Définition de MANDEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : man-de-man

DÉFINITIONS

1
Ordre par lequel on mande, on fait venir.
Les vieilles cohortes des Caninefates et des Bataves, dont la garnison était à Mayence, mais qui avaient pris leur marche pour aller à Rome au mandement de Vitellius
de MÉZERAI dans Hist. de France avant Clovis, II, 6
Le monde cependant se rit de mes excuses, Croit que, pour m'inspirer sur chaque événement, Apollon doit venir au premier mandement
2
Ordre publié de la part d'une personne qui a autorité et juridiction.
Au milieu de la nuit et du temps du sommeil, Je vois de mon trépas le honteux appareil ; J'en ai devant les yeux les funestes ministres ; On me lit du sénat les mandements sinistres
de Pierre CORNEILLE dans l'Illus. com. IV, 7
Si donnons en mandement, formules que contenaient les lois, les lettres patentes, etc.
Aujourd'hui on emploie une injonction analogue : Donnons en mandement à nos cours et tribunaux, préfets, etc.
3
Sémantique : Particulièrement. Écrit qu'un évêque fait publier dans l'étendue de son diocèse, et par lequel il donne aux fidèles des instructions ou des ordres relatifs à la religion.
On a été très content du mandement que M. le cardinal a fait pour les prières publiques
Vous avez su que l'archevêque de Paris a donné un mandement violent contre Jean-Jacques
Déjà un Anglais en France, un Berwick, évêque de Soissons, avait osé dire dans son célèbre mandement de 1757 que les Turcs sont nos frères ; ce que ni Bossuet, ni Massillon n'avaient jamais eu le courage de dire
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Philos. Sermon de Josias Rossette
On n'avait jamais vu auparavant des chansons dans un mandement d'évêgue ; celui d'Arles fit voir cette nouveauté ; il y avait dans ce mandement une chanson contre le parlement de Paris
Il [Lamotte] a fait jusqu'à des mandements d'évêques, à qui, comme de raison, il a bien gardé le secret, et qui ont encore eu plus de soin de le lui garder
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Lamotte.
4
La lettre, le billet qu'on donne à quelqu'un portant ordre à un receveur ou fermier de payer quelque somme (acception vieillie).

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Quant il aura oï cel nostre mandement
dans Saxons, XX
E qu'à pape Alissandre de rien n'obeïreient, Ne pur ses mandemens nule rien ne fereient
dans Th. le mart. 66
2
XIIIe s.
Noz avons dit que mandement oblige celi qui le mandement fet, envers celi à qui il fet le mandement
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIX, 7
3
XVe s.
Et là y devoient estre tous les seigneurs dessus nommés avec leur mandement de chevaliers et d'escuyers, et le pouvoir des bonnes villes
Venant devers luy à son mandement
de Philippe de COMMINES dans VII, 11
Moy qui suis nature appellée, J'ay donc la terre environnée Defors, dedans et au milieu ; En toute chose ay pris mon lieu Par mandement de Dieu le pere
dans La Fontaine, 379
4
XVIe s.
Il ne faudroit qu'une couple de chevres abandonnées pour gaster tous les jardins et vignobles d'un mandement [canton]
de Olivier DE SERRES dans 328

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. mandamen ; catal. manament ; espagn. mandamiento ; ital. mandamento ; du lat. mandare, mander.

Synonymes de MANDEMENT

Termes proches de MANDEMENT

Phonétiquement proche de MANDEMENT