Définition de BORNER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bor-né

DÉFINITIONS

1
Séparer deux choses par des bornes. Borner un champ.
Sémantique : Terme de jardinage. Rapprocher la terre avec le plantoir autour des racines d'un jeune plant qu'on repique.
2
Fixer les limites, limiter. Le Rhin bornait l'empire romain. Le ciel que rien ne borne. Ma propriété est bornée par un cours d'eau, ou, dans le même sens, je suis borné par un cours d'eau. Ce bois, devenu grand, bornera votre vue.
Quoi ! je verrai, seigneur, qu'on borne vos États....
Je sais qu'il [ton État] doit s'accroître, et que tes grands destins Ne le borneront pas chez les peuples latins
de Pierre CORNEILLE dans ib. I, 1
L'Euphrate bornera son empire et le vôtre
3
Sémantique : Fig. Restreindre, circonscrire. Nous avons borné l'enseignement aux premières règles du calcul. Borner son discours. Être borné par le temps.
Ici, dans un vallon bornant tous mes désirs, J'achète à peu de frais de solides plaisirs
Si vous m'aimez, seigneur, nos mers et nos montagnes Doivent borner vos voeux ainsi que nos Espagnes
Et c'est à vous, seigneur, de borner les rigueurs Où contre les vaincus s'emportent les vainqueurs
Ne borne pas ta gloire à venger un affront
Si votre amour trop prompt vient borner sa conquête
Pour rompre cet hymen et borner sa grandeur
.... Si vous trouvez des charmes à pousser plus avant la gloire de vos armes, Nous ne la bornons point....
Vous résoudrez-vous point à borner ce mépris ?
de François de MALHERBE dans V, 13
Le ciel en qui votre âme a borné ses amours
de François de MALHERBE dans VI, 12
Porus bornait ses voeux à conquérir un coeur
Rien ne doit le borner dans sa charité
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Pardon.
La religion n'a pas, comme la philosophie, borné toute sa gloire à essayer de former un sage dans chaque siècle ; elle en a peuplé toutes les villes
de Jean-Baptiste MASSILLON dans dans GIRAULT-DUVIVIER
Mais pour borner enfin tout ce vague propos....
Voulez-vous sans pitié laisser finir vos jours ? Quelle fureur les borne au milieu de leur cours ?
Henri le grand borna la fortune de ce prince
de ANQUETIL dans Ligue, III, 319
Borneriez-vous ainsi la suprême puissance ? Lui défendriez-vous d'exercer sa clémence ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Désastre de Lisbonne.
4
Se borner, Nature : v. réfl. Se prescrire des bornes, se restreindre, s'arrêter à. Se borner au strict nécessaire.
Qu'il ne se borne pas à des peines légères
Je me borne à vous dire simplement les faits
Nature : Absolument.
Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire
5
Être borné.
De qui toute l'envie Est de voir ta grandeur aux Indes se borner
de François de MALHERBE dans I, 12
On a dit, mais moins bien, se borner dans.
Sa vue, qui aurait dû s'étendre sur tout le royaume, se bornait dans l'enceinte de la cour
de MABLY dans II, p. 136
Se borner réciproquement.
S'il est des contraires dans l'ordre et l'arrangement de l'univers, ce sont ces différents degrés de force qui se bornent les uns les autres
de BOULLAINVILLIERS dans Réfutation de Spinosa, p. 197

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Donques, convient il que cil qui veut bonner, bonne en se [sa] terre tant solement, sans passer en le [la] terre de son voisin
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIV, 26
2
XVIe s.
Ce fut Numa qui premier borna le territoire de Rome, ce que Romulus n'avoit jamais voulu faire
de Jacques AMYOT dans Numa, 29
Il se borna plus loing [étendit les bornes de l'empire], il rompit le pouvoir De l'heureux adversaire, et trompa son sçavoir

ÉTYMOLOGIE

1
Borne ; Berry, bouner ; provençal, boular.

Synonymes de BORNER

Termes proches de BORNER

Phonétiquement proche de BORNER