L'oeuvre L'amphytrion de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Date : 1668
Citations de "L'amphytrion"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
À | À mon serment l'on peut m'en croire |
ACCORD | Qu'aux pressantes clartés de ce que je puis être, Lui-même soit d'accord du sang qui m'a fait naître |
ACCORD | Autant qu'il est d'accord de vous avoir aimée |
ACCORD | Argatiphontidas ne va point aux accords [à l'arrangement des affaires d'honneur] |
ACCROCHÉ, ÉE | Mais aux hommes par trop vous êtes accrochées |
ADRESSER | Où s'adressent tes pas ? |
AISE | À votre aise vous en parlez |
AMBASSADE | Ô ! juste ciel ! j'ai fait une belle ambassade |
AMITIÉ | Leur tuante amitié de tous côtés m'arrête |
AMPHITRYON | Le véritable amphitryon Est l'amphitryon où l'on dîne |
APPRÊTER | N'apprêtons point à rire aux hommes, En nous disant nos vérités |
ASSOUVIR | Laissez-moi m'assouvir dans mon courroux extrême |
ATTAQUER | Un valet qui s'attaque à son maître |
AVALER | De ces femmes aux beaux et louables talents Qui savent accabler leurs maris de tendresses, Pour leur faire avaler l'usage des galants |
AVANT | Je veux savoir de toi, traître, Ce que tu fais, d'où tu viens avant jour |
AVANT | Allons, courons avant que d'avec eux il sorte |
AVISER | De ta femme il fallut moi-même t'aviser |
BAILLER | Comme vous baillez des soufflets |
BAISSÉ, ÉE | Quand quelqu'un nous emploie, on doit, tête baissée, Se jeter dans ses intérêts |
BALANCE | Je ne m'offense point de vous voir en balance |
BAS, BASSE | Le grand combat qui met nos ennemis à bas |
BEAU ou BEL, BELLE | Il nous ferait beau voir attachés face à face |
BÊTE | C'est agir en dieu qui n'est pas bête |
BOUT | Pour mettre à bout les plus cruelles.... |
BRUIT | Hé ! là, là, Madame la Nuit, Un peu doucement je vous prie ; Vous avez dans le monde un bruit De n'être pas si renchérie |
ÇÀ | Çà, je veux étouffer le courroux qui m'enflamme, Et t'ouïr tout du long sur ta commission |
CABARET | Dis-nous un peu quel est le cabaret honnête Où tu t'es coiffé le cerveau ? |
CAMPER | Ici nos gens se campèrent ; Et l'espace que voilà Nos ennemis l'occupèrent |
CARACTÈRE | Oui, c'est un enchanteur qui porte un caractère Pour ressembler aux maîtres des maisons |
CASSER | Et le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l'autre moi, frais, gaillard et dispos, Et n'ayant d'autre inquiétude Que de battre et casser les os |
CAUSER | Je ne m'étonne point si parfois on en cause |
CERTITUDE | C'est moi qui suis Sosie enfin, de certitude |
CERVEAU | Il faut que ce matin à force de trop boire Il se soit troublé le cerveau |
CHANGE | C'est ce qu'on peut donner pour change Au songe dont vous me parlez |
CHANSON | Il faut être, je le confesse, D'un esprit bien posé, bien tranquille, bien doux, Pour souffrir qu'un valet de chansons me repaisse |
CHAOS | Ma jalousie, à tout propos, Me promène sur ma disgrâce ; Et plus mon esprit y repasse, Moins j'en puis débrouiller le funeste chaos |
CHARGER | Sur mon inquiétude ils viennent tous charger |
CHEMIN | Sur les chemins que t'est-il arrivé ? |
CHEMIN | Cette nuit en longueur me semble sans pareille ; Il faut, depuis le temps que je suis en chemin.... |
COEUR | Battre un homme à coup sûr n'est pas d'une belle âme ; Et le coeur est digne de blâme Contre les gens qui n'en ont pas |
COIFFER | Quel est le cabaret honnête Où tu t'es coiffé le cerveau ? |
COMBAT | Je dois aux yeux d'Alcmène un portrait militaire Du grand combat qui met nos ennemis à bas |
COMMISSION | Çà, je veux étouffer le courroux qui m'enflamme, Et tout du long t'ouïr sur ta commission |
CONFONDRE | Te confonde le ciel de me parler ainsi ! |
CONFUSION | Vous en devriez avoir confusion |
CONGÉ | Je lui donne.... congé d'être Sosie |
CONGRATULANT, ANTE | Ne vous embarquez nullement Dans ces douceurs congratulantes |
CONSERVER | En nous formant, nature a ses caprices : Les uns à s'exposer trouvent mille délices ; Moi, j'en trouve à me conserver |
CONSIDÉRER | Hé bien ! Qu'est-ce ? M'as-tu tout parcouru par ordre ? M'as-tu de tes gros yeux assez considéré ? |
CONSULTER | Ah ! faut-il consulter dans un affront si rude ! |
CONTE | C'est un conte à n'y rien connaître, Un conte extravagant, ridicule, importun ; Cela choque le sens commun ; Mais cela ne laisse pas d'être |
CONTE | Ils nous donnent encore, avec leurs lois sévères, De cent sots contes par le nez |
CONTENTION | Laissons aux deux Amphitryons Faire éclater des jalousies, Et parmi leurs contentions Faisons en bonne paix vivre les deux Sosies |
CONTRARIÉTÉ | Laissons ces contrariétés, Et demeurons ce que nous sommes |
CONTUSION | Ami, si de ces lieux tu ne veux disparaître, Tu pourras y gagner quelque contusion |
COUP | Et les coups de bâton d'un dieu Font honneur à qui les endure |
COUPER | Tout cela va le mieux du monde, Mais enfin coupons au discours |
COURROUX | Je ne sais qui me tient, infâme, Que je ne t'arrache les yeux, Et ne t'apprenne où va le courroux d'une femme ? |
CRAINTE | Crainte pourtant de sinistre aventure, Allons chez nous achever l'entretien |
CRÉANCE | Et la chose à chacun Hors de créance doit paraître |
CRÉDIT | Et voir si ce n'est point une vaine chimère Qui sur ses sens troublés ait su prendre crédit |
CRI | Comment, bourreau, tu fais des cris ? |
CROUPIÈRE | Les ennemis pensant nous tailler des croupières Firent trois pelotons de leurs gens à cheval |
CUISINE | Tu viens ici mettre ton nez, Impudent flaireur de cuisine |
CURIOSITÉ | La faiblesse humaine est d'avoir Des curiosités d'apprendre Ce qu'on ne voudrait pas savoir |
DE | Mais je hais vos messieurs de leurs honteux délais |
DE | Ah ! je vous apprendrai de me traiter ainsi |
DÉ- | Et l'on me désosie enfin Comme on vous désamphitryonne |
DÉBARBOUILLER | Je suis las de porter un visage si laid, Et je m'en vais au ciel avec de l'ambroisie M'en débarbouiller tout à fait |
DÉBROUILLER | Débrouillons ce mystère et sachons notre sort |
DÉCORUM | Non, mais il faut sans cesse Garder le décorum de la divinité |
DÉESSE | Pour une jeune déesse, Vous êtes bien du bon temps |
DÉLICAT, ATE | De semblables erreurs, quelque jour qu'on leur donne, Touchent les endroits délicats ; Et la raison bien souvent les pardonne, Que l'honneur et l'amour ne les pardonnent pas |
DÉLICE | En nous formant, nature a ses caprices ; Divers penchants en nous elle fait observer ; Les uns à s'exposer trouvent mille délices ; Moi j'en trouve à me conserver |
DEMANDER | La chose quelquefois est fâcheuse à connaître ; Et je tremble à la demander |
DÉMÊLÉ | Après le démêlé d'un amoureux caprice, Ils goûtent le plaisir de s'être rajustés |
DENT | ....Entre tes dents, je pense, Tu murmures je ne sais quoi |
DENT | Tout cet embarras met mon esprit sur les dents |
DÉPIT | J'en ai dans le coeur davantage ; Et, pour exprimer tout, ce coeur a du dépit De ne point trouver de langage |
DES- ou DÉS- | Et l'on me désosie enfin Comme on vous désamphitryonne |
DÈS | Moi je vins hier ? - Sans doute ; et dès avant l'aurore Vous vous en êtes retourné |
DÉTOUR | Ce détour ridicule est en vain pris par vous |
DEVOIR | ....Je crois, à parler à sentiments ouverts, Que nous ne nous en devons guères |
DIABLE | Nous donnerions tous les hommes au diable |
DIABLE | Oui, l'autre moi, valet de l'autre vous, a fait Tout de nouveau le diable à quatre |
DIABLE | Et je ne vis de ma vie Un dieu plus diable que toi |
DÎNER | Le véritable Amphitryon Est l'Amphitryon où l'on dîne |
DIRE | Et depuis un long temps nous nous sommes tout dit |
DIRE | Parlerai-je, monsieur, selon ma conscience, Ou comme auprès des grands on le voit usité ? Faut-il dire la vérité, Ou bien user de complaisance ? |
DIRE | N'apprêtons point à rire aux hommes En nous disant nos vérités |
DIRE | Comment, coquin ! - Monsieur, vous n'avez rien qu'à dire, Je mentirai si vous voulez |
DISCOURS | Tous ces discours sont des sottises, Partant d'un homme sans éclat ; Ce seraient paroles exquises Si c'était un grand qui parlât |
DISPOS | Que le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l'autre moi frais, gaillard et dispos |
DONNER | Que je vais m'en donner et me mettre en beau train De raconter nos vaillantises ! |
DORER | Le seigneur Jupiter sait dorer la pilule |
DOS | Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se perd dans le repos, Et je cherche quelque dos Pour me remettre en haleine |
DOUBLE | Double fils de putain de trop d'orgueil enflé |
DOUX, DOUCE | Ce moi qui le seul moi veut être, Ce moi qui m'a fait filer doux |
ÉCARQUILLER | M'as-tu de tes gros yeux assez considéré ? Comme il les écarquille et paraît effaré ! |
ÉCHINE | Ah ! vous y retournez ! Je vous ajusterai l'échine |
ÉCLAT | Tous les discours sont des sottises Partant d'un homme sans éclat |
EFFARÉ, ÉE | Comme il les écarquille [les yeux] et paraît effaré ! |
EFFRÉNÉ, ÉE | Comment, il vient d'avoir l'audace De me fermer la porte au nez, Et de joindre encor la menace à mille propos effrénés ! |
ÉGAYER | Et je vais m'égayer avec lui comme il faut |
ELLÉBORE | Elle a besoin de six grains d'ellébore ; Monsieur, son esprit est tourné |
ÉMANCIPER | Enfin, ma flamme eut beau s'émanciper |
ÉMANCIPER | Non, il faut qu'il ait le salaire Des mots où tout à l'heure il s'est émancipé |
EMPÊCHÉ, ÉE | Et vous seriez, ma foi, toutes bien empêchées Si le diable les prenait tous [les hommes] |
EN | Comme l'amour ici ne m'offre aucun plaisir, Je m'en veux faire au moins qui soient d'autre nature |
EN | Ah ! ah ! tu t'en avises, Traître, de t'approcher de nous |
ENCOLURE | Je vois devant notre maison Certain homme dont l'encolure Ne me présage rien de bon |
ENRAGER | Mille fâcheux cruels, qui ne pensent pas l'être, De nos faits avec moi, sans beaucoup me connaître, Viennent se réjouir pour me faire enrager |
ENSUIVRE (S') | Vois, si mon coeur n'eût su de froideur se munir, Quels inconvénients auraient pu s'en ensuivre ! |
ENTRECOUPER | Ensuite s'il vous plaît ? - Nous nous entrecoupâmes De mille questions qui pouvaient nous toucher |
ENVIE | Et mon destin doit faire envie |
ESPRIT | Elle a besoin de six grains d'ellébore, Monsieur, son esprit est tourné |
ESSAYER | Est-ce donc que par là vous voulez essayer à réparer l'accueil dont je vous ai fait plainte ? |
ESTOC | N'importe, parlons-en et d'estoc et de taille, Comme oculaire témoin |
ÉTOURDIR | Qui donc est le coquin qui prend tant de licence Que de chanter et m'étourdir ainsi ? |
ÊTRE | Tu n'es pas où tu crois ; en vain, tu files doux : Ton excuse n'est point une excuse de mise |
ÉTRILLER | Veut-il qu'à l'étriller ma main un peu s'applique ? |
ÉVADER (S') | Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade [s'en va] |
ÉVADER (S') | Fourbe, tu crois par là peut-être t'évader |
EXPOSER | À s'exposer les uns trouvent mille délices ; Moi, j'en trouve à me conserver |
EXQUIS, ISE | Tous les discours sont des sottises, Partant d'un homme sans éclat ; Ce seraient paroles exquises Si c'était un grand qui parlât |
EXTRAVAGANT, ANTE | C'est un fait à n'y rien connaître, Un conte extravagant, ridicule, importun ; Cela choque le sens commun ; Mais cela ne laisse pas d'être |
FACE | Quoi ! vous osez me soutenir en face Que plus tôt qu'à cette heure on m'ait ici pu voir ? |
FAÇON | Point de façon, je vous conjure ; Entrons vite dans la maison |
FAIRE | Nous avions bu de je ne sais quel vin Qui m'a fait oublier tout ce que j'ai pu faire |
FAIRE | J'avais mangé de l'ail et fis en homme sage De détourner un peu mon haleine de toi |
FAIRE | Voilà notre avant-garde à bien faire animée |
FAIRE | Il nous ferait beau voir attachés face à face à pousser de beaux sentiments |
FAIRE | Passe encor de le voir [Jupiter], de ce sublime étage Dans celui des hommes venir, Prendre tous les transports que leur coeur peut fournir, Et se faire à leur badinage |
FAIT | Je crains fort pour mon fait quelque chose approchant |
FANFARONNERIE | C'est pure fanfaronnerie De vouloir profiter de la poltronnerie De ceux qu'attaque notre bras |
FARIBOLE | Diantre, où veux-tu que mon esprit T'aille chercher des fariboles ? Quinze ans de mariage épuisent les paroles |
FER | Les dieux sont-ils de fer ? |
FÊTE | Était-ce un vin à faire fête ? |
FIGURE | Son stratagème ici se trouve salutaire ; Mais, près de maint objet chéri, Pareil déguisement serait pour ne rien faire ; Et ce n'est pas partout un bon moyen de plaire Que la figure d'un mari |
FILER | Tu n'es pas où tu crois, en vain tu files doux |
FIN, FINE | Mais je ne t'en fais pas le fin, Nous avions bu de je ne sais quel vin Qui m'a fait oublier tout ce que j'ai pu faire |
FLEUREUR | Arrête ; quoi ! tu viens ici mettre ton nez, Impudent fleureur de cuisine ! |
FORMALISER (SE) | Mon Dieu ! qu'as-tu ? toujours on te voit en courroux, Et sur rien tu te formalises |
FORMER | En nous formant, nature a ses caprices.... Les uns à s'exposer trouvent mille délices ; Moi, j'en trouve à me conserver |
FORT, ORTE | Ne te tiens-tu pas fort de ma poltronnerie ? |
FOURNIR | Ma foi, me trouvant las, pour ne pouvoir fournir Aux différents emplois où Jupiter m'engage |
FRAPPER | Quel bruit à descendre m'oblige, Et qui frappe en maître où je suis ? |
FRAYEUR | Mais enfin, dans l'obscurité, Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade |
FRÉNÉSIE | Prends garde de tomber dans cette frénésie [d'entrer dans la maison], Si tu veux demeurer au nombre des vivants |
FRÈRE | Non, un frère incommode et n'est pas de mon goût ; Et je veux être fils unique |
FUIR | Enfin je l'ai fait fuir, et sous ce traitement De beaucoup d'actions il a reçu la peine |
GAILLARD, ARDE | Que le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l'autre moi frais, gaillard et dispos, Et n'ayant d'autre inquiétude Que de battre et casser les os |
GENTILLESSE | Peste ! où prend mon esprit toutes ces gentillesses ? |
GESTE | ....Et tandis qu'à l'ardeur de leurs expressions Je réponds d'un geste de tête, Je leur donne tout bas cent malédictions |
GOÛT | Ah ! tu prends donc, pendard, goût à la bastonnade |
GRÂCE | Et ce qui leur sied bien, dans ces commencements, En nous, vieux mariés, aurait mauvaise grâce |
GRÂCE | Et l'on donne grâce aisément à ce dont on n'est pas le maître [et nous pardonnons aisément des transports dont on n'est pas le maître] |
GRAND, ANDE | Tous les discours sont des sottises Partant d'un homme sans éclat ; Ce seraient paroles exquises, Si c'était un grand qui parlât |
GUINDÉ, ÉE | Dans quelque rang qu'il soit des mortels regardé, Je le [Jupiter] tiendrais fort misérable, S'il ne quittait jamais sa mine redoutable Et qu'au faîte des cieux il fût toujours guindé |
GUISE | Les poëtes font à leur guise |
HAÏR | Mais je hais vos messieurs de leurs honteux délais |
HAÏR | Dire qu'on ne saurait haïr, N'est-ce pas dire qu'on pardonne ? |
HALEINE | Pour me remettre en haleine |
HAUT, AUTE | Il a le bras fort, le coeur haut |
HAUT, AUTE | Sur un haut vers cet endroit Était leur infanterie |
HORS | Et je vais égayer mon sérieux loisir à mettre Amphitryon hors de toute mesure |
HUMANISER | Que d'un peu de pitié ton âme s'humanise |
HUMANISER | Et vous n'ignorez pas que ce maître des dieux Aime à s'humaniser pour des beautés mortelles |
ICI | Ici nos gens se campèrent ; Et l'espace que voilà, Nos ennemis l'occupèrent |
IMMOLER | Oui, vous avez raison lorsque vous m'immolez À vos ressentiments en coupable victime |
IMPRESSION | La jalousie a des impressions Dont bien souvent la force nous entraîne |
INCESSAMMENT | Mon nom qu'incessamment toute la terre adore |
IRRÉVÉRENCE | Comme avec irrévérence Parle des dieux ce maraud ! Mon bras saura bien tantôt Châtier cette insolence |
JALOUSIE | La jalousie a des impressions Dont bien souvent la force nous entraîne |
JAMBON | D'un jambon que j'allai déterrer, Je coupai bravement deux tranches succulentes, Dont je sus fort bien me bourrer |
JE | Ne sens-je pas bien que je veille ? |
JEU | Il n'est guère de jeu que trop loin on ne mène |
JEU | Battre un homme à jeu sûr n'est pas d'une belle âme |
JOUER | Que mon maître couvert de gloire Me joue ici d'un vilain tour ! |
JOUR | [Jupiter vous prie, ô nuit] Qu'à ses transports vous donniez plus d'espace, Et retardiez la naissance du jour |
JOUR | Je veux savoir de toi, traître, Ce que tu fais, d'où tu viens avant jour |
JOUR | Jour et nuit, grêle, vent, péril, chaleur, froidure, Dès qu'ils parlent [les grands], il faut voler |
JOUR | De semblables erreurs, quelque jour qu'on leur donne, Touchent les endroits délicats |
JURER | Ce moi, plus tôt que moi, s'est au logis trouvé, Et j'étais venu, je vous jure, Avant que je fusse arrivé |
LAS, LASSE | Ma foi, me trouvant las.... Je me suis doucement assis sur ce nuage |
LAVER | Laissez-moi m'assouvir dans mon courroux extrême, Et laver mon affront au sang d'un scélérat |
LEQUEL | Et c'est assez, je crois, pour remettre ton coeur Dans l'état auquel il doit être |
LICENCE | Qui donc est ce coquin qui prend tant de licence Que de chanter et m'étourdir ainsi ? |
LICENCIER | Quoi ! ta bouche se licencie à te donner encore un nom que je défends ! |
LONG, ONGUE | Çà, je veux étouffer le courroux qui m'enflamme, Et tout du long t'ouïr sur ta commission |
MAIN | Et je vais en trouver [des amis] qui, partageant l'injure, Sauront prêter la main à mon juste courroux |
MAÎTRE | Quel bruit à descendre m'oblige, Et qui frappe en maître où je suis ? |
MAL, ALE | Un mal d'opinion ne touche que les sots |
MARI | Et ce n'est pas partout un bon moyen de plaire Que la figure d'un mari |
MARIÉ, ÉE | Et ce qui leur sied bien dans ces commencements, En nous, vieux mariés, aurait mauvaise grâce |
MARQUÉ, ÉE | Moi qui.... Et jadis en public fus marqué par derrière, Pour être trop homme de bien |
MAUDIT, ITE | Ô ciel ! que l'heure de manger Pour être mis dehors est une maudite heure ! |
MÊME | Si sa bouche dit vrai, nous avons même sort |
MÉMOIRE | ... Je puis avoir fait Des choses dont j'aurais regret, Et dont je n'ai nulle mémoire |
MERCURE | Je vais là-bas....Dépouiller promptement la forme de Mercure, Pour y vêtir la figure Du valet d'Amphitryon |
MESSAGER, ÈRE | Moi qui suis comme on sait, en terre et dans les cieux, Le fameux messager du souverain des dieux |
MESSAGER, ÈRE | Tout beau ; si, pour heurter tu fais la moindre instance, Je t'enverrai d'ici des messagers fâcheux |
MESURE | Et je vais égayer mon sérieux loisir à mettre Amphitryon hors de toute mesure |
MÉTAMORPHOSE | Tes coups n'ont point en moi fait de métamorphose, Et tout le changement que je trouve à la chose, C'est d'être Sosie battu |
METTRE | Ah ! juste ciel ! cela se peut-il demander ? Et n'est-ce pas pour mettre à bout une âme ? |
MINOIS | Sous ce minois qui lui ressemble, Chassons de ce lieu ce causeur |
MISE | Ton excuse n'est point une excuse de mise |
MOI | Pourtant quand je me tâte et que je me rappelle, Il me semble que je suis moi.... |
MOI | Oui moi, non pas le moi d'ici, Mais le moi du logis qui frappe comme quatre |
MOINS | Le moyen d'en rien croire à moins qu'être insensé ? |
MOT | Et j'ai deux mots à vous dire De la part de Jupiter |
MOT | Rappelle tous tes sens, rentre bien dans ton âme, Et réponds mot pour mot à chaque question |
NEZ | Hé bien ! tu vois, Cléanthis, ce ménage ; Veux-tu qu'à leur exemple ici, Nous fassions entre nous un peu de paix aussi, Quelque petit rapatriage ? - C'est pour ton nez, vraiment, cela se fait ainsi |
NEZ | Et sur les jours caniculaires, Ils [les médecins] nous donnent encore, avec leurs lois sévères, De cent sots contes par le nez |
NOEUD | Cinq fort gros diamants en noeud proprement mis, Dont le chef se parait comme d'un rare ouvrage |
NONCHALANT, ANTE | À votre aise vous en parlez, Et vous avez, la belle, une chaise roulante Où par deux bons chevaux, en dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout où vous voulez |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Était-ce un vin à faire fête ?.... Était-il vieux ou nouveau ?... Le nouveau donne fort dans la tête, Quand on le veut boire sans eau |
NUIT | Que vos chevaux [les chevaux de la Nuit], par vous au petit pas réduits, D'une nuit si délicieuse Fassent la plus longue des nuits |
NUIT | Tout beau ! charmante Nuit, daignez vous arrêter ; Il est certain secours que de vous on désire ; Et j'ai deux mots à vous dire De la part de Jupiter |
OBSTACLE | Loin d'être les premiers à prendre ma vengeance, Eux-mêmes font obstacle à mon ressentiment |
OCULAIRE | N'importe, parlons-en [d'une bataille] et d'estoc et de taille Comme oculaire témoin |
OEIL | Je ne sais qui me tient, infâme, Que je ne t'arrache les yeux |
OEIL | Et la moindre faveur d'un coup d'oeil caressant Nous rengage de plus belle |
OISON | Oui, oui, ne souffrons point qu'on nous croie un oison |
OPINION | Un mal d'opinion ne touche que les sots |
ORAGE | Quels orages de coups vont fondre sur ton dos ! |
ORDRE | Eh bien ! qu'est-ce ? m'as-tu tout parcouru par ordre ? |
OS | Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os |
OÙ | Je ne sais qui me tient, infâme, Que je ne t'arrache les yeux, Et ne t'apprenne où va le courroux d'une femme |
OÙ | Le véritable Amphitryon Est l'Amphitryon où l'on dîne |
OÙ | Voit-on dans les horreurs d'une telle pensée, Par où jamais se consoler Du coup dont on est menacée ? |
OUTRÉ, ÉE | Quoi ! tu veux me donner pour des vérités, traître, Des contes que je vois d'extravagance outrés ? |
PAR | Et sur les jours caniculaires Ils [les médecins] nous donnent encore, avec leurs lois sévères, De cent sots contes par le nez |
PARDONNER | Dire qu'on ne saurait haïr N'est-ce pas dire qu'on pardonne ? |
PARLER | Allez, indigne époux, le fait parle de soi |
PAROLE | Sus, je romps notre trêve, et reprends ma parole |
PARTAGE | Non, c'est assez d'un seul [Sosie], et je suis obstiné à ne point souffrir de partage |
PAS | Que vos chevaux par vous au petit pas réduits.... |
PAS | Du pas devant sur moi tu prendras l'avantage ; Je serai le cadet et tu seras l'aîné |
PAUSE | Fais à ce discours quelque pause ; Amphitryon revient, qui me paraît content |
PEINE | Enfin je l'ai fait fuir, et sous ce traitement De beaucoup d'actions il a reçu la peine |
PEINE | Mon coeur souffre, à vous voir, une peine incroyable |
PESANT, ANTE | Et n'était que ses mains sont un peu trop pesantes, J'en serais fort satisfait |
PESTE | Peste ! où prend mon esprit toutes ces gentillesses ? |
PESTER | Je suis parti, les cieux d'un noir crêpe voilés, Pestant fort contre vous dans ce fâcheux martyre, Et maudissant vingt fois l'ordre dont vous parlez |
PETIT, ITE | Un tel emploi n'est bassesse Que chez les petites gens |
PETIT, ITE | Je commence à mon tour à le croire un petit |
PEUT-ÊTRE | Peut-être a-t-il dans l'âme autant que moi de crainte, Et que le drôle parle ainsi Pour me cacher sa peur sous une audace feinte |
PILULE | Le seigneur Jupiter sait dorer la pilule |
PLAINDRE | Et si vous vous plaignez de moi, Je ne sais pas de bonne foi, Ce qu'il faut pour vous satisfaire |
PLAIRE | Ah ! tout cela n'est que trop véritable ; Et, plût au ciel le fût-il moins ! |
PLIER | La Nuit, qu'il me faut avertir, N'a plus qu'à plier tous ses voiles |
POLTRONNERIE | C'est pure fanfaronnerie De vouloir profiter de la poltronnerie De ceux qu'attaque notre bras |
PORTÉ, ÉE | Et je me sens par ma planète à la malice un peu porté |
PORTRAIT | Je dois aux yeux d'Alcmène un portrait militaire Du grand combat qui met nos ennemis à bas ; Mais comment diantre le faire Si je ne m'y trouvai pas ? |
POSTURE | C'est vous, seigneur Mercure ! Qui vous eût deviné là dans cette posture ? |
POUR | Ma foi, me trouvant las pour ne pouvoir fournir Aux différents emplois où Jupiter m'engage.... |
POURQUOI | Lorsque l'on pend quelqu'un, on lui dit pourquoi c'est |
POUSSER | Amphitryon, c'est trop pousser l'amusement ; Finissons cette raillerie |
PRATIQUE | Ses pratiques [de Jupiter], je crois, ne vous sont pas nouvelles |
PRÉMÉDITÉ, ÉE | Il me faudrait pour l'ambassade Quelque discours prémédité |
PRENDRE | Il faut.... Ou que mon maître ait pris le soir pour le matin, Ou que trop tard au lit le blond Phébus sommeille, Pour avoir trop pris de son vin |
PRENDRE | Où avez-vous pris cela ? c'est-à-dire qui vous a dit cette nouvelle ? qui vous fait avoir cette pensée ? Peste ! où prend mon esprit toutes ces gentillesses ? |
PRENDRE | À quel parti me doit résoudre ma raison ? Ai-je l'éclat ou le secret à prendre ? |
PRENDRE | Loin d'être les premiers à prendre ma vengeance, Eux-mêmes font obstacle à mon ressentiment |
PRÉSAGER | Je vois devant notre maison Certain homme dont l'encolure Ne me présage rien de bon |
PRISE | Je brûle d'en venir aux prises, Et jamais je n'eus tant de faim |
PRIVAUTÉ | Garde-toi de troubler leurs douces privautés, Si tu ne veux qu'il ne punisse L'excès de tes témérités |
PRODUIT, ITE | Quoi ! deux Amphitryons ici nous sont produits ! |
PROMENER | Ma jalousie, à tout propos, Me promène sur ma disgrâce, Et plus mon esprit y repasse, Moins j'en puis débrouiller le funeste chaos |
PROMPT, OMPTE | Si j'étais aussi prompt que vous, Nous ferions de belles affaires |
PROPOS | Mais ils pourraient ici découvrir ma venue, Qu'il est à propos de cacher |
PROUESSE | Et déjà dans le port Tout retentit de nos prouesses |
PUNIR | Pourquoi, pour punir cet infâme, Mon coeur n'a-t-il assez de résolution ? Ah ! que dans cette occasion J'enrage d'être honnête femme ! |
PUTAIN | Que je te rosserais si j'avais du courage, Double fils de putain, de trop d'orgueil enflé ! |
QUARTIER | Point de quartier ; immuable est la loi |
QUASI | Figurez-vous donc que Télèbe, Madame, est de ce côté ; C'est une ville, en vérité, Aussi grande quasi que Thèbe |
QUATRE | ....Non pas le moi d'ici, Mais le moi du logis qui frappe comme quatre |
QUE | Il n'est point de destin plus cruel, que je sache |
QUOLIBET | Sosie : Ah ! ah ! c'est tout de bon. - Mercure : Non, ce n'est que pour rire, Et répondre à tes quolibets |
RAGE | C'est un drôle qui fait des rages |
RAILLERIE | Ce qui n'était que jeu doit-il faire un divorce ? Et d'une raillerie a-t-on lieu de s'aigrir ? |
RAJUSTER | Après le démêlé d'un amoureux caprice Ils goûtent le plaisir de s'être rajustés |
RAMASSER | Et je mérite enfin, pour punir cette audace, Que contre moi votre haine ramasse Tous les traits les plus furieux ; Mais mon coeur vous demande grâce |
RAPAISER | Je viens prendre le temps de rapaiser Alcmène |
RAPATRIAGE | Veux-tu qu'à leur exemple ici Nous fassions entre nous un peu de paix aussi, Quelque petit rapatriage ? |
RAPPELER | Rappelle tous tes sens, rentre bien dans ton âme |
RASSURER | Mon coeur tant soit peu se rassure, Et je pense que ce n'est rien |
REBATTU, UE | Oui, si je n'étais plus de tes cris rebattu, Et qu'on te vît changer d'humeur et de méthode |
RENCHÉRI, IE | Hé ! là, là, madame la nuit, Un peu doucement, je vous prie ; Vous avez dans le monde un bruit De n'être pas si renchérie |
RENGAGER | Et la moindre faveur d'un coup d'oeil caressant Nous rengage de plus belle |
RENONCER | Ciel ! me faut-il ainsi renoncer à moi-même, Et par un imposteur me voir voler mon nom ? |
RENTRER | Rappelle tous tes sens, rentre bien dans ton âme |
REPAÎTRE | Pour souffrir qu'un valet de chansons me repaisse |
REPASSER | Ma jalousie à tout propos Me promène sur ma disgrâce ; Et plus mon esprit y repasse, Moins j'en puis débrouiller le funeste chaos |
REPASSER | Pour jouer mon rôle sans peine, Je le veux un peu repasser |
RÉPONDU, UE | Bien répondu ! |
RÉSOLÛMENT | Résolûment, par force ou par amour, je veux savoir de toi, traître, Ce que tu fais, d'où tu viens avant jour |
RÉSOUDRE | Résolvez ici l'un des deux, Ou de punir, ou bien d'absoudre |
RESSEMBLANCE | Mon bras saura bien tantôt Châtier cette insolence, Et je vais m'égayer avec lui comme il faut, En lui volant son nom avec sa ressemblance |
RESSEMBLANT, ANTE | Des pieds jusqu'à la tête il est comme moi fait, Beau, l'air noble, bien pris, les manières charmantes ; Enfin deux gouttes de lait Ne sont pas plus ressemblantes |
RETÂTER | Je veux la retâter sur ce fâcheux mystère |
RETENTIR | Et déjà dans le port Tout retentit de nos prouesses |
RETOURNER | Et, dès devant l'aurore, Vous vous en êtes retourné |
RETRAITE | Son chagrin, à ce que je vois, A fait une prompte retraite |
REVENIR | Que te reviendrait-il de m'enlever mon nom, Et peux-tu faire enfin, quand tu serais démon, Que je ne sois pas moi, que je ne sois Sosie ? |
RIEN | Monsieur, vous n'avez rien qu'à dire, Je mentirai si vous voulez |
RIEN | Qu'appelles-tu sur rien, dis ? - J'appelle sur rien Ce qui sur rien s'appelle en vers ainsi qu'en prose ; Et rien, comme tu le sais bien, Veut dire rien ou peu de chose |
RIRE | N'apprêtons point à rire aux hommes, En nous disant nos vérités |
ROMPRE | Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se perd dans le repos |
ROSSER | Je suis Mercure Qui, ne sachant que faire, ai rossé tant soit peu Celui dont j'ai pris la figure |
ROULANT, ANTE | À votre aise vous en parlez, Et vous avez, la belle, une chaise roulante, Où par deux bons chevaux, en dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout où vous voulez |
RUDE | Notre sort est beaucoup plus rude Chez les grands que chez les petits |
SAIN, AINE | Qu'ils [les médecins] règlent ceux qui sont malades, Sans vouloir gouverner les gens qui sont bien sains |
SALAIRE | Non, il faut qu'il ait le salaire Des mots où tout à l'heure il s'est émancipé |
SECOND, ONDE | Ah ! quelle audace sans seconde De marcher à l'heure qu'il est ! |
SEMAINE | Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os |
SEMBLANT | Pour faire semblant d'assurance, Je veux chanter un peu d'ici |
SENS | Mais il est hors de sens que, sous ces apparences, Un homme pour époux se puisse supposer |
SENSIBLE | Mon malheur m'est visible, Et mon amour en vain voudrait me l'obscurcir ; Mais le détail encor ne m'en est pas sensible |
SENTIMENT | Et je crois, à parler à sentiments ouverts, Que nous ne nous en devons guère |
SEOIR | Sied-il bien à des dieux de dire qu'ils sont las ? |
SOI | Si quelqu'un s'y joue, Il peut bien prendre garde à soi |
SOTTISE | Je m'appréhendais fort, et craignais qu'avec toi Je n'eusse fait quelque sottise |
SOUCHE | Je te sus exprimer des tendresses de coeur ; Mais à tous mes discours tu fus comme une souche, Et jamais un mot de douceur Ne te put sortir de la bouche |
SOUFFRIR | Je souffre bien que tu le sois [Sosie], Souffre aussi que je le puisse être |
SOUS | Enfin je l'ai fait fuir, et, sous ce traitement, De beaucoup d'actions il a reçu la peine |
SOUTENIR | Pour vouloir soutenir le courroux qu'on me donne, Mon coeur a trop su me trahir |
SOUTENIR | Tu m'oses soutenir que Sosie est ton nom ? |
SUIVRE | Le ciel même, le ciel ne t'y saurait soustraire ; Et jusques aux enfers j'irai suivre tes pas |
SUIVRE | Allons, courons.... Assembler des amis qui suivent mon courroux |
TABLER | Et plein de joie, allez tabler jusqu'à demain |
TAILLE | N'importe, parlons-en [d'une bataille] et d'estoc et de taille Comme oculaire témoin : Combien de gens font-ils des récits de bataille Dont ils se sont tenus loin ! |
TAILLER | Les ennemis, pensant nous tailler des croupières, Firent trois pelotons de leurs gens à cheval |
TANT | Qui donc est ce coquin qui prend tant de licence Que de chanter et m'étourdir ainsi ? |
TÂTER | Pourtant, quand je me tâte et que je me rappelle, Il me semble que je suis moi |
TÉMOIN | N'importe, parlons-en et d'estoc et de taille Comme oculaire témoin |
TEMPS | Pour une jeune déesse, vous êtes bien du bon temps ! |
TENIR | Ne tiens-je pas une lanterne en main ? |
TENIR | Quelque ressentiment qu'un outrage nous cause, Tient-il contre un remords d'un coeur bien enflammé ? |
TÊTE | Le nouveau [vin] donne fort dans la tête, Quand on le veut boire sans eau |
TÊTE | J'admire Jupiter, et je ne comprends pas Tous les déguisements qui lui viennent en tête |
TON | Le prenez-vous sur ce ton ? Sur quel ton le prenez-vous ? Si vous le prenez sur ce ton, Monsieur, je n'ai plus rien à dire ; Et vous aurez toujours raison |
TON | Ah ! qu'est-ce ci, grands dieux ! il frappe un ton plus fort |
TOUR | Que mon maître couvert de gloire Me joue ici d'un vilain tour ! |
TOUR | Je fais le bien et le mal tour à tour, Je viens de là, vais là, j'appartiens à mon maître |
TOUT, TOUTE | C'est moi qui suis Sosie, et tout Thèbes l'avoue |
TOUT, TOUTE | Je crains fort pour mon fait quelque chose approchant, Et je m'en veux, tout doux, éclaircir avec elle |
TRANCHER | Je te vois en train De trancher avec moi de l'homme d'importance |
TROUBLER | Il faut que ce matin, à force de trop boire, Il se soit troublé le cerveau |
TU | Cléanthis : Ah ! ah ! tu t'en avises, Traître, de t'approcher de nous ! - Sosie : Mon Dieu ! qu'as-tu ? toujours on te voit en courroux |
TUANT, ANTE | En vain à passer je m'apprête, Pour fuir leurs persécutions ; Leur tuante amitié de tout côté m'arrête |
TUDIEU | Tudieu ! l'ami, sans vous rien dire, Comme vous baillez des soufflets ! |
UNION | Et, par une juste union, Joignons le malheureux Sosie Au malheureux Amphitryon |
UNIQUE | Non ! un frère incommode, et n'est pas de mon goût ; Et je veux être fils unique |
UNIR | Je ne sépare point ce qu'unissent les dieux [la qualité d'époux et celle d'amant] |
USITÉ, ÉE | Dites-moi.... De quel air il vous plaît que ceci soit traité ? Parlerai-je, monsieur, selon ma conscience, Ou comme chez les grands on le voit usité ? |
VACARME | Et qui donc es-tu, toi, Qui fais tant de vacarme, et parles de la sorte ! |
VAILLANTISE | Que je vais m'en donner, et me mettre en bon train De raconter nos vaillantises ! |
VAINQUEUR | Fasse le ciel qu'Amphitryon vainqueur Avec plaisir soit revu de sa femme ! |
VALET | Voilà comme un valet pour nous montre du zèle ! |
VAPEUR | Est-ce qu'une vapeur, par sa malignité, Amphitryon, a, dans votre âme, Du retour d'hier au soir brouillé la vérité ? |
VEILLER | Ne sens-je pas bien que je veille ? Ne suis-je pas dans mon bon sens ? |
VÉRITABLE | Le véritable Amphitryon Est l'Amphitryon où l'on dîne |
VÉRITÉ | Amphitryon : Quels contes ! - Sosie : Non, monsieur, c'est la vérité pure |
VÉRITÉ | N'apprêtons point à rire aux hommes, En nous disant nos vérités |
VÊTIR | Adieu, je vais là-bas dans ma commission Dépouiller promptement la forme de Mercure, Pour y vêtir la figure Du valet d'Amphitryon |
VILAIN, AINE | Que mon maître couvert de gloire Me joue ici d'un vilain tour ! |
VIN | Quel est le cabaret honnête Où tu t'es coiffé le cerveau ? Était-ce un vin à faire fête ? Était-il vieux ou nouveau ? |
VIN | Je respecte le vin ; va-t'en, retire-toi |
VITE | La Nuit : Et vos ailes aux pieds sont un don de leurs soins [des dieux]. - Mercure : Oui, mais, pour aller plus vite, Est-ce qu'on s'en lasse moins ? |
VOIX | Je ne saurais nier.... Que tu ne sois Sosie, et j'y donne ma voix |
Y | Je ne distingue rien en celui qui m'offense ; Tout y devient l'objet de mon courroux |
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