Définition de SECOUSSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : se-kou-s'

DÉFINITIONS

1
Agitation, ébranlement, de ce qui est secoué.
Il monta dans la voiture d'Amazan, parce que la sienne était dérangée par la secousse
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Princ. de Babyl. 8
Sémantique : Fig. Par secousses, par saccades.
Ne vous contentez pas de faire certains efforts, et d'être petits par secousses
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Lettres spirituelles, dans JAUBERT, Glossaire
Sémantique : Terme de manége. Secousse de la bride, synonyme de saccade.
Sémantique : Terme de musique. Explosion que l'air fait en entrant dans un tuyau d'orgue.
2
Il se dit des oscillations du sol dans un tremblement de terre.
Jamais il ne se fait une grande éruption dans un volcan, sans qu'elle ait été précédée, ou du moins accompagnée d'un tremblement de terre ; au lieu que très souvent on ressent des secousses même assez violentes sans éruption de feu
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Add. théor. terr. Oeuvr. t. XIII, p. 49
3
Il s'est dit, par abus, pour escousse.
Proposez à des enfants de sauter un fossé, tous prendront machinalement leur secousse en se retirant un peu en arrière et courront ensuite
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, Sauvages.
4
Sémantique : Fig. Atteintes portées à la santé, à la fortune, au crédit, au moral, à l'ordre établi.
Je reçois d'étranges secousses, et mon coeur ne tient qu'à un filet
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Préc. 12
Je ne veux pas rapporter tous les effets [de l'imagination] ; je rapporterais presque toutes les actions des hommes, qui ne branlent presque que par ses secousses
de Blaise PASCAL dans Pens. III, 3, éd. HAVET.
Cette opération donna une grande secousse à l'État
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Espr. XXII, 11
La France ni l'Espagne ne peuvent être en guerre avec l'Angleterre, que cette secousse donnée à l'Europe ne se fasse sentir aux extrémités du monde
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Louis XV, 27
Il y a d'anciennes bornes qu'on ne remue pas sans de violentes secousses
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Louis XIV, 35
Quels arts se sont perdus, quels se sont conservés, quels autres sont nés dans les secousses de tant de révolutions
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, Rem. I
Son âme avait besoin d'être remplie et non pas tourmentée ; il ne lui fallait que des émotions douces ; les secousses l'auraient usée et amortie
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Portr. de l'aut.
Quand les passions nous donnent de violentes secousses, en sorte qu'elles nous enlèvent l'usage de la réflexion
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Conn. hum. II, 11
Nous contemplons les secousses du monde politique, comme nous contemplons celles du monde physique
de Charles BONNET dans Palingén. XIII, 6
Sémantique : Familièrement. Se donner une secousse, faire quelque excès pour changer la disposition où l'on est.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Il ne lui faillit qu'une secousse de verges à netoyer sa robe et ses chausses, qu'il ne fust prest
de LOUIS XI dans Nouv. XXVII
2
XVIe s.
Et falloit que la mule, pour boire, se jetast en l'eau, tout de secousse
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Contes, XCII
Nous tressuons... aux secousses de nos imaginations
de Michel de MONTAIGNE dans I, 91
Ma veue s'y confond ; il fault que je la retire, et que je l'y remette à secousses [reprises]
de Michel de MONTAIGNE dans II, 100
J'en cuidai remourir [d'une chute].... et me sens encores de la secousse de ceste froissure
de Michel de MONTAIGNE dans II, 58
Par cette legiere secousse que les avirons donnent, je me sens brouiller l'estomach
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 4
Les Ciliciens estoient devenus un peu forts en bride pour la secousse que les Romains avoient receue des Parthes
de Jacques AMYOT dans Cicéron, 45

ÉTYMOLOGIE

1
L'anc. participe secous (voy. SECOUER à l'historique).

Synonymes de SECOUSSE

Termes proches de SECOUSSE