Définition de ASSOMMER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-so-mé

DÉFINITIONS

1
Tuer avec une masse ou avec quelque chose de lourd. Assommer un boeuf.
2
Battre avec excès.
Les officiers turcs assommaient les chevaux et le postillon à coups de fouet
Gardes, je défends qu'on l'assomme ; Vilain, dit-il, explique-toi
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Contr. de mariage.
3
Sémantique : Fig. Incommoder, importuner, fatiguer. On nous assommait de questions.
Notre maison de Paris m'assomme
Ce saint homme, Qui m'assomme De latin
La formalité dont on assomme une ambassade
4
Affliger profondément.
La mort de M. du Mans m'a assommée
Je n'en puis revenir, et tout ceci m'assomme
5
Confondre, réduire à quia.
Vous nous assommez avec vos grands mots
Il croyait m'assommer avec saint Augustin et les autres Pères

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Si bruit li cox [coup] com foudre contre oré ; De trente maux [maillets] ne fust-il miex tué, Et li chevals par desoz asomé
dans Bat. d'Aleschans, 5775
2
XIIIe s.
Les mastins à un chesne [il] lie, De la maçue les asome
dans Ren. 17753
Puis la devisa par parties, Qui puis ne furent departies, Et tout par nombres asomma, Et set combien en la somme a
dans la Rose, 16955
Maint ymage ai fait et forgié Dont nus n'assommerait le pris [ferait la somme, calculerait]
dans ib. 21101
Et li ribaut l'assommerent en tele maniere ; et quant il orent ce fet, il prisrent un baston de mellier [néflier]
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXIX, 16
De Rome vient li max qui les vertus asome
de RUTEBEUF dans 233
3
XIVe s.
Olivier de Clisson y fit bien sa journée, Tout ainsi com bouchier a sa beste assommée
dans Guesclin. 6131
Or m'i vaurrai prouver à tous les plus vaillans ; Se je ne les assomme, je ne vaus deus besans
dans Baud. de Seb. III, 611
Et Bauduins respont : se vostre main n'ostez, Je vous assommerai de mes deus poings quarrés
dans ib. VIII, 683
4
XVe s.
Uns compains estoit assommez [assoupi] Qui romfloit dessus une escame
de Eustache DESCHAMPS dans le Dit du Jeu des dés.
Après que les comptes furent tous assommez et rendus
5
XVIe s.
Eschylus assommé d'un toict de tortue....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 74
Des garsonnets que je voyois escorcher, assommer et meurtrir à quelque pere ou mere
de Michel de MONTAIGNE dans III, 139
Ils vous assomment de l'auctorité de leur experience
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 47
Aucuns sont si endormis et assommés, qu'ils ne se peuvent aider
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 28

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. assomar, asomar ; anc. ital. assomare. Ce mot a eu différents sens. Dans l'historique, on le trouve avec la signification de faire une somme, et alors il vient de somme, réunion de plusieurs quantités ; on le trouve avec le sens d'assoupir, et alors il vient de somme, sommeil ; enfin on le trouve avec le sens de tuer avec quelque chose de lourd, de fatiguer, et alors il vient de somme, fardeau, comme dans bête de somme (voy. SOMME, fardeau).

Synonymes de ASSOMMER

Termes proches de ASSOMMER