Définition de PUNIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pu-nir

DÉFINITIONS

1
Faire subir à quelqu'un le châtiment de son crime, de sa faute. Punir d mort. Punir un criminel du dernier supplice. Il a été puni de ses malversations.
On punit à la Chine les pères pour les fautes de leurs enfants
Des gens qu'on ne saurait regarder comme des hommes méchants sont punis comme des scélérats ; ce qui est la chose du monde la plus contraire à l'esprit du gouvernement modéré
Nature : Absolument.
Et je saurai punir, comme récompenser
Un père, en punissant, madame, est toujours père
Ignorer ce qu'il vaut mieux ignorer que punir, et ne punir que rarement et utilement
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans d'Argenson.
Il faut bien de l'art et de la prudence pour punir utilement
2
Il se dit aussi des choses qui sont cause qu'une punition est infligée.
Ne songeant qu'à restreindre et à punir une liberté qui n'avait pas su demeurer dans ses bornes
Vous supposeriez qu'avoir confessé des crimes invétérés, c'est les avoir punis
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Comm.
Partout on punit le crime ; il est plus beau sans doute d'encourager à la vertu
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fragm. sur l'hist. III
Un soupir, une larme indiscrète serait punie de mort
3
Il se dit de Dieu qui inflige des châtiments durant ou après cette vie.
Comme les hérésiarques sont punis, en l'autre vie, des péchés auxquels ils ont engagé leurs sectateurs
Quand, pour punir les scandales, ou pour réveiller les peuples et les pasteurs, il [Dieu] permet à l'esprit de séduction de tromper les âmes hautaines
Dieu, pour punir l'irréligieuse instabilité de ces peuples [les Anglais]
Il est certain que Dieu ne nous punit point en ce monde précisément pour nous punir ; mais qu'il ne nous punit que pour nous convertir
de Louis BOURDALOUE dans Serm. 24e dim. après la Pentecôt. Dominic. t. IV, p. 456
Le ciel me punit d'avoir trop écouté D'un oracle imposteur la fausse obscurité
Dieu le punira, signifie qu'une mauvaise action ne demeurera point impunie.
4
Sémantique : Par extension, faire éprouver quelque châtiment comparé à une punition.
Pourquoi, pour punir cet infâme, Mon coeur n'a-t-il assez de résolution ? Ah ! que dans cette occasion J'enrage d'être honnête femme !
Ah ! que, pour la punir de cette comédie [feindre d'être malade], Ne lui vois-je une vraie et triste maladie ?
Je t'ai même puni de l'avoir arraché [un secret]
Il [Gustave Wasa] punit la religion catholique des attentats de ses ministres ; en moins de deux ans, il rendit la Suède luthérienne par la supériorité de sa politique plus encore que par autorité
5
Mal reconnaître, rendre le mal pour le bien. Il a été puni de sa folle tendresse. Vous êtes un ingrat ; vous me punissez bien de ce que j'ai fait pour vous.
Un si grand ennemi ne peut être gagné, Et je te punirais de m'avoir épargné
6
Se punir, Nature : v. réfl. S'imposer un châtiment.
On peut se punir par zèle de sa perfection, on peut se punir pour venger Dieu
de Louis BOURDALOUE dans Pénitence, 2e arent, p. 502
Elle s'en est punie, et, fuyant mon courroux, A cherché dans les flots un supplice trop doux
Il [Marivaux] fit, sur une jeune actrice qui n'avait ni talent ni figure, une plaisanterie qu'il se reprocha, et dont même il se punit, si c'est se punir que de réparer une faute par une action généreuse
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Mariv.
S'infliger l'un à l'autre une punition.
Qu'est-ce que deux armées qui se battent ? ce sont des ministres de cette justice [divine] qui se punissent les uns les autres, et qui n'exécutent précisément que ce que Dieu a ordonné
de NICOLE dans Ess. de mor. 2e traité, ch. 2

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Si n'est mie merveilles se le Seignor le punit, puisqu'il a fait si lait barat en court et encontre l'assise
dans Ass. de Jérus. I, 297
Nous voulons que il en soient punis en leurs biens et en leurs persones, se le meffait le requiert
2
XIVe s.
Et encor punist l'en un homme pour ce qu'il fait par ignorance et pour son ignorance, se il est en cause de telle ignorance
3
XVIe s.
Faut-il pas les punir de ce qu'ils ne maintiennent...
de Michel de MONTAIGNE dans I, 239

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. pugni ; provenç. et espagn. punir ; ital. punire ; du lat. punire qui vient de poena, peine.

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