Définition de FAMINE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : fa-mi-n'

DÉFINITIONS

1
Manque d'aliments, dans une ville, dans une province, etc.
Il y eut disette, après vint la famine
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. X, 8
On venait de toutes les provinces en Égypte pour acheter de quoi vivre, pour trouver quelque soulagement dans la rigueur de cette famine
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Gen. XLI, 57
On verra par quels soins ta sage prévoyance Au fort de la famine entretint l'abondance
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épît. I
Bientôt le riche même, après de vains efforts, Éprouva la famine au milieu des trésors
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. X
La famine vainquit enfin le courage des Rochelois ; et, après une année entière d'un siége où ils se soutinrent par eux-mêmes, ils furent obligés de se rendre
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 176
Pacte de famine, conspiration tramée entre des gens riches et puissants, sous Louis XV, pour opérer des disettes factices.
2
Il se prend quelquefois pour manque d'aliments, même en parlant d'un seul individu.
Pressé par la famine, le loup brave le danger
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Loup.
Crier famine, se plaindre du manque où l'on est.
Elle [la cigale] alla crier famine Chez la fourmi sa voisine
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 1
Crier famine sur un tas de blé, se dit des avares qui, tout en regorgeant, se plaignent de leur misère, et de ceux qui se plaignent sans raison.
Fi, que cela est mal de crier famine sur un tas de blé !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. la Houlière, 22 oct. 1770
Il se dit aussi des personnes qui se plaignent de manquer de certaines choses essentielles, tout en regorgeant d'autres.
Je conclus aujourd'hui toutes mes affaires ; si vous n'aviez du blé, je vous offrirais du mien : j'en ai vingt mille boisseaux à vendre, je crie famine sur un tas de blé
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 21 oct. 1673
Prendre une place par famine, se dit d'une place bloquée qui finit par se rendre faute de vivres.
Sémantique : Fig. Prendre quelqu'un par famine ou par la famine, lui retrancher le nécessaire, lui refuser de l'argent pour l'amener à composition.

SYNONYME

1
DISETTE, FAMINE. Quand la famine règne, on meurt de faim ; quand la disette règne, on a de la peine à se procurer les aliments. La disette est moins grave que la famine : disette, rareté d'aliments ; famine, absence d'aliments.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Puis il [Joseph] fu en Egipte asez plus qu'enperere, E guardi ses parens de la famine amere
dans Th. le mart. 65
Une famine avint al tens David, et durad treis ans
dans Rois, p. 201
2
XIIIe s.
En Egypte fist Dieux famine por Pharaon chastier
dans Psautier, f° 126
3
XIVe s.
On ne fu pas sachans Que la ville deüst estre prise en deux ans, Se ne fust par famine ou par engins getans
dans Guesclin. 8244
4
XVIe s.
Les Anglois incommodoient extremement Paris qui commençoit à crier famine
dans Mém. s. du G. ch. 8
Le long jeuner de tel façons les mine, Qu'à la parfin tomboient morts de famine
de Clément MAROT dans IV, 28

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. fameigne ; nivernais, faimène ; picard, fameine ; provenç. famina ; du lat. fictif famina, dérivé de fames, faim.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
FAMINE. Ajoutez :
2
Nom, dans la Seine-Inférieure, d'une plante qui envahit les blés d'hiver, surtout dans les années humides (alopecurus agrestis)
dans les Primes d'honneur, Paris, 1869, p. 12

Synonymes de FAMINE

Termes proches de FAMINE