L'oeuvre Le paria de Casimir DELAVIGNE

Ecrit par Casimir DELAVIGNE

Date : ????

Citations de "Le paria"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ÀLes clameurs des soldats par la crainte étouffées Sont un faible rempart au chef audacieux, Qui brave le courroux d'un ministre des cieux
ABANDONEt dans ce trouble heureux dont j'aimais l'abandon
ABÎMERMourez ; tout doit mourir, et nos saints monuments S'abîment avec nous sans laisser plus de trace
ABORDC'est peu de tant d'attraits dont l'heureux assemblage Sans doute a dès l'abord emporté votre hommage
ABSORBERQu'un plus sublime objet absorbe ma pensée
ACCENT.... des clairons les belliqueux accents Pour la première fois font tressaillir mes sens
ACCUSERContre l'effort des vents ces myrtes sans appuis Accusent notre indifférence
ADULATEUR, TRICED'un peuple adulateur l'ardente idolâtrie..., Tout pénétra mes sens de langueur et d'ivresse
AÉRIEN, ENNEEsprits aériens de la terre et des eaux
AIMANT, ANTEMalheur au coeur aimant que leur charme séduit !
ALLONGER ou ALONGERLà les heures, pour moi, s'allongeaient dans l'attente
AMBRE[Ils] voguaient vers ces climats où l'Océan pour eux Sur l'ambre et le corail roulait ses flots heureux
AMER, ÈRECe bonheur amer que la crainte empoisonne
ÂPRETÉOui, jusque dans tes fers ton amant a porté Des monts qui l'ont nourri la sauvage âpreté
ARÈNEQu'ils inondent nos bords, qu'ils changent cette terre En une arène ouverte où renaisse la guerre
ARROGER (S')Il s'arroge une part dans leur divinité
AUSTÉRITÉPrêtres, persévérez dans vos austérités
BALANCERDans les forêts que leur souffle balance, Les brises du matin célèbrent son retour [du soleil]
BARBESa barbe et ses cheveux sont blanchis par les ans
BERCEAUEsprits aériens de la terre et des eaux Dont les soupirs parfument ces berceaux
BIEN-AIMÉ, ÉEEntrez, dira le choeur des anges, ô vous d'un Dieu de paix les enfants bien-aimés !
BOUILLONNERUn sang nouveau bouillonne dans mes veines
BRAHMAMais je les convaincrai d'orgueil et d'imposture Ces élus de Brahma....
BRISEDans les forêts que leur souffle balance Les brises du matin célèbrent son retour
CARESSECe doux pays reçoit du haut des cieux De ses rayons [du soleil] les premières caresses
CHAÎNEUn sang nouveau bouillonne dans mes veines ; Des douleurs et des ans j'ai dépouillé les chaînes
CHAIRDe la chair et du sang réprimez les murmures
CHOIXJe confie à vos soins Les plantes que par choix cultivait ma tendresse
CHOQUERLes astres brisant leurs orbites Se choquent dans l'immensité
CLAMEURLes clameurs des soldats par la crainte étouffées
CONFIANT, ANTEConfiante amitié, rentre enfin dans son coeur
CONVENU, UELes lois, les vains égards, les devoirs convenus M'ont chargé de liens jusqu'alors inconnus
CONVIVEConvive rejeté de la table de Dieu, Je vis devant mes pas se fermer le saint lieu
CRÉERPour créer l'univers et le réduire en poudre, Que te fallait-il ? deux instants
CREUXEsprits aériens de la terre et des eaux Qui murmurez dans le creux des ruisseaux
CRISTALQuittez le cristal humide De nos ruisseaux toujours clairs
CROIREJe ne crois plus aux Dieux, je crois aux fils ingrats
CULTIVERJe confie à vos soins Les plantes que par choix cultivait ma tendresse
DANSED'un essaim de beautés la danse enchanteresse
DÉCHU, UEHéros déchu
DÉCOLORERUn lis penche et se décolore
DÉGUISERC'est trop me déguiser sous l'éclat qui t'abuse
DEMANDEElles vont m'entourer ; que je crains leurs demandes !
DÉPOSERComme un poids importun, déposez votre haine
DESCENDRENon non, dans son coeur seul mon secret doit descendre
DESCENDRELes ministres sacrés Du temple en un moment descendent les degrés
DESSÉCHÉ, ÉEQuand un lis virginal penche et se décolore, Par un ciel brûlant desséché....
DÉTACHERLes doux fruits que leur main de l'arbre a détachés
DÉTACHERPrêt à me détacher de tout ce que j'aimais
DEVOIRÀ ces biens fugitifs votre amour doit survivre
DEVOIRMais j'ai fait le devoir d'un ami, d'un chrétien
DÉVORERCourbés par le midi dont l'ardeur les dévore
DÉVOUERJe dévoue à l'exil ta tête criminelle
DIEUCe Dieu quittant le monde y laissa l'espérance ; Lui-même a tant souffert ! il plaindra ma souffrance
DISTANCEEntre nous l'Océan mit en vain sa distance
DOGMEEt tant d'écrits savants entassés dans nos murs Ont chargé mon esprit de leurs dogmes obscurs
DOUCEURIls [ces bois] n'auront point, mon fils, de lieu trop solitaire Pour protéger des jours dont je sens la douceur
DOUX, DOUCEIls [les clairons] parlaient un langage Connu de mon oreille et doux à mon courage
ÉCHANGEAh ! prenez en échange une vie agitée, Que loin du sol natal l'orage a transplantée
ÉCHAPPERQuand l'univers créé s'échappa de ses mains
ÉCUMANT, ANTESur un sable mobile ou des flots écumants
EFFORTQuel effort douloureux s'est-il donc imposé ?
ÉGARERPar ces chemins de fleurs.... Qu'il est doux d'égarer ses désirs et ses pas !
ÉLANCÉ, ÉELeur tribu [des brames].... de son front [de Brama] élancée
ÉLANCERSur celui qui s'élance Hors du rang où le ciel a placé sa naissance
ÉLOQUENCEAh ! que la vérité nous donne d'éloquence !
EMBLÈMECes hommages publics, ces emblèmes, ces armes.... Importunaient vos yeux où j'ai surpris des pleurs
EMBRASSERDans toute sa grandeur j'embrassai ma misère
EMBRASSERJe l'aimai, je connus ce premier esclavage Qu'embrasse avec transport une âme encor sauvage
ÉMOUSSÉ, ÉETes faux biens sans attrait pour mes sens émoussés
EMPORTEMENTÔ bonheur de se voir adoré, Qu'avec emportement mon coeur t'a désiré !
EMPRISONNERDans le fond du sérail ils vont t'emprisonner
ENCHANTEUR, ERESSED'un essaim de beautés la danse enchanteresse
ENTRAVESJeté, farouche encore, à travers ces entraves, Je frémis sous leur poids, léger pour des esclaves
ÉPARGNERDivinités de ce bois formidable, J'épargne à votre oreille un entretien coupable
ÉQUIVOQUE[Qui] D'un songe équivoque envoyé par les dieux Lira d'un oeil plus sûr l'avis mystérieux
ESPACEDes signes destructeurs ont parcouru l'espace
ESPOIRMes guerriers en espoir dépouillaient votre monde Des tributs éclatants qu'il recueille à Golconde
ÉTÉJ'offrais ma tête nue à l'ardeur des étés
ÉTEINDRELes langueurs où s'éteint la vieillesse
ÉTEINDRECe jour qui va s'éteindre est le dernier pour moi
ÉTROIT, OITE....Les devoirs étroits où son rang l'emprisonne
ÉTUDEDans l'étude autrefois vous cherchiez un secours
ÉVEILLERDans mon coeur attendri quel sentiment s'éveille ?
EXALTEROn l'exalte partout, on l'admire, on l'encense
EXTASECes purs ravissements, cette divine extase D'une âme sans remords que la ferveur embrase
FABULEUX, EUSEAux tableaux fabuleux qu'il traçait des cités
FACEDu monde un voile épais enveloppe la face
FAIBLESSED'un moment de repos ma faiblesse a besoin
FARDEAUCe fardeau de malheur qu'en naissant j'ai porté
FASTUEUX, EUSEObscur ou fastueux, qu'importe notre asile ? Ah ! le premier des biens est un amour tranquille
FAUTEPuisses-tu, de toi-même éternelle victime, Entasser les honneurs sans combler cet abîme [la perte d'un fils], Et pauvre au sein des biens, faute d'un bien si doux....
FIDÈLEReviens me joindre ici, sois fidèle, ou je cours Livrer au peuple entier mon secret et mes jours
FILSHonneur au fils de la victoire ! à la beauté rendons honneur !
FLAMBEAUFlambeaux de nos conseils, prêtres qui m'entendez
FLEUVEAbsente, quand le fleuve a reçu nos présents, Elle n'a point offert les voeux que notre zèle Adresse chaque jour à ses flots bienfaisants
FLEXIBLE....La nymphe invisible, Qui, dans sa prison flexible, Reçoit vos embrassements, Sous l'écorce qui la presse Répond à votre tendresse Par de doux frémissements
FOIIl se trouble à l'éclat de sa grandeur suprême, Il s'impose, il s'adore, il a foi dans lui-même
FORMESous une forme humaine il habita ces monts
FRÊLEUn frêle appui guide ses pas pesants
FRUITLes fruits se sèchent-ils sur nos lèvres arides ?
FUGITIF, IVEÀ ces biens fugitifs votre amour doit survivre
GARDERCet asile de paix dont l'ombre et le silence Des conseils corrupteurs gardaient votre innocence
GARDERLes dieux dans leurs bienfaits gardent-ils des limites ?
GÊNERTu n'auras pas l'ennui de traîner à ta suite Un vieillard chancelant qui gênerait ta fuite
GÉNIEInvoquons la faveur de ces puissants génies à qui des bois sacrés les nymphes sont unies
GONFLERIl [le soleil] gonfle de ses feux les trésors dont l'automne En riant se couronne
GRAVEVous apportez sans doute à ce grave entretien Un coeur aigri, blessé, bien différent du mien
GUERRIER, IÈRELa tribu des guerriers, ouvrage de ses bras [de Brama], Eut la force en partage et courut aux combats
HALEINEChaque saison lui [au soleil] doit les attraits qu'elle étale ; Le printemps, les parfums que son haleine exhale
HALETANT, ANTEDouze palais égaux où l'entraîne le temps, Reçoivent tour à tour ses coursiers [du soleil] haletants
HÂTERJe hâte de mes voeux et voudrais différer L'instant que mon amour doit craindre et désirer
HAUT, AUTELe Très Haut vous a vus d'un regard d'indulgence
HEUREMais vous !... Ah ! croyez-moi ; quand votre heure est prochaine, Comme un poids importun déposez votre haine
HEURTERDéjà contre le mien son pouvoir s'est heurté
HORREURQuoi ! j'ai percé l'horreur de cette nuit profonde
HUILESur les trépieds ardents l'huile à grands flots ruisselle
HUMANITÉVa, fuis, l'humanité te rejette loin d'elle
HYMNECes bois vont retentir des hymnes du matin
IDOLÂTRIED'un peuple adulateur l'ardente idolâtrie
IMAGELa source limpide où se peint leur image
IMMENSITÉMes spectacles à moi sont un ciel sans nuages, L'immensité des mers, les astres, les orages
IMMONDELeurs jours [des parias] sont à ses yeux Comme ceux du reptile ou des monstres immondes Que le limon du Gange enfante sous ses ondes
IMPOSANT, ANTEHeureux progrès des ans ! Que son port est plus fier, ses traits plus imposants !
IMPOSERL'amour qui l'environne impose à ma puissance
INCLINÉ, ÉENe levez point vos yeux vers la terre inclinés
INEFFABLECette ineffable paix que donne la vertu
INONDÉ, ÉEQue mille objets charmants à vos sens inondés d'ineffable délices Offrent d'éternels aliments !
INONDERConçois-tu quelle ivresse inondera mes sens ?
INSENSIBLEAffecter la froideur d'une insensible image
INTERROGERDes pieds des voyageurs j'interrogeais la trace
JETERDonnons-lui ce triomphe ; honneurs, lauriers, pouvoirs, Jetons tout à ses pieds ; je veux tout lui devoir
JETERLa flamme des trépieds jetait des feux sinistres
JEÛNEPar quels jeûnes cruels son corps s'est-il usé ?
JOIECette paix, ces plaisirs, ces innocentes joies Que Dieu garde aux tribus qui marchent dans ses voies
LANGUESa langue, dont le ciel tolère l'insolence, N'a pas langui dix ans dans un morne silence
LANGUISSANT, ANTEMa soeur, ce vase échappe à vos bras languissants
LAPIDÉ, ÉEL'arrêt porté par eux et qu'un hérault proclame Ordonne que la mort réservée à l'infâme De mon corps lapidé disperse les lambeaux
LIMONLeurs jours [des parias] sont à ses yeux Comme ceux du reptile ou des monstres immondes Que le limon du Gange enfante sous ses ondes
LIMPIDEAu laurier qui t'est cher si j'offre une eau limpide....
LISQuand un lis virginal penche et se décolore Par un ciel brûlant desséché
LIVRERReviens me joindre ici, sois fidèle, ou je cours Livrer au peuple entier mon secret et mes jours
LOILa loi fût-elle injuste, il la faut respecter
LUEUR[Feux follets] Vous qui trompez par des lueurs perfides Le voyageur charmé dont l'erreur vous poursuit
MAUDIT, ITEJe suis un fugitif, un profane, un maudit
MÉRITEQu'il soit récompensé par delà ses mérites
MIDIQue le midi de sa noble carrière Brille, comme le tien, de feux éblouissants
MOBILESur un sable mobile ou des flots écumants
MOLLESSEJ'ai vu Sous un faste imposant des corps dont la mollesse Faisait mentir le fer qui chargeait leur faiblesse
MUGIRFit asseoir l'espérance où mugit la tempête [le cap de Bonne-Espérance]
NUL, NULLEÀ tes devoirs par toi nuls objets préférés N'ont distrait tes esprits sous ces bosquets sacrés
OEILCe chrétien sans fureur, qui succombe et qui prie, Sur le signe impuissant de son idolâtrie Attache un oeil d'amour, l'invoque, et radieux Tombe aux pieds d'Idamore en lui montrant les cieux
ORBEToi qui peuplas les airs d'immortels habitants, Suspendis sous leurs pieds les orbes éclatants
PARPar ces chemins de fleurs dont j'ai fui les appas, Qu'il est doux d'égarer ses désirs et ses pas !
PARIAIl est sur ce rivage une race flétrie.... Les parias ; le jour à regret les éclaire, La terre sur son sein les porte avec colère
PARTAGEJe t'aime avec excès, sois à moi sans partage
PASSon époux à ses pas la verra s'attacher
PASAllons, je suis tes pas
PASSAGEÔ ciel ! par quel ravage Les ans sur son front pâle ont marqué leur passage !
PASSANT, ANTEQui vous nourrit ? - Les dons du passant que j'implore
PIEUX, EUSEEt du concert pieux j'entends le bruit lointain
PITIÉEt c'est à l'homme heureux que la pitié sied bien
PLANTE....Je confie à vos soins Les plantes que par choix cultivait ma tendresse
POITRINEIl défend son ami, l'embrasse, oppose en vain Au coup qui cherche Alvar sa poitrine et sa main
PROFANECes accents dont Brama daigne emprunter l'organe, N'iront-ils point frapper une oreille profane ?
PROFONDEURJusqu'en ses profondeurs le Gange s'est troublé
PROGRÈSHeureux progrès des ans ! Que son port est plus fier, ses traits plus imposants !
RANGEt nous prenons nos rangs dans un morne silence
RÉCITOn se plaît au récit des maux qu'on ne sent plus
REFUSERJe dois te refuser, hélas ! et ne le puis
REMÈDEQuel remède essayer contre un mal qu'on ignore ?
REMPLIRNotre tendre amitié remplit le cours des heures
RÉPROUVÉ, ÉECrains pour toi-même Le sort contagieux d'un réprouvé qui t'aime
RETENIRQue de fois dans ce coeur, honteux de la tromper, Je retins mon secret qui voulait m'échapper !
RIREIl [le soleil] gonfle de ses feux les trésors dont l'automne En riant se couronne
SAISIRUn vertige soudain saisit les éléments
SEINLa terre sur son sein les porte avec colère [les parias]
SEMERPuis passant près des lieux où du haut des murailles Son bras armé pour nous semait les funérailles
SIGNEUn regard, un vain signe, un bruit léger me glace
SILENCEChères soeurs, suspendons nos chants : Respectons ses chagrins ; elle approche, silence !
SIMULACREPeuple entier [le peuple indien avec ses trois castes], qui présente à la divinité Le simulacre humain de sa triple unité
SOMMETPuisses-tu, de toi-même éternelle victime.... Trouver sur le sommet de tes grandeurs stériles, Un plus affreux désert que ceux où tu m'exiles !
SOUVENIREn souvenir de moi, protégez-la toujours
SÛR, ÛREQui d'un vol plus hardi consultera les astres.... Et d'un songe équivoque envoyé par les dieux Lira d'un oeil plus sûr l'avis mystérieux ?
TENTERJe tentai du désert les routes incertaines
TOLÉRÉ, ÉECe captif ennemi, toléré parmi nous
TORTPeut-être tes soupçons à tort m'ont alarmé
TOUCHERLes doux fruits que leur main de l'arbre a détachés, Ou que d'un souffle impur leur haleine a touchés
TRANSPLANTERAh ! prenez en échange une vie agitée, Que loin du sol natal l'orage a transplantée
TRIBUL'hymen dont la solennité Unit la tribu sainte à la tribu guerrière
UNITÉPrêtres qui m'entendez, Vous.... Guerriers ; et vous aussi, dont l'active industrie Fait couler l'abondance au sein de la patrie ; Peuple entier, qui présente à la divinité Le simulacre humain de sa triple unité
USERPar quels jeûnes cruels son corps s'est-il usé ?
VAGUEUn je ne sais quel vague empoisonne l'étude
VERQuand un lis virginal penche et se décolore, Par un ciel brûlant desséché, Sous l'urne qui l'arrose il peut renaître encore ; Mais quand un ver rongeur dans son sein est caché, Quel remède essayer contre un mal qu'on ignore ?
VÉRITÉAh ! que la vérité nous donne d'éloquence !
VERSJe rentrai vers le soir, me disant sur ma route....
VERTIGEUn vertige soudain saisit les éléments
VIERGEIl est temps de partir, la nuit vient, et pour guide, Mon père, vous n'avez qu'une vierge timide

Pages 1