Définition de RELUIRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : re-lui-r'

DÉFINITIONS

1
Luire en réfléchissant la lumière.
Chrispe est comme un enfant qui voit un fer reluire, Et qui le veut avoir, quoiqu'il lui puisse nuire
Tout y reluisait d'or et de pierreries
Il apprit dans ses voyages, que, dans la Bétique, l'or reluisait de toutes parts ; cela fit qu'il y précipita ses pas
Sémantique : Fig.
La reine d'Arménie est due à ses États, Et j'en vois les chemins ouverts par nos combats ; Il est temps qu'en son ciel cet astre aille reluire
2
Sémantique : Fig. Se manifester avec éclat.
Et que tant de beautés qui reluisent au monde, Sont les ouvrages de ses mains [de Dieu]
de François de MALHERBE dans I, 5
J'étais chez une dame en qui.... Reluit, environné de la divinité, Un esprit aussi grand que grande est sa beauté
À voir la sérénité qui reluisait sur ce front auguste [de Louis XIV]
Où a-t-on pris que la prière et la récompense ne soient que pour les jugements humains, et qu'il n'y ait pas en Dieu une justice dont celle qui reluit en nous ne soit qu'une étincelle ?
Dieu avait introduit l'homme dans le monde, où, de quelque côté qu'il tournât les yeux, la sagesse du créateur reluisait dans la grandeur, dans la richesse, dans la disposition d'un si bel ouvrage
Ce caractère de soumission [aux puissances] reluit tellement dans toutes leurs apologies [des chrétiens], qu'elles inspirent encore aujourd'hui à ceux qui les lisent l'amour de l'ordre public
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans II, 12
Joas les touchera par sa noble pudeur, Où semble de son sang reluire la splendeur
Je m'embarquai avec les autres, et l'espérance commença à reluire au fond de mon coeur
Encore un coup il le peut prendre, En essayer, et puis le rendre, Si ce qui reluit n'est pas or
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Contre soleil reluisent cil adoub [armures]
dans Ch. de Rol. CXXXV
Tout li païs en reluist et esclaire
dans ib. CLXXXVI
2
XIIe s.
Reis, se tu es enuinz [oint], curune d'or portant, Ne deiz estre en orgueil, mais en bien reluisant
dans Th. le mart. 30
3
XIIIe s.
Mais il est droituriers sans doute ; Car bontés reluit en li toute
dans la Rose, 17390
Et vit lonc de lui reluire l'or et l'azur des armeures
dans Chr. de Rains, p. 69
4
XVe s.
Tout n'est pas or ce qui reluit
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 55
La cité de Jennes commençait jà à reluire en prosperité
dans Bouciq. II, 10
5
XVIe s.
Afin que, le commencement du monde estant cognu, l'eternité de Dieu reluise plus clairement
L'heur et la beatitude qui reluit en la vertu
de Michel de MONTAIGNE dans I, 70
Et si est ce que partout où sa pureté reluict, la nature faict honte à l'art
de Michel de MONTAIGNE dans I, 235
Ciceron, tout aussi tost qu'il s'y fut mis, reluisit en estime de bien dire par dessus tous les autres orateurs
de Jacques AMYOT dans Cicér. 6
Tout ainsi que nous voyons nos yeux reluisans dedans les prunelles de ceulx de nos prochains....

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. relure ; wallon, rilûr ; provenç. reluzer, reluzir ; espagn. relucir ; ital. rilucere ; du lat. relucere, de re..., et lucere, luire.

Synonymes de RELUIRE

Termes proches de RELUIRE