Définition de COURSIER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kour-sié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des kour-sié-z ardents

DÉFINITIONS

1
Grand et fort cheval de tournoi ou de bataille.
Sémantique : Poétiquement, un noble et beau cheval.
Déjà d'un plomb mortel plus d'un brave est atteint, Sous les fougueux coursiers l'onde écume et se plaint
On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage, Rendre docile au frein un coursier indompté
Et mes coursiers oisifs ont oublié ma voix
de Jean RACINE dans ib. II, 2
Ces superbes coursiers qu'on voyait autrefois, Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix
de Jean RACINE dans ib. V, 6
Et fier de porter l'homme et sensible à sa gloire, Le coursier partagea l'orgueil de la victoire
Sémantique : Fig.
Le sang remonte à son front qui grisonne, Le vieux coursier a senti l'aiguillon
de Pierre Jean de BÉRANGER dans V, sergent
Sémantique : Par plaisanterie.
Un ânier, son sceptre à la main, Menait en empereur romain Deux coursiers à longues oreilles
2
Dans la marine ancienne, passage de la proue à la poupe, dans une galère, entre les bancs des forçats.
Le canon qui, placé sous le coursier, faisait feu par la proue.
Dans la marine actuelle, canon de chasse placé à l'avant.
3
Conduit qui, amenant l'eau d'un biez de moulin, la fait passer au-dessous de la roue.

SYNONYME

1
COURSIER, CHEVAL. Cheval est le nom simple de l'espèce sans aucune idée accessoire. Coursier renferme l'idée d'un cheval courageux et brillant. Coursier est tellement propre à la poésie ou à la haute éloquence, que l'emploi de ce mot dans le style ordinaire suffit à rendre ridicule celui qui s'en sert, à moins qu'il ne le fasse par moquerie.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Quant il se voit sor son cheval corsier
dans Ronc. p. 40
Et maint cheval corsier, sor et bai et bauçant
dans Sax, t. I, p. 88
2
XIIIe s.
Et les chevaliers que le roy avoit mis en ses courciers [sorte de navire] pour nos malades deffendre, s'enfouirent
3
XVe s.
Si monta au plus tost qu'il put sur fleur de coursier et prit les champs
Elle remonta sur son coursier, ainsi armée comme elle estoit [la comtesse de Montfort]
Et estoit appelé ce brigand Bacon : et estoit toujours bien monté de bons coursiers, de doubles roncins et de gros palefrois
Le quel coursier qui estoit grand et fort s'escueillit à courir, et emporta le chevalier malgré lui
Et avoyent nefs coursieres qui couroient sur les bandes de Normandie pour avoir des nouvelles
Trois manieres sont de chevaux qui sont Pour la jouste, les uns nommez destriers, Haulz et puissans et qui tres grant force ont ; Et les moyens sont appellez coursiers, Ceulx vont plus tost pour guerre et sont legiers ; Et les derrains sont roncins, et plus bas Chevaulx communs qui trop font de debas, Au labour vont, c'est du gendre villain
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 234, dans LACURNE
4
XVIe s.
Douze chevaux coursiers d'Hespaigne
de Vincent CARLOIX dans IV, 12
Comme ung brave seigneur, monté sur ung furieux coursier
de Vincent CARLOIX dans VI, 11
Si se heurterent les deux coursiers de front
de Jacques AMYOT dans Eum. 13
Au baron appartient l'espace du faucon et du destrier ; et est entendu destrier un grand cheval de guerre, coursier ou cheval de lance
dans Coust. génér. t. II, p. 65

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. corsier ; espagn. corcel ; ital. corsiere ; bas-lat. corserius ; du latin cursus (voy. COURSE).

Synonymes de COURSIER

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