Définition de MARI
Prononciation : ma-ri
DÉFINITIONS
1
Celui qui est joint à une femme par le mariage.Et pour suivre un mari l'on quitte ses parents
de Pierre CORNEILLE dans Hor. III, 4
Et qu'on n'épouse point l'amant le plus chéri Qu'on ne se fasse un maître aussitôt qu'un mari
de Pierre CORNEILLE dans Pulchér. V, 1
Certaine fille un peu trop fière Prétendait trouver un mari, Jeune, bien fait et beau, d'agréable manière, Point froid et point jaloux : notez ces deux points-ci
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VII, 5
Tandis que sous le nom de mari de madame, Je serais comme un saint que pas un ne réclame
....Qui donne à sa fille un mari qu'elle hait Est responsable au ciel des fautes qu'elle fait
Et ce n'est pas partout un bon moyen de plaire Que la figure d'un mari
Quoi ! celle, dites-vous, dont vous tenez ce gage.... - Est ma femme, et je suis son mari. - Son mari ? - Oui, son mari, vous dis-je, et mari très marri
Le roi son mari lui a donné jusqu'à la mort ce bel éloge, qu'il n'y avait que le seul point de la religion où leurs coeurs fussent désunis
Cette femme que vous voyez, qui chérit si tendrement son mari, ordinairement elle ne le choisit pas ; mais plutôt il lui est échu en partage par des conjonctures imprévues
Ce marquis indocile Qui, depuis quinze jours dans le piége arrêté, Entre les bons maris pour exemple cité....
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
La revêche bizarre, Qui, sans cesse d'un ton par la colère aigri, Gronde, choque, dément, contredit un mari
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
Exige d'un mari les respects d'un amant
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans ib.
Il y a telle femme qui anéantit ou enterre son mari au point qu'il n'en est fait dans le monde aucune mention
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Un mari n'a guère un rival qui ne soit de sa main, et comme un présent qu'il a autrefois fait à sa femme
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Et quand l'âge le lui eut ramené, il conserva près d'elle cette rudesse inflexible dont les maris infidèles ont accoutumé d'aggraver leurs torts
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. III, 7
Ce titre de mari d'une jolie femme, qui se cache en Asie avec tant de soin, se porte ici sans inquiétude
Sémantique : Fig.
Je suis un peu fâchée que vous n'aimiez point les madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigrammes ? ce sont de si jolis ménages quand ils sont bons
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 18 août 1680
Mari commode, ou mari patient, mari qui, par intérêt ou par quelque autre cause, laisse vivre sa femme peu régulièrement.
Est-il au monde une autre ville aussi Où l'on ait des maris si patients qu'ici ?
SYNONYME
1
MARI, ÉPOUX. Époux a un féminin et mari n'en a pas ; il est le latin sponsus et signifie proprement le promis, le fiancé, de là l'emploi qu'il a conservé dans le langage de la pratique et que mari n'a pas. Hors de là, époux appartient au style élevé, tandis que mari est de tous les styles.HISTORIQUE
1
XIIe s.Toz mariz ploroit
dans Machab. I, 5
Et tante dame veuve de lor maris
dans Roncis. 72
Qu'il me prendroit, et je lui à mari
dans ib. 170
Sa mere entra, si s'assiet devant li [elle], Bel li pria : fille, prenez mari
dans Romanc. 73
Et volent esteindre la stencele ki remise m'est [qui m'est restée], que remembrance ne seit de mun marid, ne qu'il n'ait heir
dans Rois, 168
2
XIIIe s.Que por tele aventure [ils] me donassent marit
dans Berte, LIII
Tel tere qui fu à tel home qui fu mes maris
de Philippe de BEAUMANOIR dans VI, 7
3
XIVe s.Vous devez plus en mari penser à la condition qu'à l'avoir
dans Ménagier, I, 6
4
XVIe s.Femme bonne qui a mauvais mari a bien souvent le coeur marri
de Randle COTGRAVE dans
ÉTYMOLOGIE
1
Bourguig. mairi ; provenç. marit, marrit ; espagn. marido ; ital. marito ; du lat. maritus, que les étymologistes tirent de mas, maris, mâle. Les Parisiens prononçaient mazi, dit Palsgrave, p. 34, au XVIe siècle. Le pays de Caux en Normandie dit encore mazi.