Définition de BERCER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bèr-sé ; le c prend une cédille devant un a ou un o : je berçai, nous berçons

DÉFINITIONS

1
Balancer dans un berceau. On berce les enfants pour les apaiser et les endormir.
Comme nos citoyens, de race désireux, Qui bercent les enfants qui ne sont pas à eux
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. II
2
Sémantique : Par extension.
Comme de vieux nochers dont la couche mobile est suspendue aux mâts, plus ils [les corbeaux] sont bercés par les orages, plus ils dorment profondément
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, V, 3
L'eau berce.... La tente des matelots
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. I, 3
3
Sémantique : Fig. Endormir, adoucir. On m'a conté qu'au bord du Gange assis, Des exilés, gais enfants de la Seine, à mes chansons, là, berçaient leurs soucis, BÉRANG., Couplets à des habit. de Maurice.
Le songe d'un enfant que berce un vague amour
de Victor HUGO dans Odes, V, 4
4
Amuser d'espérances. On le berçait de vaines promesses. Un espoir frivole le berça longtemps.
Je ne regarde la vie que comme un songe ; mais, de toutes les idées flatteuses qui peuvent nous bercer dans ce rêve d'un moment....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Mme du Deffant, mars 1765
Sémantique : Fig. et familièrement. J'ai été bercé de cela, de ces contes-là, j'en ai ouï parler mille fois dès mon bas âge.
Le diable le berce, se dit d'un homme inquiet et agité, et aussi d'un homme qu'une passion captive en une sorte d'extase.
Les vers sont donc durs, raboteux ? non, rapportez-vous-en à ce diable qui m'a bercé
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. D'Argental, 19 nov. 1766
Amour me berce, je ne puis plus sommeiller
dans Ancienne chanson du Comte Ory
5
Sémantique : Terme de gravure. Bercer une planche, la préparer avec le berceau.
6
Se bercer, Nature : v. réfl. Il se berçait dans son hamac.
Sémantique : Fig. Se repaître vainement de. Dès lors il se berça d'un vain espoir.
Cependant, à le voir, plein de vapeurs légères, Soi-même se bercer de ses propres chimères
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
7
Sémantique : En termes de manége, on dit qu'un cheval se berce lorsque, pendant ses allures, son corps éprouve un balancement latéral très prononcé.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
À Jehan Parchet, peintre, pour deux biers à berser, l'un grant et l'autre petit, par lui peins
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 164
À Jehan le huchier, pour un berseil de bois d'Illande avec la bersouere faits par lui et livré, pour bersier Madame Jehanne de France, fille de Madame la Royne
de Léon de LABORDE dans ib.
2
XVe s.
Une petite fille qui berçoit ung petit enfant aagé d'un an ou environ
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans berciolum.
3
XVIe s.
Et quoique la douleur lui aidast à crier, mardi gras avoit si bien bersé les habitans que le corps de garde fut deffait sans secours
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 117
Tu m'en bailles bien ; je suis tout bersé [rebattu] de telles matieres
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Cymbal. 169
Dequoy les Flamands ont fait un proverbe, qui dit que, quand le François dort, le diable le berce
dans Sat. Mén. p. 171

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. breussé ; wall. bilsi, bilzî ; provenç. bursar, bressar (voy. BERCEAU).

Synonymes de BERCER

Termes proches de BERCER

Phonétiquement proche de BERCER