Définition de VAILLANT
Prononciation : va-llan, ll mouillées, et non va-yan
DÉFINITIONS
1
Le fonds de bien d'une personne, son capital.[Condé] a promis et engagé sa foi de prince et tout ce qu'il a de vaillant, de faire donner la paix à Bordeaux
Je suis à vous ; disposez de mes peines ; Car vous savez que c'est tout mon vaillant
de Jean de LA FONTAINE dans Jum.
Tout le vaillant d'un homme
de BOISGUILLEBERT dans Dét. de la Fr. Supplém.
Adverbialement. Il a dix mille francs vaillant.
Mme la Dauphine avait une fille d'honneur jolie comme le jour ; elle n'avait rien vaillant, comme toutes les Allemandes
Cet homme avait été dans les affaires, et on prétendait qu'il devait plus qu'il n'avait vaillant
N'avoir pas un sou vaillant, n'avoir ni bien ni argent.
Mon père Adamaste, un vieillard Qui n'eut jamais vaillant un liard
de Paul SCARRON dans Virg. III
Sémantique : Fig.
Et le tout en faveur de M. le chevalier Damis, qui n'a vaillant qu'un accent gascon qui vous amuse
C'est une mine assez commune, et qui n'a vaillant que de la blancheur
REMARQUE
1
Vaillant est un participe archaïque de valoir. Aussi au XVIIIe siècle on hésitait entre avoir vaillant et avoir valant ; la province disait valant ; Paris disait vaillant. C'est Paris qui l'a emporté.HISTORIQUE
1
XIIIe s.N'en perdirent vaillant un denier de chose qu'il eussent
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CLXVI
Et semble qu'il n'ait rien vaillant, Tant li sunt tuit bien defaillant
dans la Rose, 6179
Et Jehans n'a pas assés vaillant por paier les dettes c'on li demande
de Philippe de BEAUMANOIR dans VI, 24
2
XVe s.Combien que le roy fust lors son maistre, si avoit-il la pluspart de son vaillant et ses enfanz soubz ledit duc....
de Philippe de COMMINES dans III, 2
3
XVIe s.N'ayants rien en leur vaillant par où se produire, ils cherchent à se presenter par une valeur estrangiere [les plagiaires]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 157
Cesar s'endebta d'un million d'or oultre son vaillant
de Michel de MONTAIGNE dans I, 313
Ciceron mesme, qui debvoit au sçavoir tout son vaillant
de Michel de MONTAIGNE dans II, 228
Qui plus qu'il n'a vaillant despend, Il fait la corde à quoy se pend
de Randle COTGRAVE dans
ÉTYMOLOGIE
1
Part. présent du verbe valoir. L'ancienne langue a dit souvent vaillissant, et quelquefois vaillance. Le patois normand dit valissance : la valissance d'un sou.