Définition de FLEUVE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fleu-v'

DÉFINITIONS

1
Grand cours d'eau auquel plusieurs rivières servent d'affluents et qui conserve ordinairement son nom jusqu'à la mer.
De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les rivières les plus inconnues
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Ce n'est pas s'opposer à un fleuve que de faire des levées, que d'élever des quais sur ses rives, pour empêcher qu'il ne déborde et ne perde ses eaux dans la campagne
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Vêture, Mlle de Bouillon, 1
Ainsi commençait une vie dont les suites devaient être si glorieuses, semblables à ces fleuves qui s'étendent à mesure qu'ils s'éloignent de leur source et qui portent enfin partout où ils coulent la commodité et l'abondance
de Esprit FLÉCHIER dans Turenne.
Les fleuves se font presque toujours leur lit
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Guglielmini.
Des fleuves d'une largeur immense, tels que l'Amazone, la Plata, l'Orénoque, roulant à grands flots leurs vagues écumantes et se débordant en toute liberté, semblent menacer la terre d'un envahissement et faire effort pour l'occuper tout entière
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. XIV, p. 42, dans POUGENS
Les plus grands fleuves de l'Europe sont le Volga qui a environ 650 lieues de cours depuis Reschow jusqu'à Astracan sur la mer Caspienne ; le Danube dont le cours est d'environ 450 lieues depuis les montagnes de Suisse jusqu'à la mer Noire ; le Don....
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Hist. nat. Preuv. Théorie terr. Oeuv. t. II, p. 66, dans POUGENS.
Tous les fleuves diminuent de jour en jour, parce que tous les jours les montagnes s'abaissent
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans ib. p. 156
Il y a dans l'ancien continent environ quatre cent trente fleuves qui tombent immédiatement dans l'Océan ou dans la Méditerranée et la mer Noire
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans ib. p. 27
C'est autour de leurs faîtes [des montagnes] que s'assemblent les nuages et les neiges, qui de là se répandant sans cesse, forment tous les fleuves et toutes les fontaines, dont on a si longtemps et si faussement attribué la source à la mer
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Physique, Singul. de la nat. 10
Les cantons les plus riches de Hollande ont continuellement le spectacle effrayant de fleuves suspendus à vingt et trente pieds au-dessus du sol
de CUVIER dans Rév. p. 160
Pour la première fois les eaux de ce fleuve moscovite [le Borysthène] allaient porter une armée française et réfléchir nos armes victorieuses
de Philippe de SÉGUR dans Hist. de Nap. VI, 1
2
Il se dit quelquefois, en poésie, pour désigner une rivière quelconque, pourvu cependant que cette rivière soit donnée dans le moment comme grande.
3
Sémantique : Fig. Ce qui abonde et coule comme fait un fleuve.
Songe aux fleuves de sang où ton bras s'est baigné
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 2
Je te plongerai dans un fleuve de délices
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. IV
Un fleuve d'éloquence, de poésie, une éloquence, une poésie qui coule avec l'abondance et la grandeur d'un fleuve.
4
Sémantique : Poétiquement. Le fleuve de la vie, le cours de la vie.
On ne jette point l'ancre dans le fleuve de la vie
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Chaum. ind.
Il nous faut, dans son cours, Remonter flots à flots le long fleuve des jours
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 28
Le fleuve de l'éternité, le temps considéré dans son mouvement éternel.
Ce n'est qu'en remontant le fleuve de l'éternité que je puis essayer de parvenir à sa source
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Princip. d'action, chap. 3
5
Sémantique : Terme de mythologie. Divinité qui préside à un fleuve. Les attributs d'un fleuve.
Absente, quand le fleuve a reçu nos présents, Elle n'a point offert les voeux que notre zèle Adresse chaque jour à ses flots bienfaisants
de Casimir DELAVIGNE dans Paria, II, 6
Sémantique : Familièrement. Ruisseler comme un fleuve, dégoutter d'eau, de pluie.
Sémantique : Terme de sculpture, de peinture ou de théâtre. Personnage allégorique représentant la divinité d'un fleuve et revêtu d'un costume de convention, surtout dans les anciens ballets, dont les sujets étaient le plus souvent mythologiques.
Dans des chaconnes et gavottes, J'ai vu des Fleuves sautillants ; J'ai vu danser deux Matelottes, Trois Jeux, six Plaisirs et deux Vents
de PANARD dans Description de l'opéra.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
De tote vertut fait à esgardeir li fluives del oevre, se il vient purs fors de la fontaine de la pense [pensée]
dans Job, p. 447
2
XIIIe s.
De l'autre part, ce m'est avis, Court uns flueves de pa radis, Qui Eufrates est apelés
dans Fl. et Bl. v. 2007
3
XVIe s.
On dit en françois trois FFF mauvais voisins, fleuve, fort, frere
de DES ACCORDS dans Bigarr. p. 159, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. fluvi ; ital. fluvio ; du lat. fluvius, de fluere, couler. L'ancien français avait aussi flum qui représente le latin flumen.

Synonymes de FLEUVE

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