Définition de HONNIR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ho-nir

DÉFINITIONS

1
Faire honte à quelqu'un, blâmer en faisant honte. On le honnira s'il abandonne son parti. Sa conduite a été partout honnie.
Je suis comme ces Grecs qui renonçaient à la cour du grand roi pour venir être honnis par le peuple d'Athènes
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Maupertuis, 16 oct. 1743
Par leur belle détrompée Les félons seront honnis
de Victor HUGO dans Odes, IV, 12
Nature : Absolument.
On ne l'écoutait pas, on sifflait, on honnissait, on bafouait
de Denis DIDEROT dans Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 157, dans POUGENS
2
Couvrir de honte, déshonorer.
Quoi ! ne tient-il qu'à honnir des familles ? Pour vos ébats nous nourrirons nos filles ?
de Jean de LA FONTAINE dans Berc.
Au retour d'une campagne, ces drôles-là ne s'embarrassent non plus de honnir une femme de robe...
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Vacances, sc. 8

SYNONYME

1
HONNIR, BAFOUER, VILIPENDER. Honnir, c'est faire honte. Dans bafouer, l'idée de quelque chose de honteux n'existe pas ; c'est celle de moquerie outrageante qui y domine. Vilipender, c'est traiter comme quelqu'un ou quelque chose de vil.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Par quel mesure le peüssions hunir
dans Ch. de Rol. XLVIII
2
XIIe s.
Se vus nel delivrez, nus sumes mal bailli ; Li reis et saint iglise e nus iermes [serons] huni
dans Th. le mart. 42
Outre, cuivers ! [que] li cors Deu te honnie
dans Ronc. p. 58
3
XIIIe s.
Honnis soit-il [Quesnes de Béthune] et ses preechemens, Et honis soit qui de lui ne dit fi !
de HUES D'OISI dans Romancero, p. 103
Alons à eux.... et leur prions, por Dieu, qu'il aient pitié d'eus meismes tout avant et de nos après, et qu'il ne se honissent mie ne toillent [n'empêchent] la rescousse de la sainte terre d'outre-mer
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans XVIII
Or somes nous honis, se nos ne leur aidons à prendre
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans
Que du cors [je] me laissasse honnir ne vergonder [il s'agit d'une femme]
dans Berte, XLIII
Et je soie honnie se je bien ne vous paie
dans ib. LVIII
Cels serve ot en France la terre si honnie [maltraitée, affligée]
dans ib. LX
Or vous dirons dou mauvais roi Jehan d'Engletere, qui honnissoit ses homes et gisoit avec les femmes et avec les filles
dans Chr. de Rains, 154
Une autre maniere d'aliances ont esté fetes moult de fois, par lesqueles moult de viles ont esté destruites et maint segneur honni et desherité
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXX, 63
Nulz chevaliers ne poures ne riches ne peut revenir [de la terre sainte] que il ne soit honni, se il laisse en la main des Sarrazins le peuple menu nostre Seigneur en laquelle compaingnie il est alé
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 255
4
XVe s.
Ces deux avec leurs compagnons honnissoient et gastoient tout le pays de là entour...
de Jean FROISSART dans I, I, 176
Il est si honny de boue, qu'il n'a en luy nulle congnoissance [qu'il n'y a en lui rien qui le fasse reconnaître]
dans Perceforest, t. I, f° 59
5
XVIe s.
Mais est il riens qui princes tant honnisse [que l'avarice] ?
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 202
[Il faut que l'âme] S'estant infuse en la chair corporelle, Elle se souille et honnisse aux pechez Dont les humains ont les corps entachez
de Pierre de RONSARD dans 645
[Childéric] luy honnira sa femme Pour le loyer de l'avoir bien reçeu
de Pierre de RONSARD dans 647

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. aunir ; de l'anc. haut allem. hônjan ; allemand mod. höhnen, moquer, faire honte.

Synonymes de HONNIR

Termes proches de HONNIR

Phonétiquement proche de HONNIR