Définition de COURTIER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kour-tié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des kour-tié-z actifs

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de commerce. Agent qui s'entremet pour l'achat ou la vente des marchandises, pour les placements de fonds, les opérations de bourse, etc.
Les Juifs allaient faire le métier de courtiers en Asie
Aussitôt un courtier juif prit la parole....
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Café de Surate
Il y a cinq sortes de courtiers : 1° les courtiers de marchandises, ayant seuls le droit de faire le courtage des marchandises, d'en constater le cours et d'exercer, concurremment avec les agents de change, le courtage des matières métalliques ; 2° les courtiers d'assurances (maritime et fluviale), rédigeant les contrats ou polices d'assurance, concurremment avec les notaires, en attestant par leur signature et certifiant le taux des primes pour tous les voyages de mer ou de rivière ; 3° les courtiers-interprètes et conducteurs de navires, faisant le courtage des affrétements ; 4° les courtiers de transport par terre et par mer, seuls autorisés, dans les lieux où ils sont établis, à faire les transports par terre et par eau ; 5° les courtiers-gourmets-piqueurs de vin, servant, dans l'entrepôt, d'intermédiaire, quand ils sont requis, entre les vendeurs et les acheteurs de boissons, dégustant à cet effet ces boissons et en indiquant fidèlement le cru et la qualité.
Courtier marron, celui qui exerce sans titre.
2
Sémantique : Fig.
Je n'ai point vu de plus insolent vieillard, s'écria un des courtiers de chair humaine [négrier]
C'est une chose merveilleuse que la facilité avec laquelle il se forme une liaison entre les courtiers de galanterie et les femmes qui ont besoin d'eux
De tout Cythère Sois le courtier : On paiera bien ton ministère
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ami Robin.
Courtier électoral, personne qui s'entremet d'élections et qui agit auprès des électeurs au nom et en faveur de quelqu'un.
Au sens figuré, courtier a un féminin. Une courtière de mariage.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
On fait le ban qu'il ne soit nus si hardis couletiers ne autres qui accate warde [provision pour autrui], se cieus [celui] n'est presens pour cui il l'acate
de TAILLIAR dans Recueil, p. 431
El mestier devant dit ne puet ne ne doit avoir nul couratier
dans Liv. des mét. 149
Et s'il n'i a coretier ne home qui fist le marchié
dans Ass. de J. I, 213
2
XIVe s.
Coppin et Jehan corretiers
dans Bibl. des Chartes, 2e série, t. III, p. 423
3
XVe s.
Alors envoyerent querir des plus souffisans et feables coratiers de chevaulx
dans Jeh. de Saint. ch. 16
Faulx laboureurs, faulx couratiers, Faulx marcheans, faulx regratiers
dans Mir. de Ste Genev
On passe par hic ou par hoc, Sans courratiers ou truchemens, On se rencontre bec à bec
de COQUILL. dans Le blason des armes et des dames.
4
XVIe s.
Il ne prend courtier qui ne veut
de Antoine LOYSEL dans 416
Celui qui a ravy ou pris à force femme de libre condition, il ne le condemne qu'en l'amende de cent drachmes d'argent : et celuy qui en aura esté le courratier, et qui l'aura menée, à vingt drachmes seulement
de Jacques AMYOT dans Solon, 44
Le même peuple saccagea ceulx que l'on appeloit prosagogides comme qui diroit les courratiers, hommes meschans, qui ne faisoient autre mestier que se promener parmy la ville, et se mesler parmy les citoyens, s'enquerans de ce que chacun alloit disant, faisant ou pensant, pour puis après l'aller rapporter au tyran
de Jacques AMYOT dans Dion, 37
Il sera fidele courtier et ministre de quelques folles amourettes
À quoy M. le legat servoit de courratier, pour faire valoir la marchandise
dans Sat. Mén. p. 174
Aujourd'hui, dit Lupolde, les parties ne parlent aux juges que par courratiers et personnes interposées
de NOEL DU FAIL dans Contes d'Eutrapel, p. 158, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. couriatier, ière, couratier, ière, celui, celle qui perd son temps en course ; Berry, picard et saintongeois, couratier, vagabond, coureur ; wallon, coultî ; rouchi, coultier ; provenç. corratier ; anc. catal. corrater ; ital. curattiere. Ménage et, après lui, Raynouard le tirent de cursitarius ; mais les formes s'y opposent absolument ; il vient d'une forme curatarius, dérivée de curare, soigner (voy. CURE) ; le courtier est celui qui prend soin d'une affaire.

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