Définition de ESPOIR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-spoir

DÉFINITIONS

1
Le fait même d'espérer. Attirer par l'espoir. J'ai bon espoir qu'il réussira.
Il n'a point son espoir au nombre des armées
de François de MALHERBE dans II, 1
Apprends-moi de nouveau quel espoir j'en dois prendre
Quittez le long espoir et les vastes pensées
Et que le refus qu'il a fait.... n'ait pas étouffé dans mon âme toute sorte d'espoir
Mais combien d'écrivains d'abord si bien reçus Sont de ce fol espoir honteusement déçus !
Mon espoir N'est plus qu'au coup mortel que je vais recevoir
Je meurs dans cet espoir, satisfaite et tranquille
de Jean RACINE dans ib.
Et l'espoir malgré moi s'est glissé dans mon coeur
Sous espoir, dans l'espoir, en espérant.
Lâcher ce qu'on a dans la main, Sous espoir de grosse aventure, Est imprudence toute pure
Dans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire
En espoir, dans l'imagination qui espère.
Mes guerriers en espoir dépouillaient votre monde Des tributs éclatants qu'il recueille à Golconde
Nature : Au plur.
Alors je revis en moi-même Les doux espoirs, les bizarres pensers
de Vincent VOITURE dans dans GIRAULT-DUVIVIER
Espoir est quelquefois appliqué au présent, parce que l'esprit humain transporte volontiers une idée de futur au présent.
Me cherchiez-vous, madame ? Un espoir si charmant me serait-il permis ?
2
Ancien terme de mer. Petite pièce de canon mise sur le pont d'un vaisseau, et servant à favoriser les descentes.

SYNONYME

1
ESPOIR, ESPÉRANCE. Ces deux mots sont très voisins, ne différant que par un suffixe qui est dans espérance et qui manque dans espoir. Espoir est le substantif du verbe espérer, sans aucun suffixe, comme garde l'est de garder, et par conséquent équivaut exactement à l'infinitif pris substantivement ; l'espoir ou l'espérer c'est la même chose. Espérance dérive du participe présent ; c'est l'état de l'âme de l'espérant. Par conséquent, espoir a un sens plus général, plus indéterminé qu'espérance ; et dans le vers célèbre de la Fontaine : " Quittez le long espoir et les vastes pensées ; " espoir seul convient, espérance serait impropre. À part cette nuance, espoir et espérance se confondent.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et je cuit [crois] bien au mien espoir [d'après l'espoir que j'ai] Que....
dans Couci, IV
Benoit soit li hardemens Où j'ai pris si bon espoir
dans ib. XI
Tost auront perceü l'engin de felonie ; Espoir [sans doute], il manderont partout leur baronie
dans Sax. X
2
XIIIe s.
Mais un espoir m'a tant reconforté
de LE COMTE D'ANJOU dans Romancero, p. 124
Et espoir il leur en prendra pitié
En assembler tresor [elle] avoit mis son espoir
dans Berte, LXV
Bien le voudroit Pepins, ainsi com j'ai l'espoir
dans ib.
Mais, espoir, ce n'iert [ne sera] mie tost, Grans biens ne vient pas en poi d'ore
dans la Rose, 2038
3
XVe s.
Les gardes de la porte commencerent à corner et à esmouvoir ceux de la ville, qui, espoir [peut-être], dormoient encore, car il estoit moult matin
Plusieurs menues folies auxquelles ledit mignon trop se donnoit d'espoir
de LOUIS XI dans Nouv. VII
4
XVIe s.
Un vain espoir qui de vent nous vient paistre
de Pierre de RONSARD dans 1
Ainsi j'alloy sans espoir [crainte] de dommage
de Pierre de RONSARD dans 34
L'age vole tousjours sans espoir de retour
de Pierre de RONSARD dans I, 657
Seize pataches de 25 à 30 tonneaux, garnies d'espoires [canons] de fonte et de quelques moiennes [pièces d'artillerie]

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. esper ; du latin speres, qui se trouve dans Ennius. Espoir dans l'ancienne langue avait un emploi élégant : il signifiait peut-être, qui l'a remplacé.

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