Définition de CONNIVER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-nni-vé

DÉFINITIONS

1
Fermer les yeux sur ce qu'on n'ose pas ou ne veut pas apercevoir et, par suite, dissimuler en justice les faits à la charge d'un accusé, et prendre ainsi part à une mauvaise action.
Mais conniver en lâche à ce nom qu'on me vole, Quand un père à mes yeux au lieu de moi l'immole, Souffrir....
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. IV, 1
On l'accuse d'y avoir du moins connivé
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Variations, déf. 1er disc.
Puisqu'ils connivaient à de tels crimes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. 15
Je ne pouvais trahir ma dignité en connivant à un abus si préjudiciable
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 298, 80
Peut-être alors serai-je forcé moi-même d'écarter le soupçon d'avoir connivé à cet indigne procédé
de Denis DIDEROT dans Lett. à M. Le Breton.
Le clergé s'en plaignit [de l'appel comme d'abus], et le roi [Philippe de Valois] se contenta de conniver à cet usage
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 75
Nous craignons qu'on ne nous soupçonne de conniver à ses blasphèmes
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Hist. de l'Ac. franç. V, 265

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Il sceut dextrement conniver à cette mienne desbauche et aultres pareilles
de Michel de MONTAIGNE dans I, 197
Et pourtant fault il sur l'heure conniver en telles faultes, et ne faire pas semblant de les appercevoir
de Jacques AMYOT dans Com. refrener la colère, 28
Et qui ont voulu endurer toutes sortes de necessitez plustost que de conniver à la tyrannie des estrangers
dans Satire Mén. p. 233
Et que l'on ne leur faisoit point de justice ; en quoy le conseil du Roy connivoit de son costé
de CASTELNAU dans 179
Ceux par les yeux des quels ils ont veu ont esté ou louches ou connivens, de leur avoir monstré ou laissé voir le noir pour le blanc
de Ambroise PARÉ dans Licorne, replique.

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. connivere, cligner les yeux, de cum, et nivere, cligner grec, (comp. NUTATION).

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