ne peut exercer aucun métier, fut réduit à fendre et à porter le bois du soldat devenu tailleur, drapier, menuisier, ou maçon, ou orfévre, et qui gagnait de quoi subsister
FERCe corps de fer [Charles XII] gouverné par une âme si hardie
FERLes vieillards, remplis de l'indignation la plus vive, s'en retournèrent [quittant Charles XII à Bender] en criant : Ah ! la tête de fer ! puisqu'il veut périr, qu'il périsse
FERMELe général Stenau fit ferme avec deux régiments
FERRÉ, ÉEIl [Charles XII] fit son entrée à Stockholm sur un cheval alezan, ferré d'argent
FEULe comte d'Alberg joignait le feu d'un jeune homme à l'expérience de soixante campagnes
FICTIF, IVECes monnaies fictives, inventées par la nécessité, et auxquelles la bonne foi seule peut donner un crédit durable, sont comme des billets de change dont la valeur imaginaire peut excéder aisément les fonds qui sont dans un Etat
FLAMBEAUSes troupes étaient dans le faubourg, le flambeau à la main ; une faible porte de bois et un fossé déjà comblé étaient les seules défenses d'Altona
FLAQUEOn ne peut aller de Suède en Norvège que par des défilés assez dangereux ; et, quand on les a passés, on rencontre, de distance en distance, des flaques d'eau que la mer y forme entre des roches
FONDRELe roi [Charles XII] fondit sur cette armée, n'ayant avec lui que six régiments de cavalerie, et quatre mille fantassins
FORGÉ, ÉEIl [Charles XII] les appela médiateurs volontaires, persista à soutenir que l'ordre du sultan et le fetfa du muphti étaient forgés, puisqu'on venait d'envoyer demander de nouveaux ordres à la Porte
FORMERLa Suède, inondée de cette fausse monnaie, ne forma qu'un cri contre le baron de Gortz
FORMIDABLEJe ne sais si les Suédois pourraient avoir tout d'un coup des troupes aussi formidables que celles de Charles XII
FORTIFIÉ, ÉELe roi de Suède, dans le commencement du siége, disait qu'il ne comprenait pas comment une place bien fortifiée et munie d'une garnison suffisante pouvait être prise
FROIDEURIl [Marlborough] arriva même dans le carrosse de ce baron au quartier de Charles XII, et il y eut des froideurs marquées entre lui et le chancelier Piper
FRONTIÈREIl [Charles XII] passa ce grand fleuve après eux à Mohilou, dernière ville de Pologne, qui appartenait tantôt aux Polonais, tantôt aux czars, destinée commune aux places frontières
FUMÉELa grande salle, où les Suédois se tenaient [à Bender], était remplie d'une fumée affreuse, mêlée de tourbillons de feu qui entraient par les portes des appartements voisins
FURIEUX, EUSEDès que le canon des Suédois eut fait brèche aux retranchements, ils s'avancèrent la baïonnette au bout du fusil, ayant au dos une neige furieuse qui donnait au visage des ennemis
GALOPLe bacha indigné s'en retourna au grand galop, contre l'usage des Turcs
GANTIl trouva ce conquérant [Charles XII] vêtu d'un habit de gros drap bleu, avec des boutons de cuivre doré, de grosses bottes, des gants de buffle qui lui venaient jusqu'au coude, dans une chambre sans tapisserie
GARNISONStralsund avait une garnison de près de neuf mille hommes, et de plus le roi de Suède lui-même
GÂTERLes Russes se retirèrent vers le Borysthène, gâtant tous les chemins
GELÉ, ÉEPlusieurs de ses soldats tombaient morts de froid dans leurs postes ; et les autres, presque gelés, voyant leur roi qui souffrait comme eux, n'osaient proférer une plainte
GÉNÉALOGIEIl n'est pas indigne de l'histoire de dire qu'un écuyer arabe qui avait soin de ses chevaux donna au roi leur généalogie ; c'est un usage établi depuis longtemps chez ces peuples [les Turcs], qui semblent faire beaucoup plus d'attention à la noblesse des chevaux qu'à celle des hommes
GÉNÉRALISSIMEIl [Charles XII] déclara son beau-frère généralissime de ses armées en Suède
GLISSERCet empereur [Achmet III] se déguisait souvent en homme privé, en iman ou en dervis ; il se glissait le soir dans les cafés de Constantinople et dans les lieux publics pour entendre ce qu'on disait de lui
GLOIRELe czar perdit près de dix mille hommes dans ces cinq combats où il eut la gloire de vaincre les Suédois, et Levenhaupt celle de disputer trois jours la victoire et de se retirer sans avoir été forcé dans son dernier retranchement
GOÛTERLe chevalier de Folard espérait faire goûter à ce prince [Charles XII] les nouvelles idées qu'il avait sur la guerre
GRADATIONSans aucune de ces gradations insensibles qui amènent les saisons
GRAND, ANDEC'était un homme courageux [Mazeppa], entreprenant et d'un travail infatigable, quoique dans une grande vieillesse
HASARDERIl [Charles XII] montrait avec le doigt à M. Fabrice les endroits qui le frappaient [dans un livre français] ; mais il n'en voulait lire aucun tout haut, ni hasarder jamais un mot en français
HAUSSERIl [Pierre le Grand] avait été réduit à la mauvaise ressource de hausser les monnaies ; remède qui ne guérit jamais les maux d'un État
HAUTEMENTIl [Charles XII] fit demander hautement à l'empereur d'Allemagne l'exécution du traité d'Altranstad
HÉRÉDITAIRERien n'est héréditaire en Pologne que les terres et le rang de noble
HONTEIl [Charles XII] avait conservé, dans l'inflexibilité de son caractère, cette timidité qu'on nomme mauvaise honte
HOUSSEChevaux de main ornés de brides à plaques et clous d'argent.... d'étriers dorés et quelquefois d'argent massif, avec de grandes housses traînantes, à la manière des Turcs
ILLUMINATIONOn fit des illuminations à toutes les fenêtres
IMMÉDIAT, ATELe baron Henri de Gortz, né en Franconie, et baron immédiat de l'empire, ayant rendu des services importants au roi de Suède pendant le séjour de ce monarque à Bender, était depuis devenu son favori et son premier ministre
IMMOLERIl [Stanislas] le pressa de ne point immoler les intérêts de la Suède à ceux d'un ami malheureux qui s'immolait au bien public sans répugnance
IMPORTANCECharles reçut tous ces prisonniers d'importance avec une politesse aussi aisée et un air aussi humain que s'il leur eût fait dans sa cour les honneurs d'une fête
IMPRESSIONCharles XII n'avait encore donné de lui que de mauvaises impressions
INACCESSIBLECe ministre [le vizir], aussi inaccessible que son maître, occupé des intrigues du sérail et sans correspondance au dehors, est d'ordinaire trompé ou trompe le sultan, qui le dépose ou le fait étrangler à la première faute
INCONTINENTCharles combattit à pied entouré de quelques officiers qui accoururent incontinent autour de lui
INCORPORERLa plupart des soldats furent incorporés dans un nouveau régiment d'un fils du prince d'Anhalt, qui fut leur quatrième maître
INDOMPTABLEAinsi dans les actions les plus indifférentes de son enfance [Charles XII], ce naturel indomptable laissait souvent échapper de ces traits qui caractérisent les âmes singulières, et qui marquaient ce qu'il devait être un jour
INDOMPTABLEStanislas voulait et aurait pu faire un traité avantageux avec le roi Auguste ; mais l'indomptable opiniâtreté de Charles XII lui fit perdre ses terres et ses biens réels en Pologne, pour lui conserver le titre de roi
INÉBRANLABLETant ils étaient inébranlables dans la discipline sévère à laquelle leur roi les avait accoutumés
INFECTIONLaissant dans Helsinbourg quatre mille blessés dont la plus grande partie mourut par l'infection de tant de chevaux tués, et par le défaut de provisions, dont leurs compatriotes mêmes les privaient pour empêcher que les Suédois n'en jouissent
INFESTERIl y avait longtemps que des pirates de toutes nations, et particulièrement des Anglais, ayant fait entre eux une association, infestaient les mers de l'Europe et de l'Amérique
INGÉNIEUREnfin il [Pierre le Grand] a eu jusqu'à une école d'ingénieurs dans un pays où personne ne savait [avant lui] les éléments de géométrie
INGÉNUMENTEn ce cas, tout ce que doit faire un historien, c'est de conter ingénument le fait, sans vouloir pénétrer les motifs
INHUMAINEMENTÀ l'égard des Moscovites, ils demandèrent la vie à genoux, mais on les massacra inhumainement plus de six heures après le combat
INSINUATIONPoniatowski les soutenait [les demandes de Charles XII à la Porte] par le crédit qu'il savait se donner ; l'insinuation réussit partout : il ne paraissait vêtu qu'à la turque
INSINUERLes émissaires [de Charles XII] insinuaient sans cesse que Pierre Alexiovitz voulait se rendre maître de la navigation de la mer Noire
INTERPOSERTout ce que le czar obtint par des voies indirectes fut que le régent interposât ses bons offices pour l'élargissement du baron de Gortz et du comte de Gyllembourg
INTRÉPIDITÉAlors cet homme [Patkul] qui avait bravé la mort dans tant de batailles, se trouvant seul avec un prêtre et son courage n'étant plus soutenu par la gloire ni par la colère, sources de l'intrépidité des hommes, répandit amèrement des larmes dans le sein du chapelain
INTRIGUEUne intrigue qu'il [Mazeppa] eut dans sa jeunesse avec la femme d'un gentilhomme polonais ayant été découverte, le mari le fit lier tout nu sur un cheval farouche et le laissa aller en cet état
JALOUSIELa chute de Charles et son absence réveillèrent les intérêts et les jalousies de tous ces princes, assoupies longtemps par des traités et par l'impuissance de les rompre
JETERLe roi, maître de leurs retranchements, se jeta à genoux pour remercier Dieu du premier succès de ses armes
JOUERLes ressorts secrets qu'il fallut faire jouer, pour amasser de quoi fournir à cette dépense, étaient plus humiliants que l'ambassade n'était pompeuse
JOURCette troupe, rassemblée et ranimée par le malheur de son prince, se fit jour à travers plus de dix régiments moscovites
JURERLes janissaires jurèrent sur leur barbe qu'ils n'attaqueraient point le roi, et qu'ils donneraient les trois jours qu'il demandait
LASSERDès qu'il [Charles XII] put monter à cheval, il reprit ses fatigues ordinaires, toujours se levant avant le soleil, lassant trois chevaux par jour, faisant faire l'exercice à ses soldats
LETTRELe maréchal lui apporte [à Charles XII] une liste de toutes ces routes, à la tête desquelles il avait affecté de mettre en grosses lettres.... Route de Leipsick à Stockholm
LIGNE[À Pultava] les Suédois consternés s'ébranlent, et, le canon ennemi continuant à les écraser, la première ligne se replia sur la seconde et la seconde s'enfuit ; ce ne fut en cette dernière action qu'une ligne de dix mille hommes de l'infanterie russe qui mit en déroute l'armée suédoise ; tant les choses étaient changées !
LION, ONNELa sultane, par une secrète inclination dont presque toutes les femmes se sentent surprises en faveur des hommes extraordinaires, même sans les avoir vus, prenait hautement dans le sérail le parti de ce prince [Charles XII] ; elle ne l'appelait que son lion : Quand voulez-vous donc, disait-elle quelquefois au sultan son fils, aider mon lion à dévorer ce czar ?
LONGUEURLe roi de Suède ne souffrit pas que l'art des ministres traînât les négociations en longueur
MACHINAL, ALEIl [Pierre le Grand] était né avec une crainte extrême de l'eau.... le courage et le génie domptèrent en lui cette faiblesse machinale
MAGISTRATLe comte de Steinbock, un des généraux suédois, assembla le magistrat de la part du roi, demanda le passage pour les troupes et quelques munitions
MAINIl [Charles XII] avait tué plus de douze ennemis de sa main, sans avoir reçu une seule blessure
MALHEURPour achever les malheurs de la Suède, son roi s'obstinait à rester à Démotica [en Turquie]
MALHEUREUX, EUSEIl y avait alors dans le camp moscovite une femme aussi singulière que le czar même ; elle n'était encore connue que sous le nom de Catherine ; sa mère était une malheureuse paysanne du village de Ringen, en Estonie
MANANTLe roi fit venir le soldat : Est-il vrai, dit-il d'un visage sévère, que vous avez volé cet homme ? Sire, dit le soldat, je ne lui ai pas fait tant de mal que Votre Majesté en a fait à son maître : vous lui avez ôté un royaume, et je n'ai pris à ce manant qu'un dindon
MANCHEÀ l'embouchure du fleuve Tistendall, près de la manche de Danemark
MANIERÀ l'âge de sept ans, il [Charles XII] savait manier un cheval
MARCIl [Pierre le Grand] n'a jamais eu vingt-quatre millions de revenu, à compter le marc à près de cinquante livres, comme nous faisons aujourd'hui et comme nous ne ferons peut-être pas demain
MARCHECe fut dans une de ces marches [en Ukraine] que deux mille hommes tombèrent morts de froid sous ses yeux [de Charles XII]
MARCHÉLa douleur et le dépit du roi augmentèrent quand il apprit que Tolstoï, devenu l'ambassadeur du czar à la Porte, était publiquement servi par les Suédois faits esclaves à Pultava, et qu'on vendait tous les jours ces braves soldats dans le marché de Constantinople
MASSACREROn m'assure qu'à la bataille de Frauenstadt, le maréchal Renschild fit massacrer de sang-froid douze ou quinze cents Moscovites qui demandaient la vie à genoux, six heures après la bataille
MASSIF, IVEL'un [cheval], qui avait porté sa Hautesse, était couvert d'une selle et d'une housse enrichies de pierreries, avec des étriers d'or massif
MÉCHANT, ANTEIl fuyait dans une méchante calèche
MÈCHEUn seul officier d'artillerie osant se préparer à mettre le feu au canon, Charles court à lui et lui arrache la mèche ; le commandant se jette aux genoux du roi
MÉCONTENT, ENTEDans toute autre occasion Sapieha ne lui aurait paru qu'un mécontent ; mais, dans ces conjonctures délicates, il ne balança pas à le croire un traître
MÉDIATIONL'Espagne et la France venaient de remettre leur querelle à sa médiation
MÊLERLe baron de Grothusen remarqua que les Turcs ne mêlaient dans leurs cris aucune injure contre le roi, et qu'ils l'appelaient seulement demirbash, tête de fer
MÉMORABLEDans cette extrémité, le mémorable hiver de 1709, plus terrible encore sur ces frontières de l'Europe que nous ne l'avons senti en France, détruisit une partie de l'armée [suédoise, en Ukraine]
MENACÉ, ÉECharles XII, menacé, n'était pas maître de sa colère
MENÉELe duc d'Orléans, lié avec le roi d'Angleterre par des engagements personnels, lui découvrit les menées qui se tramaient contre lui
MILICEC'est là qu'on vit ce dont il n'y a peut-être pas deux exemples de plus, des milices toutes nouvelles égaler dans le premier combat l'intrépidité des vieux corps
MISÉRABLETelle est la misérable faiblesse des hommes, qu'ils regardent avec admiration ceux qui ont fait du mal d'une manière brillante, et qu'ils parleront souvent plus volontiers du destructeur d'un empire que de celui qui l'a fondé
MOINDREOn ne s'attendait guère que des vainqueurs daignassent payer ; ceux qui les apportèrent [des vivres] furent bien étonnés d'être payés généreusement et sans délai par les moindres soldats de l'armée
MOINSAinsi Charles XII, à dix-huit ans, commença et finit cette guerre en moins de dix semaines
MORALELe jeune prince plein d'honneur ne pensait pas qu'il y eût une morale différente pour les rois et pour les particuliers
MORT, ORTEAux premières décharges de la mousqueterie ennemie, le roi [Charles XII] reçut une balle à la gorge ; mais c'était une balle morte qui s'arrêta dans les plis de sa cravate noire et qui ne lui fit aucun mal
MORTIFIERIl [Charles XII] arriva en un quart d'heure à l'autre bord, et fut mortifié de ne sauter à terre que le quatrième
MOU, MOLLELe canon tirait contre la maison ; mais, les pierres étant fort molles, il ne faisait que des trous et ne renversait rien
MOUSQUETADECharles XII, impatient de ne pas aborder assez près, ni assez tôt, se jette de sa chaloupe dans la mer, l'épée à la main, ayant de l'eau par de là la ceinture ; ses ministres, l'ambassadeur de France, les officiers, les soldats suivent aussitôt son exemple et marchent au rivage, malgré une grêle de mousquetades
MUSIQUELe roi [Charles XII] demanda au major général Stuart ce que c'était que ce petit sifflement qu'il entendait à ses oreilles. - C'est le bruit que font les balles de fusil qu'on vous tire, lui dit le major. - Bon, dit le roi ; ce sera là dorénavant ma musique
NÉ, NÉEIl [Charles XII] croyait que tous ses sujets n'étaient nés que pour le suivre à la guerre, et il les avait accoutumés à le croire aussi
NET, ETTE,Je me suis fié, dit Charles, sur ma bonne fortune ; j'ai vu cependant un moment qui n'était pas bien net ; Flemming n'avait nulle envie que je sortisse de Dresde sitôt
NETTOYER[Les Suédois] poursuivent les Turcs de chambre en chambre, tuent ou blessent ceux qui ne fuient point, et en un quart d'heure nettoient la maison d'ennemis
NOEUDVoici le noeud secret de cet événement
NOMBRELe plus grand nombre m'a assuré qu'il [Charles XII] voulut....
NU, NUEIls [les Moscovites prisonniers au nombre de 30 000] marchèrent tête nue, soldats et officiers, à travers moins de sept mille Suédois
OBÉISSANCEL'empereur [Joseph] avait ordonné qu'on reçût Charles [XII] dans toutes les villes de son obéissance avec magnificence
OBSCURITÉC'était un homme plein d'artifice et d'obscurité dans sa conduite
ORDONNANCEL'infanterie était sans habits d'ordonnance ni rien d'uniforme
OUIls ne savaient lequel ils devaient admirer davantage, ou un roi de Suède qui, à l'âge de vingt-deux ans, donnait la couronne de Pologne, ou le prince qui la refusait
OUVERT, ERTEIl faut satisfaire sur ce point comme sur le reste la curiosité des hommes qui ont eu les yeux ouverts sur tout ce qui regarde ce prince
OUVERT, ERTELes Polonais sentaient que, si cette guerre, entreprise sans leur consentement, était malheureuse, leur pays ouvert de tous côtés serait en proie au roi de Suède
OUVRIRIl [Pierre le Grand] voulait joindre par des canaux, dont il dressa le plan, la Duine, le Volga, le Tanaïs, et s'ouvrir des chemins nouveaux de la mer Baltique au Pont-Euxin et à la mer Caspienne, et de ces deux mers à l'Océan septentrional
PAINUn soldat osa présenter au roi avec murmure, en présence de toute l'armée, un morceau de pain noir et moisi, fait d'orge et d'avoine, seule nourriture qu'ils [les Suédois en Ukraine] avaient alors.... le roi reçut le morceau de pain sans s'émouvoir, le mangea tout entier, et dit ensuite froidement au soldat : Il n'est pas bon, mais il peut se manger
PAPASLa confession était pratiquée [chez les Russes], mais ce n'était que dans le cas des plus grands crimes ; alors l'absolution leur paraissait nécessaire, mais non le repentir : ils se croyaient purs devant Dieu avec la bénédiction de leurs papas
PASSAGESavari, son interprète [de Charles XII], homme adroit et entreprenant, porte sa lettre à Andrinople, malgré la sévérité avec laquelle le grand visir faisait garder les passages
PASSERGrothusen, le favori du roi, et le général Dardorf tombèrent morts auprès de lui ; Charles, en combattant, passa sur le corps de ce dernier, qui respirait encore
PASSERUn officier général lui ayant représenté la grandeur du péril : Quoi ! vous doutez, dit-il, qu'avec mes huit mille braves Suédois je ne passe sur le corps à quatre-vingt mille Moscovites ?
PASSERIl [Charles XII] passa cinq jours entiers sans manger ni boire ; le sixième, au matin, il courut deux lieues à cheval, et descendit chez le prince de Hesse, son beau-frère, où il mangea beaucoup
PATRON, ONNECette opinion [que les Moscovites n'avaient pu être vaincus que par un pouvoir surnaturel] fut si générale, que l'on ordonna à ce sujet des prières publiques à saint Nicolas, patron de la Moscovie
PAUSECinq cent mille hommes, qui s'écriaient vive l'empereur notre père, à chaque pause que faisait le czar dans cette entrée triomphale
PAYERLes députés [de Copenhague] se mirent à genoux devant lui : il fit payer à la ville quatre cent mille risdales, avec ordre de faire voiturer au camp toutes sortes de provisions, qu'il promit de faire payer fidèlement
PAYEROn lui apporta [à Charles XII] des vivres, parce qu'il fallait obéir ; mais on ne s'attendait guère que des vainqueurs daignassent payer....
PAYSAN, SANNELà [en Pologne], le paysan ne sème point pour lui, mais pour des seigneurs à qui lui, son champ et le travail de ses mains appartiennent
PELOTONPlusieurs petits corps moscovites qui, depuis la grande bataille de Nerva, ne se montraient plus que par pelotons
PENCHANTLe czar, qui voulait réformer sa nation, ne put jamais corriger dans lui-même son penchant dangereux pour la débauche
PERCHEIl faut [en Ukraine] sonder la terre avec de grandes perches ferrées pour découvrir ces magasins souterrains [de blé conservé sous terre]
PERDU, UECharles avançait dans ces pays perdus [l'Ukraine], incertain de sa route
PERDU, UETant d'esprit et d'agréments [de la comtesse de Königsmark] étaient perdus auprès d'un homme tel que le roi de Suède
PIGEONPeu de Moscovites osaient manger du pigeon, parce que le Saint-Esprit est peint en forme de colombe
PLACARDOn publia un placard du roi de Suède, par lequel il était défendu à tous ecclésiastiques séculiers et réguliers dans Varsovie, sous des peines très grièves, de se mêler des affaires de l'État
PLEUVOIRStralsund était battu en brèche ; les bombes pleuvaient sur les maisons
POLICERIl [Pierre le Grand] poliçait ses peuples, et il était sauvage
PONCTIONOn a vu Pierre le Grand, dans un besoin, faire la ponction à un hydropique
PORTERLe pays [la Suède] est stérile et pauvre ; la Scanie est la seule province qui porte du froment
POSPOLITELa noblesse, qui fait les lois de la république, en fait aussi la force ; elle monte à cheval dans les grandes occasions, et peut composer un corps de plus de cent mille hommes ; cette grande armée, nommée pospolite, se meut difficilement et se gouverne mal
PRÉDESTINATIONCe prince [Charles XII] ne conserva de ses premiers principes [de religion] que celui d'une prédestination absolue, dogme qui favorisait son courage et justifiait ses témérités
PRENDREAvec cette armée, il [le czar Pierre] prit son chemin par la Moldavie et la Valachie, autrefois le pays des Daces
PRESSERLes assiégeants pressèrent leurs ouvrages avec activité
PRINCEOn garde le souvenir des mauvais princes, comme on se souvient des incendies et des pestes
PRODIGIEUX, EUSEEn considérant de telles aventures, la force prodigieuse du roi Auguste et les voyages du czar, on croirait être au temps des Hercule et des Thésée
PROFOND, ONDEOn était à Varsovie dans une tranquillité profonde, et Stanislas comptait en partir dans peu de jours...
PROPREUn de ces vaisseaux avait été construit de ses propres mains [le czar Pierre]
PUNIRIl [Gustave Wasa] punit la religion catholique des attentats de ses ministres ; en moins de deux ans, il rendit la Suède luthérienne par la supériorité de sa politique plus encore que par autorité
QUARTIERLa plus grande mortification qu'ils eurent fut d'être obligés de le suivre au quartier du roi de Suède
QUEC'est un malheur inséparable du bien qu'a produit l'imprimerie, que cette foule de pièces scandaleuses publiées à la honte de l'esprit et des moeurs
QUELQUECharles XII ajouta à ces bandits quelque mille Valaques
RALLIERLes Suédois furent rompus, enfoncés et poussés jusqu'à leur bagage ; Levenhaupt rallia ses troupes derrière les chariots
RAMENERLe roi de Pologne fit tout ce qu'on devait attendre d'un prince qui combattait pour sa couronne, il ramena lui-même trois fois ses troupes à la charge
RAMENERFlemming, son premier ministre [de l'électeur de Saxe].... contribua par son adresse à ramener à son maître une grande partie de la noblesse polonaise
RANÇONNÉ, ÉELes habitants, déjà rançonnés par le roi de Suède, le furent encore davantage par Auguste
RAVELINIl [Charles XII] s'arrêta le 21 jusqu'à minuit sur un petit ravelin tout ruiné par les bombes et par le canon
RECRUTERLa nécessité de recruter continuellement ses troupes, d'entretenir ses garnisons et les corps d'armée.... tout cela avait coûté à la Suède, pendant le cours de la guerre, plus de 250000 soldats
RÉGNEROn [Hambourg] refusa de les recevoir [des fugitifs d'Altona], parce qu'il régnait dans Altona quelques maladies contagieuses
REMPARTSchullembourg, qui fut général des Vénitiens, et à qui la république a érigé une statue dans Corfou, pour avoir défendu contre les Turcs ce rempart de l'Italie
RENDREIl n'y a que les républiques qui rendent de tels honneurs [une statue] ; les rois ne donnent que des récompenses
RENDRELa terreur de ses armes [de Charles XII] était si grande, que la moitié de l'armée saxonne s'enfuit à son approche sans rendre le combat
RENDREAvant ce jour [Pultava], seize mille soldats du roi Charles eussent attaqué toutes les forces de l'empire moscovite, et eussent péri jusqu'au dernier plutôt que de se rendre
RENDU, UEUn service rendu mal à propos est souvent puni comme une trahison
RENDU, UECharles, à la tête de sa cavalerie, fit trente lieues en vingt-quatre heures, chaque cavalier menant un cheval en main pour le monter quand le sien serait rendu
RENVERSERIl est certain que, si quelqu'un eût pu renverser l'empire des Persans et des Turcs, et passer ensuite en Italie, c'était Charles XII
RÉPARERL'Europe a vu avec surprise cette femme [Catherine Ire], qui ne sut jamais ni lire ni écrire, réparer son éducation et ses faiblesses par son courage, et remplir avec gloire le trône d'un législateur
RESPIRERDe toutes les tragédies françaises, Mithridate était celle qui lui plaisait davantage [à Charles XII], parce que la situation de ce roi vaincu et respirant la vengeance était conforme à la sienne
RESSAISIRIl [Charles XII] espérait que sa nouvelle alliance avec le czar le mettrait bientôt en état de ressaisir toutes ses provinces perdues
RETARDEMENTLe roi [Charles XII], qui n'avait point encore éprouvé de revers, ni même de retardement dans ses succès, croyait qu'une année lui suffirait pour détrôner le czar
RETENIRAu lieu que le roi [Charles XII] avait renvoyé tous ces prisonniers moscovites qu'il ne craignait pas, le czar retint les Suédois pris à Pultava
RETRANCHEMENTAprès beaucoup de pertes et de marches ruineuses, le czar, poussé vers le Pruth, n'avait pour tout retranchement que des chevaux de frise et des charriots
RETRANCHERLe roi [Charles XII] retrancha de sa main tout ce qui [dans le récit de la bataille de Narva] était trop avantageux pour lui et trop injurieux pour le czar
RÉUNIRLa Moldavie était alors gouvernée par le prince Cantemir, Grec d'origine, qui réunissait les talents des anciens Grecs, la science des lettres et des armes
REVERSLes Russes se firent tuer pendant une demi-heure sans quitter le revers des fossés
RIXDALETrois régiments suédois furent logés à discrétion chez les citoyens, et la ville taxée à une contribution de cent mille risdales
ROISi les petites choses peignent les hommes, il est permis de rapporter qu'il [Charles XII] faisait toujours marcher le roi à ce jeu [les échecs] ; il s'en servait plus que des autres pièces, et par-là il perdait toutes les parties
ROSÉEMa générosité, qui répand la rosée de ses faveurs sur les grands comme sur les petits
ROUEQuand on l'eut conduit [Patkul] au lieu du supplice, et qu'il vit les roues et les pieux, il tomba dans des convulsions de frayeur, et se rejeta dans les bras du ministre, qui l'embrassa en le couvrant de son manteau et en pleurant
ROUEROn fait savoir que l'ordre très exprès de Sa Majesté, notre seigneur très clément, est que cet homme [Patkul], qui est traître à la patrie, soit roué et écartelé pour réparation de ses crimes et pour l'exemple des autres
RUINERLes Russes ruinaient également amis et ennemis [en Pologne] ; on ne voyait que des villes en cendre
SABRELes députés [aux diètes de Pologne] y décident souvent leurs affaires le sabre à la main, comme les anciens Sarmates, dont ils sont descendus
SARRAUOn n'eut [lors d'une invasion des Danois en Suède] ni le temps, ni les moyens de donner aux milices des habits d'ordonnance ; la plupart de ces laboureurs vinrent vêtus de leurs sarraux de toile, ayant à leurs ceintures des pistolets attachés avec des cordes
SAUTEREn disant ces paroles, il [l'ambassadeur de France] donna la main au roi [Charles XII allant contre les Danois], qui sauta dans la chaloupe où le comte de Piper et l'ambassadeur entrèrent
SÉQUESTRELe roi de Prusse avait délogé les Suédois de cette île [Usedom], et s'en était saisi, aussi bien que de Stettin, qu'il gardait en séquestre
SÉRAILOn lui permit [à l'ambassadeur moscovite] d'avoir un sérail, c'est-à-dire un palais dans le quartier des Francs
SÉRÉNISSIMEIls [les ambassadeurs de Pologne] voulurent d'abord faire régler un cérémonial que le roi ne connaissait pas ; ils demandèrent qu'on traitât la république de sérénissime ....on leur répondit que la république serait appelée illustre, et non sérénissime
SERVIRIls [Charles XII et ses compagnons chez les Turcs] se servaient eux-mêmes ; et ce fut le chancelier Mullern qui fit pendant tout ce temps la fonction de cuisinier
SIÉGELe roi de Suède, dans le commencement du siége [de Stralsund], disait qu'il ne comprenait pas comment une place bien fortifiée et munie d'une garnison suffisante pouvait être prise
SIFFLEMENTLe roi, qui n'avait jamais entendu de sa vie de mousqueterie chargée à balle, demanda au major général Stuart, qui se trouva auprès de lui, ce que c'était que ce petit sifflement qu'il entendait à ses oreilles
SINGULIER, IÈRECe fut le 8 juillet de l'année 1709 que se donna cette bataille décisive de Pultawa, entre les deux plus singuliers monarques qui fussent alors dans le monde
SOLAKNom donné à des espèces de gardes du sultan, dont les turbans sont ornés de plumes si hautes qu'elles le dérobent à la vue du peuple
SONDERIl n'y avait point de passage difficile qu'il [Pierre le Grand] n'eût sondé lui-même, depuis le fond du golfe de Bothnie jusqu'à l'Océan
SUBVENIRPour subvenir à tant de frais, il fallut prendre la substance des peuples ; il n'y eut point d'extorsion que l'on n'inventât sous le nom de taxe et d'impôt
SUJET, ETTEÀ l'égard du malheureux Patkul [ambassadeur mis à mort par Charles XII], il n'y eut pas une puissance qui interposât ses bons offices en sa faveur, et qui ne fît voir combien peu un sujet doit compter sur des rois
SUPPLICEIl [Patkul] reçut seize coups, et souffrit le supplice le plus long et le plus affreux qu'on puisse imaginer
SUPPURERSa plaie suppurait, il [Charles XII] avait la fièvre
TAILLERDeux régiments de ces paysans armés [milices suédoises] taillèrent en pièces le régiment des gardes du roi de Danemark, dont il ne resta que dix hommes
TÉMÉRAIRESon génie [de Gustave Wasa] formait de ces entreprises que le vulgaire croit téméraires, et qui ne sont que hardies aux yeux des grands hommes
TENIRIl [Charles XII] tenait lui-même sa jambe avec les deux mains, regardant les incisions qu'on lui faisait, comme si l'opération eût été faite sur un autre
TENIROn ne recevait plus de nouvelles de la Suède, et on ne pouvait y en faire tenir
TENIRSa suite [de Charles XII] commençait à désespérer ; lui seul tint ferme, et ne parut pas abattu un moment
TENTEOn lui présenta [à Charles XII], de la part du Grand Seigneur, une large tente d'écarlate brodée d'or
TENTÉ, ÉECes sollicitations furent bien reçues d'un prince déjà tenté de cette conquête
TÊTELe baron Grothusen remarqua que les Turcs ne mêlaient dans leurs cris aucune injure contre le roi, et qu'ils l'appelaient seulement tête de fer
TÊTEEn Angleterre, le parlement qui fit mourir Charles Ier sur un échafaud, commença par mettre le nom du prince à la tête de toutes les résolutions qu'il prenait pour le perdre
TÊTEPierre Alexiovitz, qui, vingt ans auparavant, n'avait pas une barque dans la mer Baltique, se voyait alors maître de cette mer, à la tête d'une flotte de trente grands vaisseaux de ligne
TIMBALEEnsuite [dans un triomphe célébré à Moscou] venaient les étendards, les timbales, les drapeaux gagnés à ces deux batailles [Lesno et Pultava]
TIRERIl [un habit simple] l'empêchait d'être remarqué et d'être choisi par les ennemis, qui eussent tiré à sa personne
TIRERLe canon tirait sur eux à cartouche ; mais le roi, qui se découvrait davantage, était le plus exposé
TORRENTCe fut là le premier avantage qu'eut le roi Auguste, dans le torrent de sa mauvaise fortune, contre les armes victorieuses de son ennemi
TOUCHANTC'est lui [Charles XII] dont on se propose ici d'écrire ce qu'on a appris de certain touchant sa personne et ses actions
TOUT, TOUTECharles, indigné de se voir, en quelque sorte, chassé des terres du Grand Seigneur, se détermina à ne point partir du tout
TOUT, TOUTETelle était l'inflexibilité de Charles dans ses opinions, que, tout abandonné qu'il était en Pologne, tout poursuivi dans ses propres États, tout captif dans une litière turque, conduit prisonnier sans savoir où on le menait, il comptait encore sur la fortune
TOUTEFOISLa flotte suédoise vint à sa rencontre [de l'amiral russe], commandée par le vice-amiral Erinschild ; elle était moins forte des deux tiers, toutefois elle se battit pendant trois heures
TRABANDe vingt-quatre trabans qui se relayaient pour le porter [Charles XII, à Pultava], vingt et un furent tués
TRAFIQUERIls [les Juifs] achètent à vil prix les blés, les bestiaux, les denrées du pays, les trafiquent à Dantzik et en Allemagne
TRIOMPHAL, ALEIl [Pierre le Grand] fit son entrée dans Moscou sous sept arcs triomphaux dressés dans les rues
TRÔNEPatkul.... fut député de la noblesse livonienne pour porter au trône les plaintes de la province
TUTELLEIl [Pierre le Grand] a dissipé les janissaires moscovites, nommés strélitz, qui tenaient les czars en tutelle
UN, UNEAinsi périt à l'âge de trente-six ans et demi, Charles XII, roi de Suède, après avoir éprouvé ce que la prospérité a de plus grand, et ce que l'adversité a de plus cruel, sans avoir été amolli par l'une, ni ébranlé un moment par l'autre
UNI, IEPresque toutes ses actions, jusqu'à celles de sa vie privée et unie, ont été bien loin au delà du vraisemblable
UNIQUEHomme unique plutôt que grand homme
UNIVERSAUXIl [le roi Auguste] fit publier ses universaux pour assembler la pospolite et les armées
VAILLAMMENTJe sais par vos blessures et par les miennes, leur dit Charles XII, que nous avons vaillamment combattu ensemble ; vous avez fait votre devoir jusqu'à présent, faites-le encore aujourd'hui
VICAIREL'archevêque de Guesne, primat de Pologne, vicaire du royaume dans les interrègnes, et la première personne de l'État après le roi
VICISSITUDEMenzikoff, homme qui a connu les plus extrêmes vicissitudes de la fortune, ayant été garçon pâtissier, général et prince, ensuite dépouillé de tout et relégué en Sibérie où il est mort dans la misère et dans le désespoir
VICTOIREIl [Charles XII, dans sa campagne contre les Moscovites], disait que c'était aller à la chasse plutôt que faire la guerre, et se plaignait de ne point acheter la victoire
VIZIRAT ou VIZIRIATLa politique de la cour ottomane parut toute changée dès les premiers jours de ce viziriat [de Jussuf]
VOILÀIl [Charles XII] dit tout haut après la conférence [avec Stanislas] : voilà un homme qui sera toujours mon ami ; et on s'aperçut bientôt que ces mots signifiaient : voilà un homme qui sera roi
VOLÉEUne des premières volées du canon moscovite [à Pultawa] emporta les deux chevaux du brancard de Charles [blessé] ; il en fit atteler deux autres ; une seconde volée mit le brancard en pièces et renversa le roi
VOLONTÉLes Polonais, qui formaient son aile droite [d'Auguste, roi de Saxe], s'enfuirent tous dès le commencement de la bataille, les uns par terreur, les autres par mauvaise volonté
VRAISEMBLABLEPresque toutes ses actions [de Charles XII], jusqu'à celles de sa vie privée et unie, ont été bien loin au delà du vraisemblable
YOn ne recevait plus de nouvelles de la Suède, et on ne pouvait y en faire tenir

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