Définition de OISON

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : oi-zon

DÉFINITIONS

1
Petit de l'oie.
Dangeau a voulu donner des présents aussi bien que Langlée ; il a commencé la ménagerie de Clagny ; il a ramassé pour deux mille écus de toutes les tourterelles les plus passionnées, de toutes les truies les plus grosses, de toutes les vaches les plus pleines, de tous les moutons les plus frisés, de tous les oisons les plus oisons
La laitue, qui est le plus grand régal des petits oisons
Oison bridé, celui à qui l'on a placé une plume dans les ouvertures du bec, pour l'empêcher d'entrer dans les lieux fermés de haies.
C'est un oison bridé, c'est un imbécile à qui l'on fait faire ce qu'on veut.
Hé bien, où va-t-elle, où va-t-elle, que veut-elle faire, cet oison bridé ?
N'avoir pas plus de sens qu'un oison, être très borné.
Elle faisait des agaceries au bel Amazan, qui s'aperçut enfin qu'elle n'avait pas le sens d'un oison
2
Sémantique : Fig. et familièrement. Un oison, un homme, une femme sans intelligence, imbécile.
Lise n'était qu'un véritable oison
de Jean de LA FONTAINE dans Comment l'espr.
Oui, oui, ne souffrons point qu'on nous croie un oison
Que Damon ne vient-il ? mais vous ferez l'oison, Sitôt qu'il paraîtra....
Tu crois qu'à cet oison je suis fort attaché....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Indiscret, I, 6
Que voulez-vous qu'on dise à de pareils oisons ?
Ces oisons-là, des gens de cette espèce, avec une idée de dénigrement.
Vous me faites peur de votre vieille veuve qui se marie à un jeune homme ; c'est un grand bonheur de n'être pas sujette à se coiffer de ces oisons-là ; il vaut mieux les envoyer paître que de les y mener
3
Sémantique : Terme rural. Tas d'avoine composé de deux javelles au plus, qu'on laisse sur le sol jusqu'à ce qu'on ait eu le temps de les lier.

REMARQUE

1
La Fontaine a dit oison pour canard ; ce qui est une inexactitude de langage, malgré la parenté de l'oie et du canard :
La tortue enlevée.... Justement au milieu de l'un et l'autre oison

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Il vos covendroit jelinetes, Chapons, oisons, tendres poletes
dans Ren. 16538
2
XIVe s.
En aoust et septembre, quant les oisons sont aussi grans comme pere et mere
dans Ménagier, II, 5
Quant il ot l'uel crevé de la lance acerée, Ele dist à ses dames dont elle fu privée : Il est bons pour garder les oisons, ceste année
dans les Chetifs, v. 14850
3
XVe s.
Par Saint-Jean, tu as bien raison, Les oysons mainent les oyes paistre
dans Patelin
4
XVIe s.
Au contentement d'une mediocre mesure de fortune et fuyte de la grandeur, j'y treuve fort peu d'affaires ; c'est une vertu, ce me semble, où moy, qui ne suis qu'un oyson, arriverois sans beaucoup de contension
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 27
Bon oison mauvaise oie
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 190

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, ochon, oyon ; bourguig. ozon ; pic. euson ; Bresse, oyon. La forme régulière est dans le Berry ochon, qui vient de auca, oie, ou dans le bressan oyon, qui vient de oie ; oison est une dérivation irrégulière.

Synonymes de OISON

Termes proches de OISON