Définition de GOND

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : gon ; le d ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : les gon-z et les portes

DÉFINITIONS

1
Morceau de fer coudé, rond par la partie d'en haut, sur lequel tournent les pentures d'une porte. Sceller les gonds d'une porte.
Les gonds des portes de la maison intérieure du saint des saints, et des portes de la maison du temple étaient d'or
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Rois, III, VII, 50
Sémantique : Fig.
Secoués de leurs gonds antiques, Les empires, les républiques S'écroulent en débris épars
Sémantique : Fig. Faire sortir, mettre quelqu'un hors des gonds, exciter sa colère, sa crainte, son impatience, au point qu'il ne soit plus maître de lui.
Ha ! je vais sortir hors des gonds, La fureur saisit ma cervelle
Qui ne sait que la vue de chats, de rats, emporte la raison hors des gonds ?
de Blaise PASCAL dans Puiss. tromp. imagin. 1, édit. FAUGÈRE.
Monsieur, hors des gonds, dit au roi qu'en mariant son fils il lui avait promis monts et merveilles
J'en dirai un trait [de dévotion outrée du duc de Bourgogne] qui, parti d'un excellent principe, mit le roi hors des gonds
On dit aussi sortir des gonds.
Gonds de pierre, certaines pierres extraordinaires qui se trouvent dans la plaine de Salisbury.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Il ont le [la] maistre-porte getée hors du gon
dans Baud. de Seb. x, 842
2
XVe s.
Messire Robert Mareschaut, un chevalier du comte, avoit esté envoyé à la porte.... mais il trouva que la porte estoit volée hors des gonds
3
XVIe s.
Ce qui est hors les gonds de la coustume, on le croit hors les gonds de la raison
de Michel de MONTAIGNE dans I, 116
Ce que l'eunuque luy disoit malicieusement, pour le provoquer à parler, et à se jetter hors des gons, sachant bien qu'il estoit homme leger de sa nature, et qui ne sçavoit pas bien tenir sa langue
de Jacques AMYOT dans Artax. 19
Les dents sont fichées dans les mandibules.... comme un pau fiché en terre, ou un gon dans du bois
de Ambroise PARÉ dans IV, 1

ÉTYMOLOGIE

1
Lorrain, angon ; provenc. gofo, gofon ; espagn. gonce, gozne ; portug. gonzo, engonzo. Origine incertaine. Diez voit là trois radicaux : il rattache le portugais au latin contus, pieu (mais ni le sens ni la forme ne vont) ; le provençal au bas-latin gumphus, attache, qui est le grec signifiant, clou ; et le français gond au lorrain angon, où il voit le latin ancon, coude, crochet, en grec. Cela est bien compliqué. Le lorrain angon est fait comme le portugais engonzo ; an ou en représente la préposition in, en ; il ne diffère donc pas du français gond. Gonzo, gonce ou gozne et gond ne paraissent pas séparables. Mais d'où viennent-ils ? Très probablement, comme dit du Cange, du bas-latin gumphus, mot très usité pour signifier tout ce qui attache, et qui est le grec se traduisant par, clou.

Synonymes de GOND

Phonétiquement proche de GOND