Définition de BERCEAU

DÉFINITIONS - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bèr-sô

DÉFINITIONS

1
Lit des enfants à la mamelle, fait d'ordinaire de telle façon qu'on peut lui communiquer un mouvement de balancement. Un enfant couché dans son berceau. Les berceaux dans les salles de cet hôpital sont trop rapprochés.
Joas, enfant encore au berceau
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 6
Les enfants mêmes dans le berceau sont forts
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Politiq.
Athalie étouffa l'enfant même au berceau
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
2
Sémantique : Par extension, la première enfance.
Après avoir été attrapé, comme je l'ai été, en ce que j'ai dit de ceux qui ont mémoire de ce qu'ils ont fait au berceau
de Vincent VOITURE dans Lettr. 57
Il fallait qu'ils fussent tous deux au berceau
de Pierre CORNEILLE dans Ex. d'Hér.
Les enfants apprenaient dès le berceau à....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 5
Il passa pour ainsi dire du berceau sur le trône
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Louis XI
Au sortir du berceau vous m'avez établi sur le trône
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Malh.
Votre Oreste au berceau va-t-il finir sa vie ?
de Jean RACINE dans Iphig. I, 1
Je sortais du berceau....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zaïre, II, 1
Pour moi, des Sarrasins esclave en mon berceau
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans ib. I, 1
Nous demandons des sourires au berceau et des pleurs à la tombe
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, 1
Étouffer le monstre au berceau, étouffer le mal dès sa naissance.
Étouffer l'hérésie dans son berceau
de PATRU dans Plaid. 4, dans RICHELET
3
Sémantique : Fig. Lieu où l'on est né, où une chose a commencé ; naissance, commencement. La ville qui fut le berceau de l'éloquence. Les Romains ont rasé Albe qui était leur berceau. Art qui était encore au berceau. Les arts sont encore au berceau dans ce pays.
De mon sort fixons l'incertitude, Dussé-je en mon berceau trouver la servitude !
de Marie-Joseph CHÉNIER dans Oedipe roi, IV, 4
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir ! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu ! te quitter c'est mourir
de Pierre Jean de BÉRANGER dans M. Stuart.
Les Égyptiens mettent leur orgueil à cacher leur berceau sous les siècles
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, IV, 2
Cette Église devait être attaquée dès son berceau
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Paul, 1
4
Treillage en voûte garni de verdure. Faire monter la vigne en berceau. Dîner sous un berceau.
Inquiet de ce que me voulait Dumont avec tant de mystère, je gagnai doucement l'entrée des berceaux [de Marly]
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 285, 120
Esprits aériens de la terre et des eaux Dont les soupirs parfument ces berceaux
de Casimir DELAVIGNE dans Paria, II, 6
Longue allée souvent couverte d'une voûte de charmille, pour s'exercer à tirer de l'arc, de l'arbalète, etc. Tirer au berceau.
5
Outil du graveur pour travailler en manière noire.
6
En typographie, berceau de presse, partie antérieure de la presse, sur laquelle roule le marbre.
7
Sémantique : En termes d'architecture, voûte en plein-cintre.
8
Berceau de la Vierge, nom vulgaire de la clématite des bois.
XIIIe s.
Ele lur roe [demande] isnelement Un berssoil quere bel e gent, Où bien puist se coucher sis fis, Qui encor iert assés petis
dans Grégoire le Grand. p. 21
Après [elle] le coucha el bercuel, o [avec] plors, o lermes, o duel
dans ib. p. 22
Quant le bers veiras devant tei, Où tes anfes fu morz par mei
de MARIE DE FRANCE dans t. II, p. 272
Fors seul Helain qu'en escapa, Et fors un autre en berc petit
dans Roman de Partonopeus, t. I, p. 11
Li raz neïs [même] l'estrangleroient, Quant au bersueil le troveroient
dans la Rose, 18018
Et li bon quens d'Artois Robers, Qui dès lors qu'il issi du bers, Hanta tous les jors de sa vie Largece, honor, chevalerie
dans ib. 18901
Pot estre que li sous aagiés seroit encore en bers
de Philippe de BEAUMANOIR dans XVI, 8
XIVe s.
Les quelz avoient laissié en leur hostel sans aucune garde un leur petit enfant, qui estoit au barseul
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans berciolum.
Quand elle eust couché icelle fille en un berch
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
Un berseil à parer qui avoit esté paint et ordonné pour feu M. le Daulphin
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 164
XVe s.
Là où foy une, ung fons et ung bapteme, Ung bers, un sang, un lien doibt estraindre....
de Georges CHASTELAIN dans Expos. sur vérité.

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, berciau, barciau ; provenç. bers, bres, bretz, bressol ; portug. berço ; bas-lat. berciolum, berceolum. Du Cange le tire du bas-latin bersa, claie d'osier, treillage, dont on environnait les forêts de chasse ; ce mot ayant été transporté au bers ou berceau, qui est fait d'osier. Diez n'admet pas cette étymologie ; il croit que bercer est le même que berser, vieux français, tirer de l'arc, chasser, percer d'une flèche. Trouvant dans un texte bas-latin d'Italie bercellus ou barbicellus, signifiant bélier à battre les murailles, il suppose un verbe italien berciare, frapper, heurter (im-berciare existe avec le sens de toucher le but, donner dans le blanc) ; d'où ensuite les sens de frapper avec une flèche, de chasser, et aussi de bercer, c'est-à-dire agiter comme le bélier qui frappe une muraille. Il manque trop d'intermédiaires pour qu'on ajoute confiance à cette dérivation ; et il vaut mieux s'en tenir à l'étymologie donnée par Du Cange, bersa.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sémantique : En termes d'architecture, voûte à intrados cylindrique. Berceau en plein ceintre, surbaissé, surhaussé, en anse de panier.

Synonymes de BERCEAU

Termes proches de BERCEAU

Phonétiquement proche de BERCEAU